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L'^ducation medicale

L'enseignement des sciences morphologiques dans 13 facultes de medecine canadiennes

Guy Lamarche,*

md

Resume: Une enquete sur l'enseignement des sciences morphologiques dans les facultes de medecine du Canada a demontre qu'il n'y a eu que peu de changements radicaux dans la plupart des facultes. L'enquete a demontre de plus que (a) les directeurs de departement ont toujours une influence importante sur l'enseignement des sciences morphologiques; (b) ils sont preoccupes par une reduction croissante du temps consacr6 aux sciences morphologiques; (c) les etudiants ne partagent pas leur inquietude, comme I'indique leur choix de cours a option; (d) les cours magistraux et la dissection occupent toujours une place importante dans la majorite des facultes; et (e) les techniques audiovisuelles, la radiologie en particulier, sont plus souvent employees mais pas encore sur haute

echelle.

Summary: Teaching of morphologic sciences in 13 Canadian medical schools A survey of teaching of morphologic sciences in Canadian medical schools has shown that few radical changes have taken place in most schools. The survey has also shown the following: (a) department chairmen have a major influence on teaching of

morphologic sciences; (b) they

are

worried about the diminishing time alloted to them; (c) students, by their choice of electives, do not seem to share that worry; (d) lectures Directeur adjoint charge de la recherche acad6miques, I'Association des facultes de medecine du Canada, Ottawa Les demandes de tires a part doivent etre adress&s au Dr Guy Lamarche, L'association des facult6s de medecine du Canada, 151, rue Slater, Ottawa, Ont. K1P 5H3 *

et des affaires

remain popular, as does dissection in most schools; and (e) audiovisual

methods, especially radiology,

becoming

yet used

Les sciences

are

popular but are large scale.

more on a very

not

morphologiques anatoont mie, histologie et embryologie depuis longtemps constitue la base de l'enseignement de la medecine. Coffrets d'os, cadavres, embryons et coupes histologiques etaient l'apanage de tout etudiant de premiere annee de medecine qui y consacrait la majeure partie de son temps. II etait de regie d'apprendre, de connaitre et le plus souvent d'oublier les moindres details de la structure macro- et microscopique de l'organisme humain, du scaphoi'de jusqu'aux foramina de Langelange. Depuis une decennie ce dogme a ete remis en question et, croit-on des changements majeurs, souvent arbitraires ou imposes, ont ete apportes a l'enseignement des sciences morpholo¬ giques. Le concept de "pertinence" pour la pratique de la medecine a ete le principal moteur de ces bouleversements. Tous l'acceptent mais tous ne sont pas d'accord sur la nature et l'etendue des changements qu'il necessite. Certains prechent l'enseignement d'un minimum presqu'abstrait, alors que d'autres, devant le degre decroissant de retention de l'etudiant, sont convaincus qu'un minimum ne peut etre acquis ou retenu que par l'enseignement d'un maximum. Au concept de pertinence s'est joint celui d'integration et, en corollaire, d'enseignement multidisciplinaire, integre et par systemes, a qui plusieurs reconnaissent une valeur pedagogique et motivationnelle superieure a l'ensei¬ gnement unidisciplinaire en bloc ou disperse.

Un troisieme concept, que plusieurs croient essentiel a la formation d'un medecin, celui d'auto-enseignement, lorsque pousse a sa pleine logique eli.mine la notion quantitative de programmes d'enseignement et laisse a l'etudiant, bien conseille sans doute, le choix de ses objectifs et des moyens pour les atteindre. Les changements, lorsqu'ils surviennent, sont souvent concus par des structures supradepartementales, parfois sans trop de consultation avec les departements qui deviennent des executants et se sentent prives de leur traditionnelle autonomie, si ce n'est de leur droit. Tout changement de mode pedago¬ gique, surtout lorsque mal compris ou mal defini, tend a produire un etat d'insecurite chez l'enseigne comme chez l'enseignant. Cette insecurite est ressentie parfois avec sincerite par ceux qui recevront plus tard les diplomes pour un entrainement postdoctoral specialise et par ceux qui se preoccupent de la qualite des futurs medecins. D'autres encore croient que le type de formation qu'ils ont recue eux-memes est le seul valable. A la lumiere des considerants plus haut mentionnes, et stimules par une inquietude formellement exprimee par les colleges de chirurgie de plusieurs pays, nous avons entrepris de faire le point sur l'enseignement des sciences morphologiques au Canada, de verifier si des changements radicaux ont eu lieu recemment, et de connaitre l'opinion des directeurs des departements d'anatomie ou de sciences morphologiques. II est evident que notre travail ne peut conduire a un jugement de valeur ni a une evaluation objective de l'en¬ seignement des sciences morphologi-

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ques au Canada. Une etude approfondie du contenu et de la pedagogie serait necessaire pour y arriver.

tomie sont offerts au total par 11 des facultes (nos 2 et 9 font exception) et seulement 79 etudiants des quatre an¬ etaient inscrits a ces cours en 1973-74 a travers le Canada. Une faculte n'exige pas d'inscription formelle et n'a pu fournir de chiffre. Les charges d'enseignement de l'anatomie aux seuls etudiants en medecine dans 12 des 13 facultes relevent de 80 a 100% des membres des departements nees

