+ Models

CHIMAI 870 1–15

Disponible en ligne sur

ScienceDirect www.sciencedirect.com Chirurgie de la main xxx (2014) xxx–xxx 1

Mise au point

2

Prise en charge des lésions du tendon fléchisseur commun profond en zone 1

3

Management of zone 1 flexor tendon injuries

4

A. Forli *, D. Corcella, A. Semere, V. Mesquida, F. Moutet

Q1

5

Clinique de chirurgie de la main et des brûlés, hôpital Albert-Michallon, CHU de Grenoble, 38243 Grenoble cedex 9, France

6 7

Reçu le 8 janvier 2014 ; reçu sous la forme révisée le 28 février 2014 ; accepté le 6 mars 2014

8

Résumé

9 10 11 12 13 14 15

La réparation des tendons fléchisseurs en zone 1 est classiquement considérée de bon pronostic avec une fonction digitale globale satisfaisante. Toutefois, les résultats objectifs concernant la seule fonction du fléchisseur profond des doigts sont parfois décevants. Les auteurs exposent les différentes techniques de réparation chirurgicale à disposition de l’opérateur, opposant les sutures dites « traditionnelles » aux méthodes de fixation internes plus récentes, dont l’utilisation d’une ancre miniaturisée. Les modalités de prise en charge postopératoire et le traitement des échecs ou des cas secondaires sont rapportées. # 2014 Publié par Elsevier Masson SAS.

16

Mots clés : Tendon fléchisseur ; Zone 1 ; Suture tendineuse ; Rééducation active

17

Abstract

18 19 20 21 22 23

Flexor tendons repair in zone 1 is classically considered providing good results with an overall satisfactory finger function. However, the objective functional results after surgical repair of flexor digitorum profundus are sometimes disappointing. The authors describe the different surgical repair techniques available to the operator from so-called ‘‘traditional’’ sutures to newer methods of internal fixation using miniaturized anchor sutures. The management of postoperative procedures, that of failures and old cases are reported. # 2014 Published by Elsevier Masson SAS.

24

Keywords: Flexor tendon; Zone 1; Tendon repair; Active rehabilitation

25

1. Introduction

26

Qu’elle soit ouverte ou fermée, la lésion du fléchisseur profond des doigts (FPD) en zone 1 est définie par sa topographie située entre l’insertion du fléchisseur superficiel des doigts (FSD) et son insertion distale sur la phalange distale (P3). Au vu de la littérature, elle semble susciter moins d’intérêt que la lésion des tendons fléchisseurs en zone 2, probablement lié au fait qu’elle est classiquement considérée de meilleur

27 28 29 30 31 32 33

* Auteur correspondant. Adresses e-mail : [email protected], [email protected] (A. Forli).

pronostic avec des séquelles fonctionnelles limitées, de par la faible contribution de l’articulation interphalangienne distale (IPD) lors de la flexion digitale globale. Cependant, l’absence de réparation du FPD ou un traitement inadéquat sont à l’origine d’un dysfonctionnement digital qu’Evans [1] a méticuleusement précisé. Le FPD assure certes à lui seul la flexion de l’IPD mais, lors de la flexion synchrone de tous les doigts, il intervient aussi sur la fonction de l’articulation interphalangienne proximale (IPP). Un FPD non fonctionnel entraîne non seulement la perte de la flexion de l’IPD, mais aussi une hyperextension de l’IPD, à l’origine d’une diminution de la force de la pince pollici-digitale et de la force de serrage. De plus, la rétraction du moignon proximal du FPD non réparé peut être responsable d’un blocage mécanique du FSD limitant

http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2014.03.002 1297-3203/# 2014 Publié par Elsevier Masson SAS.

Pour citer cet article : Forli A, et al. Prise en charge des lésions du tendon fléchisseur commun profond en zone 1. Chir Main (2014), http:// dx.doi.org/10.1016/j.main.2014.03.002

34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47

+ Models

CHIMAI 870 1–15

2

A. Forli et al. / Chirurgie de la main xxx (2014) xxx–xxx

58

la flexion de l’IPP, d’une douleur limitant les capacités de préhension, et d’un syndrome lombrical « plus » défini par Parkes [2], lié à la migration proximale de l’origine des lombricaux. Depuis la description princeps de réinsertion tendineuse de type pull-out décrite par Bunnell [3], plusieurs modifications et techniques ont été rapportées avec plus récemment l’utilisation d’ancre miniaturisée. La chirurgie secondaire donnant des résultats souvent décevant, une prise en charge initiale et de qualité de ces lésions est primordiale.

59

2. Particularités de la zone 1

60

75

Selon la classification de l’International Federation of Societies for Surgery of the Hand (IFSSH), la zone 1 est définie par la lésion du FPD au-delà de l’insertion du FSD jusqu’à l’insertion du FPD sur P3. Anatomiquement, cet espace renferme, en plus de la partie terminale du FPD et de son insertion sur P3, plusieurs éléments dont les lésions peuvent influencer le pronostic. Il s’agit du vinculum court, des poulies A4, C3 et A5, de la plaque palmaire de l’articulation IPD, du cul-de-sac synovial distal, et de la partie proximale de la pulpe avec l’arborisation artérielle et nerveuse. Le confinement de l’ensemble de ces éléments explique aussi la fréquence des lésions associées (25 à 65 % selon les séries [4–10]), essentiellement vasculo-nerveuses. Au niveau du pouce, la zone T1 est délimitée entre la partie proximale de la poulie A2 et l’insertion du long fléchisseur du pouce (LFP) sur la base de la phalange distale.

76

2.1. Le fléchisseur profond des doigts (FPD)

77

Dans son traité, Tubiana [11] en citant Wilkinson (en 1953) rappelait l’importance du mode d’insertion du FPD, composé de :

