NEUROL-1365; No. of Pages 15 revue neurologique xxx (2014) xxx–xxx

Disponible en ligne sur

ScienceDirect www.sciencedirect.com

Revue ge´ne´rale

Particularite´s du variant logope´nique au sein des aphasies progressives primaires Specificities of the logopenic variant of primary progressive aphasia E. Magnin a,*,b, M. Teichmann c, O. Martinaud d, O. Moreaud e, I. Ryff a, S. Belliard f, J. Pariente g, T. Moulin a, P. Vandel a, J.-F. De´monet c a

CMRR, service de neurologie, CHU, 2, boulevard Fleming, 25030 Besanc¸on, France Centre Leenaards de la me´moire, CHUV, Lausanne, Suisse c CMRR Paris-Sud, AP–HP, 75013 Paris, France d CMRR, CHU de Rouen, 76000 Rouen, France e CMRR, CHU de Grenoble, 38000 Grenoble, France f CMRR, CHU de Rennes, 35000 Rennes, France g CMRR, CHU de Toulouse, 31000 Toulouse, France b

info article

r e´ s u m e´

Historique de l’article :

Le variant logope´nique d’aphasie progressive primaire est caracte´rise´ par des spe´cificite´s

Rec¸u le 30 avril 2014

linguistiques et neuropsychologiques, notamment une atteinte de la boucle phonologique.

Rec¸u sous la forme re´vise´e le

La classification repose essentiellement sur des crite`res linguistiques et l’exclusion des

16 juillet 2014

autres variants (se´mantique et non fluent/agrammatique). Ce syndrome est parfois sous-

Accepte´ le 29 aouˆt 2014

diagnostique´ : (1) les troubles du langage restant subtils en de´but de maladie, (2) pris pour un trouble amne´sique car l’e´valuation mne´sique repose souvent sur du mate´riel langagier, (3) mis sur le compte de la co-morbidite´ anxieuse. Les anomalies ce´re´brales diffe`rent des autres variants. L’atteinte de´bute au carrefour parie´totemporal. La neuropathologie et les biomar-

Mots cle´s :

queurs retrouvent une neuropathologie de maladie d’Alzheimer dans 50 a` 100 % des cas. Ce

Aphasie progressive primaire

variant de l’aphasie progressive primaire se place ainsi hors du cadre des de´ge´ne´rescences

Logope´nique

lobaires frontotemporales contrairement aux deux autres variants. Ces particularite´s justi-

Neuropsychologie

fient l’inte´reˆt de son diagnostic, de sa classification et la recherche de l’e´tiologie sous-jacente

Maladie d’Alzheimer

la plus probable par l’usage des biomarqueurs. Son e´volution est souvent rapide et ne´cessite

Biomarqueurs

une prise en charge orthophonique adapte´e. Ce syndrome doit faire l’objet d’e´tudes comple´mentaires afin d’affiner son repe´rage en pratique clinique quotidienne, ses crite`res

Keywords:

diagnostiques, de connaıˆtre son e´pide´miologie, et de comprendre les me´canismes qui en

Primary progressive aphasia

sont a` l’origine.

Logopenic

# 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s.

Neuropsychology Alzheimer’s disease Biomarkers

* Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (E. Magnin). http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.08.004 0035-3787/# 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s.

Pour citer cet article : Magnin E, et al. Particularite´s du variant logope´nique au sein des aphasies progressives primaires. Revue neurologique (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.08.004

NEUROL-1365; No. of Pages 15

2

revue neurologique xxx (2014) xxx–xxx

abstract The logopenic variant of primary progressive aphasia is a syndrome with neuropsychological and linguistic specificities, including phonological loop impairment for which diagnosis is currently mainly based on the exclusion of the two other variants, semantic and nonfluent/agrammatic primary progressive aphasia. The syndrome may be underdiagnosed due (1) to mild language difficulties during the early stages of the disease or (2) to being mistaken for mild cognitive impairment or Alzheimer’s disease when the evaluation of episodic memory is based on verbal material and (3) finally, it is not uncommon that the disorders are attributed to psychiatric co-morbidities such as, for example, anxiety. Moreover, compared to other variants of primary progressive aphasia, brain abnormalities are different. The left temporoparietal junction is initially affected. Neuropathology and biomarkers (cerebrospinal fluid, molecular amyloid nuclear imaging) frequently reveal Alzheimer’s disease. Consequently this variant of primary progressive aphasia does not fall under the traditional concept of frontotemporal lobar degeneration. These distinctive features highlight the utility of correct diagnosis, classification, and use of biomarkers to show the neuropathological processes underlying logopenic primary progressive aphasia. The logopenic variant of primary progressive aphasia is a specific form of Alzheimer’s disease frequently presenting a rapid decline; specific linguistic therapies are needed. Further investigation of this syndrome is needed to refine screening, improve diagnostic criteria and better understand the epidemiology and the biological mechanisms involved. # 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

1.

Introduction

1.1. Proble`me de nosologie dans les pathologies neurode´ge´ne´ratives De multiples classifications se coˆtoient dans le domaine des pathologies neurode´ge´ne´ratives. Elles se basent sur diffe´rentes caracte´ristiques syndromiques, anatomiques, e´tiologiques, neuropathologiques ou mole´culaires. Dans cette revue, nous utiliserons l’approche syndromique qui de´crit la pre´sentation clinique voire clinico-radiologique (par exemple aphasie progressive primaire, troubles cognitifs le´gers amne´sique, maladie d’Alzheimer typique, atrophie corticale poste´rieure). Quand cette information est disponible, nous pre´ciserons aussi l’e´tiologie neuropathologique sous-jacente a` l’origine de ces syndromes la plus probable de´finie a` partir des biomarqueurs du liquide ce´phalo-rachidien, de l’imagerie nucle´aire de la plaque amyloı¨de, de la ge´ne´tique ou de la neuropathologie (par exemple une aphasie progressive primaire logope´nique due a` une neuropathologie de maladie d’Alzheimer) [1,2].

1.2. Caracte´ristiques de l’aphasiologie neurode´ge´ne´rative en comparaison avec l’aphasiologie le´sionnelle Initialement les premie`res descriptions linguistiques des syndromes neurode´ge´ne´ratifs ont e´te´ calque´es sur le mode`le des aphasies le´sionnelles vasculaires, comme l’aphasie de Broca, de Wernicke, de conduction, ou encore l’aphasie transcorticale motrice ou sensorielle. Il est parfois possible de faire des paralle`les entre les aphasies le´sionnelles comme

par exemple l’aphasie de Broca et le variant agrammatique d’aphasie progressive primaire ou l’aphasie de conduction et le variant logope´nique d’aphasie progressive primaire. Pourtant, les pathologies neurode´ge´ne´ratives ne re´alisent e´videmment pas d’emble´e les tableaux linguistiques de´crits dans la litte´rature aphasiologique classique ou ne re´pondent pas exactement a` tous les crite`res de ces aphasies le´sionnelles. Plusieurs me´canismes peuvent expliquer cette diffe´rence. D’une part, les le´sions neurode´ge´ne´ratives ne sont pas focales mais diffuses ce qui peut expliquer le caracte`re atypique des troubles linguistiques qui peuvent par exemple toucher simultane´ment des structures ce´re´brales du langage appartenant aux re´seaux neuro-fonctionnels ante´rieurs et poste´` la diffe´rence de l’atteinte vasculaire, l’atteinte rieurs. A neurode´ge´ne´rative est aussi moins marque´e au niveau des voies longues d’association sous-corticale et e´pargne relativement les cortex sensori-moteurs primaires. D’autre part, les le´sions neurode´ge´ne´ratives ne s’installent pas brutalement comme dans la pathologie vasculaire mais progressivement avec une accumulation de de´ficits venant enrichir la symptomatologie dans le temps, entraıˆnant une e´volution pe´jorative au contraire de la tendance a` l’ame´lioration souvent observe´e dans l’aphasie vasculaire. En paralle`le (et de la meˆme fac¸on que dans la pathologie vasculaire), des me´canismes de compensation viennent contrebalancer, au moins partiellement, certains de´ficits et peuvent donc atte´nuer ou complexifier la symptomatologie linguistique la rendant plus difficile a` identifier et a` classer [3–5]. Ces particularite´s de l’aphasiologie neurode´ge´ne´rative rendent compte de la ne´cessite´ d’une classification des troubles du langage spe´cifique a` ces pathologies neurode´ge´ne´ratives.

Pour citer cet article : Magnin E, et al. Particularite´s du variant logope´nique au sein des aphasies progressives primaires. Revue neurologique (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.08.004

NEUROL-1365; No. of Pages 15 revue neurologique xxx (2014) xxx–xxx

3

Tableau 1 – Crite`res diagnostiques de l’aphasie progressive primaire (Mesulam, 2001 ; Gorno-Tempini et al., 2011). Inclusion : les crite`res 1 a` 3 doivent eˆtre pre´sents La pre´sentation clinique pre´dominante est une difficulte´ de langage Ce de´ficit est la principale cause de la perte d’autonomie dans les activite´s de vie quotidienne L’aphasie doit eˆtre le de´ficit pre´dominant au de´but de l’installation des symptoˆmes et au cours de la phase initiale de la maladie Exclusion : les crite`res 1 a` 4 doivent eˆtre absents Le profil des troubles est imputable a` d’autres atteintes non de´ge´ne´ratives du syste`me nerveux ou a` d’autres troubles me´dicaux Les troubles cognitifs sont imputables a` une pathologie psychiatrique Les troubles initiaux pre´dominants touchent la me´moire e´pisodique, la me´moire visuelle et les capacite´s visuo-perceptives Des troubles initiaux du comportement sont pre´dominants

1.3.

Historique des aphasies progressives primaires

L’existence de troubles du langage progressifs est connue depuis la fin du XIXe sie`cle dans le cadre d’atrophies des re´gions frontales et temporales gauches [6,7]. En 1982, Marcel Mesulam de´crit un syndrome sous le terme de slowly progressive aphasia a` partir d’une se´rie de 6 patients [8] et le ` la renomme ensuite aphasie progressive primaire (APP) [9]. A meˆme e´poque, en 1975, Elisabeth Warrington de´crit des troubles progressifs de la me´moire se´mantique [10]. Snowden et al. sont les premiers a` qualifier ce syndrome de de´mence se´mantique [11]. Hodges et al. en de´crivent les caracte´ristiques principales [12] notamment le caracte`re d’aphasie progressive fluente. Par la suite, Grossman et al. de´crivent une autre forme d’aphasie progressive non fluente [13], e´galement de´signe´e sous le terme de variant agrammatique. Au cours d’une confe´rence de consensus, la de´mence se´mantique et l’aphasie progressive primaire non fluente sont rattache´s au concept des de´ge´ne´rescences lobaires frontotemporales (DLFT) [14]. Durant deux de´cennies, les troubles du langage neurode´ge´ne´ratifs isole´s sont ainsi cate´gorise´s selon deux classifications qui coexistent : soit aphasie progressive agrammatique ou de´mence se´mantique, soit aphasie progressive fluente et non fluente. Cependant, certaines APP restent inclassables car elles ne re´pondent ni aux caracte´ristiques des APP non fluentes/agrammatiques ni a` celles des de´mences se´mantiques [15]. Un troisie`me variant est alors e´voque´ sans qu’il soit encore clairement identifie´ [8,16]. Le terme de logope´nique est utilise´ initialement par Mesulam [8], puis repris par Kertesz et al. [16,17] pour de´crire la pauvrete´ de la production verbale avec une relative pre´servation des compe´tences grammaticales, des e´le´ments moteurs de la production de la parole et de la me´moire se´mantique parfois retrouve´ chez les patients atteints d’APP. L’e´quipe de Maria Louisa Gorno-Tempini rapporte un nouveau variant d’APP de´fini comme logope´nique en 2004 [18].

1.4.