Methodologie Dans l'ete de 1974 des questionnaires detailles portant sur les programmes d'enseignement (1974-75) de l'anatomie, de l'histologie et de l'embryologie ont ete envoyes a tous les directeurs des departements d'anatomie des facult6s de medecine canadiennes. Les ques¬ tionnaires portaient sur les enseignants. le nombre d'heures, les methodes pedagogiques, les manuels et l'opinion des directeurs sur la validite de leur en-

Tableau I.Heures allouees

a

I'anatomie

d'anatomie. Dans trois facultes (nos 4, 7 et 8) aucun clinicien ne participe a l'enseignement, dans neuf les cliniciens contribuent de 5 a 20% et dans une (no 10) 100%. Six des directeurs de

departement (nos 1, 2, 3, 6,

macroscopique

et methodes

pedagogiques

Resultats ment ont

*Les sSminaires incluentfrSquemment des methodes audiovisuelles et des d§monstrations. anatomie de surface et pr&eptorats. flnclut methodes audiovisuelles,activite" sont exclues de la moyenne. JLes facultes n'ayant pas cette Tableau II.Heures allouees

a

l'histologie

Anatomie macroscopique Une seule faculte n'a pas d'enseigne¬ ment unidisciplinaire, trois facultes en ont de 24 a 75% et neuf ont conserve un systeme unidisciplinaire dans 90 a 100% de leur enseignement. II est a noter que les neuf directeurs de ces departements considerent ce systeme comme le meilleur, que les directeurs des d6partements ou l'integration est

et methodes

pedagogiques

partielle preferent un systeme combine et qu'un seul favorise une integration dSmonstrations. complete. Ces correlations semblent in- ?Inclut methodesde audiovisuellesenetcours reduction importante des heures prSvue. diquer que I'influence des directeurs tChangements programme sur la methode d'enseignement demeure Tableau III.Heures allouees a l'embryologie et methodes pedagogiques toujours aussi importante. Le Tableau I indique deux extremes dans le total d'heures d'enseignement: 316 pour la faculte 1, ou l'enseignement est unidisciplinaire et en bloc, et 92 pour la faculte 10, ou l'enseignement est totalement integre. Dans la faculte 1

on note aussi 229 heures de dissection aucune dans la faculte 10. La moyen¬ ne d'heures est de 193 heures. Dix fa¬

et

cultes exigent de la dissection, parfois limitee a l'observation de pieces predissequees. La duree moyenne de la dissection est de 121 heures. L'enseignement de la neuroanatomie est unidisciplinaire dans quatre facultes (nos 3, 6, 8 et 11) et integre pour les autres. Dix-huit cours electifs en ana¬

"Inclut m§thodes audiovisuelles et dSmonstrations.

340 CMA JOURNAL/FEBRUARY 8, 1975/VOL. 112

8)

dequat.

seignement comme preparation a l'ap¬ prentissage clinique et a l'internat.

Treize des 16 directeurs de departecomplet6 le questionnaire. Plusieurs d'entre eux y ont joint des commentaires ou leur programme d'en¬ seignement ou les deux. Un des direc¬ teurs s'est dit incapable d'y repondre par suite de l'integration complete de l'enseignement dans sa faculte et il a juge l'exercice futile. Un autre a formule des commentaires oraux mais n'a pas complete le questionnaire tel que promis. Le seizieme n'a pas repondu.

7 et

croient que l'enseignement dispense par leurs departements est adequat pour l'apprentissage clinique et pour l'in¬ ternat. Les sept autres le croient ina-

Histologie L'enseignement est unidisciplinaire (98 a 100%) dans six facultes et com¬ pletement integre dans une. La tendance a l'integration est cependant plus grande que dans l'enseignement de l'anatomie: sept facultes l'ont adoptee a des degres divers (25 a 100%).

Le Tableau II ne montre pas les variations extremes observees pour l'anatomie. La moyenne d'heures allouees est de 121.1 et deux facultes seulement s'en detachent de facon importante (nos 5 et 13). La moyenne d'heures alouees aux cours magistraux est relativement elevee (46.3%) pour une discipline qui s'apprend visuellement. Les facultes 3 et 6 sont les seules a mettre l'emphase sur le travail de laboratoire. Sept facul¬ tes exigent la location ou l'achat d'un

Discussion Les resultats exposes plus haut ne en aucun cas generer un jugement de valeur ou une evaluation de l'enseignement des sciences morpholo¬ giques, pas plus qu'il est possible de juger immediatement de la valeur de tout changement radical de programme. Les protagonistes du changement, et j'en suis un, auront a demontrer de facon objective la validite de leurs hy¬ potheses, mais il est encore trop tot pour en arriver la. Les epreuves d'evaluation a caracteres avant tout cognitif, tels que les examens du Conseil medical canadien, n'ont pas pour but d'evaluer un enseignement dont l'objectif est de former des medecins qui peuvent donner des soins de haute qualite; d'autres methodes devront etre utilisees pour mesurer si l'objectif est atteint.

