Article original

Me´decine et Sante´ Tropicales 2013 ; 23 : 337-343

Liens entre appartenance ethnique et malnutrition infantojuvénile en milieu rural béninois Relations between ethnicity and child malnutrition in rural Benin Chague´ F., Varloteaux M., Renaud C., Brune V., Enel C., Stoffel V. ONG PHANS (Projet humanitaire Afrique Nord-Sud), Sentheim, 2 rue du Moulin, 68780 Sentheim

doi: 10.1684/mst.2013.0241

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Article accepte´ le 29/8/2013

Re´sume´. Objectifs. Parmi les enfants hospitalise´s dans un centre nutritionnel situe´ dans le nord du Be´nin, la malnutrition paraissait plus fre´quente et plus grave chez les enfants du groupe gando que chez ceux des groupes bariba et peul, les trois principaux groupes socioculturels de la re´gion. Une enqueˆte par questionnaire a e´te´ effectue´e aupre`s des me`res d’enfants de moins de 5 ans pour tenter d’identifier des facteurs de risque sanitaires ou nutritionnels de malnutrition, selon les ethnies. Me´thodes. Une enqueˆte a e´te´ effectue´e aupre`s de femmes ayant un enfant de moins de 5 ans et appartenant a` chacun de ces groupes. Re´sultats. 165 me`res des trois ethnies principales de la commune ont e´te´ interroge´es, dont soixante-deux ayant un enfant sevre´. Les enfants bariba semblaient be´ne´ficier de meilleures conditions sanitaires et nutritionnelles que les enfants gando ou peuls : eau de meilleure qualite´ (forages), meilleur acce`s aux latrines, usage de moustiquaires plus re´pandu, naissance en milieu me´dicalise´ plus fre´quente, allaitement pre´coce, sevrage progressif et choisi. Les enfants peul, quant a` eux, be´ne´ficiaient d’un acce`s plus fre´quent a` une alimentation lacte´e lors du sevrage. Le be´ne´fice de l’apport lacte´ d’origine animale chez les Peuls pourrait contrebalancer certaines pratiques d’accouchement et d’allaitement moins favorables. Conclusions. Certaines diffe´rences, probablement sous-tendues par des diffe´rences socio-e´conomiques et culturelles existent au sein de cette population en terme de comportement sanitaire et de modalite´s d’accouchement, d’allaitement et d’alimentation de l’enfant. Nos re´sultats doivent inciter a` effectuer de nouvelles actions d’e´ducation sanitaire et nutritionnelle ciblant tout particulie`rement certains groupes de cette re´gion.

Abstract. Relations between ethnicity and child malnutrition in rural Benin. Rationale. In a therapeutic feeding center in northern Benin, we found disparities between the three main ethnic groups in the proportions of children hospitalized; undernutrition seemed more frequent and severe in the Gando than in the Bariba and the Fulani groups. This survey sought to identify risk factors for malnutrition. Methods. We used a standardized questionnaire to interview women from these three groups, all with a child aged 5 years or younger. Results. The study included 165 mothers from the three main ethnic groups, 62 of whom had weaned a child. Children from the Bariba group seemed to have access to better sanitary and nutritional conditions than those from the Gando and Fulani groups: higher quality water (from boreholes), more frequent access to latrines, higher usage of bed nets, higher likelihood of birth in a medicalized environment, early breastfeeding, and progressive and voluntary weaning. During and after weaning, children from the Fulani group received more milkbased food than the other groups. In the Fulani group, therefore, the supply of milk of animal origin may compensate for some less favorable practices related to childbirth and breastfeeding. Conclusion. We identified several factors, probably influenced by socioeconomic and cultural conditions, that probably affect child undernutrition. Sanitary and nutritional education programs should be conducted to target specific ethnic groups of this region. Key words: child undernutrition, ethnic, Benin.

Mots cle´s : malnutrition infantojuve´nile, socioculturel, Be´nin. Correspondance : Chague´ F

Pour citer cet article : Chague´ F, Varloteaux M, Renaud C, Brune V, Enel C, Stoffel V. Liens entre appartenance ethnique et malnutrition infantojuve´nile en milieu rural be´ninois. Med Sante Trop 2013 ; 23 : 337-343. doi : 10.1684/mst.2013.0241

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F. CHAGUE´, ET AL.

