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PUROL-1292; No. of Pages 4 Progrès en urologie (2014) xxx, xxx—xxx

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CAS CLINIQUE

Migration massive de clips Hem-o-lok® après néphrectomie partielle ouverte : cas clinique et revue de la littérature Massive migration of Hem-o-lok® clips following open partial nephrectomy: A case report and literature review G. Fiard a,b,∗, M. Peneau a, B. Soulimane a a

Service d’urologie, centre hospitalier intercommunal des Alpes du Sud, 1, place Auguste-Muret, 05000 Gap, France b Service d’urologie et de la transplantation rénale, CHU de Grenoble, BP 217, 38043 Grenoble cedex 09, France Rec ¸u le 18 mars 2014 ; accepté le 4 mai 2014

MOTS CLÉS Cancer du rein ; Néphrectomie partielle ; Migration de corps étranger ; Complication ; Imagerie ; Urétéroscopie

KEYWORDS Kidney cancer; Partial nephrectomy;



Résumé La technique de fermeture du parenchyme après néphrectomie partielle utilisant des clips Hem-o-lok® pour appuyer la suture est largement utilisée en chirurgie laparoscopique, robotique et parfois en chirurgie ouverte. Nous présentons ici un cas de migration massive des clips après néphrectomie partielle ouverte. Nous discutons les caractéristiques de ces clips à l’imagerie : non visibles sur les clichés d’AUSP, faible densité au scanner, avant de revoir les cas décrits dans la littérature. © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Summary The sliding-clip renorraphy technique using Hem-o-lok® clips for parenchymal closure in partial nephrectomy is largely used in laparoscopic, robotic and sometimes open surgery. We present here a case of massive migration of the clips after open partial nephrectomy. We

Auteur correspondant. Adresse e-mail : gfi[email protected] (G. Fiard).

http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2014.05.001 1166-7087/© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Pour citer cet article : Fiard G, et al. Migration massive de clips Hem-o-lok® après néphrectomie partielle ouverte : cas clinique et revue de la littérature. Prog Urol (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2014.05.001

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G. Fiard et al.

Foreign body migration; Complication; Imaging; Ureteroscopy

discuss the imaging characteristics of those clips: not visible on plain X-ray, low density on computed tomography, before reviewing previously published cases. © 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Introduction La néphrectomie partielle est actuellement le traitement de référence des tumeurs du rein de moins de 4 cm [1]. La technique de fermeture du parenchyme après tumorectomie rénale utilisant des clips Hem-o-lok® pour appuyer la suture ou sliding-clip renorraphy a été décrite initialement pour la chirurgie cœlioscopique, puis robotique [2—4]. Du fait de sa rapidité d’exécution et de sa reproductibilité, elle a également été adoptée par certaines équipes en chirurgie ouverte. Nous décrivons ici un cas de migration massive précoce de clips Hem-o-lok® après néphrectomie partielle ouverte, responsable d’une crise de colique néphrétique, dont nous discutons les spécificités sémiologiques à l’imagerie, avant de reprendre les cas décrits dans la littérature.

Observation Un homme de 67 ans était admis en urgence pour un premier épisode de colique néphrétique gauche. Il avait comme antécédents une hypertrophie bénigne de prostate traitée médicalement, une hypertension artérielle et une insuffisance rénale chronique stade 3 (clairance modification of the diet in renal disease [MDRD] 36 mL/min) secondaire à une néphropathie vasculaire, ainsi qu’une allergie à l’iode. Il avait été opéré quatre mois auparavant dans un autre centre d’une néphrectomie polaire supérieure gauche pour un adénocarcinome rénal à cellules claires de 30 mm de grand axe, de grade de Führman II, dont l’exérèse était complète. La voie d’abord était une lombotomie gauche, et l’hémostase et la fermeture du parenchyme avaient été réalisées à l’aide de deux surjets de V-Lock® appuyés sur des clips Hem-o-lok® . Une ouverture des cavités excrétrices avait été constatée, la fermeture réalisée par le surjet profond hémostatique de V-Lock® . Un déclampage précoce avait été réalisé après le premier surjet, avec un temps d’ischémie de 9 minutes. Un drainage de type redon aspiratif avait été laissé en place et retiré à 48 h. Il n’y avait pas eu de complication per-opératoire et les suites post-opératoires avaient été simples, permettant le retour à domicile du patient au 5e jour post-opératoire. La douleur était apparue le jour même et s’accompagnait de frissons sans hyperthermie. Il existait à l’entrée un syndrome inflammatoire biologique modéré (hyperleucocytose à 12 G/L, CRP 65 mg/L). Une radiographie de l’arbre urinaire sans préparation (AUSP) ne montrait pas d’image radioopaque sur le trajet de l’uretère gauche, ni en regard de l’aire rénale gauche (Fig. 1). Une échographie complétée d’un scanner abdomino-pelvien sans injection avait mis

