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PED19410.1177/1757975912464664Global Health PromotionD. Boucher et al.

2012

Article original Promouvoir la consommation de légumes et de fruits chez des collégiens : application du protocole d’intervention mapping Danielle Boucher1, Françoise Côté2 et Camille Gagné2

Résumé : L’objectif de cet article est de présenter le processus suivi lors du développement, de la mise en œuvre et de l’évaluation d’un programme de promotion de la consommation de légumes et de fruits destiné à des collégiens. Un total de 385 collégiens québécois du Canada âgés de 18 ans en moyenne ont accepté volontairement de participer à cette étude. Le modèle de planification en six étapes de Bartholomew et collaborateurs (2006) a été utilisé. Basée sur la théorie du comportement planifié (Ajzen,1991), l’évaluation des besoins a été effectuée avec un questionnaire auto-administré développé à partir d’une revue de la littérature et de groupes de discussion focalisée auprès de collégiens. Cette première étape a permis d’identifier les déterminants psychosociaux sur lesquels intervenir spécifiquement. Les résultats consistent en un programme d’une durée de quatre heures et demie, qui a été offert à 167 collégiens (groupe expérimental). Adaptées à cette clientèle, et sur des bases théoriques, les activités incluaient l’utilisation d’outils d’auto-évaluation de la consommation quotidienne de légumes et de fruits, le calcul de portions avec une nutritionniste, un quiz sur le web, la rédaction d’un plan pour implanter ses intentions, les démonstrations culinaires de recettes d’un pair avec dégustations et tests de goût. Le programme s’est avéré efficace pour augmenter l’intention comportementale ainsi que le nombre de participants à consommer au moins cinq portions de légumes et de fruits chaque jour, à la fin du programme. Ce protocole permet de structurer une intervention sur mesure visant un changement comportemental chez une clientèle ciblée. Le développement d’un partenariat milieu/université accroît les chances de succès, tant pour l’implantation du programme que pour son efficacité. (Global Health Promotion, 2012; 19(4): 65–76) Mots clés: nutrition, choix alimentaires, éducation, comportement de santé‚ promotion de la santé, collégiens, légumes, fruits, comportement planifié, déterminants psychosociaux, Québec

Contexte L’augmentation inquiétante du poids, voire de l’obésité, chez les jeunes constitue un problème majeur, notamment par ses effets délétères sur la santé (1). Or, une consommation quotidienne de légumes et de fruits a été associée au maintien d’un poids corporel équilibré, facteur contribuant à la promotion de la santé (2). Malgré ces données probantes, près de 50% des adolescents québécois consommeraient quotidiennement moins de cinq

portions des légumes et fruits (3). Favoriser l’augmentation de cette prise d’aliments auprès de cette population représente donc une priorité en santé publique (4), tout en demeurant un défi considérable. En effet, l’efficacité des interventions visant la promotion de la consommation quotidienne de légumes et de fruits reste mitigée (5). Trop souvent, conçus sans une compréhension préalable des facteurs sous-jacents au comportement, ces programmes sont aussi athéoriques. Or, des études récentes montrent que

1. Département des sciences infirmières, Université du Québeà à Rimouski, Québec, Canada. 2. Faculté des sciences infirmières, Université Laval, Québec, Canada. (Cet article a été soumis le 9 novembre 2011; après évaluation par des pairs, il a été accepté pour publication le 5 juin 2012). Correspondance à : Danielle Boucher, Département des sciences infirmières, Université du Québec à Rimouski, Québec, Canada. Email : [email protected] Global Health Promotion 1757-9759; Vol 19(4): 65­ –76; 464664 Copyright © The Author(s) 2012, Reprints and permissions: http://www.sagepub.co.uk/journalsPermissions.nav DOI: 10.1177/1757975912464664 http://ped.sagepub.com Downloaded from ped.sagepub.com at University of Birmingham on March 21, 2015