Crite`res diagnostiques et classification des APP

La distinction de ces syndromes par cette classification est utile car elle permet d’estimer la neuropathologie sous-jacente la plus probable, orienter et hie´rarchiser la recherche d’e´ventuels marqueurs ge´ne´tiques, tout en gardant, encore, une grande incertitude diagnostique a` un niveau individuel. Le variant agrammatique est souvent associe´ aux taupathies (5 cas sur 6) alors que le variant se´mantique est associe´ aux anomalies de la transactivator regulatory DNA-binding protein 43 (TDP-43) de type C (13 cas sur 18) [19,20]. Ces deux neuropathologies rentrent dans le cadre des DLFT. Le variant

logope´nique est, quant a` lui, plus fre´quemment associe´ a` une neuropathologie de maladie d’Alzheimer (7 cas sur 11), de´passant ainsi le cadre des DLFT [19]. Ces re´sultats sont base´s sur l’examen neuropathologique de petites se´ries de patients atteints d’APP et ne permettent pas d’e´tablir la pre´valence en population ge´ne´rale de ces diffe´rents variants et des e´tiologies qui leur sont associe´es. C’est pourquoi, un consensus d’expert propose en 2011 une classification unifie´e des APP afin d’harmoniser les pratiques et les recherches dans ce domaine [21]. Cette harmonisation permettra ainsi notamment de mutualiser les donne´es issues de patients ayant des diagnostics comparables entre diffe´rents centres afin de mieux caracte´riser ces diffe´rents syndromes et notamment l’aphasie logope´nique. Tout d’abord, le patient doit re´pondre aux crite`res ge´ne´raux d’APP tels que propose´s par Mesulam et re´sume´s dans le Tableau 1 [22]. Initialement, un de´lai de deux ans avec une pre´dominance langagie`re des troubles e´tait exige´ pour poser le diagnostic d’aphasie progressive primaire [22]. Ce crite`re historique de deux ans d’e´volution des troubles ne semble plus justifie´. En effet, bien qu’il permette de gagner en spe´cificite´, il induit un retard diagnostique qui peut :  compliquer la classification, car les troubles ne sont alors plus purs ;  diffe´rer la prise en charge spe´cialise´e, c’est-a`-dire orthophonique, de ces syndromes [23,24]. Lorsque les crite`res d’APP sont positifs, la classification entres les diffe´rents variants se fait principalement sur les crite`res linguistiques permettant de distinguer les syndromes non fluent/agrammatique, se´mantique et logope´nique. Des crite`res de neuroimagerie doivent venir appuyer ce diagnostic. Enfin, un 3e niveau de classification s’appuie sur des crite`res neuropathologiques, biologiques ou ge´ne´tiques pour avoir un diagnostic e´tiologique de´fini (Tableaux 2–4). Leyton et al. proposent un algorithme a` partir de ce consensus pour classifier les APP. Cet algorithme utilise la compre´hension de mots isole´s, puis recherche une apraxie du langage et un agrammatisme et enfin, e´value la re´pe´tition de phrases [25].

1.5.

Limites des crite`res diagnostiques propose´s

En pratique, a` l’instar des aphasies vasculaires, il reste encore une proportion importante d’APP ne re´pondant pas aux crite`res de cette classification, soit jusqu’a` 41 % de cas non classables [26]. Ainsi, d’autres variants sont propose´s mais restent beaucoup plus rares ou peuvent correspondre a` des

Pour citer cet article : Magnin E, et al. Particularite´s du variant logope´nique au sein des aphasies progressives primaires. Revue neurologique (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.08.004

NEUROL-1365; No. of Pages 15

4

revue neurologique xxx (2014) xxx–xxx

Tableau 2 – Crite`res diagnostiques pour le variant non fluent/agrammatique d’aphasie progressive primaire (GornoTempini et al., 2011). Diagnostic clinique du variant non fluent/agrammatique d’aphasie progressive primaire Au moins une des caracte´ristiques majeures suivantes doit eˆtre pre´sente Agrammatisme en production langagie`re Discours laborieux, hache´, avec des erreurs dans la production des sons et des de´formations phone´tiques (apraxie du langage) Au moins 2 des 3 caracte´ristiques additionnelles doivent eˆtre pre´sentes Troubles de la compre´hension des phrases syntaxiquement complexes Pre´servation de la compre´hension des mots isole´s Pre´servation des connaissances associe´es aux objets Caracte´ristiques d’imagerie confortant le diagnostic de variant non fluent/agrammatique d’aphasie progressive primaire Les deux crite`res suivants doivent eˆtre pre´sents Diagnostic clinique de variant non fluent/agrammatique d’aphasie progressive primaire Les imageries doivent montrer un ou plusieurs des re´sultats suivants Atrophie fronto-insulaire poste´rieure gauche pre´dominante en IRM Hypoperfusion ou hypome´tabolisme fronto-insulaire poste´rieur gauche en SPECT ou PET Variant non fluent/agrammatique d’aphasie progressive primaire avec une pathologie de´finie Crite`re 1 (diagnostic clinique) associe´ aux crite`res 2 ou 3 doivent eˆtre pre´sents Diagnostic clinique de variant non fluent/agrammatique d’aphasie progressive primaire Preuves histopathologiques spe´cifiques d’une pathologie neurode´ge´ne´rative (par ex : de´ge´ne´rescence frontotemporale avec de´poˆts de prote´ine tau ou de prote´ine TDP-43, maladie d’Alzheimer, autres) Pre´sence d’une mutation connue pour eˆtre a` l’origine de pathologies neurode´ge´ne´ratives

Tableau 3 – Crite`res diagnostiques du variant se´mantique d’aphasie progressive primaire (Gorno-Tempini et al., 2011). Diagnostic clinique du variant se´mantique d’aphasie progressive primaire Les deux crite`res majeurs suivants doivent eˆtre pre´sents De´ficit de de´nomination orale De´ficit de compre´hension de mots isole´s Au moins 3 des crite`res additionnels doivent eˆtre pre´sents De´ficit des connaissances associe´es aux objets, particulie`rement pour les items peu fre´quents et peu familiers Alexie de surface ou agraphie Pre´servation de la re´pe´tition Pre´servation de la production verbale (grammaire et articulation) Caracte´ristiques d’imagerie supportant le diagnostic de variant se´mantique d’aphasie progressive primaire Les deux crite`res suivants doivent eˆtre pre´sents Diagnostic clinique de variant se´mantique d’aphasie progressive primaire Les imageries doivent montrer un ou plusieurs des re´sultats suivants Atrophie temporale ante´rieure pre´dominante Hypoperfusion ou hypome´tabolisme temporal ante´rieur pre´dominant en SPECT ou PET Variant se´mantique d’aphasie progressive primaire avec une pathologie de´finie Crite`re 1 (diagnostic clinique) associe´ aux crite`res 2 ou 3 doivent eˆtre pre´sents Diagnostic clinique de variant se´mantique d’aphasie progressive primaire Preuves histopathologiques spe´cifiques d’une pathologie neurode´ge´ne´rative (par exemple : de´ge´ne´rescence frontotemporale avec de´poˆts de prote´ine tau, ou de prote´ine TDP-43, maladie d’Alzheimer, autres) Pre´sence d’une mutation connue pour eˆtre a` l’origine de pathologies neurode´ge´ne´ratives

formes prodromales des 3 variants les plus fre´quents. Des formes sont de´crites sous les termes d’apraxie de la parole [27] ou anarthrie progressive primaire [28,29], d’APP fluente avec une atteinte isole´e du stock lexical [30], d’APP anomique isole´e et d’APP dynamique [31]. Certaines APP peuvent e´galement rentrer dans le cadre de plusieurs variants, comme par exemple avec une atteinte se´mantique et agrammatique, et eˆtre, dans ce cas, conside´re´es comme APP mixte ou inclassable [21]. Cette situation est fre´quente lorsque le diagnostic est pose´ tardivement. Par ailleurs, au cours de la validation de ces crite`res, un panel de 20 experts reconnus mondialement dans le domaine de l’APP, devait classer 12 cas de patients atteints d’APP a` partir de vide´os. Seuls 80 % des cas sont classe´s de manie`re unanime par le panel [21]. Ces re´sultats soulignent la difficulte´

de classification de ces variants d’APP ainsi que la ne´cessite´ d’e´toffer nos connaissances pour faciliter leurs classements dans les recherches futures [32,33]. Le caracte`re fluent et non fluent des troubles est notamment difficile a` estimer d’un point de vue purement quantitatif car certains patients peuvent utiliser des strate´gies permettant de compenser leurs difficulte´s. L’une de ces strate´gies consiste en l’usage de circonlocutions a` la place du mot-cible masquant ainsi le manque du mot et n’entraıˆnant pas de baisse de la fluence [3]. Une variabilite´ interindividuelle importante est rapporte´e. De plus, les troubles de la fluence peuvent re´sulter de dysfonctionnements de diffe´rents me´canismes cognitifs comme par exemple d’un de´ficit d’acce`s lexical ou d’un ralentissement de la vitesse de traitement. Une analyse qualitative fine est donc ne´cessaire pour juger de ce parame`tre.

Pour citer cet article : Magnin E, et al. Particularite´s du variant logope´nique au sein des aphasies progressives primaires. Revue neurologique (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.08.004

NEUROL-1365; No. of Pages 15 revue neurologique xxx (2014) xxx–xxx

5

Tableau 4 – Crite`res diagnostiques du variant logope´nique d’aphasie progressive primaire (Gorno-Tempini et al., 2011). Diagnostic clinique du variant logope´nique d’aphasie progressive primaire Les deux crite`res majeurs suivant doivent eˆtre pre´sents De´ficit d’acce`s a` des mots isole´s en discours spontane´ et en de´nomination De´ficit de re´pe´tition de phrases Au moins 3 des crite`res additionnels doivent eˆtre pre´sents Erreurs (phonologiques) en discours spontane´ et en de´nomination Pre´servation de la compre´hension de mots isole´s et des connaissances associe´es aux objets Pre´servation de l’articulation du langage Absence d’agrammatisme franc Caracte´ristiques d’imageries supportant le diagnostic de variant logope´nique d’aphasie progressive primaire Les deux crite`res suivants doivent eˆtre pre´sents Diagnostic clinique de variant logope´nique d’aphasie progressive primaire Les imageries doivent montrer un ou plusieurs des re´sultats suivants Atrophie pe´risylvienne poste´rieure ou parie´tale gauche pre´dominante Hypoperfusion ou hypome´tabolisme pe´risylvien poste´rieur ou parie´tal gauche pre´dominant en SPECT ou PET Variant logope´nique d’aphasie progressive primaire avec une pathologie de´finie Crite`re 1 (diagnostic clinique) associe´ aux crite`res 2 ou 3 doivent eˆtre pre´sents Diagnostic clinique de variant logope´nique d’aphasie progressive primaire Preuves histopathologiques spe´cifiques d’une pathologie neurode´ge´ne´rative (par exemple : de´ge´ne´rescence frontotemporale avec de´poˆts de prote´ine tau, ou de prote´ine TDP-43, maladie d’Alzheimer, autres) Pre´sence d’une mutation connue pour eˆtre a` l’origine de pathologies neurode´ge´ne´ratives

2. Le cas particulier de l’aphasie progressive primaire de type logope´nique Le diagnostic d’APP logope´nique reste base´ sur l’exclusion des 2 autres variants dans les crite`res diagnostiques mais pre´sente e´galement de nombreuses spe´cificite´s : elles concernent les caracte´ristiques cliniques (linguistiques, neuropsychologiques, neurologiques, comportementales) et paracliniques (imagerie, biologie, neuropathologie et ge´ne´tique), le pronostic, l’e´volution et le traitement. Par ailleurs, les troubles sont parfois subtils et peuvent eˆtre mis sur le compte d’autres syndromes ou pathologies neurologiques ou psychiatriques.

2.1.

La plainte

La plainte initiale du patient est rarement de´crite dans les e´tudes sur les APP logope´niques. Elle peut eˆtre mixte et concerner le domaine cognitif (me´moire et/ou langage) et/ou comportemental avec une anxie´te´ de novo ou aggrave´e, et peut ainsi amener a` une erreur de diagnostic ou un retard de prise en charge. La plainte de me´moire peut, en fait, souvent eˆtre rattache´e aux troubles langagiers sans authentique trouble mne´sique. Les patients interroge´s de´crivent e´galement des difficulte´s a` suivre une conversation et la ne´cessite´ d’effectuer de nombreuses relectures pour encoder l’information. Ces difficulte´s refle`tent de plus probablement l’atteinte de la me´moire a` court terme verbale [34].

2.2.