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E

n 2008, 35 % des de´ce`s des enfants de moins de 5 ans – soit, dans le monde, environ 3,5 millions de de´ce`s par an – e´taient impute´s aux facteurs nutritionnels [1]. En Re´publique du Be´nin, et surtout dans le Nord, la malnutrition infantojuve´nile demeure un proble`me de sante´ publique [2, 3]. De nombreux facteurs conditionnent l’e´tat nutritionnel d’une population, notamment l’e´tat sanitaire et la disponibilite´ alimentaire, elle-meˆme de´pendante de facteurs politiques, ge´ologiques, climatiques, socio-e´conomiques et culturels [1, 4-8]. L’enfant de moins de 5 ans, de par la faiblesse de ses re´serves e´nerge´tiques et sa de´pendance, est particulie`rement vulne´rable a` la malnutrition et aux infections qui interagissent de fac¸on complexe [1, 9, 10]. Notre association « Projet humanitaire Afrique Nord-Sud » (Phans) a mene´, en 20042005, dans le village de Foˆ-Boure´, dans le nord du Be´nin, une e´tude qui a re´ve´le´ un taux e´leve´ de malnutrition chez les enfants de 0 a` 60 mois [11]. Le registre des hospitalise´s dans le centre de re´cupe´ration nutritionnelle (Cren) du meˆme village ayant montre´ des disparite´s de pre´valence de malnutrition et de pronostic parmi les trois principaux groupes socioculturels, nous avons voulu identifier les facteurs socioe´conomiques et nutritionnels participant diffe´remment a` la malnutrition selon les groupes.

Mate´riel et me´thodes L’e´tude a e´te´ mene´e a` Sinende, commune rurale et pauvre (indice de pauvrete´ d’existence : 93,9 %) de 2 289 km2 dans le de´partement du Borgou, qui comptait, en 2002, 63 373 habitants. Sinende compte trente-quatre villages et quartiers dans quatre arrondissements et n’a ni route goudronne´e, ni adduction d’eau publique, ni re´seau e´lectrique. Les structures sanitaires sont constitue´es de quatre centres de sante´ publics (a` la fois dispensaire et maternite´), de deux dispensaires publics ne pratiquant pas les accouchements, et d’un Cren prive´ tenu par des religieuses be´ninoises et soutenu par notre association Phans. Les trois principaux groupes socioculturels sont les Bariba, les Peuls et les Gando1 [12]. Leur statut socioe´conomique et la re´partition spatiale de leur habitat sont diffe´rents : au centre des villages habitent les Bariba (descendants de cavaliers wasangari et cultivateurs), a` la pe´riphe´rie : les Gando (descendants de captifs des Wasangari confie´s aux Peuls, et d’enfants-sorciers rejete´s par les Bariba car suspecte´s de pouvoirs male´fiques, re´pute´s plus pauvres) et dans des campements exte´rieurs les Peuls (nomades pastoraux semise´dentarise´s effectuant encore deux transhumances annuelles) [13]. La majorite´ des enfants hospitalise´s au Cren de Foˆ-Boure´ e´taient originaires de Sinende. La malnutrition e´tait fre´quente chez ces enfants : 33 % des enfants examine´s au dispensaire de Foˆ-Boure´ souffrent de malnutrition infantojuve´nile, 13,8 % de formes se´ve`res [11]. Lors de l’hospitalisation des enfants, le classement selon les ethnies est effectue´ a` l’admission selon la de´claration de la me`re, ou de la personne responsable en cas d’absence de celle-ci ; la localisation de l’habitat et l’absence de mariage interethnique permettent d’authentifier cette re´partition. Parmi les 381 enfants hospitalise´s pour malnutrition au

