Physiology & Behavior, Vol. 22, pp. 861-866. PergamonPress and BrainResearch Publ., 1979.Printedin the U.S.A.

Connexions Radiales de la Substance Grise Centrale (SGC) et Reponse de Fuite Induite Par Stimulation de la SGC PIERRE SCHMITT, HUSSEIN ABOU-HAMED ET PIERRE KARLI z L a b o r a t o i r e de N e u r o p h y s i o l o g i e du Centre de N e u r o c h i m i e du C N R S 67000 S t r a s b o u r g , F r a n c e ( R e c e i v e d 17 A u g u s t 1978) SCHMITT, P., H. ABOU-HAMED ET P. KARLI. Connexions radiales de la substance grise centrale (SGC) et r#ponse de fuite induite par stimulation de la SGC. PHYSIOL. BEHAV. 22(5) 861-866, 1979.--Des sections qui interrompent les eff6rences radiales de la substance grise centrale du m6senc6phaie (SGC) n'emp6chent pas un rat d'apprendre une r6ponse de fuite induite par une stimulation de points de ia SGC (Exl~rience l). Des sections de ce type modifient peu ou lalssent inchang6e une r~ponse de fuite pr~alablement acquise (Experience 2). Ces r~sultats montrent que les eff6rences radiales de la SGC, en particulier la radiatio grisea tegmenti, ne sont impliqu6es de fat;on essentielle ni dans l'61aboration de I'effet aversif induit par la stimulation d'un point de la SGC, ni dans son expression comportementale. Substance grise centrale

Stimulation

Rat

Fuite

SCHMITT, P., H. ABOU-HAMED AND P. KARLI. Are radial central gray connections involved in central gray induced escape? PHYSIOL. BEHAV. 22(5) 861-866, 1979.--Cuts which severed the radial efferents from the mesencephalic central gray (CG) did not impede the learning of CG stimulation induced escape (Experiment 1). Such cuts either did not or did only slightly modify a previously learned escape response induced by CG stimulation (Experiment 2). These results show that the radial efferents, particularly the radiatio grisea tegmenti, are not deeply involved in the elicitation of the aversive effect induced by CG stimulation, nor in its behavioral consequences. Mesencephalic central gray

Stimulation

Rat

LA S T I M U L A T I O N de points localis6s dans la substance grise centrale du m6senc6phale (SGC), et plus particuli~rement dans sa pattie dorsale, a des effets aversifs auxquels l'animal cherche ~ mettre fin grace h une r~ponse d'autointerruption [5, 6, 10, 15, 18, 19, 20]. Cette structure c6r6brale constitu6e par divers types de corps cellulaires ayant des localisations particuli~res [7] pr6sente des connexions r6ciproques avec d'autres structures plus ant6rieures telles que l'hypothalamus [2, 3, 4, 8, 9, 16, 17]; elle reqoit 6galement des aff6rences en provenance de la mo611e [1,13], qui sont susceptibles de convoyer des messages de type nociceptif. La SGC est par ailleurs travers6e par un faisceau de fibres ascendantes et descendantes qui constituent le faisceau longitudinal dorsal [12, 14, 16]. L ' u n e des eff6rences les plus massives de la SGC est repr6sent6e par la radiatio grisea tegmenti de Weisschedel [8, 9, 16]. Etant donn6 la diversit6 des 616ments nerveux activ6s par une stimulation d ' u n point localis6 dans la SGC, l'une des questions qui se pose est celle de savoir quel est le substrat nerveux dont l'activation induit l'effet aversif qui incite

Escape

l'animal ~ mettre fin ~ cette stimulation. Le pr6sent travail avait pour but d'6tudier le r61e jou6 par la radiatio grisea tegmenti dans l'61aboration de I'effet aversif observ6. Une premi6re exp6rience a permis de constater que des rats chez lesquels les eff6rences radiales de la SGC ont 6t6 interrompues par des sections bilat~rales de part et d'autre de la SGC, sont toujours capables d'apprendre ~t mettre fin la stimulation d'un point situ6 entre les deux sections. Afin de confirmer ce r6sultat, nous avons 6tudi6 au cours d ' u n e deuxi~me exp6rience, l'effet des m6mes sections sur une r6ponse d'autointerruption pr6alablement acquise. L'ensemble des r6sultats obtenus permet de conclure que les fibres qui constituent la radiatio grisea tegmenti ne sont pas impliqu6es de fa9on essentielle dans l'61aboration de l'effet aversif induit par la stimulation d'un point de la SGC. EXPI~RIENCE 1 Cette exp6rience visait ~ 6tudier les r6percussions de sections pratiqu6es de part et d'autre de ia SGC sur

1Ce travail a b6n6fici6 d'une aide de I'INSERM (ATP "Agressivit6 et Autoagressivit6"), de la DRME (contrat no. 75/508), et de la Fondation pour la Recherche M6dicale Fran~aise. 2Nous remercions Madame Marie-Jos6 ANGST pour son aide technique.

