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MISE AU POINT

Gastroenterol Clin Biol 2007;31:125-135

Recommandations pour la pratique clinique dans la prise en charge et le traitement de la constipation chronique de l’adulte

Thierry PICHE (1), Michel DAPOIGNY (2), Corinne BOUTELOUP (3), Philippe CHASSAGNE (4), Benoit COFFIN (5), Véronique DESFOURNEAUX (6), Pascal FABIANI (7), Brigitte FATTON (8), Michel FLAMMENBAUM (9), Annie JACQUET (10), Fabrice LUNEAU (11), François MION (12), Françoise MOORE (13), Daniel RIOU (14), Agnès SENEJOUX (15) (1) Service d’Hépato-Gastroentérologie et Nutrition Clinique, Nice ; (2) Service d’Hépato-Gastroentérologie, Clermont-Ferrand ; (3) Laboratoire de Nutrition Humaine, CRNH Auvergne ; (4) Service de Gériatrie, Rouen ; (5) Service de Gastroentérologie, Hôpital Louis Mourier, Paris ; (6) Service de Chirurgie Viscérale, Rennes ; (7) Service de Chirurgie Viscérale, Nice ; (8) Service de Gynécologie Obstétrique, Clermont-Ferrand ; (9) Service de Gastroentérologie, Vichy ; (10) Service de Gynécologie Obstétrique, Tours ; (11) Hépato-Gastroentérologie libérale, Châteauroux ; (12) Service d’explorations fonctionnelles digestive, Lyon ; (13) Service de Gastroentérologie, Mont-de-Marsan ; (14) Médecine Générale, Villeneuve-le-Roi ; (15) Proctologie, Hôpital Léopold Bellan, Paris.

Promoteur Société Nationale Française de Gastroentérologie Co-Promoteurs : — Société Française de Chirurgie Digestive — Club Français de Motricité Digestive — Société Française de Physiologie — Collège National des Enseignants Généralistes — Société Française de Médecine Générale — Société Interdisciplinaire Francophone d’Urodynamique et de PelviPérinéologie — Collège National des Gynécologues Obstétriciens Français — Société de Chirurgie Gynécologique et Pelvienne — Société Nationale Française de Colo-Proctologie — Société Française de Gériatrie et Gérontologie — Société Francophone de Nutrition Entérale et Parentérale — Association Nationale des Gastroentérologues Hospitaliers Comité d’Organisation Président : M. Dapoigny Chargé de Projet : T. Piche

Membres : G. Clément P. Czernichow P. Denis E.D. Dorval P. Godeberge F. Guillemot P.A. Lehur B. Lesourd Groupe de travail C. Bouteloup, P. Chassagne, B. Coffin, V. Desfourneaux, P. Fabiani, B. Fatton, M. Flammenbaum, A. Jacquet, F. Luneau, F. Mion, F. Moore, D. Riou. Groupe de lecture Abitbol V., Abramowitz D., Artigue F., Amarenco G., Barbieux JP., Bellanger J., Bergmann JF., Bonaz B., Boulant J., Charasz N., Chaussade S., Crépeau T., Damon H., Ducrotté P., Faucheron JF., Flourie B., Godard J., Guyot P., Hebuterne X., Hilaire B., Ingold P., Legoux JL., Marie I., Mesrine S., Nesme J., Raud Y., Renou P., Robineau MH., Salles N., Sapey T., Schang JC., Schmidt JL., Schneider S., Scotto JM., Staumont G., Thiolet C., Touchais O., Veyrac M., Vontheobald P., Zenone T., Zerbib F.

cernées se sont concertées pour délimiter le thème du travail et proposer des professionnels susceptibles de participer aux groupes de travail et de lecture. Les bases méthodologiques utilisées ont été celles recommandées par la Haute Autorité de Santé (HAS) (Les recommandations pour la pratique clinique : bases méthodologiques pour leur réalisation en France. Paris, ANAES, 1999). Le comité d’organisation nommé par la SNFGE s’est réuni afin de définir l’objectif qui était de mettre à disposition des médecins généralistes et spécialistes : gastro-entérologues, gynécologues, psychiatres, coloproctologues, chirurgiens digestifs et des kinésithérapeutes, un texte synthétique sur l’état actuel des connaissances afin de les aider dans leur pratique quotidienne. Ce comité a désigné un président afin d’organiser et de coordonner l’ensemble du travail. Le comité d’organisation a désigné un chargé de projet, défini une liste de questions et choisi un groupe de travail. La recherche bibliographique a été effectuée en collaboration avec des documentalistes de la bibliothèque universitaire du CHU de Nice.

Avant-propos Contexte et méthode générale La constipation chronique de l’adulte est une pathologie très fréquente dont la prise en charge et le traitement sont souvent difficiles et ont fait l’objet de nombreuses publications. Sa prise en charge et son traitement requièrent des compétences diverses, médicales, chirurgicales, kinésithérapiques. La Société Nationale Française de Gastroentérologie (SNFGE) a pris l’initiative de se porter promotrice pour établir des recommandations pour la pratique clinique sur ce thème. La SNFGE et les sociétés savantes con-

Tirés à part : M. DAPOIGNY,, Service d’Hépato-Gastroentérologie, CHGE 3, Hôtel-Dieu, 63003 Clermont-Ferrand. E-mail : [email protected]

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T. Piche et al.

cles sélectionnés ont été dépouillés sur une période de 6 mois afin d’actualiser l’interrogation en ligne des banques de données.