Cren dans les soixante mois pre´ce´dant l’e´tude, la re´partition par ethnie des enfants malnutris est diffe´rente de celle de la population de la commune (figure 1). Ainsi, alors que l’ethnie bariba repre´sentait plus de la moitie´ de la population de la commune, seuls 35 % des enfants suivis au Cren e´taient de cette ethnie. En revanche, 34 % des enfants malnutris appartenaient a` l’ethnie gando qui ne repre´sentait que 13 % des sujets de la commune. Par ailleurs, les enfants peuls (28 % des enfants hospitalise´s au Cren et 23 % des sujets de la commune) semblaient souffrir moins souvent de malnutrition avec œde`mes que les autres enfants, notamment que les Gando ; la mortalite´ dans le groupe peul e´tait la plus faible, meˆme si la diffe´rence n’e´tait pas significative. Ces constatations faites au Cren nous ont conduits a` rechercher si des diffe´rences d’ordre sanitaire et nutritionnel existaient au sein de la population de la commune. Entre le 30 novembre 2009 et le 2 janvier 2010, en accord avec les autorite´s administratives et sanitaires, une enqueˆte a e´te´ effectue´e dans vingt villages et quartiers se´lectionne´s en fonction de l’origine ge´ographique des enfants, aupre`s de me`res d’enfants aˆge´s de moins de 5 ans, appartenant aux trois principaux groupes ethniques ; nous n’avons pas interroge´ de me`res d’autres ethnies, les enfants de ces groupes e´tant tre`s peu nombreux au Cren (11/381). Les me`res ont d’abord e´te´ interroge´es a` l’aide d’un questionnaire qui comportait soixante-trois items, dont vingt-quatre questions ouvertes, touchant des aspects susceptibles d’influer sur l’e´tat nutritionnel de l’enfant (caracte´ristiques sociode´mographiques, environnement sanitaire, conditions d’accouchement, allaitement et sevrage, etc.). Puis, les me`res d’enfants de´ja` sevre´s ont re´pondu a` des questions permettant le rappel des aliments donne´s a` l’enfant pendant les dernie`res 24 heures. Une femme par foyer a e´te´ interroge´e. Une die´te´ticienne franc¸aise a effectue´ l’enqueˆte, aide´e d’un interpre`te homme chez les Bariba, d’une femme chez les Peuls et les Gando qui parlent la meˆme langue. L’analyse statistique a e´te´ re´alise´e avec les tests de Chi-carre´ ou de Student, selon le type de variable e´tudie´e, en recourant si besoin a` la correction de Yates ; la significativite´ a e´te´ retenue pour p < 0,05.

Re´sultats Cent soixante-cinq me`res ont e´te´ interroge´es : soixante Bariba, quarante-six Peules, cinquante-neuf Gando. Plusieurs facteurs pouvaient expliquer, au moins en partie, les diffe´rences constate´es chez les enfants de´nutris des trois groupes socioculturels.

Les caracte´ristiques sociode´mographiques (tableau 1) Les 165 me`res sont jeunes (aˆge me´dian : 28 ans) et ont en moyenne 3,5 enfants (tableau 1). Les me`res gando sont davantage en union polygame. Pre`s de 90 % des conjoints bariba et gando pratiquent l’agriculture ; les conjoints peuls sont, a` plus de 90 %, cultivateurs de ce´re´ales et e´leveurs de bovins.

L’environnement sanitaire (figure 2) 1

L’orthographe des ethnies et de leurs adjectifs est calque´e sur celles utilise´es dans la re´fe´rence 13.

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Les Gando consomment plutoˆt de l’eau de puits, alors que les Peuls et les Bariba utilisent pre´fe´rentiellement de l’eau Me´decine et Sante´ Tropicales, Vol. 23, N8 3 - juillet-aouˆt-septembre 2013

Malnutrition infantojuve´nile Tableau 1. Principales caracte´ristiques sociode´mographiques de la population interroge´e. Table 1. Main social and demographic characteristics of the study population. Bariba (B) 36,4 (60/165) 28 57 (34/60) 5,1 [ 3,7] 3,4 [ 1,8]

Femmes interroge´es (a) Aˆge me´dian (anne´es) Union monogame (a) Nombre enfants dans le foyer (b) Nombre enfants de la me`re (b) Profession du conjoint (a) E´leveur E´leveur cultivateur Cultivateur Autre profession (c)

Peuls (P) 27,9 (46/165) 28 54 (25/46) 6,2 [+/-4,7] 3,7 [+/-2,0]