C o p y r i g h t © 1979 B r a i n R e s e a r c h P u b l i c a t i o n s Inc.~0031-9384/79/050861-06502.00/0

862

SCHMITT, ABOU-HAMED AND KARLI

l'apprentissage d ' u n e r6ponse d'autointerruption induite par la stimulation d'un point de la SGC. MI~THODE Les observations ont 6t6 faites sur 15 rats de souche Wistar d ' u n poids variant entre 350 et 400 g. Sous anesth6sie au Nembutal (40 mg/kg IP), le rat est fix6 dans un appareil st6r6otaxique de la Pr6cision Cin6matographique. Deux fentes longitudinales sont pratiqu6es dans la vofite crfinienne, selon ies coordonn6es suivantes, le lambda servant de point de r6f6rence: PA: de 0 h 2 mm; ML: 0.7 mm de part et d'autre de la ligne m6diane. Une sonde dentaire non isol6e d ' u n diam6tre de 0.2 mm est descendue h une profondeur de 7 mm au niveau de la limite ant6rieure de la fente. Cette sonde est ramen6e lentement vers la limite post6rieure de la fente, puis h nouveau vers la pattie ant6rieure, alors q u ' u n courant cathodique continu de 2 mA la traverse; ce trajet est effectu6 2 fois de chaque c6t6. Pour chaque section, les deux trajets sont r6alis6s en 30 sec. Cette op6ration a 6t6 pratiqu6e sur l0 rats. Chez les 5 rats restants, nous avons pratiqu6 une section de part et d'autre de la SGC, et, en plus, une section entre la SGC et le tegmentum sous-jacent. Cette derni6re op6ration a 6t6 r6alis6e de la m6me faqon que la premi6re, en utilisant une sonde dentaire coud6e ~t angle droit, la partie coud6e ayant une longueur de 1.5 ram. Apr~s un d61ai postop6ratoire d'une dur6e de 3 semaines, une 61ectrode torsad6e constitu6e de deux ills en acier inoxydable d ' u n diam6tre de 0.12 mm 6maill6s sauf ~t la pointe, est implant6e sous anesth6sie (Nembutal, 40 mg/kg IP) selon les coordonn6es suivantes, le lambda servant de point de r6f6rence: PA: 0.4 mm, ML: 0.3 mm, DV: 5.5 ram. Les extr6mit6s des deux ills qui constituent l'61ectrode sont distantes de 0.5 h 0.7 mm dans le plan dorso-ventral. Cette disposition permet de tester, chez un m6me animal, les effets induits par la stimulation de deux points distants de 0.5 h 0.7 mm dans le plan dorso-ventral. Une vis fixee darts l'os frontal constitue l'61ectrode indiff6rente. Apr6s un d61ai postop6ratoire d ' u n e semaine, les animaux sont plac6s dans une cage rectangulaire (25x25×35 cm) munie d'un levier. Chaque appui sur ce levier interrompt, pour une dur6e de 30 sec, une stimulation monopolaire monophasique constitu6e par une succession d'impulsions rectangulaires cathodiques d ' u n e dur6e de 0.1 msec, ~ raison de 50 impulsions par seconde. A la fin de la p6riode d'interruption, la stimulation est remise en route automatiquement. Tout appui effectu6 pendant l'interruption de la stimulation est sans effet. Les param~tres de la stimulation sont contrOles en permanence sur un oscilloscope dont l'entr6e diff6rentielle est branch6e en paraii61e aux bornes d'une r6sistance de I00 K ~ plac6e en s6rie dans le circuit de stimulation. Un compteur au 1/100e de seconde permet de mesurer le temps pendant lequel l'animal reste stimul6 avant de mettre fin h la stimulation (ts=temps de stimulation). Les mesures comportementales proprement dites ne sont entreprises qu'h l'issue d'une p6riode d'apprentissage d'une dur6e de 5 jours, constitu6e par des s6ances journali~res de 2 heures au cours desquelles l'animal peut mettre fin ~ une stimulation supraliminaire. Quatre ou 5 intensit6s de stimulation sont alors pr6sent6es au hasard, une fois par jour pendant 5 jours cons6cutifs. Pour chaque intensit6, la somme (TS) de 5 ts cons6cutifs est enregistr6e; un intervalle d'au moins 5 minutes s6pare 2 mesures cons6cutives. Les r6sultats portent sur la

