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ScienceDirect www.sciencedirect.com Annales de Cardiologie et d’Angéiologie xxx (2014) xxx–xxx

Fait clinique

Dénervation rénale par voie radiale pour le traitement d’une hypertension artérielle résistante Renal denervation by trans-radial access for resistant hypertension C. Garcia-Alonso c , T. Unterseeh b,c , P. Garot b,c , Y. Louvard a,b,c , T. Lefevre c , M.C. Morice c , H. Benamer a,∗,c , et Groupe : ICV-GVM la Roseraie, Aubervilliersa , ICPS Massyc , ICPS Massyc , Quincyb , Quincyb a

ICV-GVM la Roseraie, service de cardiologie interventionnelle, 120, avenue de la République, 93300 Aubervilliers, France b Institut Claude-Gallien, 20, route de Boussy, 91480 Quincy-sous-Sénart, France c ICPS, 6, avenue du Noyer Lambert, 91300 Massy, France

Résumé La dénervation rénale est une thérapeutique qui, par l’ablation des fibres sympathiques de l’adventice des artères rénales, permet une optimisation du contrôle de l’hypertension artérielle chez des patients résistant au traitement médical. La voie d’abord fémorale est actuellement la plus utilisée pour la réalisation de cette technique, du fait du profil et la longueur des cathéters qui limitent leur utilisation par voie radiale. Des complications vasculaires du point de ponction existent par voie fémorale et peuvent être évitées en utilisant la voie d’abord radiale. Par ailleurs, parfois seule la voie humérale est réalisable. Nous rapportons ici un cas de dénervation rénale par voie humérale et un autre par voie radiale. © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Hypertension résistante ; Dénervation rénale ; Voie d’abord radiale

Abstract Renal denervation which consists in the ablation of the sympathetic fibers located in the adventitia of renal arteries is a therapeutic strategy allowing improved arterial hypertension control in patients who do not respond to medical treatment. This technique is currently performed using the femoral approach in the majority of cases. The diameter and the length of the ablation catheters limit their use via the radial route. The most frequent peri-procedural complications are vascular problems. We report here two cases of renal denervation via the trans-humeral and trans-radial routes respectively. © 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Keywords: Resistant hypertension; Renal denervation; Trans-radial access

1. Introduction La dénervation rénale par voie percutanée pour le traitement de l’hypertension artérielle (HTA) résistant au traitement médical est apparue ces dernières années comme une technique sûre



Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (H. Benamer).

et efficace. Elle permet par un abord invasif l’ablation des fibres sympathiques qui traversent l’adventice des artères rénales [1,2]. Selon les premiers registres et études publiés, cette technique permettrait de baisser les chiffres de tension artérielle systolique et diastolique [1,2], et aurait parallèlement une série d’effets pléiotropiques, notamment une réduction de l’hypertrophie ventriculaire gauche [3] et une amélioration du contrôle glycémique chez les patients diabétiques [4], entre autres. Néanmoins, l’essai clinique Symplicity HTN-3, récemment publié, a montré des

http://dx.doi.org/10.1016/j.ancard.2014.09.030 0003-3928/© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Pour citer cet article : Garcia-Alonso C, et al. Dénervation rénale par voie radiale pour le traitement d’une hypertension artérielle résistante. Ann Cardiol Angeiol (Paris) (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.ancard.2014.09.030

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Fig. 1. Le patient du premier cas a été dénervé avec le système Iberis par voie radiale droite. Cathéter guide Multipurpose long 6F.