48 49 50 51 52 53 54 55 56 57

61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74

78 79 81 82 83 84 85 86 87 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98

 deux faisceaux de fibres superficielles qui s’écartent de la ligne médiane et s’insèrent sur les faces latérales de la base de P3 ;  et de fibres profondes apparaissant dans l’écartement des fibres superficielles et s’attachant plus distalement sur la diaphyse au milieu de la face palmaire de P3. De ce mode d’insertion, il en découle deux notions :  d’après Dobyns (en 1975), cité par Tubiana [11], lors de l’avulsion du FPD, la taille du fragment osseux sera différente selon qu’il aura été arraché par les fibres superficielles, profondes ou par l’ensemble des fibres du tendon ;  l’appui des sutures en zone 1 doit tenir compte de cette zone de clivage potentiel [4]. Proximalement, au tiers distal de l’avant-bras, et d’après les descriptions anatomiques de Fahrer [12], les fibres musculaires du FPD se divisent en deux groupes de masse musculotendineuse : une masse latérale sur un tendon unique

et compact, le tendon digital de l’index ; et une masse médiale sur un nombre variable de tendons réunis en une masse commune par un paratendon lâche. Cette masse tendineuse commune ne se divise en tendons digitaux qu’en dessous du rétinaculum des fléchisseurs. De plus, à la paume, il existe des connexions intertendineuses convergeant distalement vers le tendon de l’annulaire. Ce double dispositif relie les trois doigts ulnaires entre eux et empêche la flexion des phalanges distales des 3e et 5e doigts lorsque le 4e rayon est en extension (manœuvre de Verdan) et, à l’inverse, limite l’extension de l’articulation métacarpophalangienne (MCP) du 4e rayon lorsque les autres doigts sont fléchis [12]. Le FPD assure la flexion de l’IPD, estimée à 808 (748 pour Moiemen et Elliot [13]). Le LFP fléchit l’interphalangienne (IP) du pouce, estimée à 908 et la MCP, estimée à 808.

99

2.2. Les poulies

114

La poulie A4, située au niveau de la partie moyenne de la phalange moyenne (P2), est, d’après Doyle [14], présente dans 98 % des cas, mesure en moyenne 6,7 mm de haut, est plus épaisse en son centre et est superposée de fibres obliques à sa partie distale qui forment la poulie cruciforme C3. C’est une poulie biomécaniquement importante, sa fonction étant de maintenir un bras de levier adéquat pour le FPD. Ainsi, sa lésion est source de dysfonctionnement du FPD sur l’IPD avec une augmentation du bras de levier du FPD, diminuant son moment fléchissant jusqu’à l’apparition d’un flessum [1]. La poulie C3 est fixée en regard du col de P2. Comme les autres poulies cruciformes, elle a un rôle de jonction entre les poulies annulaires et s’efface lors de la flexion digitale. La poulie A5 est présente dans 93 % des cas, elle est très mince, longue de 4,1 mm en moyenne [14]. Elle est attachée à la plaque palmaire de l’IPD. Au niveau du pouce, la poulie A2 est située en regard de l’IP.

115

2.3. La vascularisation tendineuse

132

En zone 1, elle provient de deux sources [15] : l’insertion osseuse sur P3 et le vinculum court. Leversedge et al. [15] ont décrit une zone hypovasculaire localisée, contrairement à l’ensemble du canal digital, à la face dorsale du tendon terminal. Sur toute la hauteur du canal digital, la vascularisation tendineuse est double : longitudinale intrinsèque assurée par le mésotendon, et segmentaire assurée par les vinculums provenant des artères rétrotendineuses. Pour le FPD, il existe un vinculum court vers son insertion distale et un vinculum long commun avec celui du FSD. Au niveau du pouce, il existe 2 vinculums situés respectivement en regard des articulations MCP (v1) et IP (v2). De ce mode de vascularisation, retranscrit de la mise au point de Dap [16] sur les lésions traumatiques des tendons fléchisseurs et citant les travaux de Lundborg et Ochiai, il en résulte des zones tendineuses pauvrement vascularisées. Elles sont situées pour le FPD en amont et en aval du vinculum long, de même qu’à sa face antérieure ; la face dorsale contient la quasi-totalité des réseaux artériels microscopiques.

133

Pour citer cet article : Forli A, et al. Prise en charge des lésions du tendon fléchisseur commun profond en zone 1. Chir Main (2014), http:// dx.doi.org/10.1016/j.main.2014.03.002

100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111 112 113

116 117 118 119 120 121 122 123 124 125 126 127 128 129 130 131

134 135 136 137 138 139 140 141 142 143 144 145 146 147 148 149 150 151

+ Models

CHIMAI 870 1–15

A. Forli et al. / Chirurgie de la main xxx (2014) xxx–xxx

155 156

Ces zones peu vascularisées peuvent expliquer les difficultés de cicatrisation tendineuse. Il en découle ainsi, lors de la chirurgie, la nécessité de respecter les vinculums et les anastomoses rétrotendineuses et de réparer systématiquement les artères collatérales.

157

3. Diagnostic

158

3.1. Lésion ouverte

159

Tenant compte des différents éléments qui peuvent être lésés selon la localisation de la lésion et l’implication que cela peut avoir sur la réparation, Moiemen et Elliot [13] ont établi une subdivision de la zone 1 en trois zones pour les doigts longs (Fig. 1) :

152 153 154

160 161 162 163 165 166 167 168 169 170 171 172 173 174 175 176 177 179 180 181 182 183 184 185 186 187 188 189 190

 la zone 1a correspond à la zone plus distale, en aval de la poulie A5 ;  la zone 1b siège en aval de la poulie A4 jusqu’à la poulie A5 incluse ;  la zone 1c comprend la poulie A4. Cette subdivision est utile pour identifier les difficultés et proposer les différentes techniques chirurgicales, mais ne semble pas apporter de bénéfice pronostique sur le devenir de ces lésions, excepté peut-être pour la lésion en zone 1c qui semble entraîner une perte d’amplitude sur l’IPP plus fréquente [13]. Hartmann et al. [5], lors d’une revue de 51 cas de lésion isolée du FPD, ont subdivisé la zone 1 en deux sous-zones :  1A : extrémité distale jusqu’à 1 cm de l’insertion tendineuse ;  1B : étendue de la zone 1A jusqu’à l’insertion du FSD. Comme pour la lésion fermée du FPD, l’examen clinique cherche une perte de l’effet cascade des doigts, l’absence de flexion passive de l’IPD lors du test de pression des corps charnus à l’avant-bras et de l’effet ténodèse, et de la flexion active lors du test isolé du FPD. Selon la position du doigt lors du traumatisme, il faut se méfier du niveau de la lésion tendineuse, qui ne coïncide pas toujours avec le niveau de la plaie cutanée : si le doigt était en flexion, la lésion tendineuse siège distalement par rapport à la plaie cutanée et, au contraire, si la lésion s’est produite sur un doigt en extension, la zone de

Fig. 1. Subdivision de la zone 1 en trois sous-zones (a, b, c) pour les doigts longs selon Moiemen et Elliot [13].