FIG. 1. Microphotographies de sections lat6rales et ventrales par rapport ~ la substance grise centrale du m6senc6phale (SGC) chez 3 rats diff6rents. A: sections de part et d'autre de la SGC; B: sections de part et d'autre de la SGC, et en outre section ventrale par rapport ~.la SGC (A et B repr6sentent des rats de I'exp6rience 1); C: sections de part et d'autre de la SGC chez un rat de l'exp6rience 2. La fleche pleine indique la localisation du point stimul6. SGC: substantia grisea centralis; NR: nucleus tuber; NIP: nucleus interpeduncularis.

C E N T R A L GRAY CONNECTIONS AND ESCAPE

863

,,~e¢. 12

~

1

I

I

I

1

• ?0~0 100 120 1/,0uA

INTENSITE ( II 1

20 16

o SO 100 110

,tO

O'=tzo ~0

zOO z~)uA

~

.5C

,i 3C 2~ 1C

5b

,oo ,5o

2o,g~;

FIG. 2. Evolution de ts en fonction de l'intensit6 de la stimulation chez 6 rats de l'exp6rience 1. Les performances obtenues pour le point le plus ventral sont repr6sent6es par un cercle plein, celles obtenues pour le point le plus dorsal par un cercle ouvert. La localisation des points stimul6s et celle des sections pour chaque animal sont repr6sent6es h gauche de chacun des graphiques.

moyenne des 5 mesures pour chacune des intensit6s de stimulation utilis6es. A la fin de chacune des exp6riences (Exp6rience 1 et Exp6rience 2), les animaux sont anesth6si6s et soumis ~t une perfusion intra-cardiaque de formol ~t 10%. Le cerveau*est pr61ev6, et des coupes s6ri6es de 20/x sont color6es au violet de cr6syle. La localisation du point de stimulation ainsi que celle des sections sont repr6sent6es sur les plans correspondants de l'atlas de K6nig et Klippel [11].

jamais les deux sections lat6rales (Fig. 1). Ces 8 rats, chez lesquels 12 points ont 6t6 test6s au total, ont tous appris h interrompre la stimulation de points localis6s dans la SGC entre les deux sections. Par ailleurs, la gamme d'intensit6s qui induit cette r6ponse comportementale, ainsi que l'6volution de ts en fonction de l'intensit~ de stimulation, sont comparables fi celles enregistr6es chez un rat entier (Fig. 2).

RI~SULTATS

DISCUSSION

IIs portent sur 8 rats. Les 7 autres rats n ' o n t pas 6t6 inclus dans ces r6sultats, soit parce qu'ils sont morts apr6s l'une ou I'autre intervention, soit parce que le contr61e histologique n'a pas permis la localisation pr6cise de l'61ectrode de stimulation, le trajet de celle-ci 6tant parfois confondu avec l'une ou l'autre des deux sections. Cinq des 8 rats pr6sentent des sections situ6es de part et d'autre de la SGC. Ces sections s'6tendent de la partie ant6rieure de la SGC (Plan A 1760 p~ de l'atlas de KOnig et Klippel I11])jusqu'au delh du noyau dorsal du raph6 (Plan P 100/x de l'atlas de K6nig et Klippel [11]). Elles s'6tendent dorso-ventralement depuis le sommet du cortex j u s q u ' h la pattie dorsale et, dans certains cas, jusqu'~t la partie moyenne des noyaux rouges. Les 3 autres rats pr6sentent, en plus des sections lat6rales semblables h celles qui viennent d'6tre d6crites, une section s6parant la SGC du tegmentum sous-jacent. Cependant, chez aucun des 3 animaux, cette derni6re section n'est totale, dans la mesure ofl elle n'atteint

