Presse Med. 2014; 43: 622–623 ß 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
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Nécrobiose lipoïdique Laurent Charbit, Aude Valois, Lenaïg Le Vot, Anne-Claire Fougerousse
Hôpital d’instruction des armées Legouest, service de dermatologie, 57077 Metz cedex, France
Correspondance : Disponible sur internet le : 6 mars 2014
Laurent Charbit, Hôpital d’instruction des armées Legouest, service de dermatologie, 27, avenue de Plantières, BP 90001, 57077 Metz cedex, France.
[email protected] Necrobiosis lipoidica
Observation Une patiente de 24 ans consultait pour des lésions des deux membres inférieurs évoluant depuis plus de deux ans. Elle signalait un diabète de type 1 évoluant depuis l’âge de 9 ans. L’examen clinique mettait en évidence des lésions prétibiales bilatérales (figures 1 et 2). Il s’agissait de plaques à bords nets, érythémateuses et infiltrées, dont le centre était jaunâtre, atrophique et télangiectasique. Le diagnostic clinique de nécrobiose lipoïdique (NL) était confirmé par l’histologie cutanée.
Commentaire
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La nécrobiose lipoïdique (ou maladie d’Oppenheim-Urbach) est une dermatose granulomateuse rare. Elle est rapportée chez 0,3 à 1,2 % des diabétiques, avec une prédominance féminine et un âge de début dans la troisième ou quatrième décennie [1]. Son association au diabète est communément admise mais controversée : l’association entre NL et diabète variant de 11 à 65 % [2,3] selon les études. Elle débute sous forme de papules ou nodules érythémateux confluant en plaques à bords érythémateux dont le centre devient progressivement jaunâtre, atrophique avec parfois apparition de télangiectasies. Elle est le plus souvent localisée à la face antérieure des jambes mais peut, plus rarement, toucher les pieds, le visage et les membres supérieurs.
Figure 1 Nécrobiose lipoïdique à bords nets, érythémateuse et télangiectasique
tome 43 > n85 > mai 2014 http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2013.11.011
L’évolution est le plus souvent chronique, même si une régression spontanée est observée dans 20 % des cas, et peut se compliquer d’ulcération dans 35 % cas [1]. La dégénérescence en carcinome épidermoïde est exceptionnelle. L’équilibre du diabète n’influe pas sur l’évolution de la maladie. Sa physiopathologie exacte est inconnue. Le traitement de première intention repose sur les corticoïdes locaux ou intralésionnels. Les alternatives thérapeutiques comportent la tacrolimus topique [4], la PUVAthérapie, la photothérapie dynamique [5] ou, dans les cas plus sévères, les immunosuppresseurs, les anti-TNF, l’exérèse chirurgicale associée à une greffe. L’efficacité de ces traitements est inconstante et aucune étude randomisée permettant de valider une attitude thérapeutique n’est disponible.
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Nécrobiose lipoïdique
Déclaration d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.
Figure 2 Nécrobiose lipoïdique à centre jaunâtre atrophique
Références
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Reid SD, Ladizinski B, Lee K, Baibergenova A, Alavi A. Update on necrobiosis lipoidica: a review of etiology, diagnosis, and treatment options. J Am Acad Dermatol 2013;69:783-91. O’Toole EA. Necrobiosis lipoidica: only minority of patients have diabetes mellitus. Br J Dermatol 1999;140:283-6.
tome 43 > n85 > mai 2014
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Muller SA. Necrobiosis lipoidica diabeticorum: results of glucose-tolerance tests in nondiabetic patients. Arch Dermatol 1966;93:272-81. Clayton T, Harrison P. Successful treatment of chronic ulcerated necrobiosis lipoidica
[5]
with 0.1% topical tacrolimus ointment. Br J Dermatol 2005;152:581-2. Berking C, Hegyi J, Arenberger P, Ruzicka T, Jemec GB. Photodynamic therapy of necrobiosis lipoidica – a multicenter study of 18 patients. Dermatology 2009;218:136-9.
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