Particularite´s linguistiques

Le terme de logope´nique vient du Grec et est compose´ a` partir de logos (parole, discours) et de penia (pauvrete´, insuffisance) signifiant litte´ralement « manque du mot ». Ce terme est choisi devant la pauvrete´ de la production verbale mais une relative pre´servation des compe´tences grammaticales, des e´le´ments moteurs de la production de la parole et de la me´moire se´mantique permettant de le distinguer des 2 autres variants d’APP [35–37].

Les crite`res diagnostiques linguistiques principaux sont l’anomie en discours spontane´ et en de´nomination et un de´ficit de re´pe´tition de phrases longueur-de´pendant. Les crite`res additionnels sont la paraphasie, et la pre´servation de l’articulation, de la syntaxe et de la me´moire se´mantique [21]. Classiquement, le discours est ralenti avec des pauses fre´quentes pour rechercher les mots, la syntaxe est simple mais correcte (phrases courtes) sans trouble de l’articulation. Le caracte`re logope´nique ne s’accompagne pas obligatoirement d’une baisse de la fluence en discours spontane´, qui est classiquement rapporte´e dans les e´tudes princeps [34]. Le de´bit de parole est interme´diaire, supe´rieur a` l’APP non fluente agrammatique et infe´rieur a` l’APP se´mantique. Ce parame`tre est donc peu discriminant [36] et pre´sente une grande variabilite´ inter-individuelle [38]. Paradoxalement, une logorrhe´e anxieuse est fre´quemment rapporte´e et peut, de ce fait, parfois masquer le manque du mot [3,34]. La de´nomination est de´ficitaire, mais la compre´hension des mots et les connaissances se´mantiques sont pre´serve´es. De fre´quentes paraphasies, notamment phonologiques, en de´nomination orale, discours spontane´ et re´pe´tition sont rapporte´es [36]. Par ailleurs, les taˆches de de´nomination orale a` partir d’images ne sont pas toujours sensibles au manque du mot. Des taˆches auto-ge´ne´re´es comme le discours spontane´, la demande de de´finition et les taˆches de ge´ne´ration de mots (fluences verbales) semblent plus pertinentes pour de´masquer ce trouble chez les APP logope´niques [34]. Cette dissociation peut eˆtre explique´e par une plus grande sollicitation de la me´moire de travail verbale (et donc de la boucle phonologique) au court des taˆches auto-ge´ne´re´es entraıˆnant ainsi une saturation des ressources phonologiques. Une autre hypothe`se serait que l’image joue un roˆle d’amorc¸age, pre´activant la repre´sentation phonologique du mot cible, facilitant ainsi l’acce`s lexical au cours d’une taˆche de de´nomination orale a` partir d’image. Les patients atteints d’APP logope´nique ont une de´nomination orale des actions pre´serve´e contrairement a` la de´nomination orale d’images d’objets et d’animaux qui est

Pour citer cet article : Magnin E, et al. Particularite´s du variant logope´nique au sein des aphasies progressives primaires. Revue neurologique (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.08.004

NEUROL-1365; No. of Pages 15

6

revue neurologique xxx (2014) xxx–xxx

de´ficitaire [34]. Ces re´sultats sugge`rent une repre´sentation ce´re´brale diffe´rente de ces cate´gories lexicales [39–41] qui pourrait permettre d’aider a` diffe´rencier le variant logope´nique du variant agrammatique/non fluent [42]. Le paradigme de picture–word interference paradigm (PWIP) est une taˆche de´rive´e de la proce´dure du test de Stroop, associant une de´nomination d’un mot cible a` partir d’une image alors qu’un stimulus interfe´rent e´crit est pre´sente´ en meˆme temps. Le parame`tre mesure´ est le temps de latence de de´nomination du mot cible. Lorsque le stimulus interfe´rent est phonologiquement proche du mot cible, la latence de de´nomination diminue. Ce phe´nome`ne, appele´ facilitation phonologique, correspond un amorc¸age avec pre´activation de la repre´sentation phonologique du mot cible facilitant ainsi l’acce`s lexical. La facilitation phonologique e´value´e par ce paradigme de PWIP n’est pas aussi efficace dans le variant logope´nique que dans le variant non fluent/agrammatique d’APP sugge´rant une atteinte de la re´cupe´ration de la forme phonologique du mot et non un de´ficit de l’encodage/ assemblage phonologique [43]. ` la diffe´rence de l’aphasie le´sionnelle de conduction, A l’aphasie progressive primaire logope´nique ne pre´sente pas de difficulte´s de re´pe´tition des mots, relativement moins de paraphasies phone´miques que d’anomie et pas conduite d’approche avec autocorrections successives lorsqu’il y a des paraphasies phone´miques. Les troubles de la re´pe´tition des phrases correspondent a` des omissions ou simplification par oubli de certaines parties et rarement a` des de´formations phone´miques. Les difficulte´s sont beaucoup moins importantes a` la lecture a` haute voix et a` l’e´criture que dans l’aphasie de conduction [44]. On constate e´galement que les performances aux e´preuves de fluence verbale sont significativement plus alte´re´es que dans la maladie d’Alzheimer typique (amne´sique au stade de´mentiel) sans pre´dominance franche dans l’une ou l’autre des modalite´s cate´gorielles se´mantique ou phonologique [34]. Ce re´sultat peut te´moigner des troubles d’acce`s lexical et de la me´moire de travail mais aussi refle´ter une fragilite´ de la me´moire se´mantique [45,46]. Le paradigme d’interfe´rence se´mantique est aussi de´rive´ du paradigme de Stroop et consiste en une taˆche de de´nomination du mot cible a` partir d’une image alors qu’un stimulus interfe´rent e´crit est pre´sente´ en meˆme temps. Le mot interfe´rent peut eˆtre soit neutre (situation controˆle) soit de la meˆme cate´gorie se´mantique que l’image a` de´nommer (situation d’interfe´rence se´mantique). Le parame`tre mesure´ est le temps de latence de de´nomination du mot cible. Les sujets atteints d’aphasie progressive primaire logope´nique et agrammatique pre´sentaient une augmentation des latences plus importante que les sujets sains dans la situation d’interfe´rence se´mantique. Cette effet d’interfe´rence se´mantique te´moigne d’une fragilite´ se´mantique a minima dans le variant logope´nique et agrammatique [46]. Une atteinte mode´re´e des concepts se´mantiques est retrouve´e pour les items en lien avec le bruit (comme « tonnerre » par exemple) refle´tant l’atteinte du cortex associatif auditif participant au stockage d’une partie de cette information se´mantique [45]. Enfin, des difficulte´s de compre´hension et de re´pe´tition de phrases avec un effet longueur-de´pendant sont retrouve´es mais sans effet de la complexite´ syntaxique ce qui peut rendre

compte de difficulte´s en me´moire a` court terme verbale plutoˆt que d’authentiques troubles syntaxiques [18,47,48]. La perception de la prosodie est pre´serve´e [49]. Dans une e´tude avec confirmation neuropathologique du diagnostic de maladie d’Alzheimer, les troubles du langage observe´s chez des patients atteints de maladie d’Alzheimer typique (amne´sique au stade de´mentiel) sur une taˆche de production langagie`re a` partir de la description d’une sce`ne visuelle complexe (« le voleur de cookies ») ne remplissent pas les crite`res langagiers du syndrome logope´nique [50]. Un tiers des cas n’avaient pas de troubles langagiers (6 cas sur 18). Dans une majorite´ de cas (11 sur 18), des troubles mode´re´s pre´dominant sur la syntaxe e´taient rapporte´s. Seul un sujet atteint de maladie d’Alzheimer typique pre´sentait des troubles comparables a` ceux de l’APP logope´nique. Ces re´sultats sugge`rent donc deux profils langagiers distincts entre l’APP logopenique et la maladie d’Alzheimer typique malgre´ une neuropathologie commune. Concernant le langage e´crit, les patients pre´sentent un de´ficit de la voie d’assemblage avec une alexie phonologique perturbant la lecture de pseudo-mots [49,51]. Un de´ficit associe´ en production orthographique, affectant l’e´pellation est parfois rapporte´ [35,52,53] ; il sugge`re un de´ficit en me´moire de travail au niveau sub-lexical, mais le me´canisme a` l’origine de cette symptomatologie n’est pas encore identifie´.

2.3.

Particularite´s neuropsychologiques

Les troubles observe´s sont explique´s, au moins en partie, par un de´ficit de la me´moire a` court-terme et de la me´moire de travail auditivo-verbale. Un dysfonctionnement de la boucle phonologique comprenant le stock phonologique et le syste`me de re´pe´tition subvocale serait a` l’origine de la majeure partie des troubles observe´s [47]. Ce dysfonctionnement peut expliquer les de´ficits, observe´s dans la compre´hension et la re´pe´tition de phrase, affectant les items les plus longs en termes d’unite´s linguistiques implique´es (de´ficit « longueurde´pendant »). Cette atteinte est plus se´ve`re que pour les autres variants d’aphasie progressive primaire [48]. Dans une e´tude avec confirmation neuropathologique des diagnostics, des troubles de me´moire e´pisodique ante´rograde sont rapporte´s chez les patients pre´sentant une APP logope´nique, notamment quand il y a une neuropathologie de maladie d’Alzheimer [19]. Les patients atteints d’APP logope´nique pre´sentent une dissociation entre les performances obtenues en me´moire a` court terme verbale qui sont de´ficitaires et le domaine visuospatial qui est en ge´ne´ral relativement pre´serve´ [34]. Ce profil dissocie´ entre les modalite´s visuelles et verbales en me´moire a` court terme et me´moire de travail, diffe´rencierait les APP logope´niques des cas de maladie d’Alzheimer typique (amne´sique au stade de´mentiel) [54]. Dans cette e´tude, seuls 8 cas sur 12 APP logopeniques avaient be´ne´ficie´ d’une imagerie amyloı¨de en PET afin de confirmer la neuropathologie sous-jacente mais tous ces cas pre´sentaient une charge amyloı¨de e´leve´e. Ces troubles langagiers et de me´moire a` court-terme verbale viennent perturber les re´sultats obtenus aux tests e´valuant la me´moire e´pisodique ante´rograde verbale chez les APP logope´niques [34]. Notamment, un de´ficit d’encodage (observe´ au rappel indice´ imme´diat dans l’e´preuve rappel libre/rappel

Pour citer cet article : Magnin E, et al. Particularite´s du variant logope´nique au sein des aphasies progressives primaires. Revue neurologique (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.08.004

NEUROL-1365; No. of Pages 15 revue neurologique xxx (2014) xxx–xxx

indice´ 16 items [RL/RI16] [encore appele´ « test de Grober et Buschke 16 items »]) est re´gulie`rement retrouve´ ce qui complexifie l’interpre´tation des e´preuves dans leur ensemble. Dans la population des patients atteints d’APP, une dissociation pour les items verbaux est e´galement retrouve´e, avec des difficulte´s lorsque l’encodage est superficiel et des performances normales lorsque l’encodage est renforce´ [55]. Par ailleurs, l’orientation, notamment temporelle, est relativement pre´serve´e, ce qui te´moigne de processus de me´moire a` long terme et d’actualisation efficients [34]. La me´moire autobiographique n’a jamais e´te´ e´tudie´e spe´cifiquement dans ce variant mais il semblerait qu’elle reste largement pre´serve´e initialement, notamment par rapport au variant se´mantique d’aphasie progressive primaire. Chez les patients atteints d’APP logope´nique, des difficulte´s spe´cifiques a` la partie B du Trail Making Test [34] te´moignent probablement des troubles de me´moire de travail verbale, mais aussi de troubles plus spe´cifiques concernant le changement de re´pertoire a` explorer (de´ficit de switching), refle´tant possiblement l’atteinte parie´tale qui peut aussi participer aux de´ficits dans les tests de fluence verbale et notamment aux changement de cate´gorie impose´ au cours du set test d’Isaacs [34,56]. Des troubles du calcul sont de´crits [34,47,48,57]. Ces difficulte´s sont probablement d’origine mixte et en partie secondaires aux troubles de la me´moire de travail verbale notamment pour le calcul mental mais e´galement, dans quelques cas, a` une authentique acalculie possiblement secondaire a` l’atteinte du carrefour parie´totemporal. Enfin, les patients atteints d’APP logope´nique ont des troubles du traitement de l’information auditive correspondant a` diffe´rents types d’agnosie auditive et refle´tant probablement l’atteinte temporale supe´rieure incluant le cortex auditif primaire et associatif [58]. Les performances cognitives des patients atteints d’APP logope´nique sont ge´ne´ralement plus faibles que dans les autres formes d’APP dans plusieurs domaines de l’e´valuation neuropsychologique (me´moire, fonctions exe´cutives, calcul) [48]. Leurs performances brutes sont souvent e´quivalentes a` celles obtenues par des patients atteints de maladie d’Alzheimer typique (amne´sique au stade de´mentiel), mais l’analyse des sous-scores montre un profil cognitif diffe´rent avec un de´ficit de me´moire a` court terme verbale et de me´moire de travail verbale retentissant sur les performances brutes aux tests. Ce profil neuropsychologique des patients atteints d’APP logope´nique diffe`re de celui observe´ chez des patients pre´sentant des troubles cognitifs le´gers amne´siques et chez des patients atteints de maladie d’Alzheimer typique du fait des troubles du calcul, de l’encodage de mots et de la flexibilite´, d’une part, et d’une pre´servation partielle de la me´moire visuelle et de l’orientation, d’autre part [34]. Ces dernie`res donne´es montrent que l’APP logope´nique constitue un caslimite du point de vue de la classification des APP puisque cette dernie`re exclut, en principe, de poser un tel diagnostic lorsque d’autres troubles cognitifs importants sont associe´s aux troubles langagiers. Or la plupart des troubles peuvent eˆtre explique´s par le de´ficit de la boucle phonologique qui participe aux performances dans de nombreux tests outre ceux explorant le langage a` proprement parler.