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des interventions élaborées sur des assises théoriques ont une meilleure efficacité pour promouvoir une saine alimentation (6,7). Bien que non expérimenté auprès de collégiens, ce type d’intervention pourrait s’avérer efficace auprès de cette clientèle pour développer leur autonomie et adopter un style de vie sain, y compris dans leurs choix alimentaires (8,9). À l’heure actuelle en promotion de la santé, il existe un modèle de planification pour développer des interventions sur des bases théoriques, tout en tenant compte des besoins des clientèles. Basé sur un processus rigoureux, l’intervention mapping (ci-après nommé « mapping ») fournit un guide pratique offrant la possibilité d’intégrer les théories, les données empiriques issues de la littérature et les informations collectées sur le terrain auprès de la population visée (10). L’originalité de ce modèle tient au fait que l’intervention sera planifiée, en tenant compte des résultats de l’étude des variables antécédentes d’un comportement pour une population spécifique dans un contexte donné (10). Puis, un processus itératif prendra place et se développera à travers plusieurs étapes (10). Cet article décrit l’élaboration d’une intervention selon ce modèle. L’objectif comportemental était de promouvoir la consommation quotidienne d’au moins cinq portions de légumes et de fruits chez des collégiens. Pour ce faire, une approche quasi expérimentale a été utilisée. Ce processus permet d’évaluer l’effet d’une intervention comportementale en comparant le groupe exposé à l’intervention, à un groupe contrôle comparable. Bien que ce dispositif puisse sembler réducteur à certains, notamment en regard de la participation des personnes concernées, dans la présente recherche l’apport des administrateurs et des enseignants a été significative tant dans le développement que dans l’implantation de l’intervention. Enfin, à notre connaissance, il s’agit du premier article en français décrivant une intervention préparée selon les prémisses du mapping.

Méthode

plupart d’entre eux étaient inscrits en première année de leurs études postsecondaires. Les étudiants d’un seul ont participé à l’intervention (n = 167). Le recrutement et la collecte de données ont été réalisés à l’intérieur des cours d’éducation physique, au début d’un semestre. Après avoir vérifié l’intérêt des étudiants à participer à une recherche sur l’alimentation, les enseignants conviaient la première auteure de cette recherche à se joindre à la classe. Après avoir fourni des explications, celle-ci invitait les volontaires à signer un formulaire de consentement. Un consentement parental a été recueilli pour les participants âgés de moins de 18 ans.

Éthique Ce projet a reçu l’approbation du comité d’éthique de la recherche sur les êtres humains de l’Université Laval, Québec, Canada.

Intervention Description du mapping  Le mapping se compose de six étapes, chacune servant de guide à la suivante soit (i) l’ évaluation des besoins, (ii) la formulation des objectifs, (iii) la sélection de théories et stratégies pratiques, (iv) le développement du programme, (v) l’adoption et l’implantation du programme et (vi) le développement du plan d’évaluation. Dans chacune de ces étapes, différentes théories peuvent être utilisées. Par exemple, lors de la première étape, la collecte d’informations peut se baser sur des théories de prédiction du comportement, telles que la théorie du comportement planifié d’Ajzen (11). La section suivante présente un bref aperçu de ces étapes (pour une vue globale, consulter http:// interventionmapping.com). Par la suite, chacune d’elles sera illustrée à l’aide d’exemples tirés de notre recherche. Étape 1. Évaluation des besoins 

Participants Les participants étaient 385 collégiens avec une moyenne d’âge de 18 ans. Ils fréquentaient deux établissements postsecondaires publics francophones, nommés cégep au Québec, semblables quant à leurs environnements socioéconomique et alimentaire. La

Dans la première étape, il s’agit de conduire une évaluation des besoins de la population à l’étude en lien avec le comportement ciblé. Pour ce faire, divers moyens de collecte de données peuvent être utilisés dont une revue de la littérature, des groupes de discussion focalisée, des entrevues individuelles ou des questionnaires.

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Étape 2. Formulation des objectifs  Lors de la seconde étape, il s’agit de définir l’objectif général de l’intervention en termes de comportement de santé, puis de spécifier les objectifs de performance (10). La question à se poser est alors de quoi les participants ont-ils besoin pour réaliser l’objectif comportemental ou faire les changements environnementaux ? La réponse permet d’établir ce qui doit être acquis par le participant ou ce qui doit être transformé dans son environnement.