Figure 1. Cliché d’arbre urinaire sans préparation (AUSP) ne montrant pas d’opacité en projection de l’aire rénale gauche ou du trajet de l’uretère gauche.

en évidence une dilatation des cavités pyélo-calicielles du rein gauche restant, avec infiltration péri-rénale, sans obstacle visualisé initialement (Fig. 2). Une sonde double J gauche avait été mise en place en urgence le jour même.

Figure 2. Scanner abdomino-pelvien sans injection : hydronéphrose gauche associée à une infiltration péri-rénale.

Pour citer cet article : Fiard G, et al. Migration massive de clips Hem-o-lok® après néphrectomie partielle ouverte : cas clinique et revue de la littérature. Prog Urol (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2014.05.001

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Figure 3. Clip Hem-o-lok® migré au niveau de l’uretère lombaire : aspect endoscopique (a), retrait à l’aide d’une pince à biopsie (b), clip partiellement calcifié au niveau de la zone de suture parenchymateuse (c).

L’urétéro-pyélographie rétrograde n’avait pas été réalisée devant l’allergie à l’iode et le syndrome septique. L’examen cyto-bactériologique était stérile et l’évolution favorable. Devant l’absence d’obstacle clairement visualisé et le contexte chirurgical récent, une urétéroscopie rigide diagnostique était réalisée 3 semaines plus tard, permettant le retrait à l’aide d’une pince à biopsie de 3 clips Hemo-lok® migrés au niveau de l’uretère pelvien et lombaire haut (Fig. 3a et b). Au niveau des cavités rénales, plusieurs autres clips étaient visualisés, dont l’un partiellement calcifié (Fig. 3c), non accessibles avec l’urétéroscope rigide et nécessitant la réalisation d’une urétéroscopie souple qu’il a été choisi de réaliser dans un second temps, le patient ayant refusé la remise en place d’une sonde JJ en postopératoire. Une relecture du scanner a posteriori a permis de mettre en évidence des images de faible densité aux alentours de 200 UH correspondant aux clips Hem-o-lok® (Fig. 4).

Discussion et revue de la littérature La migration dans les voies urinaires d’un clip Hem-o-lok® après néphrectomie partielle utilisant cette technique de fermeture du parenchyme a déjà été décrite dans la littérature, mais il s’agit ici à notre connaissance du premier cas décrivant une migration massive et précoce des clips [5].

Figure 4. Aspect au scanner sans injection d’un clip Hem-o-lok® migré au niveau lombaire (flèche jaune). La densité mesurée est d’environ 200 UH.

Notre attention a été attirée par le caractère radiotransparent des clips utilisés sur le cliché d’AUSP, et leur caractère très faiblement dense au scanner. Cela avait déjà été noté par Matsushita et al. dans une étude sur l’aspect au scanner des clips Hem-o-lok® , relevant une densité faible de 223 UH [6]. Cette caractéristique rend le diagnostic difficile et devrait faire indiquer une urétéroscopie en cas de colique néphrétique après néphrectomie partielle, même en l’absence d’image clairement identifiée au scanner, devant la possibilité d’une migration de clips Hem-o-lok® . Ici, la réalisation d’une opacification rétrograde lors de la mise en place de la sonde double J aurait peut-être permis d’avoir des informations supplémentaires plus précoces mais probablement pas de visualiser tous les clips migrés au niveau des cavités rénales, du fait de leur faible taille. L’analyse de la littérature nous a permis de revoir plusieurs cas décrits de migration de matériel utilisé pour la fermeture. Cette migration concernait dans la majorité des cas un seul clip et intervenait tardivement après l’intervention. Park et al. ont ainsi présenté un cas de migration d’un clip Hem-o-lok® après néphrectomie partielle laparoscopique [5]. Cette migration était diagnostiquée 2 ans après la chirurgie devant un tableau de troubles mictionnels d’apparition récente, qui avait fait découvrir un clip migré au niveau de l’uretère proximal. Le caractère non radioopaque des clips sur le cliché d’AUSP avait déjà été signalé, en revanche, le scanner avait pu mettre en évidence une hyperdensité correspondant au corps étranger. Une urétéroscopie rigide avait permis son retrait. Massoud et al. avaient décrit auparavant un cas de migration de clip 9 ans après néphrectomie partielle par voie ouverte [7]. Il s’agissait alors d’un clip métallique utilisé pour appuyer la suture, qui n’avait pas présenté les mêmes difficultés diagnostiques étant donné son caractère radio-opaque. Le clip avait été éliminé spontanément sous traitement médical. Ce risque théorique de migration dans les voies urinaires de matériel non résorbable après chirurgie partielle avait fait évaluer l’utilisation de clips résorbables [8]. Un cas de migration précoce de ces clips résorbables a néanmoins été reporté par Miller et al. six semaines après une néphrectomie partielle laparoscopique [9]. La particularité de ce cas est l’utilisation de clips également lors de l’hémostase du lit d’exérèse, mettant ceux-ci directement en contact avec une éventuelle brèche de la voie excrétrice. Le traitement