Le groupe de travail constitué était pluridisciplinaire, d’origine géographique variée, et représentatif des différents domaines professionnels intéressés par le thème. Trois sous-groupes de travail ont été formés et ont analysé chaque article sélectionné selon les principes de lecture critique de la littérature, ce qui a permis d’affecter à chacun un niveau de preuve scientifique. Sur la base de cette analyse, les sous-groupes de travail ont proposé, chaque fois que possible, des recommandations. Selon le niveau de preuve des études sur lesquelles elles sont fondées, les recommandations ont un grade variable, coté de A à C selon l’échelle proposée par l’HAS (tableau I). En l’absence d’étude, les recommandations sont fondées sur un accord professionnel. Les références citées comme exemple dans le manuscrit ont contribué à l’élaboration du grade des recommandations qui s’appuie quant à lui sur l’analyse de l’ensemble des références disponibles sur le thème abordé.

La recherche de littérature grise s’est basée sur la consultation des sites de sociétés savantes (American Gastroenterology Association, American Society of Gastroendoscopy, British Society of Gastroenterology, Société Nationale Française de Gastro-entérologie) et l’identification de documents institutionnels. Enfin, les membres du groupe de travail et de lecture ont fourni des articles de leur propre fond bibliographique. La période de recherche bibliographique s’est échelonnée d’octobre 2003 à juillet 2004. Six cent soixante articles pertinents en langue anglaise ou française ont été sélectionnés selon la procédure de sélection de l’HAS (lecture du titre, du résumé et de la section « matériel et méthodes ») et mis à la disposition du groupe de travail. Une actualisation de la bibliographie selon la même méthodologie a été effectuée jusqu’en avril 2006 portant le nombre d’articles disponibles à 722. La version finale de ce texte a été adressée aux membres du groupe de lecture le 26 octobre 2006 qui l’a validée le 1er décembre 2006.

Le groupe de lecture, constitué selon les mêmes critères que le groupe de travail, a été consulté pour donner un avis sur le fond et la forme des recommandations, en particulier sur leur lisibilité et leur applicabilité. Les commentaires du groupe de lecture ont été pris en compte chaque fois que possible dans la rédaction finale des recommandations.

Sources de financement

Stratégie de la recherche documentaire

L’élaboration de la RPC a été rendue possible grâce au soutien financier de la SNFGE.

La recherche bibliographique automatisée a été effectuée par interrogation systématique des banques de données MEDLINE, HealthSTAR, EMBASE, PASCAL, et Cochrane Library. Dans un premier temps, elle a identifié sur une période de 10 ans les recommandations pour la pratique clinique, les conférences de consensus, les articles de décision médicale, les revues systématiques et les méta-analyses concernant le thème étudié afin d’évaluer la pertinence des mots-clés et leurs combinaisons. Une recherche globale (octobre 2003) sur les critères « constipation » et « adult 19 + years » a fournit 2 686 références qui ont été complétées par le croisement des mots-clés identifiés pour chaque question. La bibliographie obtenue par voie automatisée a été complétée par une recherche manuelle. Les sommaires d’une sélection de journaux spécifiques et la liste des références citées dans les arti-

Comment identifier une constipation chronique de l’adulte ? Quelles sont les données de l’interrogatoire qu’il faut recueillir de manière obligatoire ? L’interrogatoire d’un malade constipé doit être méthodique et orienté en fonction du terrain. Il permet de confirmer le diagnostic de constipation et son caractère chronique, d’apprécier son retentissement sur la qualité de vie, d’éliminer une cause organique évidente, et de rechercher des facteurs de risque ou des situations particulières (accord professionnel). Il envisage systé-

Tableau I. – Définition des grades de force des recommandations selon l’ANAES. Definition of the grades in the ANAES recommendations. Niveau 1

A preuve scientifique établie

Essais comparatifs randomisés de forte puissance Méta-analyse d’essais comparatifs randomisés Analyse de décision fondée sur des études bien menées Niveau 2

B présomption scientifique

Essais comparatifs randomisés de faible puissance Études comparatives non randomisées bien menées Études de cohorte Niveau 3

C faible niveau de preuve

Études cas-témoins Niveau 4 Études comparatives comportant des biais importants Études rétrospectives Séries de cas

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Recommandations pour la pratique clinique dans la prise en charge et le traitement de la constipation chronique de l’adulte

matiquement les antécédents médico-chirurgicaux, notamment digestifs, neurologiques et endocrinologiques, les traitements administrés, le niveau d’activité physique, les habitudes alimentaires et les signes fonctionnels digestifs mais aussi urinaires et gynéco-obstétricaux. Il est important d’évaluer l’accessibilité des malades aux toilettes, le temps passé pour exonérer et de connaître d’éventuelles modifications du mode de vie.