Gando (G) 35,8 (59/165) 28 42 (25/59) 6,0 [ 5,0] 3,6 [ 2,3]

Total 100 (165) 28 51 (84/165) 5,7 [ 4,5] 3,6 [ 2,0]

88 (52/59) 12 (7/59)

1,2 (2/165) 26,1 (43/165) 64,3 (106/165) 8,5 (14 /165)

4 (2/46) 93 (43/46) 90,0 (54/60) 10,0 (6/60)

2 (1/46)

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(a) % (nombre) ; (b) moyenne  e´cart-type ; (c) commerc¸ant, chauffeur, e´le`ve

Les me`res gando et peules de´cident plus fre´quemment que les me`res bariba de sevrer a` l’occasion d’une nouvelle grossesse, en cours ou souhaite´e. Le sevrage peut eˆtre progressif ou au contraire brutal, surtout chez les Peuls, en empeˆchant parfois l’acce`s au sein ou en appliquant sur les mamelons un re´pulsif (fiente de volaille ou vernis a` ongle). L’aˆge a` l’introduction du premier aliment autre que le lait maternel se situe plus tard chez les Bariba (7,6  2,1 mois) que chez les Peuls (5,0  2,5 mois) et les Gando (6,6  2,1 mois) ; la dure´e totale d’allaitement tend a` eˆtre plus longue chez les Gando (29,6  7,2 mois) que chez les Bariba (27,3  4,8 mois) ou les Peuls (27,6  7,4 mois), la diffe´rence n’e´tant cependant pas significative. Les me`res peules donnent des bouillies de mil lacte´es, contrairement aux me`res bariba et gando qui donnent des bouillies de mil et de maı¨s, tre`s rarement lacte´es.

provenant de forages. Des latrines existent dans moins de 10 % des foyers enqueˆte´s, plus souvent chez les Bariba. Les Bariba tendent a` disposer plus fre´quemment d’une moustiquaire, et surtout leurs enfants en be´ne´ficient davantage que ceux des autres groupes. Une me`re sur deux ne fait pas dormir ses enfants sous une moustiquaire, alors que plus de trois me`res sur quatre en posse`dent une. Les femmes bariba accouchent davantage en maternite´ que les femmes gando et surtout peules ; pre`s d’un tiers des femmes interroge´es n’ont jamais accouche´ en maternite´ et 16,3 % ont accouche´ a` domicile pour la premie`re grossesse, a` la maternite´ pour les suivantes.

L’allaitement et le sevrage (figure 3) La mise au sein pre´coce est la re`gle chez les Bariba, mais elle n’est pratique´e qu’une fois sur deux dans les autres groupes, les me`res gando attendant parfois jusqu’a` trois jours. En cas de mise au sein diffe´re´e, l’enfant ne rec¸oit entre-temps que de l’eau ; trois me`res ont de´clare´ avoir donne´ des tisanes « purificatrices ». L’aˆge au sevrage est tre`s tardif, jusqu’a` 29 mois chez les Gando.

L’alimentation de l’enfant sevre´ (figure 4) Soixante-deux me`res ayant un enfant de moins de 5 ans sevre´ ont e´te´ interroge´es : vingt-quatre Bariba, vingt-deux Peules et

60

Population de la commune Enfants hospitalisés au Cren

50

Œdèmes Mortalité

40

30

56,3

20 35,2

33,8 27,8

10

24,6

22,9 17,2 12,7

10,4 6

10,8

5,7

0 BARIBA

PEULS

GANDO

Figure 1. Re´partition des trois principales ethnies dans Sinende et dans le Centre de renutrition (Cren) ; fre´quence des œde`mes et mortalite´ chez les enfants hospitalise´s au Cren (Donne´es exprime´es en pourcentages). Figure 1. Distribution of the 3 main ethnic groups in the population of Sinende and in the therapeutic feeding center; edema and mortality rates among the children treated at the center (In %). Me´decine et Sante´ Tropicales, Vol. 23, N8 3 - juillet-aouˆt-septembre 2013

