Pour citer cet article : Tourdias D, Eresue J. Maladie de Sinding-Larsen-Johansson chez un jeune footballeur. Presse Med. (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2015.02.016 Presse Med. 2015; //: ///

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Maladie de Sinding-Larsen-Johansson chez un jeune footballeur Damien Tourdias 1, Joël Erésué 2

Disponible sur internet le :

1. Centre hospitalier Sud-Gironde, consultation de médecine et traumatologie du sport, 33210 Langon, France 2. Centre hospitalier Sud-Gironde, service de radiologie, 33210 Langon, France

Correspondance : Damien Tourdias, Centre hospitalier Sud-Gironde, consultation de médecine et traumatologie du sport, rue Paul-Langevin, 33210 Langon, France. [email protected]

Sinding-Larsen-Johansson disease in a young soccer player

U

Figure 1

n garçon de 11 ans consultait pour une gonalgie antérieure unilatérale, évoluant depuis plusieurs mois et dont l'intensité a augmenté la veille après un saut. Cet adolescent, sans antécédent notable, pratiquait le football environ six heures par semaine en plus du sport scolaire. Le genou était sec, sans signe inflammatoire ni atteinte méniscoligamentaire. En revanche, il existait une douleur exquise de la pointe de la patella à sa palpation ainsi qu'au testing isométrique et lors de l'étirement du quadriceps. La radiographie standard (figure 1) objectivait un noyau d'ossification secondaire au niveau de l'apex patellaire avec en regard une tuméfaction des tissus mous qui évoquait, dans ce contexte, une maladie de Sinding-Larsen-Johansson. L'IRM (figure 2) confirmait le diagnostic en retrouvant une fragmentation et un œdème osseux du pôle inférieur de la patella (flèche) avec un épaississement de la portion proximale du tendon patellaire siège d'un hypersignal (têtes de flèches) s'étendant au niveau de la graisse de Hoffa (étoiles). L'évolution était favorable après un traitement fonctionnel avec une reprise sportive à 6 mois.

Radiographie de profil du genou

1

tome xx > n8x > xx 2015 http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2015.02.016 © 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

LPM-2753

Pour citer cet article : Tourdias D, Eresue J. Maladie de Sinding-Larsen-Johansson chez un jeune footballeur. Presse Med. (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2015.02.016

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D. Tourdias, J. Eresue

Commentaires L'augmentation de la pratique intensive d'activités physiques chez l'enfant est à l'origine du développement parallèle de pathologies dites de « surmenage » de l'appareil locomoteur immature [1]. Chez l'adolescent, l'insertion du tendon sur l'os par l'intermédiaire du noyau apophysaire constitue une zone vulnérable, préférentiellement atteinte en cas de pratique sportive intense. Les apophysoses de croissance représentent ainsi les lésions de surmenage pédiatriques les plus fréquentes [1]. La maladie de Sinding-Larsen-Johansson est une apophysose du pôle inférieur de la patella intéressant l'enthèse proximale du tendon patellaire. Elle est liée à des microtraumatismes répétés en traction de l'appareil extenseur (shoots, impulsions) [1–3]. Cette ostéochondrose méconnue survient essentiellement chez l'enfant sportif entre 10 et 14 ans [2–4]. La présentation clinique (douleur chronique de la pointe patellaire retrouvée à la palpation et à la mise en tension du quadriceps chez un adolescent actif) et l'aspect radiologique (remaniement de l'apex patellaire) sont généralement suffisants pour poser le diagnostic. L'échographie peut confirmer le diagnostic en visualisant le morcellement de la pointe patellaire avec la partie proximale du tendon patellaire épaissie, hypoéchogène, siège d'une hyperhémie au doppler énergie témoignant de l'inflammation locale ; mais elle constitue aussi un examen clé de la surveillance car facile d'obtention et non irradiant, tout en étant suffisamment performant [4]. Toutefois, la réalisation d'une IRM est parfois souhaitable car elle permet d'éliminer une fracture de fatigue [3] et, en cas de présentation aiguë, une fracture-avulsion du manchon capsulaire de la patella ou « sleeve fracture » [5]. L'évolution spontanée se fait habituellement vers l'indolence en 2 à 12 mois avec une guérison totale à l'achèvement de l'ossification patellaire mais on peut retrouver la présence d'ossifications séquellaires intratendineuses invalidantes à l'âge adulte [2,3]. Le traitement est conservateur, il consiste à observer un repos sportif parfois

Figure 2 Coupe sagittale d'IRM du genou pondérée en densité de proton avec saturation de graisse

associé au port d'une attelle et à suivre une rééducation spécifique en privilégiant les étirements du système extenseur du genou. Déclaration d'intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d'intérêts en relation avec cet article.

Références [1]

[2]

2

[3]

Hoang QB, Mortazavi M. Pediatric overuse injuries in sports. Adv Pediatr 2012;59:359– 83. Gerbino PG. Adolescent anterior knee pain. Oper Tech Sports Med 2006;14:203–11. Chelli Bouaziz M, Ladeb MF, Chaabane S. Ostéochondroses de croissance. EMC

[4]

Radiodiagnostic – Squelette normal–Neuroradiologie – Appareil locomoteur, Paris: Elsevier Masson SAS; 2008 [31-190-B10]. Draghi F, Danesino GM, Coscia D, Precerutti M, Pagani C. Overload syndromes of the knee in adolescents: sonographic findings. J Ultrasound 2008;11:151–7.

[5]

Gottsegen CJ, Eyer BA, White EA, Learch TJ, Forrester D. Avulsion fractures of the knee: imaging findings and clinical significance. Radiographics 2009;28:1765–71.

tome xx > n8x > xx 2015

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