3

section tendineuse peut disparaître en amont de la plaie cutanée. Il faut préciser en plus le degré de rétraction du tendon, lié au niveau de la lésion tendineuse. Si la section est distale par rapport au vinculum court, le tendon se rétracte peu et reste facilement accessible. Dans ce cas, il peut même se produire une cicatrisation spontanée très incomplète conférant quelques mouvements insuffisants de flexion à l’IPD, pouvant rendre le diagnostic difficile secondairement [17]. Lorsque la section tendineuse se situe en amont des insertions du vinculum court, le tendon se rétracte à l’intérieur de la gaine tendineuse, voire dans certains cas jusqu’à la paume. En effet, si la force musculaire lors de l’accident est importante, elle réalise un véritable coup de fouet pouvant arracher les vinculums, et le tendon se rétracte d’autant plus en amont :

191

 la capacité fonctionnelle du FSD intact ;  la qualité de la plaie : franche ou contuse ;  la présence ou non de lésions associées, essentiellement vasculaires et nerveuses, mais aussi une fracture de P3, une lésion de la plaque palmaire, du plan ligamentaire ou une ouverture de l’IPD, une lésion associée de l’appareil extenseur, etc. En plus d’alourdir le geste chirurgical, elles sont pour certaines sources de raideur et sont susceptibles d’interférer sur le résultat final global.

207

3.2. Lésion fermée

216

La lésion fermée du tendon FPD, ou plus communément « jersey-finger », correspond à l’avulsion du tendon FPD d’un doigt long à la suite d’un mécanisme d’hyperextension contre résistance. Moiemen et Elliot [13] désignent cette lésion par la zone 1p ( pull-off). Plus rare que la lésion ouverte, elle est essentiellement rencontrée lors de la pratique de certains sports de contact, tels que le rugby, le football américain, le judo. . . En 1977, Leddy et Packer [18] ont proposé une classification en trois types selon l’importance de la rétraction tendineuse et la présence ou non d’une fracture de P3. Celle-ci s’est complétée au fils des années, avec actuellement cinq types (Fig. 2) :

217

 type I : avulsion du FPD rétracté à la paume avec interruption de la suppléance vasculaire par les vinculums. Il n’y a pas de flexion active de l’IPD et l’on trouve une masse douloureuse à la paume ;  type II : avulsion du FPD dont le moignon tendineux est rétracté au niveau de l’IPP. Seul le vinculum court est rompu. Il y a une perte de flexion active de l’IPD et l’on trouve en plus de l’œdème, une douleur en regard de l’IPP et une perte modérée de sa mobilité. Un fragment osseux minime peut être arraché et visible sur la radiographie. Le vinculum long étant intact, une certaine suppléance vasculaire est préservée, autorisant, contrairement au type I, une prise en en charge plus tardive et avec un pronostic meilleur que celui du type I ;  type III : un large fragment osseux reste attaché au moignon tendineux avulsé, dont la rétraction est bloquée par le bord distal de la poulie A4. Les 2 vinculums sont intacts. L’examen

230

Pour citer cet article : Forli A, et al. Prise en charge des lésions du tendon fléchisseur commun profond en zone 1. Chir Main (2014), http:// dx.doi.org/10.1016/j.main.2014.03.002

192 193 194 195 196 197 198 199 200 201 202 203 204 205

208 209 210 211 212 213 214 215

218 219 220 221 222 223 224 225 226 227 228

231 232 233 234 235 236 237 238 239 240 241 242 243 244 245

+ Models

CHIMAI 870 1–15

4

A. Forli et al. / Chirurgie de la main xxx (2014) xxx–xxx

Fig. 2. a : classification de Leddy et Packer [18] modifiée en 5 types ; b : type III de la classification de Leddy et Packer ; c : type Va de la classification de Leddy et Packer complétée par Al-Qattan [19] ; d : type Vb de la classification de Leddy et Packer complétée par Al-Qattan [19]. 246 247 248 249 250 Q2 251 252 253 254 255 256 257 258 259 261 262 263 264 265 266 267 268

clinique trouve, en plus de la perte de flexion de l’IPD, un œdème, une ecchymose et une douleur en regard de P2. L’examen radiologique met en évidence un gros fragment osseux situé au-dessus de l’IPP. En 1981, Smith [20] a décrit un 4e type correspondant à un arrachement osseux de P3 associé à une désinsertion du tendon FPD par rapport au fragment osseux. En 2001, Al-Qattan [19] a ajouté un 5e type, correspondant à un arrachement osseux (extra ou intra-articulaire : a et b) associé à une fracture transversale de P3. Il s’agit de lésion intéressant essentiellement le 4e doigt et se produisant quasiment toujours lors de l’agrippement du maillot. Plusieurs hypothèses sont proposées pour expliquer l’atteinte plus fréquente du 4e rayon :  plus grande fragilité de l’insertion du FPD sur le 4e doigt par rapport aux autres doigts [21] ;  interdépendance du système tendineux du 4e rayon avec les doigts voisins (corps musculaire commun, connexions intertendineuses à la paume) [12] ;  double insertion du 3e lombrical ;  connexions intertendineuse entre les tendons extenseurs [18] ;

 extrémité digitale du 4e rayon plus proéminente lors d’une prise de force [22].

269

Le diagnostic repose sur l’anamnèse, la présence d’une douleur pouvant remonter à la paume ou à l’avant-bras, l’inspection qui peut trouver une ecchymose et l’examen de la mobilité (Fig. 3). La palpation cherche une tuméfaction douloureuse (moignon rétracté) au doigt ou à la paume. Le bilan radiographique du doigt lésé est indispensable et permet de classer le type lésionnel. En cas de bilan radiographique négatif et de doute diagnostique, une échographie voire une IRM sont recommandées et permettent d’affirmer le diagnostic et d’objectiver l’importance de la rétraction tendineuse.

271

4. Technique chirurgicale

281

4.1. Grands principes de réparation

282

En plus des techniques de réparation tendineuse, plusieurs règles de bonne pratique communes à chacune des zones doivent être respectées [16] :

283

 la réparation tendineuse doit être primaire, effectuée dans le cadre de l’urgence dans les 24 heures, ou différée au

287 288

Pour citer cet article : Forli A, et al. Prise en charge des lésions du tendon fléchisseur commun profond en zone 1. Chir Main (2014), http:// dx.doi.org/10.1016/j.main.2014.03.002

270

272 273 274 275 276 277 278 279 280

284 285

+ Models

CHIMAI 870 1–15

A. Forli et al. / Chirurgie de la main xxx (2014) xxx–xxx

  



Fig. 3. Aspect clinique d’un « jersey-finger » type III du 3e doigt droit.