Tableau II. – Principales causes de la constipation chronique. Main causes of chronic constipation. Anomalies métaboliques Diabète Hypothyroïdie

DÉFINITION DE LA CONSTIPATION CHRONIQUE

Hypercalcémie

La constipation est un désordre digestif complexe qui correspond à une insatisfaction lors de la défécation, due soit à des selles peu fréquentes, soit à une difficulté pour exonérer, soit les deux. Sa définition est imprécise car elle repose sur une association symptomatique et la perception subjective des malades. L’interrogatoire doit clarifier ce que le malade entend par constipation et identifier le symptôme le plus invalidant. Des critères diagnostiques simples peuvent être proposés : moins de trois selles par semaine ; l’existence de selles dures et/ou des difficultés d’évacuation (accord professionnel). La fréquence des selles peut être analysée en demandant au malade de tenir un calendrier des selles pendant 15 jours car l’interrogatoire des malades sur leur transit reste souvent imprécis (accord professionnel). Les difficultés pour exonérer comprennent les efforts de poussée, la sensation d’une gêne au passage des selles ou d’une évacuation incomplète, l’émission de selles dures, un temps d’exonération anormalement prolongé ou l’utilisation de manœuvres digitales (accord professionnel). L’émission de selles liquides n’élimine pas une constipation, surtout si elles précèdent ou suivent une période sans évacuation et/ou sont associées à l’élimination d’un bouchon de selles dures (fausse diarrhée). Il est recommandé de retenir le caractère chronique de la constipation quand les symptômes évoluent depuis au moins 6 mois (grade A). Ce délai est en accord avec les critères de Rome III ([1], niveau 1).

Hypomagnésémie Hyperuricémie Insuffisance rénale chronique Pseudo-hypoparathyroïdie Panhypopituitarisme Phéochromocytome Glucagonome Porphyrie Maladies du système nerveux Maladie de Parkinson Tumeur médullaire Traumatisme médullaire Neuropathie périphérique (diabète, alcoolisme chronique) Accident cérébrovasculaire Sclérose en plaques Traumatisme pelvipérinéal Syndrome de Shy-Drager Maladie de Hirschsprung, hypo ou hyperganglionose

IMPACT DE LA CONSTIPATION SUR LA QUALITÉ DE VIE DES MALADES

Maladie de Chagas (Trypanosoma cruzi)

La constipation a un impact négatif sur la qualité de vie des malades. Une amélioration peut être obtenue avec des traitements laxatifs ([2], niveau 2, [3], niveau 1).

Pseudo-obstruction intestinale chronique (neuropathie autonome) Obstruction mécanique Cancer colorectal

RECHERCHE D’UNE CAUSE ORGANIQUE

Compression extrinsèque (tumeur bénigne ou maligne, adhérences post-chirurgicales)

ET DE SITUATIONS PARTICULIÈRES

Sténose (diverticulaire, ischémique, maladie de Crohn, rectocolite hémorragique)

L’interrogatoire recherche des éléments en faveur d’une cause organique (tableau II) ou médicamenteuse (tableau III). L’enquête médicamenteuse auprès du malade inclut les traitements généraux et les traitements de la constipation y compris l’automédication. La situation particulière la plus fréquente est l’association de la constipation au syndrome de l’intestin irritable.

Fissure ou sténose anale Rectocèle Intussusception Endométriose

Quel est l’intérêt de l’examen clinique et que rechercher par les touchers pelviens ?

Autres Dépression, démence, psychose

Un examen clinique complet peut permettre d’identifier une cause organique et de déterminer un ou des mécanismes à l’origine de la constipation. Il est recommandé d’effectuer un examen proctologique au repos et lors d’efforts de poussée, en position gynécologique voire accroupie pour sensibiliser l’examen ([4, 5], niveau 1, grade A). L’examen du périnée postérieur recherche : une fissure, une béance anale, un prolapsus rectal, une colpocèle, une rectocèle, des souillures anales (témoignant d’une incontinence), une des-

Immobilité Grossesse Myopathies Maladies systémiques (amylose, sclérodermie) Sujet âgé Syndrome de l’intestin irritable

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T. Piche et al.

Tableau IV. – Facteurs de risques de constipation. Risk factors of constipation.

Tableau III. – Principaux agents pharmacologiques ayant des propriétés constipantes. Main pharmacological agents with constipating properties.

Sexe féminin Analgésiques (dextropropoxyphène, opiacés)

Âge élevé

Anticholinergiques (chlordiazépoxide, oxybutinine)

Race noire

Antidépresseurs et antipsychotiques (chlorpromazine, amitriptyline)

Prises médicamenteuses multiples

Antihypertenseurs (verapamil)

Régime sans résidu

Antiparkinsonniens (hypochloride d’amantadine)

Inactivité physique

Antidiarrhéique (lopéramide)

Ration calorique journalière faible

Anticonvulsivants (carbamazepine)

Syndrome anxiodépressif

Antihistaminiques (diphenhydramine)

Maltraitance physique ou abus sexuel

Antispasmodiques (pinavérium bromure)

Faible niveau socio-économique

Chimiothérapie antinéoplasique (vincristine) Diurétiques (furosemide)

Agents cationiques : aluminium, sulfate de barium, bismuth, calcium, fer, toxiques (mercure, arsenic)

pour effectuer une coloscopie de dépistage du cancer colorectal (grade A). Ce dernier reste soumis aux recommandations en vigueur (Prévention, dépistage et prise en charge du cancer colorectal, www.anaes.fr, Janvier 1998, niveau 1, grade A).

Les agents pharmacologiques cités entre parenthèses sont des exemples mais ne constituent pas une liste exhaustive.