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Étape 6. Développement du plan d’évaluation  Pour cette dernière étape, il s’agit de développer un plan pour évaluer tant la qualité de l’implantation du programme que son efficacité en matière de changement comportemental. Bien que cette phase arrive en dernier dans le protocole original, force est de reconnaître qu’elle est plutôt mise en place dès le début du projet, pour en documenter le processus.

Résultats Étape 3. Sélection de théories et stratégies pratiques  La troisième étape inclut l’identification et la sélection de théories susceptibles d’influencer le changement dans les déterminants sélectionnés. Un large éventail d’approches théoriques est fourni par Bartholomew et ses collaborateurs (10). Par la suite, il faut repérer des stratégies qui permettront de mettre en action les théories retenues en lien avec les déterminants, tout en s’assurant qu’elles seront adéquates pour la population ciblée. Étape 4. Développement du programme  Le produit obtenu par la réunion de la théorie et des stratégies pratiques permet d’accéder à l’étape suivante : l’élaboration d’un plan pour la production et la transmission d’un programme organisé. C’est à cette étape que débute la production du matériel requis pour en délivrer le contenu. À ce stade, il faut déjà s’assurer que l’intervention rencontrera les contingences du milieu pour être implantée de manière optimale. Étape 5. Adoption et implantation du programme  La cinquième étape sert à planifier l’adoption et l’implantation du programme, ce qui inclut de considérer son maintien dans le temps. Donc, il convient de s’assurer que les activités soient suffisamment flexibles pour s’insérer en milieu naturel avec succès. Il aura aussi été nécessaire d’établir une collaboration, tôt dans le processus, avec tous les acteurs dans une visée d’adaptation culturelle. Également, lorsque plus d’une personne est en charge de dispenser les activités, un entraînement est nécessaire et des réunions régulières doivent être tenues, pour assurer un maximum de fidélité dans l’application de l’intervention (12).

Étape 1. Évaluation des besoins Dans le cadre du développement de l’intervention, l’analyse des besoins a été réalisée par le biais d’une revue de la littérature, des groupes de discussion focalisée ainsi que la passation d’un questionnaire auto-rapporté. Pour réaliser la revue de la littérature, cinq bases de données ont été consultées soit MEDLINE, CINAHL, Psychological and Behavioral Science Collection, Academic Search Premier et Cochrane Library. Elle a été effectuée en deux étapes, avec les mots clés pertinents, afin de documenter les déterminants psychosociaux de la consommation de légumes et de fruits et l’efficacité des interventions. Les résultats retenus provenaient d’études menées auprès de la population cible, utilisant une méthode scientifique appropriée à l’objectif poursuivi et qui détaillaient la procédure de collecte et d’analyse des données. Aussi, la comparaison avec un groupe contrôle était un critère de sélection pour les études d’intervention. Les résultats de cette recension des écrits a permis de constater qu’au niveau individuel, la consommation de légumes et de fruits est influencée principalement par l’intention (13,14). Des facteurs sous-jacents à l’intention sont documentés, telles une attitude favorable, des normes sociales influentes et une bonne perception du contrôle (14,15). Des bénéfices perçus pour la santé et la gestion du poids, particulièrement pour les filles de 16 à 20 ans (16), seraient également favorables à l’adoption du comportement. Par ailleurs, le goût, le coût, le temps requis pour préparer les légumes et les fruits, des habiletés culinaires déficientes en constitueraient des barrières (16-18). Au niveau environnemental, l’influence familiale jouerait un rôle important dans la consommation de IUHPE – Global Health Promotion Vol. 19, No. 4 2012