2.4.

7

Particularite´s de l’examen moteur et gestuel

Un syndrome extrapyramidal est parfois rapporte´ chez les patients atteint d’aphasie progressive primaire logope´nique [34,59,60]. La fre´quence de ce syndrome peut atteindre jusqu’a` 36 % selon les se´ries [34,59]. D’autres e´tudes rapportent une akine´sie isole´e [34–61]. Mais ces troubles restent moins fre´quents que dans le variant non fluent/agrammatique pour une dure´e comparable d’e´volution des troubles en moyenne de 3,5 anne´es [62] dans lequel on retrouve plus fre´quemment une bradykine´sie et une rigidite´ (respectivement 23 % vs 0 % et 30 % vs 10 %) [59]. Des apraxies sont e´galement rapporte´es dans 35 a` 100 % des cas [34,48], notamment me´lokine´tique de la main droite, sans troubles ide´omoteurs majeurs et correspondant a` l’atteinte corticale gauche [63]. Cette symptomatologie gestuelle fine est diffe´rente de celle observe´e dans les APP agrammatiques qui pre´sentent des troubles plus diffus avec notamment une apraxie ide´omotrice plus importante [64].

2.5.

Particularite´s comportementales et comorbidite´s

Les troubles comportementaux rapporte´s dans les APP logope´niques sont l’apathie, l’irritabilite´, l’anxie´te´ et l’agitation. Les plus fre´quemment retrouve´s sont l’apathie (57 %) et l’anxie´te´ (71 a` 90 %) d’apparition parfois tre`s pre´coce [34,65,66]. Cette co-morbidite´ peut modifier les performances neuropsychologique et orthophonique (parasitant voire empeˆchant l’e´valuation, ou encore masquant certains symptoˆmes comme par exemple l’anomie et la diminution de la fluence du fait d’une logorrhe´e anxieuse re´actionnelle), mais aussi, biaiser l’interpre´tation des troubles observe´s [67]. En effet, les troubles mode´re´s du langage peuvent eˆtre conside´re´s comme d’origine anxieuse en de´but de maladie. Il convient d’eˆtre vigilant quant a` l’apparition ou l’aggravation d’une anxie´te´ associe´e a` une plainte cognitive et notamment langagie`re. Les patients pre´sentent une conscience tre`s aigue¨ de leurs troubles, sans pouvoir pre´cise´ment les identifier, ce qui participe certainement a` leur anxie´te´. Cette anxie´te´ est d’autant plus grande qu’ils n’arrivent pas toujours a` caracte´riser le dysfonctionnement qui les frappe comme e´tant d’origine langagie`re et ce, notamment en de´but de maladie [34].

2.6.

Particularite´s de neuroimagerie

2.6.1.

IRM

Des anomalies caracte´ristiques sont mises en e´vidence sur des analyses en voxel-based morphometry (VBM), a` la jonction temporo-parie´tale gauche incluant les parties poste´rieures des gyri temporaux supe´rieurs et infe´rieurs ainsi que le lobule parie´tal infe´rieur (Fig. 1). Dans une moindre mesure, on observe e´galement une atteinte du lobe temporal interne, du cortex parie´tal, du gyrus cingulaire poste´rieur, du gyrus frontal infe´rieur a` gauche ainsi que du cortex temporo-parie´tal droit. Parfois, une extension des le´sions est observe´e sur les parties infe´rieures et ante´rieures du lobe temporal [15,47,48,68]. L’atteinte du lobe temporal supe´rieur (BA22 et BA42) est associe´e aux difficulte´s de re´pe´tition et de me´moire a` court terme verbale [69,70], ainsi qu’aux troubles de me´moire se´mantique pour les items fortement associe´s aux sons [45].

Pour citer cet article : Magnin E, et al. Particularite´s du variant logope´nique au sein des aphasies progressives primaires. Revue neurologique (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.08.004

NEUROL-1365; No. of Pages 15

8

revue neurologique xxx (2014) xxx–xxx

Fig. 1 – IRM ce´re´brale en se´quence coronale et axiale T1 (A et B) montrant une atrophie temporo-parie´tale gauche et SPECT ce´re´bral de perfusion en coupe axiale (C) montrant une hypoperfusion du carrefour temporo-parie´tal gauche chez un patient de 59 ans pre´sentant une aphasie progressive primaire logope´nique.

L’atteinte du gyrus supramarginal (BA40) est associe´e a` l’anomie [70]. Ce pattern est comparable a` celui retrouve´ dans les cas de maladie d’Alzheimer typique (amne´sique au stade de´mentiel) a` pre´dominance gauche [68,71]. L’atteinte temporale externe et frontale infe´rieure gauche est cependant plus importante dans l’aphasie progressive primaire logope´nique ce qui permettrait une bonne fac¸on de distinguer ces deux entite´s [72]. Il en est de meˆme pour les atrophies corticales poste´rieures [73] malgre´ des zones de chevauchement de l’atrophie dans le carrefour parie´totemporal gauche [61,74]. L’e´volution de l’atrophie est plus rapide a` gauche (2,3 %/an) qu’a` droite (1,6 %/an), touchant l’ensemble de l’he´misphe`re gauche et s’e´tendant a` droite au niveau du lobe parie´tal et de la jonction temporo-parie´tale [75]. Une atteinte biparie´tale peut parfois eˆtre observe´e pre´cocement [34,61]. Une atteinte de la substance blanche de l’he´misphe`re gauche, principalement au niveau parie´tal, est retrouve´e en VBM [47,48,76]. L’imagerie en tenseur de diffusion (DTI) permet d’observer diffe´rents patterns d’atteinte de la substance blanche. Cette technique permet de diffe´rencier les APP logope´niques des deux autres variants d’APP et des troubles cognitifs le´gers amne´siques due a` une neuropathologie de maladies d’Alzheimer, non seulement au niveau du groupe, mais e´galement au niveau individuel [77,78]. En effet, dans le cas des APP logope´niques, une atteinte bilate´rale pre´dominant a` gauche du faisceau uncine´, des faisceaux longitudinaux supe´rieur et infe´rieur, des projections sous-corticales et du re´seau fronto-parie´tal est observe´e [77,79–81]. Ces anomalies de la substance blanche sont e´galement retrouve´es en dehors des zones atrophie´es, permettant d’en faire un marqueur pre´coce d’entre´e dans la maladie [77,80]. Il existe une variabilite´ inter-individuelle. Le cas d’une atteinte droite chez une patiente gauche`re a e´te´ rapporte´ [34,61]. Paralle`lement, d’autres auteurs de´crivent le cas d’une aphasie croise´e avec une atteinte droite chez une patiente droitie`re [82]. La pre´sence de micro-saignements (microbleeds) a e´te´ retrouve´e dans un tiers des cas sur une petite se´rie d’APP logope´niques (4 cas sur 13), mais leur localisation ne semble pas correspondre aux re´gions d’inte´reˆts a` l’origine du syndrome logope´nique. Dans ces quatre cas, l’imagerie

mole´culaire marquant la plaque amyloı¨de est positive, pouvant sugge´rer une angiopathie amyloı¨de [83]. Une e´tude en IRM fonctionnelle montre une hyperactivation des structures atrophie´es et adjacentes, interpre´te´e comme le reflet d’un me´canisme de compensation permettant le maintien des performances langagie`res alors que l’activation controlate´rale n’est pas efficace [84].

2.6.2.

Imagerie nucle´aire

En tomographie par e´mission de positons (TEP) au fluorode´oxyglucose (FDG), un hypome´tabolisme temporo-parie´tal gauche est retrouve´ [85] avec une atteinte principalement post-rolandique. Ceci permet de le diffe´rencier des autres types d’APP ayant des atteintes plus ante´rieures, a` l’exception du type fluent anomique, correspondant probablement a` une forme prodromique des diffe´rentes formes d’APP [86]. Ce pattern permet aussi de bien diffe´rencier l’APP logope´nique de la maladie d’Alzheimer typique (amne´sique au stade de´mentiel) [72,87]. Par ailleurs, l’imagerie nucle´aire type PET ou SPECT est plus fre´quemment contributive pour mettre en e´vidence une anomalie du carrefour parie´totemporal gauche ne´cessaire au diagnostic que l’imagerie anatomique type IRM (86 a` 90 % vs 57 a` 60 %) [34,88]. Cette meilleur sensibilite´ de l’imagerie nucle´aire type PET ou SPECT par rapport aux imageries anatomiques de type IRM peut refle´ter :  un dysfonctionnement survenant avant l’atrophie ou bien ;  la difficulte´ a` appre´cier l’atrophie dans le carrefour parie´totemporal qui est une structure mal de´limite´e anatomiquement et pour laquelle il n’y a pas d’e´chelle d’analyse visuelle valide´e contrairement aux hippocampes par exemple. Une anomalie de fixation du lobe temporal interne gauche est parfois retrouve´ en dehors de toute atrophie a` ce niveau. Ces re´sultats peuvent refle´ter soit une souffrance microscopique et un dysfonctionnement pre´coce, soit un diaschisis de cette structure qui reste tre`s connecte´e au carrefour parie´totemporal gauche [19,81,88–90] comme sugge´re´ par les e´tudes d’imagerie en tenseur de diffusion [77,79–81].

Pour citer cet article : Magnin E, et al. Particularite´s du variant logope´nique au sein des aphasies progressives primaires. Revue neurologique (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.08.004

NEUROL-1365; No. of Pages 15 revue neurologique xxx (2014) xxx–xxx

L’imagerie mole´culaire utilisant des marqueurs de plaques amyloı¨des montre une amyloı¨dopathie similaire au pattern retrouve´ dans la maladie d’Alzheimer typique (amne´sique au stade de´mentiel) dans 92 a` 100 % des cas mais sur de petites se´ries de 7 a` 13 patients [25,85,87] avec possiblement une charge amyloı¨de moins importante chez les patients atteints d’APP logope´nique [25]. En revanche, lorsque la charge amyloı¨de dans les re´gions occipitales augmente, elle est associe´e a` un de´clin cognitif plus rapide et diffus [91]. Enfin, une de´ple´tion dopaminergique au DATscan a e´te´ rapporte´e chez quatre patients atteints d’APP logope´nique (asyme´trique, pre´dominant a` droite dans 3 cas sur 4) et pre´sentant un syndrome extrapyramidal, une akine´sie isole´e ou une apraxie me´lokine´tique [34,61]. Il n’y avait pas dans cette e´tude de recherche de biomarqueurs permettant de diffe´rencier une neuropathologie de type maladie d’Alzheimer d’autres me´canismes e´tiopathoge´niques (synucle´opathies, tauopathies). Par ailleurs, un cas d’APP logope´nique (avec biomarqueurs normaux dans le LCR) a e´te´ rapporte´ a` une probable maladie a` corps de Lewy. Le DATscan, effectue´ a` 4 ans du de´but des troubles du langage, e´tait pathologique alors que des symptoˆmes e´vocateurs de maladie a` corps de Lewy e´taient de´ja` pre´sents [60].

