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Relations entre hémorragies sous-arachnoïdiennes par rupture anévrysmale et paramètres météorologiques à partir d’une série franc¸aise de 236 patients The relationship between aneurysmal subarachnoid hemorrhage and meteorological parameters based on a series of 236 French patients M. Rué a,1 , E. Camiade b,1 , V. Jecko a , F. Bauduer b , J.-R. Vignes a,∗ a b

Service de neurochirurgie A, CHU Pellegrin, place Amélie-Raba-Léon, 33076 Bordeaux cedex, France Service d’hématologie, CH Côte Basque, 13, avenue de l’Interne-Jacques-Loëb, BP 8, 64109 Bayonne cedex, France

i n f o

a r t i c l e

Historique de l’article : Rec¸u le 3 juin 2013 Rec¸u sous la forme révisée le 25 octobre 2013 ´ 2014 Accepté le 19 fevrier Disponible sur Internet le xxx Keywords: Subarachnoid hemorrhage Temperature Atmospheric pressure Aneurysm

a b s t r a c t Subarachnoid hemorrhage (SAH) is a sudden and potentially severe event with mortality rates ranging between 24 and 30 % depending on the initial clinical condition. Studies have attempted to assess the possible influence of meteorological parameters on the occurrence of SAH. However, this idea remains very controversial and the results vary widely from one study to another. Our study is the second largest French series, and first performed in a homogeneous series of patients. The aim of our study was to attempt to establish a relationship between the weather (i.e.) temperature variations and daily variations of atmospheric pressure in the days before the onset of SAH and the same day and the occurrence of nontraumatic SAH in a homogeneous population of 236 patients from a single center, over a period of 7 years (2002 to 2008). This retrospective study does not suggest any relationship between the occurrence of SAH and meteorological data studied. Moreover, no relationship was observed between mean changes in temperature or pressure and the occurrence of SAH, that the day of the bleeding or the days preceding the SAH. However, a female predominance was observed and a relatively high mortality rate of 18.3 %. The distribution of the occurrence of an SAH was random. As it seems impossible to provide logistics and organization of care for non-traumatic SAH, the care system must remain vigilant throughout the year. © 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

r é s u m é Mots clés : Hémorragie sous-arachnoïdienne Température Pression atmosphérique Anévrisme

L’hémorragie sous-arachnoïdienne est un événement soudain et potentiellement grave dont le taux de mortalité varie entre 24 et 30 % en fonction de l’état clinique initial. Des études ont tenté d’évaluer une possible influence des paramètres météorologiques sur la survenue d’hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA). Néanmoins, cette idée est très controversée, les résultats variant fortement d’une étude à une autre. Notre étude est la deuxième plus grande série franc¸aise, et la première réalisée sur une série homogène de patients. Son objectif est d’évaluer une quelconque relation entre les conditions météorologiques (variations de température journalières et variations de pression atmosphérique les jours précédant la survenue de l’HSA et le jour même) et la survenue d’une HSA non traumatique chez une population homogène de 236 patients admis dans un centre hospitalier sur une période de 7 ans (de 2002 à 2008). Cette étude rétrospective ne met pas en évidence de relation entre la survenue d’HSA et les données météorologiques étudiées. Par ailleurs, aucune relation n’a été observée entre les variations moyennes de température ou de pression et la survenue d’HSA, que ce soit le jour de l’accident hémorragique ou les

∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-R. Vignes). 1 MR et EC : contribution égale au travail. http://dx.doi.org/10.1016/j.neuchi.2014.02.010 0028-3770/© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Pour citer cet article : Rué M, et al. Relations entre hémorragies sous-arachnoïdiennes par rupture anévrysmale et paramètres météorologiques à partir d’une série franc¸aise de 236 patients. Neurochirurgie (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neuchi.2014.02.010

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jours précédents l’HSA. Aucune incidence saisonnière n’a été démontrée. Une prédominance féminine a été observée. L’HSA reste une pathologie avec un taux de mortalité relativement élevé (18,3 % pour cette population d’étude). La répartition de survenue d’une HSA serait donc aléatoire. Il semble impossible de prévoir une logistique et une organisation des soins pour les HSA non traumatiques. © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