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légumes et de fruits chez les jeunes. Ainsi, les repas préparés à la maison, leur implication dans la préparation des repas et l’achat des aliments (18) ainsi que les repas pris en famille (19) constituent les facteurs de protection les mieux documentés. Par contre, la disponibilité à la maison d’aliments appelés « fast-food » et le manque d’accessibilité à des légumes et des fruits représenteraient des barrières (16). Par ailleurs, très peu d’études évaluant les effets des interventions sur l’adoption du comportement chez des collégiens ont pu être répertoriées. Bien qu’un léger accroissement de la consommation de légumes et de fruits soit parfois rapporté (9,20-23), peu d’indications sur le développement de l’intervention permet d’en expliquer les résultats. Notre analyse des besoins s’est poursuivie par la tenue de quatre groupes de discussion focalisées selon la méthode suggérée par Johnson et Cristensen (24), dans le but d’identifier les croyances saillantes des collégiens comme le recommandent Ajzen et Fishbein (25). Prenant comme cadre la théorie du comportement planifié (TCP) d’Ajzen (11), où 34 participants (garçons = 21 ; filles = 13) âgés pour la plupart de 18 ans, ont discuté autour des avantages et inconvénients perçus à manger au moins cinq portions de légumes et de fruits chaque jour, la perception des personnes ou groupes qui approuveraient ou désapprouveraient ce comportement, de même que les barrières et les facilitateurs perçus à son adoption. L’analyse qualitative de ces données a servi de base dans le développement d’un questionnaire auto-rapporté, qui a été validé (26) puis complété par 385 collégiens. Tel que proposé par Ajzen et Fishbein (25), le comportement a été défini en termes d’action (consommer), de cible (au moins cinq portions de légumes et de fruits), de contexte (chaque jour) et de temps (au cours des trois prochains mois). Les résultats ont permis d’identifier la perception du contrôle comportemental et quatre de ses croyances sur lesquelles l’intervention devait être développée (temps de préparation des légumes et des fruits, obtention d’informations sur leur valeur nutritive, bon goût et rôle dans le maintien de la santé) comme facteurs prépondérants pour influencer l’intention des participants à les consommer. Dans une moindre mesure, une attitude favorable et une intention élevée d’en manger en influençaient la consomma­ tion. Finalement, les connaissances ont été retenues

parce qu’elles sont jugées nécessaires à l’adoption du comportement, quoique non suffisantes (27) (Figure 1).

Étape 2. Formulation des objectifs Sur la base des connaissances issues de la première étape, et d’une recommandation du Programme National de Santé Publique (4) au Québec, l’objectif de l’intervention a été libellé comme suit : « les étudiants qui participent à l’intervention acquièrent des habiletés pour consommer au moins cinq portions de légumes et de fruits régulièrement, chaque jour ». Par la suite, il s’est agi d’élaborer six objectifs de performance (OP), en tenant compte de la période de développement des participants et de leur autonomisation. Pour ce faire, nous nous sommes référés à la théorie d’auto-régulation (10), afin que le participant apprenne à gérer ses actions pour atteindre l’objectif. En croisant ces objectifs aux quatre déterminants retenus, nous avons élaboré 22 objectifs de changement (OC). Ainsi, l’un des OP était « analyser sa consommation quotidienne de légumes et de fruits ». En croisant les déterminants identifiés lors de la première phase avec les OP, on obtient les OC. Ces derniers répondent à la question, « Comment faire ? » Par exemple, en lien avec les connaissances (déterminant), les participants doivent être capables de décrire ce qu’est une portion de légumes et de fruits (OC), afin de pouvoir analyser correctement leur consommation (Tableau 1).

Étape 3. Sélection de théories et stratégies pratiques Le Tableau 2 présente un survol des théories sélectionnées et des stratégies pratiques utilisées dans le développement de l’intervention. Par exemple, la théorie du traitement de l’information (28) décrit les étapes du processus d’acquisition et d’utilisation des connaissances par la personne dans un but précis. Conjuguée à une démonstration avec repères visuels, l’animation en classe, guidée par cette théorie, devait permettre la validation de la compréhension de ce qu’est une portion de légumes et de fruits. Toutes les théories ont été sélectionnées en lien avec l’âge des participants, le contexte de la recherche et les déterminants identifiés à l’étape 1. L’équipe qui a contribué à cette sélection était composée d’une spécialiste en éducation, d’une

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Connaissances

Croyances comportementales

Attitude

Croyances normatives

Norme subjective

Barrières et facilitateurs perçus

Perception du contrôle

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Intention

Comportement

Figure 1.  Modèle théorique avec les déterminants retenus pour l’intervention

nutritionniste, d’une enseignante en santé communautaire et d’une spécialiste en mesure et évaluation.