289 290 291 292 293



294 295



296 297 298 299 300 301 302 303



304 305



306 307 308 309 310 311 312 313 314 315 316 317 318 319 320 321 322 323 324 325 326



maximum dans les 48 heures pour les lésions ouvertes. Pour les lésions fermées, les délais de prise en charge peuvent varier selon le type lésionnel, le plus précoce étant toujours souhaitable ; l’exposition et la réparation des lésions tendineuses doivent se faire au mieux avec un moyen de grossissement ; l’agrandissement de la plaie cutanée doit être économique par incision oblique (Bruner), latérale ou en ménageant des lambeaux de Hueston en cas de perte de substance tégumentaire limitée. Il faut proscrire les incisions longitudinales rectilignes qui croisent les plis de flexion et préserver au mieux la pulpe qui doit être indemne de cicatrices. Une plaie survenue en flexion nécessite un agrandissement distal, une plaie survenue en extension est agrandie proximalement ; le plan de dissection doit rester en avant des pédicules vasculo-nerveux ; il faut respecter autant que possible les poulies digitales. Pour la zone 1, la poulie A4 doit être préservée ou son ouverture ne doit être que partielle. Une éventuelle excision ne doit pas dépasser plus de 50 % [23]. Il existe plusieurs techniques d’ouverture et, plus récemment, d’élargissement des poulies [23–25] ; la récupération de l’extrémité tendineuse du FPD doit être la plus atraumatique au risque d’entraîner des lésions dans le canal digital, sources d’adhérences. Si la récupération du moignon proximal n’est pas possible de visu avec une pince fine et ceci malgré la mise en flexion du poignet et un massage d’amont en aval des masses musculaires, il faut utiliser une technique de cathétérisme du canal digital. Plusieurs procédés sont rapportés [16,26]. Nous utilisons un drain de Manovac1 introduit dans la gaine de distal en proximal. Une contre-incision est faite en regard du moignon proximal dont la présence est appréciée par un effet butoir du drain, puis le moignon est fixé au drain par une suture termino-terminale en cadre. En cas de contre-incision directement à la paume et si le moignon n’est pas visible car plus distal, il faut éviter d’extraire le tendon en dehors de la gaine, au risque d’entraîner des lésions vasculaires supplémentaires (arrachement du vinculum

5

long) ; un point termino-latéral entre le drain et le tendon est effectué [26]. Pour prévenir la rétraction de l’extrémité proximale, le tendon est ensuite maintenu par une aiguille transcutanée (25 Gauge) placée transversalement dans la gaine et le tendon ; le parage de l’extrémité du tendon doit être économique ; il faut noter l’arrachement ou non des vinculums, car le pronostic cicatriciel en dépend ; la gaine doit être lavée pour des raisons infectieuses et pour minimiser les adhérences postopératoires. En revanche, l’intérêt de sa fermeture ou non ne se discute pas en zone 1, car à ce niveau elle est pour ainsi dire irréparable ; les lésions associées doivent être réparées.

327 328 329 330 331 332 333 334 335 336 337 338 339

4.2. Réparation tendineuse primaire

340

La réparation primaire du FPD en zone 1 repose essentiellement sur des techniques de réinsertion osseuse, et plus rarement, lorsque le moignon est de longueur suffisante, par une suture classique analogue à celle réalisée en zone 2, que nous ne traitons pas ici. Les différentes techniques de réinsertion osseuse du tendon fléchisseur peuvent être divisées en deux groupes : les sutures dites traditionnelles extériorisées de type pull-out, et des méthodes plus récentes de suture interne, par ancre entre autres.

341

4.2.1. Les techniques de sutures traditionnelles Il s’agit des méthodes de réparation les plus classiques. Depuis la description princeps du pull-out introduite par Bunnell en 1940, plusieurs modifications ou des techniques similaires ont été rapportées. Dans tous les cas, il s’agit de suture extériorisée appuyée sur l’ongle ou la pulpe, avec ou sans bouton (Fig. 4). La technique originelle de pull-out décrite par Bunnell [3] utilisait un fil en acier inoxydable pour réinsérer les extrémités tendineuses. Il s’agissait d’une suture (en croisillon) de Bunnell au sein du moignon proximal extériorisé à travers la peau et, au niveau du moignon distal, d’un double passage longitudinal au sein du moignon tendineux puis transosseux, oblique de palmaire en dorsal au sein de P3 pour être extériorisé et appuyé au niveau de la tablette unguéale (Fig. 5a). Rapidement, plusieurs modifications ont été apportées permettant de se passer de l’extériorisation proximale du fil de suture, avec seul un appui au niveau de la tablette unguéale sur un bouton et l’utilisation d’un fil de suture monobrin. Jennings et al. [27] (Fig. 5b) ont décrit une technique dérivée du pull-out de Bunnell. Le « barb-wire » ou « Widerhaken » de Jennings et al. consiste en un fil d’acier muni d’un harpon et, à ses extrémités, d’une aiguille droite en distal et d’une aiguille courbe en proximal. Le fil est passé dans le moignon proximal où le harpon vient prendre appui sur la face palmaire du tendon, l’aiguille droite est passée dans le moignon distal, puis au ras de la corticale palmaire de P3 et extériorisée au sommet de la pulpe et réintroduite par le même orifice pulpaire en direction de la face dorsale de la tablette unguéale (artifice de Foucher et al. [28]). L’amarrage est réalisé sur un plomb, où une boucle est préconisée au préalable pour éviter le dérapage [4,28]. Le

350

Pour citer cet article : Forli A, et al. Prise en charge des lésions du tendon fléchisseur commun profond en zone 1. Chir Main (2014), http:// dx.doi.org/10.1016/j.main.2014.03.002

342 343 344 345 346 347 348 349

351 352 353 354 355 356 357 358 359 360 361 362 363 364 365 366 367 368 369 370 371 372 373 374 375 376 377 378 379 380

+ Models

CHIMAI 870 1–15

6

A. Forli et al. / Chirurgie de la main xxx (2014) xxx–xxx

Fig. 4. Techniques de sutures traditionnelles extériorisées : pull-out de Bunnell [3], « barb-wire » de Jennings et al. [27] avec l’artifice de Foucher et al. [28], Brunelli et Monini [29], Mantero et al. [30], Grant et al. [31] et montage combinant 2 ancres associées à un pull-out [32].

Fig. 5. Schémas originels des principales techniques de réinsertion par suture traditionnelle : technique de pull-out de Bunnell [3] (a) ; « barb-wire » de Jennings [27] (b) ; méthode de Brunelli et Monini [29] (c) ; méthode de Mantero et al. [30] (d).