Aucune des sections pratiqu6es n'a emp6ch6 l'apprentissage d ' u n e r6ponse d'autointerruption induite par la stimulation d'un point de la SGC situ6 entre les deux sections lat6rales et au-dessus de la section ventrale. Comme ces sections ont tr6s probablement interrompu l'une des eff6rences principales de la SGC, ~ savoir la radiatio grisea tegmenti de Weisschedel [8, 9, 16] les r6sultats permettent de conclure que cette eff6rence, tout comme les relations susceptibles d'exister entre la SGC et le tegmentum sous-jacent, ne sont indispensables ni h l'61aboration de l'effet aversif induit par la stimulation, ni ~ l'ex6cution de la r6ponse comportementale destin6e ~t y mettre fin. Comme les observations comportementales ont 6t6 faites apr6s que les sections aient 6t6 r6alis6es, elles ne permettent pas de conclure que la suppression de ces connexions n ' a aucune incidence sur la r6ponse d'autointerruption induite par stimulation d ' u n point de la SGC; c'est ce que nous avons voulu v6rifier dans i'exp6rience 2.

864

SCHMITT, A B O U - H A M E D A N D K A R L I EXPI~RIENCE 2

Cette exp6rience avait pour but d'6tudier les r6percussions de sections lat6rales par rapport h la SGC sur une r6ponse d'autointerruption d6j~ 6tablie. Comme la stimulation de certains points de la SGC incite aussi bien l'animal d6clencher la stimulation qu'~t y mettre fin [18,19], nous avons test6 les rats dans une situation exp6rimentale qui permet d'appr6cier simultan6ment la composante d'approche et la composante de fuite induite par une telle stimulation. MI~THODE Une 61ectrode de stimulation en tous points semblable celle d6crite pr6c6demment a ~t6 implant6e, selon une proc6dure identique h celle d6crite pour I'exp6rience 1, h chacun des 16 rats utilis6s pour cette exp6rience. Les coordonn6es suivantes ont 6t6 utilis6es, le lambda servant de point de r6f6rence: PA: 0.4 ou 0.8 mm; ML: 0.3 mm; DV: 5.5 h 6.0 mm. Apr~s un d61ai postop6ratoire de 8jours, les animaux sont test6s dans une situation exp6rimentale d6j~ d6crite pr6c6demment [19]. En bref, il s'agit d'une cage en Plexiglas (47×21×35 cm) munie de deux cellules photo61ectriques situ6es h 8 cm de chacune de ses extr6mit6s. Lorsque l'animal coupe l'un des faisceaux de lumi~re infrarouge, il d6clenche une stimulation monopolaire consistant en des impulsions cathodiques rectangulaires monophasiques d'une largeur de 0.1 msec et qui se succ~dent h une fr6quence de 50 imp/sec; l'intensit6 de la stimulation varie d'un point l'autre. I1 peut interrompre cette stimulation en coupant le faisceau de lumi~re infrarouge situ6 h l'autre extr6mit6 de ia cage. Deux compteurs de temps au 1/100e de seconde permettent de mesurer d'une part le temps pendant lequel I'animal reste stimui6 avant d'interrompre la stimulation (ts), d'autre part le temps pendant lequel il reste non-stimul6 (tns) avant de d6clencher une nouvelle stimulation. Le temps de stimulation (ts) correspond ~ une latence de fuite et le temps de non-stimulation (tns) correspond h une latence d'approche. L'exp6rience proprement dite est pr6c6d6e par une p6riode d'apprentissage de 5 jours au cours de laquelle l'animal peut d6clencher et arr6ter une stimulation appliqu6e des intensit6s variables, h raison d'une s6ance journali~re d'une dur6e de 2 heures. Quatre ~t 7 intensit6s de stimulation sont choisies pour chacun des points stimul6s, de telle sorte que ts et, quand l'animal d6clenche spontan6ment la stimulation, tns, couvrent une large gamme de temps. Ces diff6rentes intensit6s sont pr6sent6es au hasard une fois par jour pendant cinq jours cons6cutifs, et chaque s6rie de mesures journali~res commence par une p6riode d'"6chauffement" au cours de laquelle l'animal peut d6clencher et arr6ter la stimulation pendant 10 min. Chaque mesure d6bute lorsque l'animal interrompt Fun des faisceaux et elle se tern-fine apr~s que le rat air arr6t6 5 stimulations cons6cutives. Chaque mesure est ainsi constitu6e par la somme (TS) de 5 ts et la somme (TNS) de 5 tns. Lorsqu'~ la fin d'une p6riode de stimulation, I'animal ne red6clenche pas spontan6ment la stimulation au bout de 30 sec, celle-ci est remise en route par l'exp6rimentateur, h condition toutefois que l'animal se trouve devant l'un des faisceaux de lumi~re infrarouge; il peut alors mettre fin ~ la stimulation en interrompant le faisceau de lumi~re infrarouge situ6 ~t l'autre extr6mit6 de la cage. Un intervalle de 5 min s6pare deux mesures cons6cu-