2.7.

Particularite´s biologiques

La recherche de biomarqueurs dans le LCR met fre´quemment en e´vidence un profil prote´ique e´vocateur d’une neuropathologie de maladie d’Alzheimer (entre 61,5 et 100 % selon les e´tudes, qui ne portent que sur de petits effectifs de 3 a` 19 patients) [47,88,92,93]. L’analyse des biomarqueurs biologiques des APP logope´niques objective des taux de prote´ine amyloı¨de plus bas, de prote´ines Tau total et phosphoryle´e plus hauts que ceux retrouve´s dans le variant se´mantique et le variant non fluent/ agrammatique [88]. Ces biomarqueurs sont corre´le´s aux anomalies observe´es en imagerie fonctionnelle (SPECT) avec un gradient ante´ro-poste´rieur. Lorsque le profil des biomarqueurs e´voque une neuropathologie de maladie d’Alzheimer, les hypoperfusions sont plus poste´rieures (parieto-temporales) alors que lorsque les biomarqueurs ne sont pas en faveur d’une neuropathologie de maladie d’Alzheimer les hypoperfusions sont plus ante´rieures (frontales et perisylviennes) [94]. Dans une e´tude portant sur 30 patients atteints d’APP logope´nique avec un profil des biomarqueurs e´voquant une neuropathologie de maladie d’Alzheimer, le taux de prote´ine Tau totale est plus e´leve´ que dans les troubles cognitifs le´gers amne´sique (MCI-a) due a` une neuropathologie de maladie d’Alzheimer et dans les maladie d’Alzheimer typique (amne´siques au stade de´mentiel le´ger a` mode´re´). Cette e´le´vation sugge`re une lyse neuronale plus importante chez les sujets atteints d’APP logope´nique. De plus, un taux plus e´leve´ de prote´ine Tau phosphoryle´e se retrouve par rapport au groupe de patients MCI-a avec un profil des biomarqueurs e´voquant une neuropathologie de maladie d’Alzheimer. Ce taux est inversement corre´le´ avec l’aˆge et sugge`re un roˆle plus important de la taupathie dans l’installation de l’APP logope´nique secondaire a` une neuropathologie de maladie d’Alzheimer [95]. Le dosage de la progranuline pourrait e´ventuellement eˆtre propose´ en seconde intention ou dans

9

les cas comportant une histoire familiale e´vocatrice, des cas d’APP logope´nique secondaire a` une mutation de la progranuline ayant e´te´ de´crits [96,97].

2.8.

Particularite´s neuropathologiques

Des le´sions neuropathologiques de maladie d’Alzheimer sont fre´quemment retrouve´es dans le syndrome d’APP logope´nique [19,71,98,99]. Trop peu de cas sont encore rapporte´s pour donner une fre´quence fiable de cette neuropathologie. Mesulam et al. rapportent 7 cas sur une se´rie de 11 APP logope´niques diagnostique´es de manie`re conse´cutive [19]. Harris et al. rapportent une se´rie de 13 patients atteints d’APP logope´nique avec seulement 6 cas pre´sentant une neuropathologie de maladies d’Alzheimer, 3 cas pre´sentant une neuropathologie de de´mence frontotemporale, 1 cas associant des neuropathologies de maladie d’Alzheimer et de maladie a` corps de Lewy diffus, 1 cas de neuropathologie de maladie a` corps de Lewy diffus, 1 cas neuropathologie de de´mence vasculaire et 1 cas de neuropathologie de maladie de Creutzfeldt-Jakob [99]. La densite´ des de´ge´ne´rescences neurofibrillaires est plus importante dans les re´gions temporoparie´tales gauches par rapport a` un groupe de patients atteints de maladie d’Alzheimer typique (amne´sique au stade de´mentiel) [100]. Dans environ un tiers des cas, une neuropathologie de de´mence frontotemporale est e´galement rapporte´e [19,99,101] soit avec taupathie soit tau-ne´gative a` inclusions ubiquitines positives, dont certaines TDP-43 positives. Perry et al. rapportent le cas d’un patient atteint d’APP logope´nique qui pre´sente a` la fois des le´sions neuropathologiques de maladie d’Alzheimer et de de´mence frontotemporale avec des inclusions TDP43 positives. Ce patient porte e´galement une mutation de la progranuline, ce qui pose la question d’une potentielle interaction des diffe´rentes prote´ines a` l’origine des le´sions observe´es chez lui [97]. Enfin, 3 cas de neuropathologie de maladie de CreutzfeldtJakob sont rapporte´es chez des patients ayant pre´sente´ un syndrome logope´nique typique e´voluant de manie`re isole´e durant une longue pe´riode, respectivement 18 mois, 3,5 ans et 2 ans [99,102,103].

2.9.

Particularite´s ge´ne´tiques

Des mutations ont e´te´ retrouve´es sur le ge`ne de la progranuline (GRN) [96,99]. Il semble que 3 patients atteints de cette mutation pre´sentaient un syndrome logope´nique « plus » avec, au niveau clinique, une atteinte pre´coce des aspects se´mantique et syntaxique du langage et, au niveau anatomique, une atteinte surajoute´e du poˆle temporal et frontal infe´rieur gauche [48,96]. Un cas pre´sentant une mutation sur le ge`ne de la progranuline avec des le´sions neuropathologiques de maladie d’Alzheimer surajoute´es aux le´sions TDP43 positives est rapporte´ [97]. Cette association est possiblement anecdotique et, actuellement, aucune e´tude ne sugge`re qu’une mutation du ge`ne de la progranuline soit un facteur de risque de de´velopper une maladie d’Alzheimer. La fre´quence de l’alle`le APOE4 et son potentiel roˆle pathoge`ne sont discute´s dans le groupe des APP logope´niques par rapport a` un groupe controˆle. Des re´sultats contradictoires retrouvent soit une surrepre´sentation [18,68], soit une

Pour citer cet article : Magnin E, et al. Particularite´s du variant logope´nique au sein des aphasies progressives primaires. Revue neurologique (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.08.004

NEUROL-1365; No. of Pages 15

10

revue neurologique xxx (2014) xxx–xxx

fre´quence similaire au groupe controˆle [104]. Dans une e´tude neuropathologique, il ne semble pas y avoir non plus de surrepre´sentation dans le groupe de patients logope´niques avec une neuropathologie de maladie d’Alzheimer par rapport au groupe de patients logope´niques avec une neuropathologie de de´ge´ne´rescence lobaire frontotemporales (avec une taupathie ou des inclusions ubiquitine positive) [19].

2.10.

E´volution des troubles et pronostic

Dans le variant logope´nique induit par une neuropathologie de maladie d’Alzheimer, un aˆge de de´but plus tardif et une e´volution plus longue des troubles sont retrouve´s par rapport a` une groupe de patient logope´nique avec une neuropathologie de de´ge´ne´rescence lobaire frontotemporale [19]. Comparativement au variant se´mantique, ces patients pre´sentent un de´clin langagier et cognitif plus rapide avec un temps d’e´volution vers la de´mence de 12 mois en moyenne [105]. L’utilisation d’outils d’e´valuation sensibles tels que la Disability Assessment of Dementia (DAD) permet de dire qu’un retentissement sur l’autonomie apparaıˆt assez rapidement, notamment sur les activite´s instrumentales de vie quotidienne. Ce handicap est conside´re´ comme e´quivalent a` celui retrouve´ dans la maladie d’Alzheimer typique (amne´sique au stade de´mentiel) [106]. Deux types d’e´volution du syndrome logope´nique sont rapporte´s. L’e´volution « typique » pre´sente une aphasie et des troubles mode´re´s en de´but de maladie puis une aggravation de l’ensemble des symptoˆmes avec le temps (18 mois en moyenne). L’e´volution « atypique » pre´sente une relative stabilite´ des troubles langagiers et cognitifs dans le temps du fait d’une e´volution plus lente et tre`s focalise´e qui diffuse peu aux autres fonctions cognitives (60 mois en moyenne) [107]. Le degre´ d’atrophie au cours du temps est, lui aussi, moindre dans ce groupe « atypique ». La mise en place de me´canismes de compensation est e´voque´e avec notamment un recrutement des re´gions homolate´rales adjacentes en IRM fonctionnelle [84]. Le suivi de trois cas d’APP logope´nique sur une pe´riode de 18 a` 46 mois a` raison de 4 e´valuations environ tous les 6 mois met en e´vidence une aggravation des troubles du langage (de´nomination, rappel d’une histoire, fluence se´mantique) et des fonctions cognitives non langagie`res (attention divise´e, fonctions gestuelles). Un 4e cas initialement diagnostique´ APP logope´nique e´voluera vers un variant agrammatique d’APP [108]. Teichmann et al. rapportent que les APP logope´niques avec profil de biomarqueurs e´voquant une neuropathologie de maladie d’Alzheimer aurait une e´volution plus diffuse des troubles au niveau langagier, cognitif et radiologique [93]. Des e´volutions cliniques diverses ont e´te´ rapporte´es comprenant un cas de jargonaphasie associe´e a` des troubles se´ve`res de la compre´hension a` dix ans d’e´volution [109], trois cas d’apraxie et de troubles se´mantiques [110], un cas apre`s 4 ans d’e´volution e´voquant une probable maladie a` corps de Lewy, un DAT scan pathologique et SPECT et une hypoperfusion poste´rieure occipitale [60], 2 cas qui e´voluent vers des syndromes corticobasaux cliniques et radiologiques [111] et enfin trois cas e´voluant ensuite vers une maladie de Creutzfeldt-Jakob prouve´e ensuite par l’examen neuropathologique [99,102,103].

2.11.

Conside´rations e´tiologiques

Un continuum clinique et radiologique est possible entre maladie d’Alzheimer typique au stade prodromal et de´mentiel, APP logope´nique, atrophie corticale poste´rieure et syndrome corticobasal [34,61,73,74,111] avec fre´quemment une neuropathologie de maladie d’Alzheimer sous-jacente commune. D’authentiques neuropathologie de de´ge´ne´rescence lobaire frontotemporales, avec parfois mutation sur le ge`ne de la progranuline, peuvent induire une APP logope´nique. La pre´sence d’un syndrome corticobasal a e´te´ parfois constate´ mais sans confirmation neuropathologique d’une authentique de´ge´ne´rescence corticobasale [34,61,111]. Ce syndrome correspond en fait a` une neuropathologie de maladie d’Alzheimer dans 23 et 50 % des cas confirme´ par les e´tudes neuropathologiques [112–115]. Enfin, d’autres syndromes parkinsoniens « plus » comme notamment la maladie a` corps de Lewy peuvent eˆtre a` l’origine du syndrome logope´nique [60,99]. Les troubles des apprentissages ont e´te´ e´voque´s comme un potentiel facteur de risque de de´velopper une APP car ils sont surrepre´sente´s chez les patients atteints d’APP et leur famille [116]. Pourtant les e´tudes e´pide´miologiques pour valider cette hypothe`se restent rare et il n’y a que peu de donne´es en population ge´ne´rale. Par contre, l’existence d’une dyslexie de´veloppementale dans l’anamne`se personnelle de patients pre´sentant une APP serait significativement plus fre´quente chez les sujet atteint du variant logope´nique, ce qui pourrait s’expliquer par une fragilite´ constitutionnelle des substrats neuronaux du syste`me phonologique et les anomalies du carrefour parie´totemporal gauche chez ces patients. Sans pre´juger du roˆle dans la gene`se de la pathologie, cette particularite´ neurode´veloppementale modifierait au moins l’expression clinique, voire meˆme la localisation des le´sions neuropathologiques. Les patients pre´sentant le variant se´mantique d’APP seraient plus fre´quemment gaucher. Les variant agrammatique ne pre´senteraient pas de surrepre´sentation de ces troubles des apprentissages [117].

2.12.