Pour citer cet article : Fiard G, et al. Migration massive de clips Hem-o-lok® après néphrectomie partielle ouverte : cas clinique et revue de la littérature. Prog Urol (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2014.05.001

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G. Fiard et al.

avait été conservateur avec une élimination spontanée des clips.

Conclusion Nous avons décrit ici un cas de migration massive de clips Hem-o-lok® survenue 4 mois après une néphrectomie partielle par voie ouverte. Un autre cas de migration avait été rapporté dans la littérature, il s’agissait de la migration tardive d’un clip 2 ans après néphrectomie partielle laparoscopique. Ces clips n’étaient pas radio-opaques sur les clichés d’AUSP et étaient très faiblement visibles au scanner, devant faire indiquer une exploration endoscopique au moindre doute. L’utilisation de clips résorbables ne semble pas totalement supprimer ce risque de migration.

Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

Références

[2] Canales BK, Lynch AC, Fernandes E, Anderson JK, Ramani AP. Novel technique of knotless hemostatic renal parenchymal suture repair during laparoscopic partial nephrectomy. Urology 2007;70(2):358—9. [3] Benway BM, Wang AJ, Cabello JM, Bhayani SB. Robotic partial nephrectomy with sliding-clip renorrhaphy: technique and outcomes. Eur Urol 2009;55(3):592—9. [4] Kaouk JH, Khalifeh A, Hillyer S, Haber GP, Stein RJ, Autorino R. Robot-assisted laparoscopic partial nephrectomy: step-by-step contemporary technique and surgical outcomes at a single highvolume institution. Eur Urol 2012;62(3):553—61. [5] Park KS, Sim YJ, Jung H. Migration of a Hem-o-Lok clip to the ureter following laparoscopic partial nephrectomy presenting with lower urinary tract symptoms. Int Neurourol J 2013;17(2): 90—2. [6] Matsushita K, Matsubara S, Tsumura K, Taguchi I, Kawabata G. Computed tomography appearance of Hem-o-lok clips in patients who have undergone laparoscopic nephrectomy or nephroureterectomy. JSLS 2011;15(4):517—9. [7] Massoud W. Spontaneous migration of a surgical clip following partial nephrectomy. Urol J 2011;8(2):153—4. [8] Orvieto MA, Chien GW, Tolhurst SR, Rapp DE, Steinberg GD, Mikhail AA, et al. Simplifying laparoscopic partial nephrectomy: technical considerations for reproducible outcomes. Urology 2005;66(5):976—80. [9] Miller M, Anderson JK, Pearle MS, Cadeddu JA. Resorbable clip migration in the collecting system after laparoscopic partial nephrectomy. Urology 2006;67(4):845 [e7—e8].

[1] Patard JJ, Méjean A, Richard S, Coloby P, Baumert H, Bensalah K, et al. Recommandations en onco-urologie 2013 du CCAFU : cancer du rein. Prog Urol 2013;23(Suppl. 2):S177—204.

Pour citer cet article : Fiard G, et al. Migration massive de clips Hem-o-lok® après néphrectomie partielle ouverte : cas clinique et revue de la littérature. Prog Urol (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2014.05.001

[Massive migration of Hem-o-lok® clips following open partial nephrectomy: a case report and literature review].

The sliding-clip renorraphy technique using Hem-o-lok(®) clips for parenchymal closure in partial nephrectomy is largely used in laparoscopic, robotic...
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