MALADIE HÉMORROÏDAIRE

Résines (cholestyramine)

Les efforts de poussée et une augmentation de la pression sphinctérienne anale favorisent le développement d’une pathologie hémorroïdaire en cas de constipation. Par contre il n’est pas démontré que la pathologie hémorroïdaire favorise la constipation ([12], niveau 1, [13, 14], niveau 2). Il est recommandé de ne pas retenir la présence d’hémorroïdes comme facteur favorisant la constipation (grade B).

cente périnéale ou une pathologie hémorroïdaire (accord professionnel). Un examen neurologique peut être effectué si une cause neurogène est suspectée, incluant l’étude du réflexe anal (contraction sphinctérienne lors de l’effleurement de la région péri-anale ou des efforts de toux), bulbo ou clitorido-caverneux, et la recherche d’un déficit sensitif (accord professionnel). Le toucher rectal doit être effectué (grade A). Son intérêt et son déroulement doivent être expliqués clairement au malade. Le toucher rectal apprécie la présence et la consistance des selles dans l’ampoule rectale (fausse diarrhée associée au fécalome), l’existence de sang sur le doigtier, d’une tumeur palpable ou d’une douleur localisée, les tonus sphinctériens et la relaxation des muscles du plancher pelvien lors des efforts de poussée ([6], niveau 1).

INCONTINENCE FÉCALE La constipation chronique contribue à l’affaiblissement du plancher pelvien par les efforts de poussée qui l’accompagnent. La descente périnéale excessive provoque une neuropathie pudendale d’étirement, une ouverture de l’angle anorectal, une diminution de la pression de repos du sphincter anal et favorise le développement de l’incontinence anale ([15], niveau 1). Il est recommandé de rechercher une constipation chez tout patient présentant une incontinence fécale (grade A).

L’examen proctologique doit être complété par un examen génito-urinaire (accord professionnel).

Quels sont les facteurs de risque de la constipation chronique ?

Quels sont les signes qui imposent de rechercher une pathologie organique chez un constipé chronique connu ?

Facteurs de risque de constipation

Au cours de la consultation initiale, la recherche d’une cause organique est orientée par l’anamnèse, les antécédents personnels ou familiaux et l’examen clinique. Au cours du suivi, les signes d’alarme sont non spécifiques ou orientent vers des causes connues de constipation chronique parmi lesquelles le cancer du côlon reste la crainte essentielle (tableau V) (accord professionnel).

Il est recommandé de rechercher les facteurs de risques suivants (grade B) : le sexe féminin, l’âge, la prise de nombreux médicaments, certains régimes alimentaires, les troubles psychiatriques et la notion de maltraitance physique ou d’abus sexuels (tableau IV) [7], niveau 1, [8, 9], niveau 2). Les facteurs génétiques n’interviennent pas dans la constipation chronique bien qu’un contexte familial soit souvent rapporté (accord professionnel).

Quelle constipation mérite une exploration paraclinique ?

Constipation comme facteur de risque CANCER DU CÔLON

D’un point de vue physiopathologique, on distingue 3 types de constipation (accord professionnel) : a) la constipation de transit peut être en rapport avec une anomalie primitive du muscle digestif ou de l’innervation viscérale, b) la constipation distale

La responsabilité de la constipation dans la survenue d’un cancer du côlon n’est pas démontrée ([10, 11], niveau 2). Une constipation chronique isolée ne constitue pas un motif suffisant 128

Recommandations pour la pratique clinique dans la prise en charge et le traitement de la constipation chronique de l’adulte

Hirschsprung ([17], niveau 1, [18], niveau 2). Le coloscanner reste à évaluer avant qu’il ne constitue une alternative moderne au lavement avec produit de contraste.

Tableau V. – Signes imposant de rechercher une cause organique chez un malade ayant une constipation chronique. Signs indicating that an organic cause should be searched for in a patient with chronic constipation.

La coloscopie virtuelle permet de dépister des lésions obstructives (polypes, cancers) et de rechercher des anomalies morphologiques du colon (méga colon et méga rectum). La coloscopie virtuelle peut être envisagée quand la coloscopie s’avère impossible (accord professionnel).

Antécédent personnel de cancer gynécologique Rectorragies Anémie

Jusqu’où aller dans les investigations complémentaires ?

Recherche de sang dans les selles positive Perte de poids

Certains examens complémentaires seront indiqués si la constipation n’est pas améliorée par la prise en charge thérapeutique initiale et en l’absence de cause identifiable. La mesure du temps de transit colique (TTC) et la manométrie anorectale (MAR) fournissent des renseignements utiles pour classer les malades en fonction du type de constipation.

Constipation sévère, persistante ne répondant pas au traitement Aggravation d’une constipation chronique sans cause évidente

est secondaire à des anomalies du plancher pelvien ou du rectum, c) le troisième groupe (constipation fonctionnelle) étant constitué de malades qui se plaignent de constipation mais dont les examens complémentaires restent normaux.

QUELLE EST LA PLACE DE LA MESURE DU TEMPS DE TRANSIT COLIQUE ET SA VALEUR DIAGNOSTIQUE

?

Le TTC est un examen simple et facilement accessible qui mesure le transit de marqueurs radio-opaques (pellets) administrés par voie orale. Néanmoins, cet examen est limité par une grande variabilité des résultats en fonction du sexe et du caractère arbitraire de la sectorisation de l’abdomen ([19, 20], niveau 2).

Quelles sont les explorations de première intention à proposer chez un constipé chronique ? EXAMENS BIOLOGIQUES Il n’est pas justifié d’effectuer des examens biologiques de manière systématique chez un constipé chronique qui consulte pour la première fois (accord professionnel). Des examens biologiques sont recommandés (grade C) quand la constipation persiste, ne répond pas à un traitement adapté, quand une pathologie organique est pressentie à l’interrogatoire ou à l’examen clinique ou qu’il existe d’emblée des signes d’alarme ([16], niveau 1). Les dosages de la glycémie, de la TSH, de la calcémie, de la créatinine et la réalisation d’un hémogramme (avec un dosage de la C réactive protéine) sont recommandés (grade C).