381 382 383 384 385 386 387 388 389 390 391 392 393 394 395 396 397 398 399 400 401 402

montage autorise une mobilisation immédiate protégée par une orthèse de protection dorsale. Le « barb-wire » est ôté à la 4e semaine et la mobilisation active sans protection est débutée. Brunelli et Monini [29] (Fig. 5c) ont décrit une technique dérivée elle aussi du pull-out de Bunnell, autorisant une mobilisation active protégée par une orthèse dorsale. Ils utilisent une suture en boucle selon un nœud coulant avec un fil de nylon monobrin de 3/0 monté sur deux aiguilles courbes. Au niveau du moignon proximal du tendon, le passage transversal est situé à 1 cm de la berge tendineuse et les deux passages longitudinaux sont situés quelques millimètres plus distalement. Les deux aiguilles transfixient ensuite la totalité du moignon distal jusqu’à son insertion osseuse, puis sont extériorisées et le fil est ancré sur un bouton prenant appui au niveau de la pulpe en regard de l’insertion tendineuse. Les deux moignons sont ensuite juxtaposés par une suture continue. Il s’agit d’une technique proposée par l’auteur aussi bien pour la zone 1 que la zone 2 [33]. Mantero et al. [30] (Fig. 5d) ont rapporté une méthode similaire à celle de Brunelli, autorisant elle aussi une mobilisation active immédiate. Ils utilisent un fil nylon monofilament 2/0 aiguille droite avec un passage des fils et

une suture dans le moignon proximal similaire à celle de Brunelli (point d’hémi-Kessler). La différence se situe au niveau de l’ancrage, situé plus distalement, à distance du site lésionnel, soit à l’apex de la pulpe évitant un trajet et une traction trop perpendiculaire des fils que l’on peut reprocher à la technique de Brunelli, source d’adhérence et de traction excessive au niveau de l’affrontement tendineux. Le nœud est bloqué sur un disque de silicone surmonté d’un bouton, puis la suture est complétée par un hémisurjet antérieur au fil résorbable 6/0. Dans sa description princeps, l’auteur ôte le bouton à quatre semaines et ne protège pas le montage par un appareillage. Comme pour d’autres auteurs, il s’agit de la technique quelque peu modifiée que nous utilisons classiquement [6,8,9,34]. Enfin, nous ne ferons que citer la technique de Grant et al. [31], qui utilisent une technique de réinsertion des tendons ou ligaments à l’aide d’une broche extériorisée. Kang et al. [35] ont rapporté, lors d’une revue de 23 patients concernant la morbidité liée aux techniques traditionnelles, 65 % de complications. Les inconvénients des sutures extériorisées les plus retrouvés dans la littérature sont locaux : lésion cutanée (ulcération), déformation unguéale,

Pour citer cet article : Forli A, et al. Prise en charge des lésions du tendon fléchisseur commun profond en zone 1. Chir Main (2014), http:// dx.doi.org/10.1016/j.main.2014.03.002

403 404 405 406 407 408 409 410 411 412 413 414 415 416 417 418 419 420 421 422 423 424

+ Models

CHIMAI 870 1–15

A. Forli et al. / Chirurgie de la main xxx (2014) xxx–xxx 425 426 427 428 429 430 431 432 433

douleur liée à la pression du bouton, macération sous le bouton, risque infectieux lié à la suture extériorisée, accrochage du bouton aux vêtements et occasionnellement perte du bouton pouvant entraîner selon le délai de survenue une rupture, et risque de dérapage du plomb ou de rupture du câble au ras du plomb pour le « barb-wire ». Par ailleurs, il est déconseillé d’utiliser ces techniques lors des réimplantations ou revascularisations du fait du risque de nécrose pulpaire distale lié à l’appui du bouton.

440

4.2.2. Les sutures internes Afin d’éviter l’extériorisation de la suture et leur risque de complications infectieuses et de dystrophie unguéale ou pulpaire, les techniques de réinsertion osseuse avec une fixation interne du tendon se sont développées. Elles utilisent des ancres ou d’autres méthodes pour apposer le tendon directement au contact de l’os (Fig. 6).

441

4.2.2.1. Les ancres

434 435 436 437 438 439

442 443 444 445 446 447 448 449 450 451 452 453 454 455 456 457 458 459 460 461 462 463 464

4.2.2.1.1. Historique. L’apparition sur le marché et le développement des ancres miniaturisées, actuellement plus adaptées à une implantation dans P3, font que la fixation interne offre une alternative de plus en plus tentante par rapport aux techniques de réparations traditionnelles. Hallock en 1994 [43] rapportait l’utilisation d’une ancre de suture pour la réinsertion distale d’une greffe du FPD ainsi qu’un tendon extenseur en zone 1. Depuis, quelques publications (cas cliniques, études cadavériques, séries cliniques) ont été rapportées dans la littérature avec des résultats encourageants [7,10,32,41,42,44–47]. Les premières ancres utilisées et rapportées dans la littérature étaient l’ancre AcufexTM [44] et l’ancre Mitek mini GIITM [7,43]. Actuellement, nous trouvons essentiellement l’ancre Mitek Micro QATM (3/0 ou 4/0) [10,41,42]. Cette dernière mesurant 3,7 mm de long peut facilement être placée dans P3 sans dépasser la corticale postérieure. Son diamètre de 1,3 mm autorise même la mise en place de 2 ancres si besoin et donc une suture à 4 brins [42]. Selon l’indication, nous utilisons une ancre MicroFixTM QATM Plus résorbable en PLA (Poly [L-Lactide]). 4.2.2.1.2. Technique. Après avoir préparé un orifice cortical à la base de P3, l’ancre est introduite avec un angle