tives. Lorsque chez un m6me animal, les 2 points de stimulation sont test6s, la proc6dure utilis6e pour le deuxi~,me point est identique ~ celle d6crite pour le premier point. Une section unilat6rale ou des sections bilat6rales par rapport h la SGC sont pratiqu6es le 5~mejour sur les rats qui ont pr6sent6 des performances stables. La proc6dure utilis6e est semblable h celle d6crite pour l'exp6rience 1, mis h part le fait que les sections sont pratiqu6es h 0.9 mm de part et d'autre de la ligne m6diane, et que pour chacune d'elles, 3 trajets ant6ropost6deurs de l'61ectrode ont 6t6 r6alis6s en 60 sec. Certains rats ont 6t6 soumis dans un premier temps ~t une section unilat6rale, puis une semaine plus tard, h une section de l'autre c6t6 de la SGC. Apr~s un d61ai postop6ratoire de 2 jours, les rats sont test6s pendant 5 ~ 15 jours dans la m6me situation exp6rimentale qu'avant la 16sion. RESULTATS Ils portent sur 11 rats chez lesquels 16 points de stimulation ont 6t6 6tudigs. La stimulation de 12 d'entre eux incite l'animal ~ mettre fin ~ la stimulation sans qu'il ne la d6clenche spontan6ment, alors qu'il d6clenche la stimulation au niveau des 4 autres points. Sept rats pr6sentent une section unilat6rale, ipsilat6rale par rapport aux points stimul6s pour 3 d'entre eux, contralat6rale pour ies 4 autres; une section de I'autre c6t6 de la SGC a 6t6 pratiqu6e une semaine apr6s la premiere section chez deux de ces rats, l'un ayant une section ipsi, I'autre une section contralat6rale. Les quatre derniers animaux pr6sentent une section de part et d'autre de la SGC, ces deux sections ayant 6t~ r6alis6es le m~mejour. De faqon g6n6rale, l'6tendue dorso-ventrale et ant6ro-post6rieure de ces sections est semblable h celle d6crite pour l'exp6rience 1; elles sont cependant un peu plus lat6rales que ces derni~res, et, comme la dur6e d'application du courant est plus longue, ces sections sont plus iarges que celles de l'exp6rience 1 (Fig. 1). Aucune des sections pratiqu6es n'a supprim6 la r6ponse de fuite ou la r6ponse d'approche induite par la stimulation. • ,e temps de stimulation (ts) a augment6 au niveau de 7 points, que la section ait 6t6 ipsilat6rale (2 points), contralat6rale (2 points) ou bilat6rale (3 points). Cette augmentation est manifeste d/~s le premier test postop6ratoire (2~me jour apr~s la ou les sections) et, soit elle se maintient pendant les 10 jours de test, soit les performances se rapprochent progressivement des performances pr6op6ratoires. Au niveau des 9 autres points, ts n'a pas et6 modifi6 (Fig. 3) que la section ait 6t6 ipsilat6rale (2 points), contralat6rale (5 points) ou bilat6rale (2 points). Pour 5 de ces points, les valeurs post-op6ratoires de ts sont m6me inf6rieures aux valeurs pr6op6ratoires h la suite de sections contralat6rales (3 points) ou bilat6rales (2 points). Un m6me animal peut pr6senter h la fois une augmentation de ts au niveau de I'un des points et une diminution au niveau de l'autre. Les deux rats chez lesquel une deuxi~me section a 6t6 pratiqu6e une semaine apr~s la premiere, n'ont pr6sent6 aucune modification de ts h la suite de cette deuxi~me section. Le temps de non-stimulation (tns) est rest6 inchang6 fi la suite d'une section bilat6rale, pour 3 des 4 points 6tudi6s. Le dernier rat n'a plus d6clench6 la stimulation pendant 11 jours apr~s une section contralat6rale, alors m6me que ts n'avait pas 6t6 modifi6; puis les valeurs de tns sont redevenues semblables aux valeurs pr6op6ratoires. Une deuxi~me section, ipsilat6rale par rapport fi ce point, n ' a entrain6 aucune modification suppl6mentaire de tns.