MANOMÉTRIE ANORECTALE ET TEST D’EXPULSION DU BALLONNET La MAR permet d’identifier des anomalies responsables des troubles de l’évacuation : l’anisme (contraction paradoxale du sphincter strié de l’anus et des muscles périnéaux au cours des efforts d’exonération), le mégarectum (hyposensibilité rectale, augmentation de la compliance et du volume maximum tolérable), l’hypertonie anale instable (pression anale de repos variable) et la maladie de Hirschsprung (absence du réflexe rectoanal inhibiteur). La réalisation d’un test d’expulsion du ballonnet est utile pour infirmer l’existence de troubles de l’évacuation ([21, 22], niveau 2, grade B). La MAR est indiquée chez les malades qui ne répondent pas au traitement initial bien conduit, qu’il y ait ou non des signes d’obstruction distale, et quand une incontinence anale est associée. Elle est recommandée en préopératoire, quand une colectomie ou une cure d’anomalies de la statique pelvienne est envisagée afin d’adapter la technique chirurgicale (accord professionnel). La réalisation d’une MAR et d’un TTC est recommandée (grade B) pour apprécier le caractère distal d’une constipation, évoquer une inertie colique et s’assurer de la réalité de la constipation quand il existe une discordance avec le calendrier des selles ([21, 23, 24], niveau 2).

COLOSCOPIE TOTALE ET RECTO-SIGMOÏDOSCOPIE La coloscopie n’est pas nécessaire en première intention chez tous les malades qui consultent pour une constipation chronique. La coloscopie est recommandée si les symptômes sont apparus après 50 ans, quand l’interrogatoire et l’examen clinique suggèrent l’existence d’une cause organique, en cas de signes d’alarme ou dans les situations recommandées dans le cadre du dépistage systématique du cancer du côlon dans la population générale (Endoscopie Digestive Basse- Indications en dehors du Dépistage en Population, Avril 2004, www.anaes.fr, niveau 1, grade A). La recto-sigmoïdoscopie peut remplacer la coloscopie en fonction du contexte clinique (âge avancé, cause de la constipation identifiée ou non). Les explorations endoscopiques du côlon n’ont pas lieu d’être répétées en l’absence d’une modification de la clinique et/ou de signes suggérant l’apparition d’une pathologie organique.

QUELLE EST LA PLACE DE LA DÉFÉCOGRAPHIE AVEC OPACIFICATION DES ANSES GRÊLES ET DE L’IRM DYNAMIQUE

?

La défécographie et/ou colpo-cystodéfécographie avec opacification des anses grêle permet l’étude radiologique de la statique et de la dynamique rectale ([25], niveau 2, grade B). Les données de la défécographie avec opacification des anses grêle sont mal corrélées aux symptômes et le diagnostic d’anisme reste parfois difficile à établir ([26, 27], niveau 4, grade C). L’exploration par résonance magnétique nucléaire (IRM) de la statique et de la dynamique rectale est un examen attractif compte tenu de la qualité des images et de l’absence d’irradiation, mais se trouve pénalisée par son coût et les difficultés d’accessibilité. L’opacification couplée des anses grêles peut

LAVEMENT AVEC PRODUIT DE CONTRASTE, COLOSCANNER ET COLOSCOPIE VIRTUELLE

Le lavement avec produit de contraste n’est pas recommandé dans la prise en charge d’un constipé chronique (accord professionnel). Le lavement avec produit de contraste (baryte ou hydrosoluble) doit être réservé aux situations suivantes : contreindication de la coloscopie ou coloscopie incomplète (grade B). Le lavement avec produit de contraste est utile pour préciser certains diagnostics comme le méga rectum ou la maladie de 129

T. Piche et al.

améliorer la sensibilité de l’examen pour analyser les troubles de la statique postérieure. Les données de l’IRM sont mal corrélées à celles de la défécographie avec opacification et aux symptômes ([28, 29], niveau 4, grade C).

tions, respecter une durée suffisante pour satisfaire au besoin, une intimité auditive, visuelle et olfactive dans la mesure du possible ([37], niveau 4, [38], niveau 1). L’utilisation d’un marchepied ou les toilettes « à la turque » favorisent la progression des selles dans le canal anal ([39], niveau 1).

La défécographie avec opacification ou l’IRM dynamique ne sont pas recommandées en cas de constipation chronique isolée ([30, 31], niveau 4, grade C). Ces examens peuvent être proposés si le mécanisme de la constipation n’est pas identifié par la MAR et le TTC, s’il existe des signes cliniques évocateurs d’un trouble de la statique pelvienne ou lorsqu’une chirurgie pelvipérinéale est envisagée (accord professionnel).

L’augmentation de la ration hydrique quotidienne ne modifie pas significativement la fréquence et la consistance des selles ([40, 41], niveau 2). Il n’est pas recommandé de proposer aux patients constipés une augmentation importante de la ration hydrique dans le but d’améliorer leur transit (accord professionnel). Le bénéfice de l’activité physique sur la constipation n’est pas démontré ([42], niveau 2, [43], niveau 3). L’activité physique reste recommandée dans le cadre général d’une amélioration de la qualité de vie (grade C).

QUELLE EST L’UTILITÉ DE LA MESURE DU TEMPS DE LATENCE DISTALE DES NERFS PUDENDAUX ET DE LA MANOMÉTRIE COLIQUE ? L’étude électrophysiologique périnéale n’est pas recommandée à la prise en charge thérapeutique initiale des malades souffrant de constipation (accord professionnel).