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70

Nombre de mères interrogées







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28

10

8

2

14

47

22

52

35

50 0

33

40 30

14

57 50

19

52

46

20

17

45 37

32

31

29

27

10 21 13

13

24

8

0 B

P

G

Eau de boisson venant de forage

B

P

G

Possession de latrines

B

P

G

Possession de moustiquaire

OUI

B

P

G

Enfants dormant sous moustiquaire

B

P

G

Accouchement en maternité

NON

Figure 2. Environnement sanitaire des femmes interroge´es. * p < 0,05 ; *** p < 0,001. Figure 2. Sanitary environment of study population. * p < 0,05 ; *** p < 0,001. NS = no statistical difference. rence significative. NS = absence de diffe

seize Gando. Le rappel des aliments donne´s durant les dernie`res 24 heures aux enfants sevre´s de moins de 5 ans re´ve`le une alimentation peu varie´e, quel que soit le groupe socioculturel. Le mode de recueil des donne´es a pu minimiser l’estimation des apports, les enfants ayant pu acce´der a` d’autres sources d’alimentation issues de la cueillette de fruits ou de la « chasse » (rongeurs, rampants, insectes). Ce´re´ales et igname sont les sources e´nerge´tiques les plus communes, sauf chez les Peuls du fait de leur consommation de lait de vache. L’utilisation de

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Nombre de mères interrogées

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sauces – constitue´es de le´gumes ou feuilles (gombo, feuilles de baobab, etc.) et de condiments – permet un apport de prote´ines animales et ve´ge´tales, de mine´raux et de vitamines.

Discussion A` travers les donne´es recueillies par notre enqueˆte, les enfants bariba semblent be´ne´ficier de meilleures conditions sanitaires ainsi que d’une meilleure gestion de l’allaitement, que les

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60 57

35

53

38

26

14

53

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0

11

50 24

0

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25

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20 34 22 24

10

0

21

7

3

B

18

21

P

G

Mise au sein directe

B

18

7

P

G

Sevrage pour grossesse ou désir de grossesse

B

P

G

B

Sevrage pour âge de l’enfant

OUI

P

G

Sevrage progressif

B

P

G

Aliment de sevrage lacté

NON

Figure 3. Donne´es concernant l’allaitement. * p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001. Figure 3. Breastfeeding data. * p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001.

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Malnutrition infantojuve´nile

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Nombre de mères interrogées

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25 6

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20

15

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5

9

10

5

0

18 B

0

11

14

P

G

B

Apport de protéines animales

0

7

P

G

Apport de protéines animales et/ou végétales

OUI

NON

Figure 4. Donne´es concernant l’alimentation des enfants de moins de 5 ans sevre´s. * = p < 0,05 ; *** = p < 0,001. Figure 4. Data on weaned children younger than 5 years. * p < 0,05 ; *** p < 0,001.

enfants peuls et gando. Ceci pourrait expliquer la sousrepre´sentation de cette ethnie dans les enfants hospitalise´s au Cren. Les conditions sanitaires re´ve`lent des facteurs favorisant les diarrhe´es et la malnutrition [5, 6, 14, 15]. L’eau consomme´e tend a` eˆtre de moins bonne qualite´ chez les Gando que chez les Bariba mais la diffe´rence n’est pas significative ; elle est significativement moins bonne chez les Gando que chez les Peuls et que dans l’ensemble des deux autres groupes. La possession de latrines est significativement plus fre´quente chez les me`res bariba enqueˆte´es que chez les femmes des autres groupes. Une e´tude montre que, en 2006, 36,1 % de me´nages avaient acce`s a` une eau de bonne qualite´ a` Sinende, chiffre nettement infe´rieur a` la moyenne nationale pour la meˆme anne´e (70,6 %) [3, 12] ; la tre`s faible pre´sence de latrines dans les concessions enqueˆte´es est comparable aux 5,4 % rapporte´s dans cette commune, tre`s infe´rieure aux 19 % en milieu rural be´ninois [3, 12]. Les me`res bariba auraient plus facilement acce`s aux informations d’ordre sanitaire que leurs homologues peules ou gando, avec des connaissances meilleures en termes de pre´vention de la diarrhe´e [16]. Dans notre enqueˆte, l’utilisation de moustiquaires pour les jeunes enfants est significativement plus fre´quente chez les Bariba que chez les Peuls et les Gando ; globalement, elle est moins fre´quente que dans d’autres e´tudes faites dans la meˆme re´gion [3, 16]. L’une d’elles a rapporte´ une meilleure connaissance de la pre´vention du paludisme chez les me`res bariba, ce que corroboreraient nos re´sultats, montrant un nombre plus important d’enfants bariba dormant sous moustiquaire [16]. La distribution gratuite de moustiquaires impre´gne´es aux femmes enceintes lors des consultations pre´natales fait partie des recommandations de la campagne nationale de lutte contre le paludisme ; peu de femmes de la re´gion fre´quentent ces consultations pre´natales, avec meˆme un recul dans le Borgou (passant de 75 a` 65 % de 2001 a` 2006). Ceci pourrait contribuer a` la rarete´ des moustiquaires a` disposition Me´decine et Sante´ Tropicales, Vol. 23, N8 3 - juillet-aouˆt-septembre 2013