1. Abréviations

3. Matériels et méthodes 3.1. Population étudiée

HSA AVC HTA hPa CH CHU SROS PMSI

hémorragie sous-arachnoïdienne accident vasculaire cérébral hypertension artérielle hectopascal centre hospitalier centre hospitalier universitaire schéma régionaux de l’organisation des soins programme de médicalisation des d’information

systèmes

2. Introduction L’hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA) est un événement soudain et potentiellement grave dont le taux de mortalité varie entre 24 et 30 % en fonction de la gravité de l’état clinique initial [1–3]. Elle est principalement due à une rupture d’anévrisme intracrânien (80 % des cas). Le pic d’incidence de l’HSA se situe vers l’âge de 55 ans pour les hommes et de 60 ans pour les femmes [4–6]. Bien que cette pathologie ne représente qu’environ 5 % des accidents vasculaires cérébraux (AVC) [7], elle constitue un problème de santé publique en raison de ses conséquences économiques. Afin de mieux appréhender la physiopathologie de l’HSA, de nombreuses études ont étudié les facteurs de risque de l’HSA tels que l’âge, le sexe, l’hypertension artérielle (HTA), le tabac, l’hypercholestérolémie, le diabète, l’intoxication alcoolique aiguë, l’utilisation de drogues, le stress dû à un effort physique et les facteurs génétiques [8]. De plus, depuis plusieurs années, des études ont tenté d’évaluer une possible influence des paramètres météorologiques sur la survenue d’HSA. Néanmoins, cette idée est très controversée, les résultats variant fortement d’une étude à une autre. Les données météorologiques majoritairement étudiées dans la littérature sont l’étendue journalière des températures T (température maximale-température minimale) en degré Celsius, le taux d’humidité moyen quotidien [9], la pression atmosphérique moyenne de chaque jour de l’année (hPa) et la pression barométrique [4,10–15]. À partir d’une série de 238 patients atteints d’HSA dans le nord de la France, le pic d’incidence d’HSA était observé d’avril à septembre [16]. L’objectif de cette étude est d’évaluer une éventuelle relation entre les conditions météorologiques (variations de température journalières et variations de pression atmosphérique les jours précédant la survenue de l’HSA et le jour même) et la survenue d’une HSA non traumatique chez une population homogène de 236 patients admis au centre hospitalier du pays basque, sur une période de 7 ans (de 2002 à 2008). La meilleure connaissance de la physiopathologie de la rupture d’anévrisme et de l’HSA pourrait aider à prévoir l’organisation du service d’urgence, du secteur d’hospitalisation de réanimation et de neurochirurgie, dans le cadre du Schéma régional de l’organisation des soins (SROS), lors des périodes à risque de survenue d’HSA.