Les fibres alimentaires augmentent la fréquence, améliorent la consistance des selles et diminuent la consommation de laxatifs ([44], niveau 1, [45, 46], niveau 2, grade B). Leurs effets sont moins prononcés en cas de constipation distale et leur délai d’action est plus long que celui des laxatifs. L’augmentation de la quantité de fibres alimentaires doit être progressive, étalée sur 8 à 10 jours en deux prises quotidiennes afin d’éviter les ballonnements, pour atteindre une dose de 15 à 40 grammes par jour (accord professionnel). Il faut privilégier les fibres de céréales (son de blé, pain au son) et les légumes et fruits secs (lentilles, pruneaux, haricots secs) qui sont bien tolérés sauf en cas de syndrome de l’intestin irritable associé (tableau VII).

La réalisation d’une manométrie colique dans un centre de référence est recommandée pour confirmer le diagnostic d’inertie colique et avant d’envisager un traitement chirurgical de la constipation chronique par colectomie (accord professionnel).

Comment classer les constipations en fonction des résultats des examens complémentaires ? La plupart des malades sont améliorés par les fibres et/ou les laxatifs et seule une minorité consultent pour des symptômes persistants. Il est recommandé de classer les malades selon les différents types de constipation afin d’orienter la stratégie thérapeutique ([32, 33], niveau 2, grade B).

Les mesures hygiéno-diététiques sont recommandées en première intention dans le traitement de la constipation chronique de l’adulte (grade B), mais leur impact réel est modeste chez beaucoup de patients (accord professionnel).

La constipation fonctionnelle est caractérisée par la normalité du TTC et de la MAR (ou du test d’expulsion). Cette forme de constipation est plus fréquemment associée à des troubles psychologiques ([34], niveau 4).

LES LAXATIFS Plus de 150 spécialités sont disponibles sans prescription médicale ce qui incite largement à l’automédication.

La constipation de transit se définit par un TTC ralenti et une MAR normale. Il est recommandé de répéter la mesure du TTC en cas d’examen anormal en raison de sa mauvaise reproductibilité ([35], niveau 2, grade B). La constipation distale est caractérisée par des troubles de l’évacuation rectale. Dans ce cas, la MAR est anormale et le TTC est soit normal, soit ralenti ([36], niveau 4).

Laxatifs osmotiques Ils sont recommandés en première intention pour leur efficacité et leur bonne tolérance (grade B). Ils augmentent la fréquence des selles, modifient leur consistance et limitent les efforts de poussée ([47-50], niveau 2). Les laxatifs hydratants (macrogol) ne sont pas métabolisés par la microflore colique et exercent un effet osmotique en fixant les molécules d’eau ce qui contribue au ramollissement des sel-

Quelle prise en charge pour un sujet constipé chronique ?

Tableau VI. – Complications de la constipation chronique. Complications of chronic constipation.

Quels sont les objectifs thérapeutiques au cours de la constipation chronique ? Il est recommandé de clarifier ce que le malade entend par « constipation » et d’identifier la (ou les) plainte (s) dominante (s) afin d’adopter une stratégie thérapeutique concertée (accord professionnel).

Anorectales Maladie hémorroïdaire Fissure anale

La stratégie thérapeutique a pour but de soulager les symptômes, en traitant la cause quand c’est possible, et de prévenir les complications de la constipation chronique en particulier chez le sujet âgé (tableau VI) (accord professionnel).

Prolapsus rectal Fécalome Occlusion intestinale (vomissements, inhalations chez le sujet âgé)

Quels sont les traitements de première ligne ?

Incontinence anale

MESURES HYGIÉNO-DIÉTÉTIQUES

Ulcération rectale

Les conseils d’aide à la défécation sont recommandés (grade C) et doivent être adaptés individuellement : répondre à la sensation de besoin, conserver un rythme régulier des déféca-

Rétention urinaire Abus de laxatifs

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Recommandations pour la pratique clinique dans la prise en charge et le traitement de la constipation chronique de l’adulte

Tableau VII. – Valeurs en fibres alimentaires pour 100 grammes (poids frais). Values in alimentary fibers for 100 grams (fresh weight). Légumes

Produits céréaliers

Artichaut : 5 g

Farine complète : 9 g

Carotte : 3 g

Pain complet : 8,5 g

Champignons : 2,5 g

Pain blanc : 1 g

Chou : 4 g

Pain intégral : 9 g

Épinard cuit : 6,5 g

Riz blanc : 1,5 g

Laitue : 2 g

Riz complet : 4,5 g

Mâche : 5 g

Son : 40 g

Persil : 9 g Petit pois cuits : 12 g Poireaux : 4 g Pois chiches frais : 2 g Radis : 3 g Soja (haricot mungo) : 25 g Légumes secs Haricots secs : 25 g Lentilles : 12 g Pois cassés : 23 g Pois chiches secs : 23 g Flageolets secs : 25 g Fruits secs oléagineux

Fruits frais

Amandes : 14 g

Figues fraîches : 5 g

Cacahuètes : 8 g

Fraises : 2 g

Dattes : 9 g

Framboises : 7,5 g

Figues sèches : 18 g

Groseilles : 7 g

Noix de cajou : 3,5 g

Pêches : 2 g

Noix de coco sèches : 24 g

Poires avec peau : 3 g

Pruneaux : 17 g

Pommes avec peau : 3 g

Raisins secs : 7 g

les. Ces laxatifs bénéficient d’un excellent rapport coût efficacité ([51], niveau 2, grade B) et doivent être préférés chez la femme enceinte.