dans les foyers enqueˆte´s [3]. Dans notre e´tude, l’accouchement en maternite´ est statistiquement beaucoup plus fre´quent chez les Bariba que chez les Peuls et les Gando ; cette diffe´rence a de´ja` e´te´ rapporte´e [16]. Elle pourrait eˆtre en partie due a` la re´partition spatiale de l’habitat ; surtout, comme pour les moustiquaires, cela pourrait te´moigner d’un acce`s difficile aux informations d’ordre sanitaire et la` encore au faible taux de consultations pre´natales. Dans sa lutte contre la mortalite´ ne´onatale et maternelle, l’OMS pre´conise l’accouchement assiste´ par des agents de sante´ qualifie´s [17]. Deux e´tudes effectue´es en 2003 et 2006 dans la meˆme re´gion re´ve`lent que les accouchements les plus re´cents avaient eu lieu a` domicile dans respectivement 40,2 % et 46,1 % des cas [3, 16]. L’accouchement a` domicile, au moins pour le premier enfant, pourrait eˆtre lie´ a` l’exigence que les deux premie`res naissances aient lieu a` domicile ; ceci est a` l’oppose´ de ce qui est rapporte´ au niveau national ou` le premier accouchement a lieu pre´fe´rentiellement dans une structure sanitaire [3]. Nous avons e´te´ frappe´s par les donne´es concernant les modalite´s d’allaitement ; certains faits sont communs a` l’ensemble de notre population, mais surtout il existe des diffe´rences notables entre les groupes, et ce de l’initiation de l’allaitement a` la pe´riode de sevrage. Globalement, les me`res ne respectent pas les recommandations de l’OMS pour les pays en de´veloppement [3, 18]. En effet, elles ne mettent pas toutes l’enfant au sein de`s la naissance, surtout chez les Peules et les Gando – la diffe´rence e´tant significative lorsque l’on les compare aux Bariba ; l’eau ou les tisanes comme premier aliment a aussi e´te´ observe´ au Nigeria voisin [19]. La mise au sein diffe´re´e est rendue responsable d’une augmentation de la mortalite´ ne´onatale et d’une plus grande fre´quence des diarrhe´es du nourrisson, mais une e´tude en Guine´e-Bissau n’a pas retrouve´ de surmortalite´ a` 3 ans lie´e a` cette pratique ; celle-ci est lie´e a` la crainte de la nocivite´ du colostrum dont on connaıˆt cependant le be´ne´fice en matie`re de nutrition et

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F. CHAGUE´, ET AL.