peuvent

macroscopique 7 sur 13 considerent l'enseignement inadequat, et en em¬ bryologie 6; en anatomie ce chiffre passera vraisemblablement a 9 par suite de changements du programme d'enseignement dans deux facultes. En histologie neuf sont satisfaits. Dans les trois disciplines la satis-

faction est en relation directe avec le nombre d'heures consacrees a chacune d'elles. 4. L'inquietude des directeurs de de¬ partement ne semble pas partagee par les etudiants, qui ne ressentent que tres peu le besoin de corriger les deficiences possibles par des cours electifs. Des 6932 etudiants predoctoraux canadiens de toute an¬ nee, seulement 95 (0.14%) ont choisi un electif en sciences morphologi¬ ques, et la plupart des electifs offerts ne trouvent preneur. 5. La participation des cliniciens a l'en¬ seignement des sciences morpholo¬ giques est minime et beaucoup moindre que generalement suppose ou affirme. Elle est de 17.3% dans l'enseignement de l'anatomie ma¬ croscopique, chiffre qui est reduit a 10.5% si on soustrait une faculte ou elle est enseignee a 100% par des cliniciens. En histologie la participa¬ tion des departements cliniques est de 1.4%, et en embryologie de 10.3% (quatre facultes dominent,

microscope. Les charges d'enseignement relevent Les resultats obtenus nous permettent presqu'exclusivement des professeurs cependant certaines observations: des departements d'anatomie ou d'au¬ 1. La vague de changements n'a pas tres departements de sciences fondatouche de facon importante l'ensei¬ mentales (neuf facultes). Les facultes gnement des sciences morphologi¬ 1, 3, 6 et 13 s'adjoignent des cliniciens au Canada, du moins dans ques mais dans une faible proportion 3, 11 des 13 facultes repondantes. II 4, 2 et 10%, respectivement. nous est permis de supposer que Le nombre de cours electifs offerts deux des trois facultes qui n'ont pas a travers le pays est de cinq. Sept etu¬ repondu ont ete plus touchees et diants seulement y sont inscrits, tous de qu'il etait pour elles, a cause de leur la meme faculte (no 13). philosophie, presqu'impossible de En general, les directeurs de departeau questionnaire. repondre ment croient que l'enseignement de 2. L'influence des directeurs de depar¬ cependant, avec 20, 40, 20 et 50%). l'histologie dispense dans leur faculte tement sur les methodes pedagogi¬ 6. Le cours magistral demeure une forest une preparation adequate a l'ap¬ mule pedagogique encore largement ques demeure importante meme si prentissage clinique et a l'internat. on la croit generalement diminuee. utilisee, malgre une disponibilite Quatre seulement (nos 5, 8, 9 et 13) II est evident que les methodes pe¬ croissante de techniques d'auto-enla croit inadequate. dagogiques utilisees dans une faculte seignement. La dissection est tou¬ correspondent aux opinions et desirs jours importante sauf dans 2 des 13 Embryologie du directeur de departement concerfacultes repondantes, ou aucune ne. L'enseignement est unidiscipli¬ n'est exigee. La radiologie, comme L'enseignement de l'embryologie est naire si le directeur favorise cette outil pedagogique en anatomie, est beaucoup plus integre que pour les modalite. II nous est permis de sup¬ de plus en plus utilisee (8 sur 13). deux autres disciplines. Sept facultes poser qu'il en est de meme pour le 7. Peu de changements sont survenus ont une integration variant de 70 a depuis 1970-71. Les resultats d'une 100%; les six autres facultes n'ont pas 3. contenu. L'inquietude des directeurs est plus enquete similaire de Real Gagnon d'enseignement integre. et Pierre Jean (nonpublies) etaient marquee en ce qui concerne une Le Tableau III montre peu de varia¬ reduction progressive des heures al¬ a peu pres identiques a ceux rapportions dans le nombre d'heures allouees louees a leur discipline. En anatomie tes ici. a l'embryologie. Deux facultes (nos 3 et 9) y consacrent beaucoup plus de temps que les autres et depassent largement la moyenne nationale de 29.6 heures. Dans sept facultes l'enseigne¬ ment est execute exclusivement par les membres du departement d'anatomie. Les cliniciens y participent dans les facultes 2, 3, 9, 11, 12 et 13, dans une proportion de 20, 2, 40, 2, 20 et Since 1935 our products have been sold on

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magistral est la methode pedagogique la plus employee. Sept cours electifs sont offerts avec neuf inscrits, dont sept dans la faculte 6. L'opinion des directeurs de departe¬ ment sur l'enseignement de l'embryolo¬ gie est qu'il est adequat pour sept d'entre eux et inadequat pour six (1, 2, 5, 6, 8 et 13). cours

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CMA JOURNAL/FEBRUARY 8, 1975/VOL. 112 341

[Teaching of morphologic sciences in 13 Canadian medical schools (author's transl)].

A survey of teaching of morphologic sciences in Canadian medical schools has shown that few radical changes have taken place in most schools. The surv...
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