La population d’étude est constituée des patients, résidents dans la région sanitaire de Bayonne, pris en charge au centre hospitalier de la Côte Basque (CHCB) de Bayonne puis transférés vers le service de neurochirurgie A du centre hospitalier universitaire (CHU) de Bordeaux du 1er janvier 2002 au 31 décembre 2008 dans le cadre du SROS pour une HSA non traumatique. Ce réseau de soin centralise l’ensemble des patients présentant une HSA non traumatique, anévrismale ou non, vers le CHU de Bordeaux au sein de deux services de neurochirurgie. Les patients non autochtones et les patients décédés avant l’arrivée à l’hôpital ont été exclus de cette étude. Tous les patients inclus n’étaient pas basques mais nous nous sommes rapprochés le plus possible d’une population homogène comme l’ont démontrée Bauduer et al. [17,18]. La double vérification des programmes de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) des services d’urgence du CHCB et du CHU a permis de vérifier l’inclusion de l’ensemble des patients ayant présenté une HSA par rupture d’anévrisme. 3.2. Classification et variables Dans cette étude, l’année a été divisée en quartiles et le choix de la période des trois mois s’est fait en fonction des tendances de températures habituelles et des similitudes du temps : printemps (mars, avril, mai), été (juin, juillet, août), automne (septembre, octobre, novembre) et hiver (décembre, janvier, février). Les données météorologiques de température (Fig. 1A) et de pression atmosphérique (Fig. 1B) de chaque jour du 1er janvier 2002 au 31 décembre 2008 ont été recueillies à la station Météo France de Biarritz. Les variables étudiées sont les variations de température journalières et les variations de pression atmosphérique les jours précédant la survenue de l’HSA (de 1 à 3 jours) et le jour même. 3.3. Analyse statistique La population d’étude a été comparée à la population du territoire de santé de Bayonne. Concernant les données d’HSA, le test du ␹2 d’ajustement a permis d’évaluer l’évolution du nombre de cas d’HSA et du taux de mortalité sur la période 2002–2008 et de comparer les différentes classes d’âges. La fréquence des cas d’HSA par mois et par saison selon le sexe a été évaluée selon le test du ␹2 d’indépendance. Concernant les données météorologiques, le test d’Anova a permis de comparer les variations de température et de pression atmosphérique pour les jours sans HSA à celles des jours où l’accident a eu lieu. Tous les tests ont été réalisés avec une valeur seuil du risque ␣ égale à 5 %. Toutes les valeurs de tests ayant une valeur de p inférieure à 5 % ont été considérées significatives. 4. Résultats L’échantillon est constitué de 236 patients dont 147 femmes et 89 hommes. On retrouve donc une prédominance féminine de l’HSA

Pour citer cet article : Rué M, et al. Relations entre hémorragies sous-arachnoïdiennes par rupture anévrysmale et paramètres météorologiques à partir d’une série franc¸aise de 236 patients. Neurochirurgie (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neuchi.2014.02.010

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Fig. 2. Incidence de l’hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA) par âge et par sexe comparée à la population totale du territoire sanitaire de Bayonne. Incidence of subarachnoid hemorrhage (SAH) by age and gender compared to global population of health territory of Bayonne.

Fig. 1. A. Variations de la température moyenne de 2002 à 2008 (Biarritz). B. Variations de la pression atmosphérique de 2002 à 2008 (Biarritz). A. Variations in average temperature between 2002 and 2008 (Biarritz). B. Variations in atmospheric pressure between 2002 and 2008 (Biarritz).

avec 62,3 % de femmes et 37,7 % d’hommes (p = 0,001). Cependant, dans la population générale du territoire de santé de Bayonne, la fréquence des femmes est significativement plus élevée que celle des hommes (52 % vs 48 % respectivement). 4.1. Épidémiologie de l’HSA La prévalence d’hospitalisations pour HSA au CHCB est de 0,02 % pour l’année 2006 (population totale du territoire de santé de Bayonne en 2007 : 268 735). Les estimations du nombre de cas annuels d’HSA et le nombre de décès par HSA entre 2002 et 2008 sont restés stables sur la période d’étude (p = 0,40 pour la prévalence d’HSA, p = 0,60 pour le taux de mortalité par HSA). Entre 2002 et 2008, le nombre de cas annuels moyen d’HSA est de 33,71 et le taux de mortalité par HSA de 18,26 %. L’âge moyen d’apparition de la maladie est de 54,4 ans ± 15,7 ans. La Fig. 2 représente la survenue de la pathologie en fonction de l’âge et du sexe. Les classes d’âge sont également comparées à celles de la population totale du territoire de santé (recensement de 1999, d’après l’Observatoire régional de la santé d’Aquitaine). La classe d’âge la plus représentée est celle des 45–59 ans. La distribution de cette variable est sous forme de cloche et identique pour les hommes et les femmes. Les femmes ont une moyenne d’âge de 55,64 ans (± 15,26 ans) plus élevée que celle des hommes qui est de 52,35 ans (± 16,17 ans) mais la différence n’est pas statistiquement significative (p = 0,12). La population semble homogène. Le pic d’incidence se situe entre 45 et 59 ans, quel que soit le sexe. 4.2. Relation entre HSA et données météorologiques Hommes et femmes confondus, il n’y a pas de différence significative du nombre de cas d’HSA selon les différentes saisons (p = 0,70). Si l’on s’intéresse à la répartition saisonnière du nombre de cas d’HSA selon le sexe, le nombre de cas d’HSA chez les femmes