résultats moins convaincants, qui nous font discuter le caractère indispensable d’une bonne sélection des patients et la nécessité d’acquérir de l’expérience dans cette technique. Les premiers systèmes de dénervation rénale ont été développés pour leur utilisation par un abord fémoral, et par conséquent leur longueur, leur rigidité et parfois la taille du désilet requis empêchaient leur utilisation par voie radiale. Il convient de noter que la complication péri-procédurale la plus fréquente est vasculaire au point de ponction [2,5]. Un abord radial semblerait constituer une solution logique à ce problème. De plus, les patients hypertendus ont fréquemment des artériopathies oblitérantes des membres inférieurs (AOMI) [6], parfois stentés ou pontés, ce qui peut rendre difficile l’utilisation de la voie d’abord fémorale. En outre, l’anatomie des artères rénales qui présentent très souvent un trajet descendant [7] depuis l’aorte, est plutôt favorable à un accès par les membres supérieurs. De multiples systèmes de dénervation rénale actuellement sur le marché, un des plus récents, Iberis (Terumo, Tokyo, Japon) est plus particulièrement destiné à l’utilisation par voie radiale. Nous présentons dans cet article un cas de dénervation rénale effectué par voie radiale avec ce nouveau système Iberis. Un autre cas est réalisé par la voie d’abord humérale, avec le cathéter Symplicity (Medtronic, Minneapolis, MN), chez un patient avec une AOMI pontée, avant l’arrivée de ce matériel rendant possible la voie radiale. 2. Cas cliniques 2.1. Cas numéro 1 Homme de 57 ans d’origine caucasienne, présentant une HTA résistante, avec 5 médicaments antihypertenseurs : amlodipine 10 mg/j, urapidil 60 mg/j, rilménidine 2 mg/j, et une association d’olmésartan et hydrochlorotyazide de 40/25 mg par jour. En ce qui concerne les facteurs de risque cardiovasculaire, le patient était dyslipidémique, diabétique et avait une obésité avec un IMC calculé à 32 kg/m2 . Par ailleurs, le patient avait une fonction rénale correcte, avec une clairance de la créatinine à 76 mL/min/1,73 m2 (par MDRD). Comme antécédent notable on notait un syndrome de l’apnée obstructive du sommeil appareillé. Un bilan a été réalisé pour éliminer les causes d’HTA

secondaire. L’échocardiographie a révélé une hypertrophie myocardique modérée avec une fraction d’éjection conservée. La dernière MAPA a confirmé la présence d’une vraie HTA avec des chiffres moyens sur 24 heures de 158/65 mmHg (jour 163/66 mmHg, nuit 145/61 mmHg). Un angioscanner abdominal a révélé des artères rénales uniques et saines de chaque côté. Nous avons décidé d’utiliser le système de dénervation rénale Iberis par voie radiale compte tenu de l’obésité du patient et le risque potentiel de complication vasculaire. Sous sédation et analgésie avec midazolam et rémifentanil, nous avons procédé à l’abord radial, par technique classique de Seldinger, avec mise en place d’un désilet 6F. Nous avons injecté dans le désilet un mélange composé de 100 UI/kg d’héparine sodique et 2,5 mg de vérapamil. Un cathéter guide Multipurpose long 6F a été utilisé pour cathéteriser sélectivement les artères rénales. Le système Iberis a été utilisé ensuite pour la dénervation rénale, appliquant 4 tirs de radiofréquence, de 2 minutes chacun à gauche et 6 tirs à droite. En fin de procédure, nous avons réalisé une artériographie de contrôle (Fig. 1), qui ne décelait pas de complication au niveau des artères rénales. Il n’y avait pas non plus de complication au niveau du point de ponction radial droit. Le patient est sorti à domicile le lendemain. À 6 mois de suivi, le patient présentait une amélioration significative des chiffres de tension artérielle avec une dernière MAPA montrant une TA moyenne de 24 heures à 136/60 mmHg. À 6 mois, un angioscanner des artères rénales n’a pas décelé de sténose. 2.2. Cas numéro 2 Homme de 72 ans d’origine caucasienne, ayant comme antécédent une AOMI évoluée traitée par pontage aorto bi-fémoral 4 ans auparavant. Il avait par ailleurs, une obésité grade I (IMC à 33,2 kg/m2 ) et une HTA résistante au traitement, sous 5 médicaments antihypertenseurs : bisoprolol 5 mg/j, périndopril 4 mg/j, telmisartan 80 mg/j, espironolactone 25 mg/j et prazosine 5 mg/j. Un bilan complet systématique a été réalisé pour éliminer une cause d’HTA secondaire, comprenant un angioscanner abdominal qui montrait des artères rénales indemnes de sténose, et