7

rétrograde de 458 vers l’IPD, comme le recommandaient Schreuder et al. [48] lors d’une étude in vitro sur la résistance à la rupture et la survenue d’un écart entre l’interface os-tendon selon trois angles d’insertion (antérograde, perpendiculaire et rétrograde). L’insertion rétrograde de l’ancre nécessite toutefois un léger avancement, mais seulement de quelques millimètres n’engendrant pas de perte de l’extension de l’IPD ni d’effet quadrige. Cette position rétrograde réduit aussi le risque d’effraction de la corticale postérieure. Un contrôle radioscopique est conseillé s’il s’agit d’ancre non résorbable, afin de confirmer l’absence d’effraction dans l’IPD ou de la corticale dorsale. La suture au niveau du moignon proximal du FPD utilise soit un point d’hémi-Kessler [10], soit un point de Becker [41,42], plus ou moins complété d’un surjet antérieur si le moignon est suffisant. L’utilisation d’une ou deux ancres est appréciée selon la taille de la main du patient et du doigt concerné. Certains auteurs prônent l’utilisation de 2 ancres [10,41] associée à un point de Becker modifié sur le bord radial et ulnaire du tendon, offrant d’après les auteurs [41] une résistance de 70 N. 4.2.2.1.3. Avantages et complications. L’intérêt des ancres par rapport aux techniques traditionnelles porte essentiellement sur l’absence de dystrophie unguéale ou pulpaire et la réduction des risques infectieux. Par ailleurs, la technique est réputée plus simple et rapide. Toutefois, elles ne sont pas dénuées de risques. L’ancre peut se déloger, le fil se rompre au niveau de l’œillet, la pointe peut faire effraction sur la corticale dorsale, pouvant causer une douleur sous-unguéale, voire une dystrophie unguéale irréversible, et leur taille peut limiter leur utilisation sur des petits squelettes (femmes, 5e doigt. . .). Pour certains auteurs, l’ancre non résorbable, considérée comme un corps étranger, présente un risque de granulome inflammatoire et/ou d’infection locale. Si la commercialisation de nouvelles ancres, plus petites et résorbables, permettrait de pallier ces inconvénients, il est toutefois rapporté des cas de réaction inflammatoire à corps étranger associée à une ostéolyse secondaire à l’implantation d’ancre résorbable [49,50]. Par rapport aux autres techniques de réinsertions, il faut néanmoins tenir compte de son coût qui est, pour les auteurs, compensé par le faible taux de complication [42]. Leur utilisation est contre-indiquée en cas d’infection, d’ostéoporose, de fracture ou chez le patient âgé (> 75 ans).

Fig. 6. Techniques de réinsertion osseuse par suture interne : méthodes de Sood et Elliot [36], Schultz et al. [37], Teo et al. [38], Tripathi et al. [39], Gu et al. (long palmaire) [40] et par ancre [10,41,42].

Pour citer cet article : Forli A, et al. Prise en charge des lésions du tendon fléchisseur commun profond en zone 1. Chir Main (2014), http:// dx.doi.org/10.1016/j.main.2014.03.002

465 466 467 468 469 470 471 472 473 474 475 476 477 478 479 480 481 482 483 484 485 486 487 488 489 490 491 492 493 494 495 496 497 498 499 500 501 502 503 504 505 506

+ Models

CHIMAI 870 1–15

8 507 508 509 510 511 512 513 514 515 516 517 518 519 520 521 522 523 524 525 526 527 528 529 530 531 532 533 534 535 536 537 538 539 540 541 542 543 544 545 546 547 548 549 550 551 552 553 554 555 556 557 558 559 560 561 562

A. Forli et al. / Chirurgie de la main xxx (2014) xxx–xxx

4.2.2.2. Les autres techniques de fixations internes. Par rapport aux ancres, ces techniques nécessitent souvent des dissections plus étendues et/ou des incisions supplémentaires avec, pour certaines, un risque de lésion de la matrice unguéale. La méthode de Sood et Elliot [36] utilise une fixation interne en passant les fils d’amarrage du moignon tendineux au travers d’un tunnel osseux transversal à la partie distale de P3, à l’aide d’une incision séparée en gueule de requin au sommet de la pulpe. Messina et Messina [51] ont décrit un montage utilisant de sutures de Bunnell appuyées sur les parties latérales et antérieure du moignon proximal et dont les fils sont passés au travers d’un tunnel transversal à la base de P3 (DARS : double armed reinsertion suture). Schultz et al. [37] ont décrit un montage dont les fils sont suturés à la face dorsale de P3 juste proximalement à la matrice unguéale. Les fils sont passés dans deux tunnels osseux légèrement obliques en direction dorsale et distale, et récupérés puis suturés à l’aide d’une contre-incision dorsale. Teo et al. [38] effectuent un passage de chacune des extrémités du fil dans deux tunnels osseux obliques en direction latérale et dorsale, pour ensuite êtres suturés en palmaire. Tripathi et al. [39] utilisent un montage similaire à celle de Sood et Elliot, mais dont le tunnel osseux transversal est situé plus proximalement, à mi parcours entre le bord proximal de l’ongle et l’articulation IPD (TILT : transverse interosseous loop technique). Norton [52] propose une technique de suture percutanée trans-osseuse reprenant les techniques de Sood et Elliot et de Teo, en évitant une cicatrice étendue à la pulpe et en positionnant le nœud sur un des bord latéral de P3 avec de passages transosseux du fils à l’aide d’aiguille transdermique. Al-Qattan et al. [53] proposent une suture à 6 brins appuyée sur la plaque palmaire. Enfin, Gu et al. [40] décrivent un technique qui s’apparente à une greffe courte en zone 1, en utilisant le tendon long palmaire (LP) qui est passé à travers P3, à la face dorsale de laquelle il est fixé et, en proximal et palmaire, suturé au moignon proximal du FPD. L’auteur préconise ce geste aussi bien pour les lésions fraîches que tardives.

statistiquement significative entre les deux groupes concernant la sensibilité, les amplitudes articulaires, les rétractions digitales et la force, excepté sur le délai de reprise professionnelle significativement plus court pour le groupe ancre. Comme le montre l’ensemble de ces auteurs, la résistance à la rupture des ancres (de même qu’une suture traditionnelle type pull-out) reste au-dessus des forces de traction appliquées aux fléchisseurs lors de la mobilisation sans résistance d’un doigt, estimée selon Schuind et al. [57] à 19 N en moyenne pour une mobilisation active sans résistance exercée par le FPD sur l’IPD. Biomécaniquement, l’ancre en elle-même ne semble pas être supérieure à une technique de suture traditionnelle ou autre fixation interne, et il semblerait que ce soit plus le nombre de brins et la qualité du fil qui interviennent sur les résultats.

563

4.3. Indication

579

Lors de la réinsertion tendineuse, il faut tenir compte de l’avancement engendré. Un avancement trop important du tendon entraîne un raccourcissement du FPD et un déséquilibre musculaire à l’origine :

580 581

 d’une flexion irréductible de l’articulation IPD du doigt lésé ;  d’un effet quadrige, décrit par Verdan, sur les FPD intacts avec une hyperextension des doigts adjacents dont la force de prise et les possibilités de flexion diminuent [17].