Diagnostics diffe´rentiels

Les troubles observe´s dans l’APP logope´nique, peuvent parfois eˆtre mis sur le compte du manque du mot physiologique au cours du vieillissement (phe´nome`ne du tip-of-the tongue) [118]. D’autre part, une origine psychiatrique, voire psychoge`ne, est e´voque´e dans presque un tiers des patients. Les troubles sont alors ge´ne´ralement mis sur le compte d’une anxie´te´ qui peut entraıˆner des troubles attentionnels, exe´cutifs, et une anomie [67]. Ces dernie`res donne´es incitent a` la prudence vis-a`-vis de la classification des APP qui exclut, en principe, de poser un tel diagnostic en cas de pathologies psychiatriques ou de troubles du comportement. Or nous venons de voir que des manifestations psychiatriques sont fre´quentes dans les APP, a` type d’anxie´te´ et de logorrhe´e ou, a` l’inverse, d’apathie et qu’elles peuvent survenir pre´cocement dans ce syndrome. L’important pour pouvoir poser le diagnostic dans ce contexte est de montrer qu’une partie des troubles cognitifs observe´s ne peut eˆtre explique´e par ces e´le´ments psychopathologiques, en raison de la se´ve´rite´ des troubles du langage, de leur

Pour citer cet article : Magnin E, et al. Particularite´s du variant logope´nique au sein des aphasies progressives primaires. Revue neurologique (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.08.004

NEUROL-1365; No. of Pages 15 revue neurologique xxx (2014) xxx–xxx

aggravation progressive dans le temps et de leur spe´cificite´ pour le syste`me phonologique. Parfois, un diagnostic de troubles cognitifs le´gers amne´siques (MCI-a) est retenu en premie`re intention devant des difficulte´s en me´moire verbale. Le diagnostic de troubles cognitifs le´gers multidomaine est e´galement e´voque´ compte tenu du retentissement diffus des troubles de me´moire a` court terme sur les performances neuropsychologiques et de la pre´servation de l’autonomie. Cette de´nomination ne traduit pas le dysfonctionnement cognitif commun, le de´ficit de la boucle phonologique, a` l’origine de la majeure partie des difficulte´s observe´es. Si l’on souhaite utiliser le terme de MCI pour les APP logope´nique il conviendrait d’utiliser le terme de « MCI logope´nique » pour de´crire au mieux le me´canisme cognitif a` l’origine des symptoˆmes observe´s. Enfin, une maladie d’Alzheimer typique est parfois e´voque´e malgre´ l’absence de perte d’autonomie. Ceci s’explique, d’une part, par le fait que, dans l’APP logope´nique, on retrouve des scores bruts tre`s de´ficitaires, un e´chec aux tests de me´moire e´pisodique verbale ainsi qu’a` d’autres e´preuves ne´cessitant d’utiliser les fonctions langagie`res et la me´moire de travail. D’autre part, l’imagerie objective parfois une atrophie et un hypome´tabolisme temporal interne et biparie´tal compatibles avec une maladie d’Alzheimer [34] et le profil des marqueurs dans le LCR peuvent aller dans ce sens [95]. Meˆme si la neuropathologie est souvent la meˆme dans ces 2 syndromes, l’e´volution, les capacite´s de compre´hension des patients, et les prises en charge a` proposer, notamment une re´e´ducation orthophonique spe´cifique, sont tout de meˆme diffe´rentes. Il semble donc important d’essayer d’affiner au maximum le diagnostic syndromique en paralle`le du diagnostic e´tiologique. Enfin, l’e´volution des troubles neurode´veloppementaux de type dyslexie chez les personnes aˆge´es n’est pas encore e´lucide´. De plus les troubles des apprentissages, et notamment la dyslexie de´veloppementale, n’e´taient pas encore diagnostique´s dans leur jeunesse et sont donc difficilement documentables a posteriori. Ils peuvent toutefois constituer un diagnostic diffe´rentiel des troubles neurode´ge´ne´ratifs du langage. En effet, une dysfonction du syste`me phonologique et des anomalies parie´totemporales gauches peuvent eˆtre observe´s dans ces situations [117]. La recherche syste´matique d’arguments pour une anciennete´ de difficulte´s de langage remontant a` l’enfance, avec une histoire de troubles des apprentissages (dysorthographie, difficulte´ d’apprentissage d’une seconde langue) et le caracte`re stable de ces troubles au cours du suivi neuropsychologique permettent de distinguer ces 2 entite´s.

11

n’a e´te´ re´alise´e sur cette population et nous ne disposons notamment d’aucune donne´e sur l’inte´reˆt d’un traitement de type anticholineste´rasique ou antagoniste des re´cepteurs NMDA. Des interventions non-me´dicamenteuses, comprenant des the´rapies comportementales et des moyens de communication alternatifs permettant la supple´ance des de´ficits, sont propose´es aux sujets atteints d’APP logope´nique [119]. Des the´rapies de re´apprentissage sont e´galement propose´es a` l’aide de taˆches se´mantiques [120], de de´nomination d’images de cate´gories diffe´rentes avec indices hie´rarchise´s [121], de de´nomination et de maniement se´mantique cate´goriel [122], d’exercices de compre´hension et de production orale et e´crite [123] et de strate´gie d’auto-indic¸age pour faciliter l’acce`s lexical [124]. Ces the´rapies permettent une ge´ne´ralisation a` d’autres items non traite´s au cours des se´ances et un maintien des acquis allant de 3 semaines, pour les ge´ne´ralisations, a` 6 mois pour les items traite´s. Un essai avec des taˆches d’e´pellation se re´ve`le par contre moins concluant sur la ge´ne´ralisation et le maintien de l’effet [125]. Une autre the´rapie non me´dicamenteuse de stimulation ce´re´brale directe a e´te´ propose´e avec des re´sultats pre´liminaires inte´ressants. La stimulation magne´tique transcranienne re´pe´titive (rTMS) chez un patient APP logope´nique montre une ame´lioration isole´e de la fluence verbale et du langage e´crit juste apre`s les se´ances, avec un retour a` l’e´tat de base a` sept jours [126].

4.

Conclusion

L’APP logope´nique est une entite´ re´cemment de´crite et toujours en cours de caracte´risation. L’apparente rarete´ de ce trouble peut eˆtre lie´e au fait qu’il soit sous-diagnostique´ ou mal diagnostique´. En effet, le diagnostic, particulie`rement lorsqu’il est pre´coce avec des troubles langagiers discrets, une plainte parfois trompeuse, ne´cessite une exploration neuropsychologique comple`te (visuelle et verbale), un examen orthophonique, une relecture attentive des imageries anatomiques et fonctionnelles et, au mieux, la recherche de biomarqueurs de la maladie d’Alzheimer dans le LCR. L’e´tude de ce syndrome ouvre ainsi de nombreuses voies d’explorations : e´pide´miologie, physiopathologie (roˆle de la tauopathie dans ces formes cliniques atypiques de la maladie d’Alzheimer), modalite´s de prise en charge spe´cifiques de ce syndrome.

De´claration d’inte´reˆts 3.

Traitement

Comme dans toutes les pathologies cognitives du cerveau aˆge´, aucun traitement curatif n’est disponible pour les APP logope´niques. La prise en charge est symptomatique et ne permet pas de stopper l’e´volution des troubles. L’objectif de la prise en charge est de maintenir voire de revalider les capacite´s fonctionnelles et notamment la communication et de s’adapter au de´ficit pour optimiser son fonctionnement. Malgre´ l’existence d’une neuropathologie de maladie d’Alzheimer sous-jacente fre´quente, aucune e´tude me´dicamenteuse

Les auteurs de´clarent ne pas avoir de conflits d’inte´reˆts en relation avec cet article.

r e´ f e´ r e n c e s

[1] Petersen RC, Stevens JC, Ganguli M, Tangalos EG, Cummings JL, DeKosky ST. Practice parameter: early detection of dementia: mild cognitive impairment (an evidence-based review). Report of the Quality Standards

Pour citer cet article : Magnin E, et al. Particularite´s du variant logope´nique au sein des aphasies progressives primaires. Revue neurologique (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.08.004

NEUROL-1365; No. of Pages 15

12

[2]

[3]

[4]

[5]

[6]

[7] [8] [9]

[10] [11]

[12]

[13]

[14]

[15] [16]

[17] [18]

[19]

[20]

[21]

[22]

revue neurologique xxx (2014) xxx–xxx

Subcommittee of the American Academy of Neurology. Neurology 2001;56(9):1133–42. McKhann GM, Knopman DS, Chertkow H, Hyman BT, Jack Jr CR, Kawas CH, et al. The diagnosis of dementia due to Alzheimer’s disease: recommendations from the National Institute on Aging-Alzheimer’s Association workgroups on diagnostic guidelines for Alzheimer’s disease. Alzheimers Dement 2011;7(3):263–9. Budd MA, Kortte K, Cloutman L, Newhart M, Gottesman RF, Davis C, et al. The nature of naming errors in primary progressive aphasia versus acute post-stroke aphasia. Neuropsychology 2010;24(5):581–9. Henry ML, Gorno-Tempini ML. The logopenic variant of primary progressive aphasia. Curr Opin Neurol 2010;23:633–7. Gliebus G. Primary progressive phasia: clinical, imaging, and neuropathological findings. Am J Alzheimers Dis Other Demen 2010;25(2):125–7. Pick A. Uber die Beziehungen der senile Hirnatrophie zur Aphasie. Prager Medizinische Wochenschrift 1892;17:165– 7. Serieux P. Sur un cas de surdite´ verbale pure. Rev Med 1893;13:733–50. Mesulam MM. Slowly progressive aphasia without generalized dementia. Ann Neurol 1982;11(6):592–8. Mesulam MM. Primary progressive aphasiadifferenciation from Alzheimer’s disease. Ann Neurol 1987;22(4):533–4. Warrington EK. The selective impairment of sementic memory. QJ Exp Psychol 1975;27:635–57. Snowden JS, Goulding PJ, Neary D. Semantic dementia: a form of circumscribed cerebral atrophy. Behav Neurol 1989;2:167–82. Hodges JR, Patterson K, Oxbury S, Funnell E. Semantic dementia: progressive fluent aphasia with temporal lobe atrophy. Brain 1992;115:1783–806. Grossman M, Mickanin J, Onishi K, Hughes E, D’Esposito M, Ding XS, et al. Progressive nonfluent aphasia: language, cognitive, and PET measures contrasted with probable Alzheimer’s disease. J Cogn Neurosci 1996;8(2):135–54. Neary D, Snowden JS, Gustafson L, Passant U, Stuss D, Black S, et al. Frontotemporal lobar degeneration: a consensus on clinical diagnostic criteria. Neurology 1998;51(6):1546–54. Grossman M, Ash S. Primary progressive aphasia: review. Neurocase 2004;10:3–18. Kertesz A, Davidson W, McCabe P, Takagi K, Munoz D. Primary progressive aphasia: diagnosis, varieties, evolution. J Int Neuropsychol Soc 2003;9(5):710–9. Kertesz A, Munoz DG. Primary progressive aphasia. Clin Neurosci 1997;4(2):95–102. Gorno-Tempini ML, Dronkers NF, Rankin KP, Ogar JM, Phengrasamy L, Rosen HJ, et al. Cognition and anatomy in three variants of primary progressive aphasia. Ann Neurol 2004;55(3):335–46. Mesulam M, Wicklund A, Johnson N, Rogalski E, Le´ger GC, Rademaker A, et al. Alzheimer and frontotemporal pathology in subsets of primary progressive aphasia. Ann Neurol 2008;63(6):709–19. Davies RR, Hodges JR, Kril JJ, Patterson K, Halliday GM, Xuereb JH. The pathological basis of semantic dementia. Brain 2005;128(Pt 9):1984–95. Gorno-Tempini ML, Hillis AE, Weintraub S, Kertesz A, Mendez M, Cappa SF, et al. Classification of primary progressive aphasia and its variants. Neurology 2011;76(11):1006–14. Mesulam MM. Primary progressive aphasia. Ann Neurol 2001;49:425–32.