Pour citer cet article : Garcia-Alonso C, et al. Dénervation rénale par voie radiale pour le traitement d’une hypertension artérielle résistante. Ann Cardiol Angeiol (Paris) (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.ancard.2014.09.030

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Tableau 1 Cathéter

Électrode unique ou multiple

Conception

Taille du désilet

Irrigué

Temps d’ablation par artère

Date d’homologation CE

Essai clinique FDA

Medtronic Symplicity

Unique

6F

Non

20 min

2010

Juin 2012

Symplicity Spyral

Multiple

6F

Non

1–2 min

Décembre 2013

NA

St. Jude EnligHTN Covidien OneShot Boston Scientific Vessix Cordis Thermocool/td

Multiple Effet multiple Multiple Multiple

8F 7F 8F 7F

Non Oui Non Oui

6–12 min 2 min 30 s–1 min Inconnu

Février 2012 Février 2012 Mai 2012 2010

Juillet 2013 NA NA NA

Terumo Iberis

Unique

Électrode dans le cathéter Électrodes dans le cathéter Panier Ballon OTW Ballon OTQ Électrode dans le cathéter Électrode dans le cathéter Ballon OTW

6F

Non

20 min

Avril 2013

NA

6F

Oui

30 s

Janvier 2012

NA

ReCor Medical Paradise Ultrasons

uniques de chaque côté. La dernière MAPA a confirmé la présence d’une HTA résistante avec des chiffres de TA moyenne sur 24 h à 158/76 mmHg en un profil non-dipper : TA diurne à 161/82 mmHg et nocturne à 154/67 mmHg. La dénervation rénale avec le système Symplicity (le seul qui était disponible dans notre centre à l’époque) a été proposée au patient. Compte tenu de la présence des pontages fémoraux, nous avons jugé l’abord fémoral non indiqué. La voie radiale n’était pas possible non plus en raison de la longueur du cathéter Symplicity (108 cm) chez un patient mesurant 1,70 m. Nous avons donc décidé d’utiliser la voie d’abord humérale. Sous anesthésie générale, nous avons mis en place un désilet 6F dans l’artère humérale droite, puis nous avons positionné un cathéter guide 6F JR4 de 90 cm sur un guide classique en J de 0,035 , jusqu’à l’ostium de l’artère rénale droite. Nous avons ensuite introduit le cathéter Symplicity jusqu’à la bifurcation de l’artère rénale puis réalisé les tirs de radiofréquence, délivrant 5 tirs efficaces à droite et 4 tirs à gauche. L’angiographie finale ne montrait pas d’image de sténose ou de dissection. Le désilet huméral a été retiré en salle de réveil et l’hémostase a été achevée par compression manuelle. Il n’y a pas eu de complication au niveau du point de ponction. Le patient est sorti à domicile à j + 2 de la procédure. Deux ans après, le patient présentait des chiffres de TA toujours élevés, mais en franche amélioration : MAPA de 24 h avec une TA moyenne à 145/70 mmHg. L’écho-doppler de contrôle n’a pas montré de retentissement hémodynamique au niveau des artères rénales.

3. Discussion L’hypertension artérielle (HTA) non équilibrée est un facteur de risque dont les répercussions peuvent être très graves avec le développement des maladies cardiovasculaires [8]. Elle est considérée comme responsable de 62 % des accidents vasculaires cérébraux et de 49 % des cardiopathies ischémiques [9]. Inversement, une baisse, même modérée, de la pression artérielle s’accompagne d’une franche amélioration du pronostic [8,10]. Malgré l’existence de nombreux médicaments et classes thérapeutiques pour le traitement de l’HTA, environ 50 % des