Laxatifs de lest (mucilages) Les laxatifs de lest (psyllium, ispaghule, gomme de sterculia, son de blé) forment un ballast qui retient l’eau dans la lumière intestinale. Leur effet résulte de la corrélation entre le volume du contenu colique et la fréquence des contractions propulsives. Les laxatifs de lest augmentent la fréquence des selles et améliorent leur consistance ([54, 55], niveau 2). Ils sont recommandés comme traitement de première intention (grade B).

Les sels de magnésium (hydroxyde de magnésium) ont des effets osmotiques importants qui les rapprochent de la classe des laxatifs stimulants. Ils modifient les échanges hydroélectrolytiques ([52], niveau 4, [53], niveau 2). L’effet osmotique des sucres non absorbables (lactitol, lactulose, mannitol, pentaérythitol et sorbitol) résulte de leurs concentrations dans l’intestin grêle et le colon. La production intra colique d’acides gras volatiles augmente leur pouvoir osmotique mais celle des gaz favorise les ballonnements ([47], niveau 1).

Laxatifs émollients Les laxatifs émollients (lubrifiants) peuvent être proposés en seconde intention. Ils sont essentiellement représentés par les huiles de paraffine non absorbables qui modifient le transit en lubrifiant le bol fécal. Des traitements prolongés par les huiles minérales peuvent majorer une incontinence anale et favoriser

Les laxatifs osmotiques sont recommandés en première intention pour leur efficacité et leur bonne tolérance (grade B). 131

T. Piche et al.

QUEL EST LE BÉNÉFICE DU THERMALISME ?

des suintements anaux. Leur prise au long cours peut également être à l’origine de déficits en vitamines liposolubles A, D, E et K. Enfin, il existe un risque de fausses routes chez les sujets âgés (pneumopathies huileuses) ([56], niveau 4). Les laxatifs émollients peuvent être proposés en seconde intention (grade C).

Le recours au thermalisme n’est pas recommandé dans le traitement de la constipation chronique ([64], niveau 4, grade C).

Laxatifs stimulants

ACUPUNCTURE, HYPNOSE ET MASSAGES ABDOMINAUX

Les laxatifs stimulants (anthracéniques, bisacodyl, docusate et picosulfate de sodium, huile de ricin), utilisés de manière prolongée, sont susceptibles de provoquer des troubles hydro-électrolytiques, d’altérer l’épithélium colique et de favoriser l’accoutumance qui incite à augmenter les posologies. Plus rarement, ils sont responsables d’ostéoarthropathies, de colites hémorragiques (séné) ou d’insuffisance cardiaque à l’arrêt du traitement. En l’état actuel des connaissances, l’administration prolongée de laxatifs stimulants aux doses habituellement recommandées n’a pas d’effet carcinogène sur le côlon. Il est recommandé de réserver l’usage des laxatifs stimulants à des situations particulières (sujet âgé, constipation réfractaire aux autres traitements), sur de courtes périodes et sous surveillance médicale, en seconde intention en raison de leurs effets secondaires ([57], niveau 4, grade C).

L’intérêt de l’acupuncture, de l’hypnose et des massages abdominaux n’est pas démontré (accord professionnel).

TRAITEMENT CHIRURGICAL Le traitement chirurgical d’une rectocèle ou d’un prolapsus rectal associé à la constipation peut parfois être recommandé (grade C) après échec des traitements médicaux et du biofeedback chez des malades sélectionnés ([65], niveau 1). La colectomie subtotale avec anastomose iléorectale, ou les irrigations antérogrades par le biais d’une ministomie sur le colon proximal sont indiquées exceptionnellement en cas d’inertie colique résistante à tous les traitements médicaux bien conduits (incluant l’administration de laxatifs stimulants) pendant plusieurs années. Il est recommandé de réaliser un bilan exhaustif dans un centre de référence avant de proposer ce type de traitement ([66, 67], niveau 4, grade C).

Les laxatifs par voie rectale (suppositoires et lavements) sont recommandés dans des situations particulières (grade C), en cas de troubles de l’évacuation, chez les sujets âgés ou les malades atteints de pathologie neurologique ([58], niveau 4, [59], niveau 2).

NEUROMODULATION DES RACINES SACRÉES

QUELS SONT LES RÉSULTATS DE LA PRISE EN CHARGE PSYCHIATRIQUE ?

La neuromodulation des racines sacrées ne doit être effectuée que dans le cadre d’études cliniques (accord professionnel).

La prise en charge psychologique est recommandée quand des troubles psychiatriques ou une notion de maltraitance physique ou d’abus sexuels sont associés à la constipation (grade C). Les meilleurs résultats sont observés quand les troubles psychologiques sont la conséquence directe de la constipation ([60], niveau 4).

Quels sont les critères de choix thérapeutiques en fonction des examens complémentaires ? Le traitement de la constipation chronique de l’adulte est initié dans la majorité des cas sur les seules données de la clinique. L’identification du mécanisme physiopathologique dominant permet d’orienter la stratégie thérapeutique après une prise en charge initiale globalement identique pour tous les malades, en l’absence de signe d’alarme évident ou de la justification rapide d’examens complémentaires (accord professionnel).

En cas d’échec, quelles sont les autres possibilités thérapeutiques ? Les autres possibilités thérapeutiques sont envisagées après avoir vérifié l’observance thérapeutique et le respect des posologies.

CONSULTATION INITIALE QUELS SONT LES RÉSULTATS DU BIOFEEDBACK ?