d’acquisition des de´fenses immunitaires [19-24]. Nos donne´es sont fondamentalement diffe´rentes de celles pre´sente´es dans deux autres e´tudes re´alise´es dans la meˆme re´gion, ou` la mise au sein pre´coce est la re`gle, quel que soit le groupe socioculturel [3, 16]. Dans l’une de ces e´tudes, le premier aliment donne´ a` l’enfant dans le Borgou e´tait autre chose que le lait maternel dans 44,1 % des cas [3]. Dans celle publie´e en 2003, les taux d’allaitement maternel exclusif a` 3 mois, comme le recommandait alors l’OMS, e´taient respectivement de 68,8 % et 53,3 % chez les Bariba et les Peuls (les Gando e´taient inclus dans ce deuxie`me groupe) [16]. Aucune question concernant l’administration d’eau n’a e´te´ pose´e dans notre e´tude ; cependant, le fre´quent recours a` de l’eau en tant que premier aliment permet de dire que cette re`gle n’est pas respecte´e. L’aˆge de sevrage est tardif dans notre population, similaire a` ce qui est recommande´ par l’OMS c’est-a`-dire a` 24 mois ou dans la troisie`me anne´e dans les pays en de´veloppement [1] ; il est plus tardif que ce qui a e´te´ rapporte´ au Se´ne´gal, au Niger ou en Guine´e-Bissau [25-27]. L’aˆge tardif au sevrage y a e´te´ associe´ a` une forte pre´valence de la malnutrition ; l’explication serait non pas un effet de´le´te`re de l’allaitement prolonge´, mais la difficulte´ des me`res e´conomiquement faibles a` se procurer des aliments de substitution, et leur tendance a` allaiter plus longtemps un enfant malade ou de´nutri [25, 28-30]. La pauvrete´ de la population de la zone peut influer sur l’aˆge tardif du sevrage ; il est d’ailleurs culminant chez les Gando – dont il est dit qu’ils sont les plus pauvres. Une grossesse en cours ou de´sire´e est le motif de sevrage significativement plus fre´quent chez les femmes des groupes peul et gando ; ceci a e´te´ associe´ a` une mortalite´ infantile accrue [27]. L’aˆge de l’enfant est moins souvent un motif de sevrage chez les Peuls que chez les Bariba ou chez les Gando, moins souvent e´galement chez les Gando que chez les Bariba ; ceci a un probablement un impact sur l’espacement des grossesses, parame`tre qui n’a cependant pas e´te´ recherche´ dans notre enqueˆte. De plus, le caracte`re abrupt du sevrage, sans introduction progressive d’aliments de substitution, est moins fre´quemment releve´ chez nos enqueˆte´es bariba que chez celles des groupes peul et gando ; ceci est de´crit par d’autres auteurs comme e´tant pre´judiciable a` l’e´tat nutritionnel de l’enfant [26, 31]. L’utilisation d’excre´ments en tant que re´pulsifs induit par ailleurs un risque infectieux. Contrairement a` ce qui se passe chez les Peuls, l’administration de bouillies de ce´re´ales non lacte´es est la re`gle dans les groupes gando et surtout bariba, lors du sevrage ainsi que pour l’alimentation de l’enfant de moins de 5 ans ; e´tant de pauvre qualite´ nutritive, elles accroissent le risque de malnutrition [31-33]. La monotonie du re´gime observe´ constitue un facteur de risque de malnutrition [32-34]. Chez les Peuls de notre enqueˆte, les enfants ont significativement plus souvent acce`s aux prote´ines animales, facteur protecteur contre la malnutrition. Certaines e´tudes pre´sentent le passage du nomadisme a` la se´dentarisation comme une cause de la forte pre´valence de la malnutrition infantojuve´nile dans cette ethnie. Ceci ne semble pas eˆtre le cas dans notre se´rie, probablement car les familles peules de notre population perpe´tuent leur activite´ d’e´levage [35]. Peut-eˆtre l’apport lacte´ chez les Peuls, notamment au moment de cette pe´riode critique qu’est le sevrage, concourt-il a` la moindre pre´valence des œde`mes chez les enfants de cette ethnie hospitalise´s dans notre Cren ; rappelons toutefois que l’on ne peut re´duire la malnutrition avec œde`mes a` la simple carence prote´ique [8]. Peut-eˆtre cet