patients ont des chiffres de tension artérielle non équilibrés [8,9]. Il s’agit donc d’un problème de santé publique de premier ordre. L’HTA résistante est définie par la persistance d’une hypertension (plus de 140/90 mmHg, voire 130/80 chez le diabétique ou l’insuffisant rénal), malgré un traitement adéquat et bien conduit comprenant au moins 3 antihypertenseurs choisis dans une des classes suivantes : bêtabloquants, inhibiteurs calciques, IEC, ARA II, diurétique thiazidique, éventuellement en association avec une spironolactone ou un antihypertenseur central [11]. Depuis la publication du consensus d’experts franc¸ais, en 2012, c’est plutôt 4 traitements qu’il convient de retenir comme traitement optimal [12]. En effet, en plus du diurétique le plus souvent thiazidique, un traitement par inhibiteur de l’aldactone doit être prescrit ou au moins devra avoir été tenté. En effet, ce traitement semble efficace en cas d’HTA résistant au traitement médical [13,14]. L’HTA est un facteur de risque faisant intervenir des mécanismes complexes et intriqués avec d’importantes interactions entre le cerveau, le rein et le système cardiovasculaire [8,11,15,16]. Chez l’hypertendu résistant, le système sympathique entourant chaque artère rénale est très stimulé, ce qui entraîne une libération importante de rénine, une augmentation de la résorption tubulaire de sodium et une diminution du flux sanguin rénal tandis que le système sympathique afférent contribue à aggraver l’hypertension par un mécanisme neurogène [8,11,15–17]. L’inhibition locale du tonus sympathique peut ainsi diminuer la pression artérielle et casser le cercle vicieux dans l’HTA résistante. La reconnaissance de l’importance de l’activation du système sympathique dans la physiopathologie de l’HTA avait conduit au développement d’une technique chirurgicale dans les années 1930 à 1950, nommée sympathectomie lombaire, très efficace pour l’équilibre de la TA mais au prix d’importants effets secondaires, essentiellement l’hypotension orthostatique et l’incontinence urinaire [18], motif pour lequel cette technique a été abandonnée lors des années 1970. Avec le même principe, mais beaucoup moins invasive, la technique de dénervation rénale interventionnelle à l’aide d’un cathéter permet de détruire en partie les ramifications nerveuses qui se trouvent autour des artères rénales. Pour ce faire, un cathéter est placé dans l’artère

Pour citer cet article : Garcia-Alonso C, et al. Dénervation rénale par voie radiale pour le traitement d’une hypertension artérielle résistante. Ann Cardiol Angeiol (Paris) (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.ancard.2014.09.030

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rénale par voie percutanée et une ablation par radiofréquence est réalisée de fac¸on bilatérale. Le premier article publié en 2009 dans le New England Journal of Medecine [1] montre l’efficacité de cette technique. La faisabilité et la sécurité ont été ensuite rapportées dans le Lancet en 2009 [2] avec une série prospective de 45 patients présentant une HTA résistante, traités par dénervation et suivis à 1 an. Cette étude a été ensuite élargie à une série de 153 patients (Symplicity HTN-1) [19]. L’efficacité du traitement s’est avérée indiscutable avec une diminution à 1 an de 23 mmHg pour la systolique et 11 mmHg pour la diastolique avec une probable amélioration des résultats au fil du temps. Le maintien de cette efficacité est aujourd’hui démontré sur un suivi de plus de 3 ans [20]. Par conséquent, plusieurs firmes de matériel médical se sont lancées dans le développement de leurs propres systèmes de dénervation rénale. Actuellement, il y a de nombreux systèmes sur le marché avec la marque d’homologation CE (Tableau 1). Bien que la plupart des systèmes continuent à utiliser l’ablation par radiofréquence, il existe aussi un système de cryo-ablation et un autre utilisant les ultrasons. Les études cliniques qui ont suivi, avec la parution des résultats de Symplicity HTN-2 [21] à 6 mois au Lancet, démontraient sur une série de 106 patients (52 dénervés) une réduction de la TA en consultation de −33/11 mmHg, avec un taux de répondeurs de 84 % (diminution de la TA systolique d’au moins 10 mmHg). Les résultats à 3 ans (−33/14 mmHg) montrent à nouveau que l’effet de la dénervation est de longue durée [22]. Des résultats partiels du registre Global Symplicity [5] (qui est toujours en cours de recrutement) confirment ces données. L’essai clinique EnligHTN I [23], publié en 2013 sur 46 patients, a montré aussi des données très semblables, avec une amélioration des chiffres de TA de −26/10 mmHg à 6 mois. Ces résultats positifs s’opposent à ceux de l’étude Symplicity HTN-3, parus en avril 2014 au New England Journal of Medicine [24], et qui compare pour la première fois des patients dénervés contre des patients subissant une procédure fantôme (ratio 2:1, n = 535). Cet essai ne montre pas une réduction significative de la TA systolique chez le groupe dénervé (−14,1 mmHg) comparé au groupe placebo (−11,7 mmHg). Malgré ce résultat négatif, on peut tirer plusieurs lec¸ons de cette étude. D’une part, qu’une sélection appropriée des patients est très importante pour le succès de la procédure : la MAPA de 24 h est essentielle pour le choix de patients vraiment HTA-résistants, et elle permet aussi d’apprendre à mieux identifier le groupe de patients dit « bon répondeurs » (en absence encore à ce jour d’un biomarqueur fiable d’hyperactivité sympathique). D’autre part, la plupart des médecins participant dans Symplicity HTN-3 avaient réalisé très peu de cas de dénervation rénale (en moyenne 3,3 procédures par opérateur), négligeant ainsi l’importance de la courbe d’apprentissage. En regardant plus en détail les résultats de ces études, on s’aperc¸oit que bien que le taux de complications de cette technique reste très bas, la plupart correspondent à des complications liées à la voie d’abord. Effectivement, dans l’étude Symplicity HTN-1 [19] (n = 153), 4 patients ont présenté des complications à court terme, dont 3 pseudo-anévrismes de l’artère fémorale. De même, dans le registre Global Symplicity [5] il y a 0,34 %