Étape 4. Développement du programme Le Tableau 3 synthétise le contenu de l’intervention. Adaptées au calendrier de la session collégiale, les activités se sont déroulées pendant huit semaines, pour faire un total de quatre heures et demie. Elles étaient intégrées soit à l’intérieur du cours d’éducation physique, soit sur l’heure du dîner ou encore en travaux personnels. Les objectifs ciblés, les thèmes abordés, le détail de l’activité et sa durée, le matériel pédagogique ainsi que les fiches d’évaluation étaient détaillés dans un document approuvé par les enseignants. Également, une nutritionniste a validé l’entièreté du contenu éducatif nutritionnel. Le matériel pédagogique a été laissé aux enseignants après l’expérimentation.

Étape 5. Adoption et implantation du programme Comme l’intervention se déroulait en milieu scolaire, pendant les heures de cours et à l’intérieur d’un cursus obligatoire, la consultation des intervenants du collège a constitué une condition sine qua non à son adoption et son implantation. Sur une base volontaire, quatre professeurs ont invité la chercheure (animatrice) à intervenir dans leurs groupes. Le coordonnateur du département d’éducation physique a facilité la réservation de locaux et du matériel. La direction du collège a mandaté un responsable pour nous appuyer dans

l’accès aux ressources. Il a également été convenu que l’animatrice donne le même contenu dans chaque groupe, pour s’assurer que les étudiants reçoivent le même programme.

Étape 6. Développement du plan d’évaluation Tel que recommandé (10), l’évaluation de l’implantation a porté sur les aspects suivants : satisfaction des participants, évaluation des enseignants quant aux stratégies déployées et l’insertion des activités dans le cursus scolaire. Puis, un devis quasi expérimental a permis d’évaluer les effets de l’intervention sur le comportement ciblé et les déterminants sous-jacents. Les données ont été collectées auprès de 385 étudiants au début d’un semestre, et auprès de 344 étudiants à sa fin. Des résultats significatifs ont été obtenus en lien avec le comportement, l’intention et les variables psychosociales qui la sous-tendent (manuscrit en préparation). Les participants qui en ont fait la demande, recevront un résumé des résultats.

Discussion Le but du présent article était de décrire le développement d’une intervention pour promouvoir la consommation de légumes et de fruits auprès de collégiens québécois. Son développement, de l’analyse des besoins à son évaluation, s’est réalisé en suivant le processus recommandé par Bartholomew et ses collaborateurs (10). Cet article est unique en ce qu’il est le premier en français à décrire le mapping et il est important parce que l’intervention ciblait des collégiens, une population IUHPE – Global Health Promotion Vol. 19, No. 4 2012

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2.1 Reconnaître des sources d’information quant aux recommandations actuelles

2. Comparer sa consommation avec les recommandations actuelles. 

4. Formuler un plan d’action pour consommer au moins 5 portions de légumes et de fruits régulièrement, chaque jour.    

4.1 Reconnaître le contexte dans lequel les barrières sont perçues 4.2 Trouver des moyens pour surmonter ces barrières 4.3 Trouver des moyens pour renforcer les facteurs facilitants

1.2 Utiliser un journal alimentaire pour calculer le nombre de portions de légumes et de fruits consommées quotidiennement 1.3 Exprimer sa confiance dans son habileté à calculer le nombre de portions consommées quotidiennement 2.2 S’assurer de bien comprendre les consignes pour compléter le journal alimentaire 2.3 Évaluer sa consommation quotidienne de légumes et de fruits par rapport à la norme recommandée 3.2 Nommer des barrières et des facilitateurs 3.3 Discuter de ces barrières et facilitateurs

1.1 Définir ce qu’est une portion

1. Analyser sa consommation quotidienne de légumes et de fruits. 

3. Spécifier les avantages, barrières et facilitateurs d’une consommation quotidienne régulière d’au moins 5 portions de légumes et de fruits. 