semble plus élevé en automne et en hiver alors qu’il semble plus élevé en été pour les hommes. Néanmoins, cette différence n’est pas significative (p = 0,50). La Fig. 3 représente la répartition des cas d’HSA en fonction des mois de l’année. La distribution de cette répartition présente une forme sinusoïdale avec trois pics mis en évidence (nombre de sujets supérieurs à 20 par mois) : février–mars, juillet et octobre. Cependant, les effectifs mensuels ne sont pas significativement différents (p = 0,15). Les variations mensuelles de température et de pression ont été superposées à cette répartition (Fig. 3). Aucune des deux courbes ne correspond à la répartition mensuelle des cas d’HSA. Les écarts de température et de pression entre les trois jours précédents l’HSA et le jour de l’HSA ont été calculés. Il n’y a aucune différence entre les valeurs positives et négatives de ces écarts quel que soit le variable étudié (données non montrées). Par ailleurs, pour la pression atmosphérique, l’hypothèse était que des changements de plus de 10 hPa dans les 72, 48 et 24 heures avant l’HSA pouvaient être associés à la survenue de l’HSA (calcul des valeurs absolues des écarts). Seuls 19 %, 15 % et 4 % des valeurs pour les 72, 48 et 24 heures avant l’HSA sont au-dessus du seuil établi. 5. Discussion Cette étude rétrospective de 236 sujets ne met pas en évidence de relation entre la survenue d’HSA et les données météorologiques étudiées. Ni les variations de température ou de pression atmosphérique le jour de l’accident, ni ces mêmes changements les jours précédents ne semblent expliquer la survenue de cette pathologie. Une prédominance féminine a été observée. En effet, l’HSA est plus fréquente chez les femmes, ratio 3:2 [19]. Néanmoins, cette prédominance pourrait s’expliquer par une fréquence également plus importante de femmes dans la population générale du territoire de santé de Bayonne. Sur la période d’étude 2002–2008, un taux de mortalité de 18,3 % a été observé, ce qui est inférieur à celui retrouvé dans la littérature [1–3]. Un certain nombre de publications suggèrent l’existence d’une influence saisonnière dans la survenue de l’HSA. Cependant, les résultats sont divergents : les pics d’incidence se situent en hiver [4,10–14], au printemps [20], à l’automne [15] ou en été [9]. À partir d’une série de 238 patients atteints d’HSA dans le nord de la France, le pic d’incidence d’HSA était observé d’avril à septembre [16]. À partir des observations de pics saisonniers d’HSA, des facteurs météorologiques jouant un rôle potentiel ont été étudiés : grands écarts de température les jours précédant l’accident pour les hommes et humidité moyenne importante ces mêmes jours pour les femmes [21], changements de pression atmosphérique [4,13,22,23], haute pression atmosphérique le jour de l’HSA [14,24]

Pour citer cet article : Rué M, et al. Relations entre hémorragies sous-arachnoïdiennes par rupture anévrysmale et paramètres météorologiques à partir d’une série franc¸aise de 236 patients. Neurochirurgie (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neuchi.2014.02.010

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Fig. 3. Comparaison des variations mensuelles de température moyenne, de pression et des cas d’hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA) (2002 à 2008). Comparison between monthly variations of average temperature, atmospheric pressure and subarachnoid hemorrhage (SAH) (between 2002 and 2008).