de complications vasculaires au niveau du point de ponction (5 cas sur 1164 patients) contre 1 seul cas (0,09 %) de dissection d’artère rénale qui aurait requis un geste d’angioplastie. La voie radiale qui permet de diminuer significativement les complications vasculaires et les saignements dans l’angioplastie coronaire influenc¸ant ainsi le pronostic des patients traités [25]. Par ailleurs, cette voie d’abord pourrait faciliter le cathétérisme des artères rénales compte tenu de l’angulation le plus souvent descendante. Cette donnée a été vérifiée par des études anatomiques post-mortem [7]. Ce trajet descendant permet un cathétérisme simple, plus stable et moins traumatique avec des cathéters coronaires comme le Multipurpose ou le Judkins Right. L’expérience de l’angioplastie des artères rénales par voie haute confirme d’ailleurs ces données. Cependant, tous les systèmes de dénervation rénale ont été initialement conc¸us pour un abord fémoral. Le principal obstacle pour leur utilisation par voie radiale est la longueur des cathéters (normalement entre 105 et 110 cm), bien qu’il y ait un cas rapporté dans la littérature d’une patiente de petite taille chez laquelle une dénervation rénale avait été possible par voie radiale avec le système Symplicity [26]. Par contre, ils avaient noté une rigidité assez importante du cathéter qui les avait empêché de franchir une boucle sous-clavière gauche, les obligeant à changer le côté de l’abord radial. L’autre obstacle important est la taille du désilet nécessaire pour certains systèmes, surtout les plus modernes, qui comportent plusieurs électrodes, et qui nécessitent l’utilisation de désilets 8F (EnligHTN de Saint Jude, Vessix de Boston Scientific) ou 7F (OneShot de Covidien, Thermocool de Cordis). Dans ce contexte, une firme japonaise a développé le cathéter Iberis, pour la dénervation rénale par voie radiale et a obtenu la marque d’homologation CE en avril 2013. Il s’agit d’un cathéter très flexible de 155 cm, avec une électrode unique à son bout qui permet une délivrance plus ciblée de l’énergie. Le diamètre du corps du cathéter est de 4F, compatible donc avec un cathéter guide 6F. Pour le moment, un seul registre chinois [27] a été publié, comptant 5 patients suivis à 3 mois, avec des résultats comparables à ceux de Symplicity HTN-1 et HTN-2 : diminution moyenne de la TA de −20/−12 mmHg à la MAPA de contrôle à 3 mois, et absence de complication de la voie d’abord ; des résultats qu’il faudra bien sûr valider par des études avec un plus grand nombre de patients. 4. Conclusion En conclusion, la voie d’abord radiale pour la dénervation rénale est désormais une alternative fiable, sûre et efficace, pour laquelle il y a des outils dédiés disponibles sur le marché. Cette technique devrait être considérée chez des patients présentant des anatomies compliquées rendant difficile le cathétérisme des artères rénales par voie fémorale (angle aorto-rénal trop aigu, tortuosité sévère de l’aorte abdominale ou des artères iliaques) ou bien chez des patients à risque hémorragique élevé (patients obèses ou de petite taille, diabétiques, anticoagulés, insuffisants rénaux, affectés d’AOMI. . .). La dénervation rénale dans le contrôle de l’HTA résistante doit continuer à être explorée chez