CENTRAL GRAY CONNECTIONS AND ESCAPE

865

51199

3

FIG. 3. Evolution de ts en fonction de I'intensit6 de la stimulation chez 8 rats de l'exp6rience 2. Pour chaque intensit6, les variations extr6mes des valeurs pr6op6ratoires sont repr6sent6es par la surface en pointill6. Les performances observ6es le 2e jour apr~s la section (repr6sent6e h gauche de chaque graphique) sont symbolis6es par un cercle ouvert, celles observ6es le 12~mejour apr~s la section par un cercle plein. Premiere rang6e: section ipsilat6rale par rapport au point stimul6; deuxi~me rang6e: section contralat6rale par rapport au point stimul6; troisi&me rang6e: section de part et d'autre de ia SGC, les deux sections ayant 6t6 r6alis6es ~t une semaine d'intervalle. A gauche, la section contralat~rale par rapport au point stimul~ a 6t6 r6alis6e en premier lieu; ~ droite c'est la section ipsilat6rale qui a 6t6 r6alis6e la premiere. Les performances observ6es le 2e jour apr~s la 26me section sont symbolis6es par un triangle ouvert, celles observ6es le 5~me jour apr~s la 2~me section par un triangle plein. Quatri~me rang6e: sections de part et d'autre de la SGC r6alis6es le m6me jour. ND: temps de stimulation non d6termin6, sup6rieur h 100 secondes.

DISCUSSION Les r6sultats obtenus dans cette exp6rience confirment que les fibres qui quitrent la SGC par les r6gions lat6rales, tout comme d'6ventuelles aff~rences qui pourraient emprunter ce m6me trajet, ne sont indispensables ni l'61aboration d'un effet aversif ou d'un effet app6titif induit par une stimulation de la SGC, ni h l'ex6cution de la r6action comportementale en r6ponse fi de tels effets. Le fait que pour certains points, le temps de stimulation augmente fi la suite de l'op6ration, ne permet cependant pas de conclure que ces eff6rences ne jouent aucun r61e dans i'61aboration de i'effet aversif induit par la stimulation de la SGC. I1 convient toutefois de signaler qu'~t la suite d'une 16sion unilat6rale de la r6gion dorso-lat6rale de la SGC, on observe essentielle-

ment une d6g6n6rescence ipsilat6rale des fibres radiales [8,9] tout co m m e une injection de Leucine Ha dans la r6gion dorso-lat6rale de la SGC donne lieu h u n marquage pr6f6rentiel des fibres radiales du c6t6 ipsilat6ral par rapport au point d'injection (observations non publi6es). Or, l'augmentation de ts peut 6tre observ6e aussi bien ~t la suite d'une section ipsilat6rale que d'une section contralat6rale par rapport au point stimul6, ce qui sugg~re qu'une telle augmentation n'est pas directement li6e h la quantit6 de fibres eff6rentes qui sont interrompues par une section unilat6rale. Compte tenu du fait que ces sections affectent diff6rentes structures du tegmentum et qu'elles l~sent sur leur passage un certain nombre d'616ments nerveux de nature et de fonction diverses, il n'est pas interdit de penser que les modifications observ6es puissent 6.tre dues h la destruction d'616ments nerveux sans rap-

866

SCHMITT, ABOU-HAMED

p o r t d i r e c t a v e c les eff6rences radiales d e la SGC. M 6 m e s'il n ' e s t p a s p o s s i b l e d ' e x c l u r e d 6 f i n i t i v e m e n t t o u t e i n t e r v e n t i o n d e c e s e f f 6 r e n c e s d a n s l'61aboration des

AND KARLI

effets ( a v e r s i f et app6titif) induits p a r la s t i m u l a t i o n d ' u n p o i n t d e la S G C , il c o n v i e n t de n o t e r q u e le r61e q u ' e l l e s sont s u s c e p t i b l e s d e j o u e r est c e r t a i n e m e n t d e peu d ' i m p o r t a n c e .