et basses températures les jours précédents [14], basse pression atmosphérique [16] ou haut taux d’humidité le jour de l’ictus [9]. Pour expliquer un tel phénomène de rupture d’anévrisme, les auteurs font toujours référence à des variations circadiennes de la pression artérielle qui pourraient refléter le moment de la survenue de l’HSA. Il a été suggéré que de basses températures ou d’importantes variations de pression atmosphérique les jours précédant et le jour de l’accident hémorragique, provoqueraient une élévation de la pression artérielle [10,14,20]. Or, une telle élévation a des effets sur la rupture des anévrismes, conduisant ainsi à une HSA [20]. L’élévation de la pression transmurale de l’anévrisme liée à l’augmentation de la pression barométrique serait impliquée mais la physiopathologie reste peu claire. [13]. De même que les basses températures sont reconnues pour augmenter la pression artérielle, la viscosité sanguine et altérer la crase sanguine. Le climat du Pays basque est varié et fortement influencé par l’océan Atlantique. Le littoral bénéficie de l’influence du Gulf Stream, le climat est donc tempéré, les températures douces avec quatre saisons distinctes. Dans notre étude, les données météorologiques étudiées étaient les variations de température et de pression atmosphérique les jours précédant la survenue de l’HSA et le jour même. Les variations mensuelles de température et de pression ont été analysées puisqu’il semblait y avoir trois périodes dans l’année plus susceptibles d’être à risque pour l’apparition d’HSA (février–mars, juillet et octobre). Or, comme le montre la Fig. 3, la distribution des cas d’HSA ne correspond à aucune de ces deux variables. Dans le cas présent, aucune incidence saisonnière n’a donc été démontrée, en accord avec certains résultats de la littérature [4,25,26]. Par ailleurs, aucune relation n’a été observée entre les variations moyennes de température ou de pression et la survenue d’HSA, que ce soit le jour de l’accident hémorragique ou les jours précédents l’HSA. Les résultats de cette étude ne démontrent aucune influence des changements climatiques sur l’apparition de cette pathologie, ce qui corrobore les études précédemment publiées [3,11,20,27]. La répartition de survenue d’une HSA serait donc aléatoire. Il semble que l’on peut recevoir aux urgences un patient pour HSA tout au long de l’année. Ainsi, prévoir une logistique et une organisation des soins pour les HSA non traumatiques est indispensable. Les praticiens doivent être formés, les systèmes de communication et d’information développés entre les hôpitaux périphériques et le centre référent. Seuls les patients autochtones du territoire de santé de Bayonne ont été inclus dans cette étude. La population étudiée

est donc le plus homogène possible. De plus, cette série comporte 236 patients ; ce qui la place parmi les plus grandes séries de patients franc¸aises s’intéressant à ce sujet. La nature rétrospective de cette étude représente un biais. En effet, compte tenu des progrès du traitement des HSA par rupture d’anévrisme, les patients n’ont pas été pris en charge de la même manière sur ces sept années. De plus, certaines données de l’observation médicale (survenue exacte de l’accident hémorragique, contexte, facteurs de risque, antécédents) n’ont pu être analysées. Elles auraient pu nous aider à différencier les patients ayant une éventuelle prédisposition à la maladie anévrismale et sa rupture et mieux déterminer la relation entre données météorologiques et HSA [13,14,20,28]. Par ailleurs, les valeurs des paramètres météorologiques pris en compte ont été recueillies à la station de Biarritz alors que les patients inclus s’étendent sur le territoire de santé de Bayonne, même si les variations ne sont pas importantes sur cette surface d’étude. Une étude rétrospective recueillant de manière exhaustive les antécédents, l’anamnèse, les résultats des explorations radiologiques et extrapolant les données météorologiques en fonction du lieu de l’HSA serait donc intéressante. 6. Conclusion L’HSA reste une pathologie avec un taux de mortalité relativement élevé (18,3 % pour cette population d’étude). Depuis l’étude de Lejeune et al. [16] dans le nord de la France, il n’y a pas eu d’étude franc¸aise concernant la survenue de l’HSA et les facteurs météorologiques. Notre étude, basée sur 236 patients du territoire de santé de Bayonne, confirme que l’HSA est une pathologie à prédominance féminine, sa fréquence annuelle moyenne est de 33,7 cas et sa prévalence de 0,02 % (2006). L’âge moyen de sa survenue est de 54,4 ans ± 15,7 ans et le pic d’incidence se trouve entre 45 et 59 ans quel que soit le sexe. En revanche, il n’existe pas d’incidence saisonnière, ni mensuelle et aucune relation significative n’a été démontrée entre température et pression atmosphérique moyenne journalière et HSA. La survenue d’une HSA est donc constante tout au long de l’année dans la population étudiée ; la filière de soins doit être active en continu de la même fac¸on. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