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apport lacte´ permet-il e´galement de contrebalancer les autres pratiques concernant l’allaitement ainsi que celles concernant l’accouchement, qui paraissent moins satisfaisantes. Le recueil de donne´es de notre e´tude comporte des biais, dus a` la me´thode d’e´chantillonnage : d’une part nous n’avons pas spe´cifiquement interroge´ des me`res d’enfants malnutris, qu’ils aient ou non e´te´ pris en charge au Cren (seules quelques femmes de chaque groupe ont eu un enfant pris en charge au Cren, leurs donne´es n’ont pas e´te´ compare´es a` celles des autres me`res), d’autre part le nombre de femmes interroge´es par ethnie n’a pas e´te´ de´fini a priori. Nous n’avons interroge´ qu’une me`re par foyer, alors que la polygamie concerne la moitie´ des re´pondantes ; nous n’avons pas cherche´ a` pre´ciser d’e´ventuelles diffe´rences conditionne´es par le rang de la coe´pouse ou celui de l’enfant. Les donne´es e´tant de´claratives, elles sont probablement impre´cises, notamment pour les dates ; cette me´thode a cependant e´te´ largement valide´e et utilise´e [4, 29, 30, 34, 36]. Le recours a` un interpre`te masculin a pu limiter la parole des femmes. Le niveau e´conomique de la population n’a pas e´te´ pre´cise´ment recherche´. Aussi certains facteurs analyse´s, comme l’acce`s a` de meilleures conditions sanitaires, peuvent-ils eˆtre influence´s par un taux de pauvrete´ diffe´rent selon les groupes, les Gando e´tant, d’apre`s la litte´rature, moins favorise´s sur le plan socioe´conomique [13]. Notre me´thode de recueil ne pouvait renseigner sur d’autres facteurs interfe´rant avec la malnutrition de l’enfant, tels l’e´valuation du statut nutritionnel des me`res interroge´es, l’aˆge de la premie`re grossesse, le poids des enfants a` la naissance ou le taux de parasitisme intestinal des enfants [1, 6, 9]. Le niveau de scolarisation des me`res, facteur intervenant dans la pre´valence de la malnutrition, n’a pas e´te´ questionne´, mais le recensement de 2002 montre qu’il est faible dans cette commune [6, 12]. Notre enqueˆte s’est de´roule´e au moment de la re´colte des ce´re´ales ; le rappel de consommation des dernie`res 24 heures aurait peut-eˆtre fourni d’autres donne´es en pe´riode de soudure. Cependant, des auteurs ont objective´, dans une re´gion voisine du Be´nin, des variations en apports d’e´nergie et de nutriments peu importantes selon la saison [37].

Conclusion Cette e´tude de´clarative, mene´e aupre`s de me`res d’enfants de moins de 5 ans d’une commune rurale du Be´nin, a permis de montrer des variations importantes des conditions sanitaires et nutritionnelles des enfants selon le groupe ethnique. Les enfants bariba, ethnie principale de la commune, semblaient relativement favorise´s par rapport aux enfants peuls et gando ; les enfants peuls be´ne´ficiaient d’un meilleur apport prote´ique lors du sevrage du fait de l’apport de lait animal. Ces donne´es pourraient expliquer les constatations ante´rieurement faites au Cren, a` savoir une surrepre´sentation des Gando parmi les enfants malnutris et peut-eˆtre la moindre fre´quence des œde`mes chez les enfants du groupe peul. Ces re´sultats doivent inciter la promotion d’actions d’e´ducation sanitaire et nutritionnelle ciblant tout particulie`rement, dans cette zone, les groupes de population les plus vulne´rables. En effet, la sensibilisation actuellement faite n’est pas entendue de la meˆme Me´decine et Sante´ Tropicales, Vol. 23, N8 3 - juillet-aouˆt-septembre 2013

Malnutrition infantojuve´nile

fac¸on par tous les groupes ; il faut donc re´fle´chir a` l’adapter en fonction de chaque groupe. Un premier pas a e´te´ fait : suite a` cette e´tude, un programme, comportant notamment la construction de structures de sanitation et de soins dans la commune de Sinende, a e´te´ mis en place en 2011.

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Remerciements : nous tenons a` remercier monsieur le maire de Sinende, monsieur le directeur de´partemental de la sante´ du Borgou-Alibori, les sœurs du centre Sainte-Marie et les pe`res de la mission espagnole de Foˆ-Boure´, nos deux interpre`tes Awaou et Sambo ainsi que les habitantes de la commune de Sinende qui ont si bien accueilli l’enqueˆtrice et re´pondu a` ses questions, les membres du Phans et ceux qui le soutiennent. Conflits d’inte´reˆt : aucun.

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[Relations between ethnicity and child malnutrition in rural Benin].

Relations between ethnicity and child malnutrition in rural Benin...
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