Perception du contrôle et habiletés

Connaissances

Déterminants

3.1 Décrire des avantages de consommer au moins 5 portions de légumes et de fruits régulièrement, chaque jour, pour la santé

Attitude

Objectifs de changement

Au cours des activités, les participants développent des habiletés pour …



Objectifs de performance

Tableau 1.  Matrice des objectifs

4.4 Rédiger son plan en précisant le où, quand et comment surmonter les barrières perçues à consommer au moins 5 portions de légumes et de fruits régulièrement, chaque jour 

   

   

   

Intention

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6.1 Exprimer sa confiance dans sa capacité à utiliser un journal alimentaire pour comparer sa consommation quotidienne de légumes et de fruits avec celle du début de la session 6.2 Décrire les moyens qui ont été utilisés pour la mise en œuvre de son plan

5.3 Reconnaître le goût des légumes et des fruits 5.4 Préparer des mets avec des légumes et des fruits

5.1 Repérer des exemples de menus quotidiens qui incluent au moins 5 portions de légumes et de fruits 5.2 S’informer des méthodes de préparation rapide de légumes et de fruits

5. Prendre action pour consommer au moins 5 portions de légumes et de fruits régulièrement, chaque jour.  

6. Évaluer l’efficacité de son plan d’action pour consommer au moins 5 portions de légumes et de fruits régulièrement chaque jour. 

Perception du contrôle et habiletés

Connaissances

Déterminants

6.3 Reconnaître les avantages d’utiliser un plan d’action

Attitude

Objectifs de changement

Au cours des activités, les participants développent des habiletés pour …



Objectifs de performance

Table 1. (suite)

   

5.5 Afficher son plan dans un endroit visible, quotidiennement 5.6 Consulter son plan régulièrement

Intention

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Illustration et discussion.Théorie du traitement de l’information / Reed (28) Apprentissage actif / théorie sociale et cognitive

Connaissances

Sélection des croyances comportementales / Ajzen (11) Persuasion verbale / Théorie sociale cognitive (30) Discussion / Reed (28)

Attitude  

                 



Apprentissage actif, théorie sociale cognitive (30) Pratique guidée/théorie sociale cognitive (30) Auto-évaluation / Modèle transthéorique (31) Persuasion verbale /Théorie sociale cognitive (30) Implantation des intentions / Gollwitzer (32) Modeling /Bandura (30) Feedback /Bandura (30)

Perception du contrôle et habiletés    





Méthodes/Théories

Déterminants

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Reconnaissance des avantages de consommer au moins 5 portions de légumes et de fruits régulièrement chaque jour. Reconnaissance des barrières et des facteurs facilitants reliés aux résultats de la recherche. Avantages perçus de l’utilisation d’un plan.

Échange interactif, enseignement magistral, démonstration et repères visuels (modèles de portions). Consultation des sources d’information sur le Web. Recherche d’exemples (site Web, etc.)

Validation de la compréhension exacte de ce que représente une portion. Prise de conscience de la norme actuelle pour la consommation quotidienne de legumes et fruits. Informations à retenir pour faciliter la mise en œuvre de son plan d’action. Prise de conscience du nombre de portions de légumes et de fruits consommés chaque jour. Stimuler le développement du goût. Développement d’habiletés. Référence aux consignes écrites pour compléter le journal. Comparaison avec la norme actuelle en ce qui a trait au comportement ciblé. Ré-évaluation personnelle de sa capacité à mettre en œuvre son plan. Reconnaissance des barrières et des facteurs facilitants reliés aux résultats de la recherche. Identification du contexte en ce qui a trait au comportement à changer ou à maintenir. Exploration des ressources pour surmonter les barrières et renforcer les facilitateurs. Expérimentation avec un pair. Référence aux facteurs facilitants. Retour sur l’action entreprise, retour sur le l’utilisation du journal alimentaire.