[23] Rogalski E, Cobia D, Harrison TM, Wieneke C, Weintraub S, Mesulam MM. Progression of language decline and cortical atrophy in subtypes of primary progressive aphasia. Neurology 2011;76(21):1804–10. [24] Mesulam MM, Wieneke C, Thompson C, Rogalski E, Weintraub S. Quantitative classification of primary progressive aphasia at early and mild impairment stages. Brain 2012;135(Pt 5):1537–53. [25] Leyton CE, Villemagne VL, Savage S, Pike KE, Ballard KJ, Piguet O, et al. Subtypes of progressive aphasia: application of the International Consensus Criteria and validation using b-amyloid imaging. Brain 2011;134:3030– 43. [26] Sajjadi SA, Patterson K, Arnold RJ, Watson PC, Nestor PJ. Primary progressive aphasia: a tale of two syndromes and the rest. Neurology 2012;78(21):1670–7. [27] Josephs KA, Duffy JR, Strand EA, Machulda MM, Senjem ML, Master AV, et al. Characterizing a neurodegenerative syndrome: primary progressive apraxia of speech. Brain 2012;135(Pt5):1522–36. [28] Broussolle E, Bakchine S, Tommasi M, Laurent B, Bazin B, Cinotti L, et al. Slowly progressive anarthria with late anterior opercular syndrome: a variant form of frontal cortical atrophy syndromes. J Neurol Sci 1996;144(1–2):44– 58. [29] Didic M, Ali Che´rif A, Gambarelli D, Poncet M, Boudouresques J. A permanent pure amnestic syndrome of insidious onset related to Alzheimer’s disease. Ann Neurol 1998;43(4):526–30. [30] David D, Moreaud O, Charnallet A. Les aphasies progressives primaires : aspect cliniques. Psychol Neuropsychiatr Vieil 2006;4(3):189–200. [31] Perez DL, Dickerson BC, McGinnis SM, Sapolsky D, Johnson K, Searl M, et al. You don’t say: dynamic aphasia, another variant of primary progressive aphasia? J Alzheimers Dis 2013;34(1):139–44. [32] Drachman DA. The taxonomy of primary progressive aphasia. It walks and quacks like a duck. . . but which duck? Neurology 2011;76:942–3. [33] Magnin E. Classification and stratification of primary progressive aphasia: CSF biomarkers as a useful tool? J Neurol Neurosurg Psychiatry 2012;83(7):671. [34] Magnin E, Chopard G, Ferreira S, Sylvestre G, Dariel E, Ryff I, et al. Initial neuropsychological profile of a series of 20 patients with logopenic variant of primary progressive aphasia. J Alzheimers Dis 2013;36(4):799–808. [35] Mesulam M, Wieneke C, Rogalski E, Cobia D, Thompson C, Weintraub S. Quantitative template for subtyping primary progressive aphasia. Arch Neurol 2009;66(12):1545–50. [36] Wilson SM, Dronkers NF, Ogar JM, Jang J, Growdon ME, Agosta F, et al. Connected speech production in three variants of primary progressive aphasia. Brain 2010;133(Pt7):2069–88. [37] Thompson CK, Meltzer-Asscher A, Cho S, Lee J, Wieneke C, Weintraub S, et al. Syntactic and morphosyntactic processing in stroke-induced and primary progressive aphasia. Behav Neurol 2013;26(1–2):35–54. [38] Thompson CK, Cho S, Hsu CJ, Wieneke C, Rademaker A, Weitner BB, et al. Dissociations between fluency and agrammatism in primary progressive aphasia. Aphasiology 2012;26(1):20–43. [39] Pulvermuller F. Words in brain’s language. Behav Brain Sci 1999;22:253–336. [40] Hillis AE, Oh S, Ken L. Deterioration of naming nouns versus verbs in primary progressive aphasia. Ann Neurol 2004;55(2):268–75. [41] Conner CR, Chen G, Pieters TA, Tandon N. Category specific spatial dissociations of parallel processes

Pour citer cet article : Magnin E, et al. Particularite´s du variant logope´nique au sein des aphasies progressives primaires. Revue neurologique (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.08.004

NEUROL-1365; No. of Pages 15 revue neurologique xxx (2014) xxx–xxx

[42]

[43]

[44]

[45]

[46]

[47]

[48]

[49]

[50]

[51]

[52]

[53]

[54]

[55]

[56]

[57]

[58]

[59]

underlying visual naming. Cereb Cortex 2014;24(10):2741– 50. Silveri MC, Ciccarelli N. Naming of grammatical classes in frontotemporal dementias: linguistic and non linguistic factors contribute to noun-verb dissociation. Behav Neurol 2007;18(4):197–206. Mack JE, Cho-Reyes S, Kloet JD, Weintraub S, Mesulam MM, Thompson CK. Phonological facilitation of object naming in agrammatic and logopenic primary progressive aphasia (PPA). Cogn Neuropsychol 2013;30(3): 172–93. Hillis AE, Selnes OA, Gordon B. Primary progressive ‘‘conduction aphasia’’: a cognitive analysis of two cases. Brain Lang 1999;69:478–81. Bonner MF, Grossman M. Gray matter density of auditory association cortex relates to knowledge of sound concepts in primary progressive aphasia. J Neurosci 2012;32(23):7986–90. Thompson CK, Cho S, Price C, Wieneke C, Bonakdarpour B, Rogalski E, et al. Semantic interference during object naming in agrammatic and logopenic primary progressive aphasia. Brain Lang 2012;120(3):237–50. Gorno-Tempini ML, Brambati SM, Ginex V, Ogar J, Dronkers NF, Marcone A, et al. The logopenic/ phonological variant of primary progressive aphasia. Neurology 2008;71:1227–30. Rohrer JD, Ridgway GR, Crutch SJ, Hailstone J, Goll JC, Clarkson MJ, et al. Progressive logopenic/phonological aphasia: erosion of the langage network. Neuroimage 2010;49:984–93. Rohrer JD, Sauter D, Scott S, Rossor MN, Warren JD. Reveptive prosody in non-fluent primary progressive aphasias. Cortex 2012;48(3):308–16. Ahmed S, de Jager CA, Haigh AMF, Garrard P. Logopenic aphasia in Alzheimer’s disease: clinical variant or clinical feature? J Neurol Neurosurg Psychiatry 2012;83:1056–60. Brambati SM, Ogar J, Neuhaus J, Miller BL, Gorno-Tempini ML. Reading disorders in primary progressive aphasia: a behavioral and neuroimaging study. Neurpsychologia 2009;47(8–9):1893–900. Sepelyak K, Crinion J, Molitoris J, Epstein-Peterson Z, Bann M, Davis C, et al. Patterns of breakdown in spelling in primary progressive aphasia. Cortex 2011;47(3):342–52. Shim H, Hurley RS, Rogalski E, Mesulam MM. Anatomic, clinical, and neuropsychological correlates of spelling errors in primary progressive aphasia. Neuropsychologia 2012;50(8):1929–30. Foxe DG, Irish M, Hodges JR, Piguet O. Verbal and visuospatial span in logopenic progressive aphasia and Alzheimer’s disease. J Int Neuropsychol Soc 2013;19(3):247–53. Weintraub S, Rogalski E, Shaw E, Sawlani S, Rademaker A, Wieneke C, et al. Verbal and nonverbal memory in primary progressive aphasia: the three word-three shapes test. Behav Neurol 2013;26(1–2):67–76. Gurd JM, Amunts K, Weiss PH, Zafiris O, Zilles K, Marshall JC, et al. Posterior parietal cortex is implicated in continuous switching between verbal fluency tasks: an fMRI study with clinical implications. Brain 2002;125(5):1024–30. Amici S, Gorno-Tempini ML, Ogar JM, Dronkers NF, Miller BL. An overview on primary progressive aphasia and its variants. Behav Neurol 2006;17(2):77–87. Goll JC, Kim LG, Hailstone JC, Lehmann M, Buckley A, Crutch SJ, et al. Auditory object cognition in dementia. Neuropsychologia 2011;49(9):2755–60. Kremen SA, Mendez MF, Tsai PH, Teng E. Extrapyramidal signs in the primary progressive aphasias. Am J Alzheimers Dis Other Demen 2011;26(1):72–7.

13

[60] Teichmann M, Migliaccio R, Kas A, Dubois B. Logopenic progressive aphasia beyond Alzheimer’s – an evolution towards dementia with Lewy bodies. J Neurol Neurosurg Psychiatry 2013;84(1):113–4. [61] Magnin E, Sylvestre G, Lenoir F, Dariel E, Bonnet L, Chopard G, et al. ‘‘Logopenic syndrome’’ in posterior cortical atrophy. J Neurol 2013;260(2):528–33. [62] Graff-Radford JJ, Duffy JR, Strand EA, Josephs KA. Parkinsonian motor features distinguish the agrammatic from logopenic variant of primary progressive aphasia. Parkinsonism Relat Disord 2012;18(7):8890–900. [63] Kawai Y, Midorikawa A, Suqimoto A, Futamura A, Sobue G, Kawamura M. A new disorder of praxis in neurodegenerative disease that may by part of Alzheimer’s disease. Neurocase 2013;19(4):408–15. [64] Adeli A, Whitwell JL, Duffy JR, Strand EA, Josephs KA. Ideomotor apraxia in agrammatic and logopenic variants of primary progressive aphasia. J Neurol 2013;260(6):1594– 600. [65] Rohrer JD, Warren JD. Phenomenology and anatomy of abnormal behaviours in primary progressive aphasia. J Neurol Sci 2010;293(1–2):35–8. [66] Rosen HJ, Allison SC, Ogar JM, Amici S, Rose K, Dronkers N, et al. Behavioral features in semantic dementia vs other forms of progressive aphasias. Neurology 2006;67(10):1752–60. [67] Mantella RC, Butters MA, Dew MA, Mulsant BH, Begley AE, Tracey B, et al. Cognitive impairment in late-life generalized anxiety disorder. Am J Geriatr Psychiatry 2007;15(8):673–9. [68] Migliaccio R, Agosta F, Rascovsky K, Karydas A, Bonasera S, Rabinovici GD, et al. Clinical syndromes associated with posterior cortical atrophy, early age at onset AD spectrum. Neurology 2009;73:1571–80. [69] Rogalski E, Cobia D, Harrison TM, Wieneke C, Thompson CK, Weintraub S, et al. Anatomy of language impairments in primary progressive aphasia. J Neurosci 2011;31(9):3344– 50. [70] Leyton CE, Piguet O, Savage S, Burrell J, Hodges JR. The neural basis of logopenic progressive aphasia. J Alzheimers Dis 2012;32(4):1051–60. [71] Rohrer JD, Rossor MN, Warren JD. Alzheimer’s pathology in primary progressive aphasia. Neurobiol Aging 2012;33(4):744–52. [72] Madhavan A, Whitwell JL, Weigand SD, Duffy JR, Strand EA, Machulda MM, et al. FDG PET and MRI in logopenic primary progressive aphasia versus dementia of the Alzheimer’s Type. PLoS One 2013;8(4):e62471. [73] Ridgway GR, Lehmann M, Barnes J, Rohrer JD, Warren JD, Crutch SJ, et al. Early-onset Alzheimer disease clinical variants: multivariate analyses of cortical thickness. Neurology 2012;79(1):80–4. [74] Crutch SJ, Lehmann M, Warren JD, Rohrer JD. The language profile of posterior cortical atrophy. J Neurol Neurosurg Psychiatry 2013;84(4):460–6. [75] Rohrer JD, Caso F, Mahoney C, Henry M, Rosen HJ, Rabinovici G, et al. Patterns of longitudinal brain atrophy in the logopenic variant of primary progressive aphasia. Brain lang 2013;127(2):121–6. [76] Migliaccio R, Agosta F, Possin KL, Rabinovici GD, Miller BL, Gorno-Tempini ML. White matter atrophy in Alzheimer’s disease variants. Alzheimers Dement 2012;8(5 Suppl.). S78-87.e1–2. [77] Magnin E, Cattin F, Vandel P, Galmiche J, Moulin T, Rumbach L. Fractional anisotropy in three variants of primary progressive aphasia. Eur Neurol 2012;68(4):229–33. [78] Sajjadi SA, Acosta-Cabronero J, Patterson K, Diaz-deGrenu LLZ, Williams GB, Nestor PJ. Diffusion tensor magnestic resonance imaging for signle subject diagnosis

Pour citer cet article : Magnin E, et al. Particularite´s du variant logope´nique au sein des aphasies progressives primaires. Revue neurologique (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.08.004