585

Malerich et al. [58], sur les bases d’une étude anatomique, ont fixé la limite théorique possible de l’avancement à 1 cm pour les trois doigts ulnaire et à 1,5 cm pour l’index et le LFP. Si l’avancement nécessaire est important, un allongement du tendon est alors recommandé à la jonction musculotendineuse.

589

4.3.1. Lésion ouverte La réparation du FPD en zone 1 est effectuée dans le cadre de l’urgence (24–48 heures) soit par réinsertion plus ou moins associée à un avancement du tendon, soit plus rarement par suture classique selon la longueur de moignon tendineux distal :

594 595

4.2.3. Études biomécaniques Afin d’étayer les arguments pour l’utilisation des ancres, plusieurs études biomécaniques et cadavériques ont été réalisées, dont les résultats sont parfois surprenants. S’il est classique de trouver une résistance à la rupture des ancres supérieure obtenues avec la technique du pull-out, et ceci d’autant plus lorsque deux ancres sont utilisées (autorisant une suture à 4 brins) [45–47], certaines études rapportent des résistances à l’arrachement similaires entre les deux techniques [32,44,47,54,55]. La qualité du fil de suture [45,47], le nombre de brin de la suture [32,46], le type de point [32,56] et la qualité osseuse contribuent aussi à la résistance du montage, expliquant de ce fait la différence des résultats de ces études. En 2006, McCallister et al. [10] ont comparé les résultats cliniques entre une réparation par pull-out et l’utilisation d’une ancre (13 cas chacun) et n’ont pas trouvé de différence

 en zone 1a, le moignon distal est insuffisant pour effectuer une suture classique. Ces lésions sont réparées par réinsertion traditionnelle ou suture interne par ancre ou autres techniques de fixation interne. Lorsqu’il existe un moignon tendineux même minime, nous utilisons une technique de suture traditionnelle de type Mantero ;  en zone 1b, la technique de réparation est similaire à la zone 1a, mais avec en plus un risque de lésion associée de la plaque palmaire, qui peut être à l’origine dans les suites d’une raideur articulaire, voire un doigt en crochet. Par ailleurs, en zone 1b, la suture peut rentrer en conflit avec le bord distal de la poulie A4, source d’une perte de la flexion complète de l’IPD ;  en zone 1c, la réparation directe du tendon par suture classique analogue à la zone 2 est habituellement possible. Toutefois, il est souvent nécessaire d’ouvrir partiellement la

600

Pour citer cet article : Forli A, et al. Prise en charge des lésions du tendon fléchisseur commun profond en zone 1. Chir Main (2014), http:// dx.doi.org/10.1016/j.main.2014.03.002

564 565 566 567 568 569 570 571 572 573 574 575 576 577 578

582 583

586 587 588

590 591 592 593

596 597 598

601 602 603 604 605 606 607 608 609 610 611 612 613 614 615

+ Models

CHIMAI 870 1–15

A. Forli et al. / Chirurgie de la main xxx (2014) xxx–xxx 616 617 618 619 620 621 622 623 624 626 627 628 629 630 631 632 633 634 635 636 637 638 639 640 641 642 643 644 645 646 647 648 649 650 651 652 653 654 655

poulie A4 pour accéder à la zone de suture et pour favoriser le glissement du tendon. 4.3.2. Lésion fermée Les indications dépendent du type lésionnel. L’intérêt des classifications est aussi de déterminer une attitude sur le délai de prise en charge : les types I et IV présentent des lésions graves de la vascularisation et doivent être réparées dans les dix jours, avant que ne surviennent la rétraction musculaire et la nécrose de l’extrémité tendineuse :  le type I : la vascularisation par les vinculums étant interrompue et le tendon rétracté à la paume, ces lésions doivent être traitées dans les dix jours. Le traitement consiste en une réinsertion distale du FPD sur P3, soit par technique traditionnelle, soit par fixation interne, essentiellement par ancre. Lorsque le moignon tendineux distal est inexistant (avec avulsion associée du périoste), nous utilisons une ancre résorbable (MicroFixTM QATM Plus) ;  le type II : il persiste une vascularisation qui autorise une suture plus tardive, jusque 3 semaines à 3 mois selon les auteurs [18]. Si la lésion est prise en charge tardivement, il faut y associer une excision du tissu cicatriciel autour du moignon tendineux et s’assurer d’une extension passive satisfaisante de l’IPP [18]. La réinsertion est similaire au type I ;  le type III : il nécessite une ostéosynthèse par broche ou vis. Kang et al. [59] utilisent une mini-plaque. Si l’IPD est instable ou s’il existe une subluxation, il est nécessaire d’y associer une arthrorise avec une broche légèrement oblique et une IPD légèrement fléchie ;  le type IV : le traitement consiste en une synthèse première de la fracture, suivie de la réinsertion du tendon apposé à P3 ;  le type V : le traitement consiste en une stabilisation première de l’IPD associée à une synthèse le plus souvent par broches ou ostéosuture [19].

9

tendon. Le bouton est désormais remplacé par une ailette de cathlon perforée appliquée sur un tube de silicone afin d’éviter la macération sous le bouton (fragment découpé d’une sonde d’aspiration). Sur le plan technique (Fig. 8), après exposition des extrémités distale et proximale du tendon, le fil est introduit depuis le sommet de la pulpe au sein du moignon tendineux distal et en ayant rasé le périoste de P3. Il est ensuite passé longitudinalement et latéralement dans le moignon proximal selon un point d’hémi-Kessler, puis réintroduit longitudinalement sur le bord opposé, et enfin repassé dans le moignon distal, puis au ras du périoste pour être récupéré au sommet de la pulpe. Les deux extrémités du fil sont chacune passées dans le fragment de silicone surmonté de l’ailette, et le nœud bloqué sous vérification visuelle d’une approximation adéquate des extrémités tendineuses. Un hémisurjet palmaire au fil monofilament résorbable 6/0 (polydioxanone [PDSTM Ethicon]) complète le montage. Un grand pansement de main est confectionné pour 48 heures. Les suites postopératoires (Fig. 9 et 10) sont les suivantes : à j2, la réparation est protégée par une orthèse de protection dorsale avec poignet fléchi à 308, MCP à 708 de flexion et IP en extension pour une durée stricte de 30 jours en continu, puis de 15 jours en discontinu avec poignet en rectitude. Le bouton et le fil sont ôtés à j45.

4.3.3. Notre choix Lorsqu’il existe un moignon tendineux même minime, nous utilisons une technique de suture traditionnelle de type Mantero. Le matériel (Fig. 7) est un fil non résorbable aiguille droite monofilament de nylon (Monosof1) 2/0 ou 3/0 selon la taille du

Fig. 7. Matériel nécessaire pour la technique de Mantero : fil non résorbable aiguille droite monofilament de nylon (Monosof1), ailette de cathlon perforée appliquée sur un tube de silicone (sonde d’aspiration).