Exercice personnel avec une méthode pour calculer le nombre de portions consommées. Reconnaissance de barrières potentielles (goût pour les légumes). Observation de la méthode de préparation culinaire. Renforcement Rédaction d’un journal alimentaire de 3 jours. Utilisation d’un journal alimentaire de 3 jours et analyse personnelle. Recherche d’information sur la valeur nutritive. Mise à niveau de ses connaissances p/r à la valeur nutritive. Présentation des résultats de la recherche. Discussion en classe. Présentation d’exemples de moyens et de ressources. Renforcement Communication de ses résultats p/r au but fixé dans son plan. Exploration des croyances personnelles quant aux avantages de consommer au moins 5 portions de légumes et de fruits régulièrement chaque jour. Recherche d’information sur la valeur nutritive.

Stratégies

Paramètres

Tableau 2.  Méthodes, paramètres et stratégies selon les déterminants

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Paramètres

Intention positive déjà présente. Décider d’où, quand, et comment passer à l’action, et dans quel contexte. Référence au plan pour passer à l’action de façon quotidienne.

Méthodes/Théories

Implantation des intentions / Gollwitzer (32)

Déterminants

Intention    

Table 2. (suite)

Mise à niveau de ses connaissances p/r à la valeur nutritive. Présentation des résultats de la recherche. Échange interactif entre les membres du groupe et l’animatrice. Retour sur les croyances personnelles. Rédaction d’un plan d’implantation des intentions. Utilisation du plan. 

Stratégies

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Tableau 3.  Contenu du programme de promotion de la consommation quotidienne de légumes et de fruits chez des collégiens Calendrier

Thèmes

Activités

Semaine 1    

Définition et modèles d’une portion de légumes et de fruits. Calcul des portions. Recommandations du guide alimentaire canadien concernant les légumes et les fruits. Conditions facilitantes et barrières perçues. Bénéfices perçus pour la santé. Résultats du questionnaire préintervention. Plan d’action pour l’implantation de ses intentions à consommer au moins 5 portions de légumes et de fruits chaque jour. Mise à niveau de ses connaissances sur la valeur nutritive des légumes et des fruits. Méthode de préparation rapide pour intégrer dés légumes et des fruits dans ses menus. Accent sur le goût. Concours « Défi recette »

Animation en classe avec nutritionniste. Présentation théorique. Utilisation d’un journal alimentaire de 3 jours.

Semaine 2         Semaine 3      

Semaines 4 et 5      

Semaines 6 et 7     Semaine 8

Préparation d’un met composé intégrant des légumes et des fruits par un ou deux étudiants. Exemples de menus intégrant des légumes et des fruits. Auto-évaluation de sa consommation de légumes et de fruits et de sa capacité de mettre en action son plan.

peu étudiée en lien avec des comportements alimentaires. Malgré une forte expérience de l’équipe de recherche dans l’utilisation du mapping, au cours des six étapes de ce processus, des enjeux ont émergé. Le premier a trait au processus lui-même. Ainsi, bien

Animation en classe. Remise d’un outil d’auto-évaluation de sa consommation. Inscription de ses intentions sur le plan.  

  Quiz sur le Web. Démonstration culinaire avec animatrice. Dégustation de légumes et mets composés. Test de goût.

Activité culinaire à faire chez soi avec un pair aidant. Choix d’une recette de l’étudiant pour la démonstration culinaire en classe. Transmission de fiches recettes. Rétroaction faite par le professeur et renforcement pour la mise en action du plan, lors du cours hebdomadaire en éducation physique. Démonstration culinaire par les étudiants qui ont gagné le ”Défi recette.” Dégustation de ces recettes. Test de goût. Animation en classe, évaluation personnelle de son plan et de sa consommation de légumes et de fruits, à la fin de la session d’études.

qu’il se soit révélé un guide précieux, pouvant même se comparer à une carte topographique qui permet de repérer les obstacles pour mieux s’y préparer, il n’en reste pas moins qu’il exige beaucoup de temps. Cette contrainte apparaît rapidement au début du processus, dès que le chercheur interpelle des