Pour citer cet article : Rué M, et al. Relations entre hémorragies sous-arachnoïdiennes par rupture anévrysmale et paramètres météorologiques à partir d’une série franc¸aise de 236 patients. Neurochirurgie (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neuchi.2014.02.010

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Remerciements Nous tenons à exprimer nos vifs remerciements au personnel de la Station Météo France de Biarritz, plus particulièrement Mr Daniel Laffite, merci au Dr Bénédicte Dubroca et aux collègues du service de neurochirurgie du CH Côte Basque (Dr P. Caillaud, D Laguerre, P. Delpy) et du service de neurochirurgie A de l’hôpital Pellegrin à Bordeaux (Pr D. Liguoro, Drs M. Dautheribes, E. Gimbert et F. San Galli) pour leur implication dans la filière neurovasculaire inscrite dans le SROS. Références [1] Kumar A, Kato Y, et al. Recent advances in diagnostic approaches for subarachnoid hemorrhage. Asian J Neurosurg 2011;6(2):94–8. [2] Malmivaara K, Juvela S, et al. Health-related quality of life and costeffectiveness of treatment in subarachnoid haemorrhage. Eur J Neurol 2012;19(11):1455–61, http://dx.doi.org/10.1111/j.1468-1331.2012.03744.x [Epub 2012 May 17]. [3] McDonald RJ, McDonald JS, et al. Subarachnoid hemorrhage incidence in the United States does not vary with season or temperature. Am J Neuroradiol 2012;33(9):1663–8, http://dx.doi.org/10.3174/ajnr.A3059 [Epub 2012 May 10]. [4] Chyatte D, Chen TL, et al. Seasonal fluctuation in the incidence of intracranial aneurysm rupture and its relationship to changing climatic conditions. J Neurosurg 1994;81(4):525–30. [5] Giraldo EA, Mandrekar JN, et al. Timing of clinical grade assessment and poor outcome in patients with aneurysmal subarachnoid hemorrhage. J Neurosurg 2012;117:15–9. [6] Izumihara A. Epidemiology of subarachnoid hemorrhage in the Yaeyama Islands, an isolated subtropical region of Japan most frequently affected by typhoons: a population-based study. Clin Neurol Neurosurg 2012;114(9):1226–31, http://dx.doi.org/10.1016/j.clineuro.2012.03.001 [Epub 2012 Mar 26]. [7] Van Gijn J, Kerr RS, et al. Subarachnoid haemorrhage. Lancet 2007;369(9558):306–18. [8] Feigin VL, Rinkel GJ, et al. Risk factors for subarachnoid hemorrhage: an updated systematic review of epidemiological studies. Stroke 2005;36(12):2773– 80. [9] Hughes MA, Grover PJ, et al. A 5-year retrospective study assessing the association between seasonal and meteorological change and incidence of aneurysmal subarachnoid haemorrhage. Br J Neurosurg 2010;24(4):396–400. [10] Nyquist PA, Brown Jr RD, et al. Circadian and seasonal occurrence of subarachnoid and intracerebral hemorrhage. Neurology 2001;56(2):190–3.

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Pour citer cet article : Rué M, et al. Relations entre hémorragies sous-arachnoïdiennes par rupture anévrysmale et paramètres météorologiques à partir d’une série franc¸aise de 236 patients. Neurochirurgie (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neuchi.2014.02.010

[The relationship between aneurysmal subarachnoid hemorrhage and meteorological parameters based on a series of 236 French patients].

Subarachnoid hemorrhage (SAH) is a sudden and potentially severe event with mortality rates ranging between 24 and 30 % depending on the initial clini...
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