NEUROL-1365; No. of Pages 15

14

[79]

[80]

[81]

[82]

[83]

[84]

[85]

[86]

[87]

[88]

[89]

[90]

[91]

[92]

[93]

[94]

revue neurologique xxx (2014) xxx–xxx

in neurodegenerative disease. Brain 2013;136(Pt 7):2253– 61. Galantucci S, Tartaglia MC, Wilson SM, Henry ML, Filippi M, Agosta F, et al. White matter damage in primary progressive aphasias: a diffusion tensor tractography study. Brain 2011;134(Pt 10):3011–29. Agosta F, Scola E, Canu E, Marcone A, Magnani G, Sarro L, et al. White matter damage in frontotemporal lobar degeneration spectrum. Cereb Cortex 2012;22(12):2705–10. Mahoney CJ, Malone IB, Ridgway GR, Buckley AH, Downey LE, Golden HL, et al. White matter tract signatures of the progressive aphasias. Neurobiol Aging 2013;34(6):1687–90. Demirtas-Tatlidede A, Gruvit H, Oktem-Tanor O, Emre M. Crossed aphasia in a dextral patient with logopenic/ phonological variant of primary progressive aphasia. Alzheimer Dis Assoc Disord 2012;26(3):282–4. Whitwell JL, Jack Jr CR, Duffy JR, Strand EA, Gunter JL, Senjem ML, et al. Microbleeds in the logopenic variant of primary progressive aphasia. Alzheimers Dement 2014;10(1):62–6. Heim S, Pieperhoff P, Grande M, Kuijsten W, Wellner B, Saez LE, et al. Longitudinal changes in brains of patients with fluent primary progressive aphasia. Brain Lang 2014;131:11–9. Rabinovici GD, Jagust WJ, Furst AJ, Ogar JM, Racine CA, Mormino EC, et al. Abeta amyloid and glucose metabolism in three variants of primary progressive aphasia. Ann Neurol 2008;64(4):388–401. Josephs KA, Duffy JR, Fossett TR, Strand EA, Claassen DO, Whitwell JL, et al. Fluorodeoxyglucose F18 positron emission tomography in progressive apraxia of speech and primary progressive aphasia variants. Arch Neurol 2010;67(5):596–605. Lehmann M, Ghosh PM, Madison C, Laforce Jr R, CorbettaRastelli C, Weiner MW, et al. Diverging patterns of amyloid deposition and hypometabolism in clinical variants of probable Alzheimer’s disease. Brain 2013;136(Pt 3): 844–58. Gil-Navarro S, Llado´ A, Rami L, Castellvı´ M, Bosch B, Bargallo´ N, et al. Neuroimaging and biochemical markers in the three variants of primary progressive aphasia. Dement Geriatr Cogn Disord 2013;35(1–2):106–17. Gefen T, Gasho K, Rademaker A, Lalehzari M, Weintraub S, Rogalski E, et al. Clinically concordant variations of Alzheimer pathology in aphasic versus amnestic dementia. Brain 2012;135(Pt 5):1554–65. Yakushev I, Schreckenberger M, Mu¨ller MJ, Schermuly I, Cumming P, Stoeter P, et al. Functional implications of hippocampal degeneration in early Alzheimer’s disease: a combined DTI and PET study. Eur J Nucl Med Mol Imaging 2011;38(12):2219–20. Whitwell JL, Lowe VJ, Duffy JR, Strand EA, Machulda MM, Kantarci K, et al. Elevated occipital b-amyloid deposition is associated with widespread cognitive impairment in logopenic progressive aphasia. J Neurol Neurosurg Psychiatry 2013;84(12):1357–64. De Souza LC, Lamari F, Belliard S, Jardel C, Houillier C, De Paz R, et al. Cerebrospinal fluif biomarkers in the differential diagnosis of Alzheimer’s disease fromother cortical dementias. J Neurol Neurosurg Psychiatry 2011;82(3):240–6. Teichmann M, Kas A, Boutet C, Ferrieux S, Nogues M, Samri D, et al. Deciphering logopenic primary progressive aphasia: a clinical, imaging and biomarker investigation. Brain 2013;136(Pt 11):3474–88. Kas A, Uspenskaya O, Lamari F, de Souza LC, Habert MO, Dubois B, et al. Distinct brain perfusion pattern associated with CSF biomarkers profile in primary progressive aphasia. J Neurol Neurosurg Psychiatry 2012;83(7):695–8.

[95] Magnin E, Paquet C, Formaglio M, Croisile B, Chamard L, Miguet-Alfonsi C, et al. Increased cerebrospinal fluid tau levels in logopenic variant of Alzheimer’s disease. J Alzheimers Dis 2014;39(3):611–6. [96] Rohrer JD, Crutch SJ, Warrington EK, Warren JD. Progranulin-associated primary progressive aphasia: a distinct phenotype? Neuropsychologia 2010;48(1):288–97. [97] Perry DC, Lehmann M, Yokoyama JS, Karydas A, Lee JJ, Coppola G, et al. Progranulin mutations as risk factors for Alzheimer disease. JAMA Neurol 2013;22:1–5. [98] Deramecourt V, Lebert F, Debachy B, MackowiakCordoliani MA, Bombois S, Kerdraon O, et al. Prediction of pathology in primary progressive language and speech disorders. Neurology 2010;74(1):42–9. [99] Harris JM, Gall C, Thompson JC, Richardson AM, Neary D, du Plessis D, et al. Classification and pathology of primary progressive aphasia. Neurology 2013;19;81(21):1832–9. [100] Josephs KA, Dickson DW, Murray ME, Senjem ML, Parisi JE, Petersen RC, et al. Quantitative neurofibrillary tangle density and brain volumetric MRI analyses in Alzheimer’s disease presenting as logopenic progressive aphasia. Brain Lang 2013;127(2):127–34. [101] Grossman M, Xie SX, Libon DJ, Wang X, Massimo L, Moore P, et al. Longitudinal decline in autopsy-defined frontotemporal lobar degeneration. Neurology 2008;70(22):2036–40. [102] Martory MD, Roth S, Lo¨vblad KO, Neumann M, Lobrinus JA, Assal F. Creutzfeldt-Jakob disease revealed by a logopenic variant of primary progressive aphasia. Eur Neurol 2012;67(6):360–2. [103] Johnson DY, Dunkelberger DL, Henry M, Haman A, Greicius MD, Wong K, et al. Sporadic Jakob-Creutzfeldt disease presenting as primary progressive aphasia. JAMA Neurol 2013;70(2):254–7. [104] Rogalski EJ, Rademaker A, Harrison TM, Helenowski I, Johnson N, Bogio E, et al. ApoE E4 is a susceptibility factor in amnesic but not aphasic dementias. Alzheimer Dis Assoc Disord 2011;25(2):159–63. [105] Leyton CE, Hsieh S, Mioshi E, Hodges JR. Cognitive decline in logopenic aphasia: more than losing words. Neurology 2013;80(10):897–903. [106] Jang J, Cushing N, Clemson L, Hodges JR, Mioshi E. Activities of daily living in progressive non-fluent aphasia, logopenic progressive aphasia and Alzheimer’s disease. Dement Geriatr Cogn Disord 2012;33(5):354–60. [107] Machulda MM, Whitwell JL, Duffy JR, Strand EA, Dean PM, Senjem ML, et al. Identification of an atypical variant of logopenic progressive aphasia. Brain Lang 2013;127(2):139– 44. [108] Etcheverry L, Seidel B, Grande M, Schulte S, Pieperhoff P, Suˆdmeyer M, et al. The time course of neurolinguistic and neuropsychological symptoms in three cases of logopenic primary progressive aphasia. Neuropsychologia 2012;50(7):1708–10. [109] Caffarra P, Gardini S, Cappa S, Dieci F, Concari L, Barocco F, et al. Degenerative jargon aphasia: unusual progression of logopenic/phonological progressive aphasia? Behav Neurol 2013;26(1–2):89–93. [110] Funayama M, Nakagawa Y, Yamaya Y, Yoshino F, Mimura M, Kato M. Progression of logopenic variant primary progressive aphasia to apraxia and semantic memory deficits. BMC Neurol 2013;13(1):158. [111] Caso F, Onofrio F, Falautano M, Todeschini P, Migliaccio R, Comi G, et al. From primary progressive aphasia to corticobasal syndrome: two clinical and rCBF functional reports. Neurocase 2012;19(2):201–7. [112] Shelley BP, Hodges JR, Kipps CM, Xuereb JH, Bak TH. Is the pathology of corticobasal syndrome predictable in life? Mov Disord 2009;24:1593–600.

Pour citer cet article : Magnin E, et al. Particularite´s du variant logope´nique au sein des aphasies progressives primaires. Revue neurologique (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.08.004

NEUROL-1365; No. of Pages 15 revue neurologique xxx (2014) xxx–xxx

[113] Lee SE, Rabinovici GD, Mayo MC, Wilson SM, Seeley WW, DeArmond SJ, et al. Clinicopathological correlations in corticobasal degeneration. Ann Neurol 2011;70:327–40. [114] Hu W, Rippon G, Boeve BF, Knopman DS, Petersen RC, Parisi JE, et al. Alzheimer’s disease and corticobasal degeneration presenting as corticobasal syndrome. Mov Disord 2009;24:1375–80. [115] Whitwell JL, Jack CR, Boeve BF, Parisi JE, Ahlskog JE, Drubach DA, et al. Imaging correlates of pathology in corticobasal syndrome. Neurology 2010;75:1879–80. [116] Rogalski E, Weintraub S, Mesulam MM. Are there susceptibility factors for primary progressive aphasia? Brain Lang 2013;127(2):135–8. [117] Miller ZA, Mandelli ML, Rankin KP, Henry ML, Babiak MC, Frazier DT, et al. Handedness and language learning disability differentially distribute in progressive aphasia variants. Brain 2013;136(Pt 11):3461–73. [118] Shafto MA, Burke DM, Stamatakis EA, Tam PP, Tyler LK. On the tip-of-the-tongue: neural correlates of increased word-finding failures in normal aging. J Cogn Neurosci 2007;19(12):2060–70. [119] Routhier S, Gravel-Laflamme K, Macoir J. Nonpharmacological therapies for language deficits in the agrammatic and logopenic variants of primary progressive aphasia: a literature review. Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil 2013;11(1):87–97.

15

[120] Henry ML, Beeson PM, Rapsack SZ. Treatment for lexical retrieval in progressive aphasia. Aphasiology 2008;22:826– 38. [121] Newhart M, Davis C, Kannan V, Heidler-Gary J, Cloutman L, Hillis AE. Therapy for naming deficits in two variants of primary progressive aphasia. Aphasiology 2009;23:823–34. [122] Beeson PM, King RM, Bonakdarpour B, Henry ML, Cho H, Rapcsak SZ. Positive effects of language treatment for logopenic variant of primary progressive aphasia. J Mol Neurosci 2011;45(3):724–36. [123] Farrajota L, Maruta C, Maroco J, Martins IP, Guerreiro M, de Mendonc¸a A. Speech therapy in primary progressive aphasia: a pilot study. Dement Geriatr Cogn Disord Extra 2012;2:321–31. [124] Henry ML, Rising K, Demarco AT, Miller BL, GornoTempini ML, Beeson PM. Examining the value of lexical retrieval treatment in primary progressive aphasia: two positive cases. Brain Lang 2013;127(2):145–56. [125] Tsapkini K, Hillis AE. Spelling intervention in post-stroke aphasia and primary progressive aphasia. Behav Neurol 2013;26(1–2):55–66. [126] Trebbastoni A, Raccah R, de Lena C, Zangen A, Inghilleri M. Repetitive deep transcranial magnetic stimulation improves verbal fluency and written language in a patient with primary progressive aphasia-logopenic variant (LPPA). Brain Stimul 2013;6(4):545–53.

Pour citer cet article : Magnin E, et al. Particularite´s du variant logope´nique au sein des aphasies progressives primaires. Revue neurologique (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.08.004

[Specificities of the logopenic variant of primary progressive aphasia].

The logopenic variant of primary progressive aphasia is a syndrome with neuropsychological and linguistic specificities, including phonological loop i...
753KB Sizes 15 Downloads 12 Views