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personnes du milieu aux prises avec des besoins à combler. Or, entre l’acceptation et le moment où l’intervention peut être mise en place, plusieurs semaines peuvent s’écouler. Ce délai pourrait éventuellement créer des tensions entre la communauté centrée sur l’action et les chercheurs réalisant les quatre premières étapes du mapping. D’où l’importance d’instaurer la cinquième étape dès le début du processus, en travaillant en étroite collaboration avec les personnes du milieu, facilitant ainsi l’adoption du projet par l’ensemble des acteurs pour mieux réussir l’implantation. En plus du temps requis par le processus complet, le mapping requiert d’importantes connaissances théoriques, et souvent pédagogiques, notamment lors de la troisième étape pendant laquelle le chercheur doit identifier des théories et des stratégies pratiques pour mettre en action les objectifs de changement liés à chacun des déterminants. Seule une équipe aux formations diverses peut faciliter cette tâche. Lors du développement de l’intervention, la collaboration université / milieu a permis de réaliser cette étape. En effet, les intervenants du milieu collégial se sont montrés les mieux placés en raison de leur expérience et de leurs connaissances de la clientèle visée. La contribution des chercheurs s’est située d’avantage dans l’utilisation d’assises théoriques. C’est donc le partage des expertises, qui a permis de développer cette intervention. Enfin, bien que le mapping soit reconnu comme un modèle de planification utilisant une approche socio-écologique, il peut s’avérer difficile de travailler en même temps sur différents niveaux écologiques. C’est ce qui s’est produit lors du développement de notre intervention qui, faute de temps et de ressources, s’est adressée uniquement aux individus et non pas aux environnements dans lesquels ils évoluent. Ainsi, nous considérons que sa portée peut être limitée dans le temps. En effet, dans une perspective écologique pour la promotion de la santé, le développement des capacités de la communauté et des relations de collaboration entre les différents acteurs (29) constituent d’autres cibles d’intervention et de recherche, notamment, pour favoriser l’augmentation de la consommation de légumes et de fruits chez des étudiants. Partant du virage santé à l’école (8), des interventions environnementales sont mises en place dans les cégeps pour améliorer l’offre d’aliments sains entre autres, des légumes et des fruits. Bien

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qu’il soit permis de croire que ces interventions pourraient faciliter la consommation de tels aliments, pour l’instant, il n’est pas démontré que l’on puisse en mesurer les effets potentiels sur ce comportement. Plusieurs enjeux méthodologiques y seraient reliés dont le développement d’outils pour l’évaluation d’interventions utilisant une approche écologique, en promotion de la santé (29). Finalement, nous considérons que le processus du mapping ne peut être réalisé comme étant un cheminement linéaire, comme le précisent Bartholomew et ses collaborateurs dans leur version révisée tout dernièrement (voir http://interventionmapping) ; nous constatons que le mapping est itératif, les étapes 5 et 6 devant être mises en place concurremment à la phase 1. Notre expérience a montré que nous devions développer les outils et le plan d’évaluation afin de le présenter aux intervenants du milieu lors de l’étude de faisabilité.

Conclusion Le modèle d’intervention mapping (10) a fourni une démarche structurée pour développer une intervention visant à favoriser l’augmentation du nombre d’étudiants qui consomment régulièrement au moins cinq portions de légumes et de fruits chaque jour. L’établissement d’une collaboration université / milieu s’est avérée essentielle pour la planifier en fonction de la spécificité de la clientèle ciblée et du contexte. L’utilisation du mapping, bien que complexe et exigeante, a permis le développement, la mise en œuvre et l’évaluation d’une intervention auprès de collégiens dont les résultats en démontrent l’efficacité (article en préparation).

Remerciements La collaboration d’enseignants en éducation physique d’un collège de Québec, Canada, a été essentielle pour mener à terme cette recherche. Ainsi, nous remercions Maryse Lévesque, Suzanne Arbour, Chantal Huard, Henri Izard, Christian Émond et Gilles Drouin du Collège de Sainte-Foy. Les remerciements s’adressent aussi aux participants. Références  1. Agence de la Santé Publique au Canada, Institut Canadien d’Information sur la Santé. Obésité au Canada. Rapport conjoint de l’Agence de la Santé IUHPE – Global Health Promotion Vol. 19, No. 4 2012

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D. Boucher et al.

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[Promoting the consumption of fruits and vegetables in high school students: implementation of the mapping intervention protocol].

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