En l’absence de cause organique, les mesures hygiéno-diététiques sont recommandées avant d’envisager des traitements laxatifs sur de courtes périodes (8 semaines au plus chez les sujets âgés) (accord professionnel). Les laxatifs osmotiques ou les mucilages sont recommandés (grade B) en première intention en raison d’un bon rapport coût efficacité ([47, 48, 54, 68], niveau 2).

La rééducation périnéale (biofeedback) est recommandée dans le traitement de la constipation chronique de l’adulte, en particulier en cas de constipation distale ([61, 62], niveau 1, grade B). La manométrie est supérieure à l’électromyographie pour détecter l’activité musculaire périnéale. Le biofeedback comprend des exercices de relâchement volontaire des muscles du plancher pelvien au cours d’efforts d’exonération que le malade peut visualiser afin d’apprendre à corriger des dysfonctionnements (anisme, poussée insuffisante). Le biofeedback requiert une bonne compréhension de la part des malades et une grande expérience du thérapeute (accord professionnel). Il n’existe pas de variable, physiologique, anatomique ou démographique, prédictive du succès du biofeedback, sauf peut-être un nombre élevé de séances et une mauvaise qualité de vie avant le traitement comportemental ([62, 63], niveau 1, grade B). Le nombre de séances recommandé varie entre 3 et 10 et l’efficacité à long terme peut être renforcée par des séances d’entretien et la pratique régulière des exercices par le malade (accord professionnel). Le biofeedback est également utile en cas d’incontinence fécale associée à la constipation.

En cas d’échec de ces premières mesures, la réalisation d’investigations complémentaires, en collaboration avec un gastro-entérologue, peut permettre d’identifier le mécanisme prédominant à l’origine de la constipation et d’adapter la stratégie thérapeutique (accord professionnel). La figure 1 illustre la stratégie thérapeutique en fonction des résultats dela MAR et du TTC.

ÉVALUATION DES RÉSULTATS CLINIQUES ET SUIVI ULTÉRIEUR. Constipation fonctionnelle Dans cette catégorie, la fréquence des selles se situe dans les valeurs normales et les données de la MAR et du TTC sont nor132

Recommandations pour la pratique clinique dans la prise en charge et le traitement de la constipation chronique de l’adulte

Constipation chronique sans cause organique ne répondant pas au traitement initial

MAR et TTC

MAR & TTC normaux

Constipation fonctionnelle

Evaluation psychiatrique et/ou Laxatifs : osmotiques/mucilages émollients

MAR anormale TTC normal ou anormal

MAR normale TTC allongé

Constipation distale

Constipation de transit

Biofeedback et/ou Laxatifs : osmotiques/mucilages émollients voie rectale

Laxatifs : osmotiques/mucilages émollients

Si échec Défécographieet/ou IRM dynamique explorations complexes dans un centre de référence

Discussion chirurgicale : Biofeedback Correction des rectocèles & prolapsus

Laxatifs stimulants

Colectomie (inertie colique)

Fig. 1 – Stratégie de prise en charge d’un malade constipé chronique ne répondant pas au traitement initial. MAR : manométrie anorectale, TTC : temps de transit colique. Management of a patient with chronic constipation who does not respond to initial treatment. Anorectal manometry (ARM), Colonic transit time (CTT).

males. Il convient de rassurer le malade sur l’absence de pathologie organique grave et de poursuivre les règles hygiénodiététiques si elles ont été efficaces. Dans le cas contraire la réalisation d’un second TTC peut être utile. Les laxatifs osmotiques ou les mucilages sont recommandés en première intention ([47, 48, 50, 54, 68], niveau 2, grade B). Les autres classes de laxatifs ou des agents ayant des propriétés communes à plusieurs classes (mucilages et émollients) peuvent être envisagés en cas d’échec. Enfin, une évaluation psychiatrique est pertinente chez certains malades si le contexte est favorable au cours de la consultation.

Constipation de transit

Constipation distale

Remerciements : Le personnel de la bibliothèque universitaire du CHU de Nice est remercié chaleureusement pour sa contribution précieuse dans la recherche bibliographique de cette recommandation de pratique clinique. Le Docteur Najoua Mlika-Cabanne (ANAES) et le Docteur Michel Laurence (ANAES) sont remerciés pour leurs précieux conseils méthodologiques.

Chez ces malades, le TTC est allongé avec une répartition homogène des marqueurs radio-opaques et la MAR est normale. Comme pour la constipation fonctionnelle, les laxatifs osmotiques et les mucilages peuvent être recommandés en première intention ([47, 48, 50, 54, 68], niveau 2, grade B). Les laxatifs stimulants peuvent être utilisés sous contrôle médical et sur de courtes périodes. La colectomie subtotale avec anastomose iléorectale peut être envisagée en cas d’inertie colique documentée et réfractaire à l’ensemble des traitements médicaux.

Il existe des signes cliniques lors des tentatives d’exonération, la MAR est anormale et le TTC est normal ou ralenti. Les mesures hygiéno-diététiques restent recommandées. Le choix des laxatifs est orienté par les difficultés d’exonération. Les principes actifs de certains laxatifs par voie rectale libèrent du gaz carbonique dans le colon afin de stimuler le réflexe d’exonération. Il est recommandé d’entreprendre une rééducation par biofeedback chez des malades motivés, surtout en cas d’anisme ([61], niveau 1, grade B). L’indication chirurgicale est exceptionnelle, sauf en cas de prolapsus rectal ou de rectocèle symptomatique chez des malades sélectionnés.

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