Pour citer cet article : Garcia-Alonso C, et al. Dénervation rénale par voie radiale pour le traitement d’une hypertension artérielle résistante. Ann Cardiol Angeiol (Paris) (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.ancard.2014.09.030

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une population de patients soigneusement sélectionnés, ayant une vraie HTA primaire résistant au traitement bien conduit. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Remerciements Les auteurs voudraient remercier Mlle Christine Loraud et Mme Catherine Dupic pour la correction de style. Références [1] Schlaich MP, Sobotka PA, Krum H, Lambert E, Esler MD. Renal sympathetic-nerve ablation for uncontrolled hypertension. N Engl J Med 2009;361(9):932–4. [2] Krum H, Schlaich M, Whitbourn R, Sobotka PA, Sadowski J, Bartus K, et al. Catheter-based renal sympathetic denervation for resistant hypertension: a multicentre safety and proof-of-principle cohort study. Lancet 2009;373(9671):1275–81. [3] Schirmer SH, Sayed MM, Reil JC, Ukena C, Linz D, Kindermann M, et al. Improvements in left ventricular hypertrophy and diastolic function following renal denervation: effects beyond blood pressure and heart rate reduction. J Am Coll Cardiol 2014;63(18):1916–23. [4] Witkowski A, Prejbisz A, Florczak E, Kadziela J, Sliwinski P, Bielen P, et al. Effects of renal sympathetic denervation on blood pressure, sleep apnea course, and glycemic control in patients with resistant hypertension and sleep apnea. Hypertension 2011;58(4):559–65. [5] Pathak A, Ewen S, Fajadet J, Honton B, Mahfoud F, Marco J, et al. From SYMPLICITY HTN-3 to the Renal Denervation Global Registry: where do we stand and where should we go? EuroIntervention 2014;10(1): 21–3. [6] Milio G, Cospite V, Cospite M. Hypertension and peripheral arterial disease: a plethysmographic study. Angiology 1997;48(3): 241–5. [7] Wozniak WT. Origin of the renal arteries from sides of aorta. Morphol 2000;58(4):259–61. [8] Doumas M, Papademetriou V, Douma S, Faselis C, Tsioufis K, Gkaliagkousi E, et al. Benefits from treatment and control of patients with resistant hypertension. Int J Hypertens 2011;2011:1–8. [9] Lewington S, Clarke R, Qizilbash N, Peto R, Collins R, Prospective Studies C. Age-specific relevance of usual blood pressure to vascular mortality: a meta-analysis of individual data for one million adults in 61 prospective studies. Lancet 2002;360(9349):1903–13. [10] Mancia G, Fagard R, Narkiewicz K, Redon J, Zanchetti A, Bohm M, et al. 2013 ESH/ESC guidelines for the management of arterial hypertension: the Task Force for the Management of Arterial Hypertension of the European Society of Hypertension (ESH) and of the European Society of Cardiology (ESC). Eur Heart J 2013;34(28):2159–219.

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[Renal denervation by trans-radial access for resistant hypertension].

Renal denervation which consists in the ablation of the sympathetic fibers located in the adventitia of renal arteries is a therapeutic strategy allow...
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