REFERENCES

I. Bowsher, D. Termination of the central pain pathway in man: the conscious appreciation of pain. Bruin 80: 606-624, 1957. 2. Bucher, V. M, and S. M. Burgi. Some observations on the fiber connections of the di- and mesencephalon in the cat. IV. The ansa lenticularis, pars ascendens mesencephalica, with observations on other systems ascending from and descending to the mesencephalon. J. comp. Neurol. 99: 415--435, 1953. 3. Chi, C. C. An experimental silver study of the ascending projections of the central gray substance and adjacent tegmentum in the Rat with observations in the Cat. J. comp. Neurol. 139: 259-272, 1970. 4. Conrad, L. C. A. and D. W. Pfaff. Efferents from medial basal forebrain and hypothalamus in the Rat. II. An autoradiographic study of the anterior hypothalamus. J. comp. Neurol. 169: 221262, 1976. 5. Delgado, J. M. R. Cerebral structures involved in transmission and elaboration of noxious stimulation. J. Neurophysiol. 18: 261-275, 1955. 6. Gardner, L. and R. B. Malmo. Effects of low-level septal stimulation on escape: significance for limbic-midbrain interactions in pain. J. comp. physiol. Psychol. 68: 65-73, 1969. 7. Hamilton, B. L. Cytoarchitectural subdivisions of the periaqueductal gray matter in the cat. J. comp. Neurol. 149: 1-28, 1973. 8. Hamilton, B. L. Projections of the nuclei of the periaqueductal gray matter in the cat. J. comp. Neurol. 152: 45-58, 1973. 9. Hamilton, B. L. and F. M. Skultety. Efferent connections of the pefiaqueductal gray matter in the cat. J. comp. Neurol. 139: 105-114, 1970. 10. Kiser, R. S. and R. M. Lebovitz. Monoaminergic mechanisms in aversive brain stimulation. Physiol. Behav. 15: 47-53, 1975. 11. -K6nig, J. F. R. and R. A. Klippel. The Rat Brain: A Stereotaxic Atlas ~)f"the Forebruin and Lower Parts o f the Brain Stem. Huntington, N.Y.: Robert E. Krieger Publishing Co., Inc., 1970.

12. Lindvall, O., A. Bj6rklund, A. Nobin and V. Steveni. The adrenergic innervation of the rat thalamus as revealed by the glyoxylic acid fluorescence method. J. comp. Neurol. 154: 317-348, 1974. 13. Mehler, W. R., M. E. Feferman and W. J. H. Nauta. Ascending axon degeneration following anterolateral cordotomy. An experimental study in the monkey. Brain 83: 718-750, 1960. 14. Morest, K. D. Connexions of the dorsal tegmental nucleus in rat and rabbit. J. Anat. 95: 229-246, 1961. 15. Nakao, H. Facilitation and inhibition in centrally induced switch-off behavior in cats. In: Structure and Function o f the Limbic System, edited by W. R. Adey and T. Tokizane. Amsterdam: Elsevier, 1967, pp. 128-143. 16. Nauta, W. J. H. Hippocampal projections and related neural pathways to the midbrain in the cat brain. Brain 81: 319-340, 1958. 17. Saper, C. B., L. W. Swanson and W. M. Cowan. The efferent connections of the ventromedial nucleus of the hypothalamus of the rat. J. comp. Neurol. 169: 409-442, 1976. 18. Schmitt, P., F. Eclancher et P. Karli. Etude des syst~mes de renforcement n6gatif et de renforcement positif au niveau de la substance grise centrale chez le Rat. Physiol. Behav. 12: 271279, 1974. 19. Schmitt, P., H. Abou-Hamed et P. Karli. Effets aversifs et app6titifs induits par stimulation m6senc6phalique et hypothalamique. Brain Res. 130: 521-530, 1977. 20. Wada, J. A., M. Matsuda, E. Jung and A. Hamm. Mesencephalically induced escape behavior and avoidance performance. Expl Neurol. 29: 215-220, 1970.

[Radial connections of the central gray (CG) and escape response induced by stimulation of the CG].

Physiology & Behavior, Vol. 22, pp. 861-866. PergamonPress and BrainResearch Publ., 1979.Printedin the U.S.A. Connexions Radiales de la Substance Gri...
720KB Sizes 0 Downloads 0 Views