Fig. 8. Réparation d’une lésion du FPD en zone 1 du 4e doigt selon la technique de Mantero avant fermeture cutanée (a) et après fermeture cutanée (b).

Pour citer cet article : Forli A, et al. Prise en charge des lésions du tendon fléchisseur commun profond en zone 1. Chir Main (2014), http:// dx.doi.org/10.1016/j.main.2014.03.002

656 657 658 659 660 661 662 663 664 665 666 667 668 669 670 671 672 673 674 675 676 677 678 679 680

+ Models

CHIMAI 870 1–15

10

A. Forli et al. / Chirurgie de la main xxx (2014) xxx–xxx

Fig. 9. Orthèse de protection dorsale avec poignet en flexion à 308, MCP à 708 de flexion et IP en extension (a) et autorisant une mobilisation active en flexion (b).

684 685

Lorsque le moignon tendineux distal est inexistant (lésion fermée essentiellement, avec avulsion associée du périoste), nous utilisons une ancre résorbable (MicroFixTM QATM Plus). La protection par orthèse dorsale et la rééducation utilisent les mêmes modalités.

686

4.4. Cas particulier des lésions pédiatriques

687

La prise en charge des lésions du tendon FPD en zone 1 chez l’enfant présente certes de meilleurs résultats fonctionnels par rapport à l’adulte, mais nécessite certaines précautions. La présence du cartilage de croissance contre-indique les techniques traversant la zone physaire, au risque de voir apparaître une épiphysiodèse, et donc limite l’utilisation de l’ancre d’autant plus restreinte par la taille du squelette. Les fils de sutures doivent être adaptés et, pour une réinsertion selon la technique de Mantero, nous utilisons un fil monofilament non résorbable 4/0 associé à un hémisurjet de monofilament résorbable 7/0. Pour des raisons d’observance, il est recommandé, chez le petit enfant (< 6–8 ans), d’assurer la protection de la suture par une immobilisation plâtrée (brachio-antébrachiale ou antébrachiale selon l’âge) prenant les doigts en position intrinsèque pour une durée de quatre semaines, relayée par une orthèse amovible les quinze jours suivants. Contrairement à l’adulte, la rééducation est ensuite autonome.

681 682 683

688 689 690 691 692 693 694 695 696 697 698 699 700 701 702 703 704

Fig. 10. Mobilité à j+45 d’une réparation du FPD en zone 1 par la technique de Mantero du 4e doigt, en extension (a) et en flexion (b).

4.5. Lésions anciennes et échecs

705

Pour les cas anciens, lorsque les délais de réparation primaire sont dépassés ou lors des échecs d’une réparation primaire, il faut prendre en compte la gêne fonctionnelle occasionnée par la perte de la flexion de l’IPD et la mobilité de l’IPP. En l’absence de gêne, d’instabilité de l’IPD et si l’IPP est complètement fonctionnelle, la lésion peut être laissée en l’état [18,60]. Hormis l’abstention, le choix se fait entre une reconstruction de la fonction du fléchisseur ou une stabilisation de l’articulation IPD, en tenant compte de la demande du patient (travailleur manuel, motivation. . .).

706

4.5.1. Reconstruction de la fonction du fléchisseur Une règle : ne jamais sacrifier le FSD pour reconstruire le FPD. La greffe est réalisée en un ou deux temps selon le délai de prise en charge lié à la rétraction du canal digital et la nécessité de restaurer un plan de glissement. Gu et al. [40] ont décrit une technique qui s’apparente à une greffe très courte en zone 1, indiquée d’après les auteurs aussi bien pour les lésions fraîches que chroniques.

716

4.5.2. Stabilisation de l’articulation IPD Dans ces cas, il est impératif que la fonction de l’IPP soit satisfaisante :

725

Pour citer cet article : Forli A, et al. Prise en charge des lésions du tendon fléchisseur commun profond en zone 1. Chir Main (2014), http:// dx.doi.org/10.1016/j.main.2014.03.002

707 708 709 710 711 712 713 714 715

717 718 719 720 721 722 723 724

726 727

+ Models

CHIMAI 870 1–15

A. Forli et al. / Chirurgie de la main xxx (2014) xxx–xxx

740

 ténodèse : l’extrémité distale du tendon, s’il est suffisamment long, est fixée soit à la gaine fibreuse au niveau de la poulie A4, soit sur la diaphyse de P2 ;  la capsulodèse peut être un recours si la ténodèse est impossible. L’extrémité distale du FPD est fixée sur la capsule de l’IPD et le montage protégé par une broche d’arthrorise IPD en légère flexion pendant 6 semaines. Elle permet de conserver la flexion passive de l’IPD et surtout empêche son hyperextension ;  l’arthrodèse de l’IPD offre une stabilité définitive au détriment de toute mobilité, mais reste, à notre sens, une indication de choix d’autant plus chez le travailleur manuel.

741

5. Rééducation

742

750

Le traitement des lésions des tendons fléchisseurs implique, au-delà du geste chirurgical, des soins postopératoires rigoureux pour l’obtention d’un bon résultat à distance. Un suivi chirurgical draconien tous les quinze jours pendant les six premières semaines est conseillé, mais c’est certainement la mobilisation précoce qui permet d’atteindre les objectifs fonctionnels optimaux. L’intérêt des réparations du tendon FPD en zone 1 est d’obtenir une suture suffisamment solide autorisant une mobilisation active immédiate.

751

5.1. Orthèse

752 753

762

Nous appareillons le poignet et la main à j2 par une orthèse de protection dorsale avec poignet fléchi à 308, MCP en flexion à 708 et IP en extension pour une durée stricte de 30 jours en continu, puis portée les 15 jours suivants en discontinu avec poignet en rectitude jusque j45. L’attelle de protection place les sutures en position de détente et les fléchisseurs en position courte en insuffisance active, diminuant ainsi la force de traction sur la suture que pourraient exercer les muscles fléchisseurs lors d’une contraction involontaire. Par ailleurs, elle empêche l’extension digitale et ainsi une traction trop importante sur la suture [61].

763

5.2. Mobilisation

764

Il s’agit d’une mobilisation active immédiate et contrôlée (sous protection de l’orthèse dorsale ou par le kinésithérapeute). En plus de la protection des réparations tendineuses, la rééducation a pour objectif de réduire les résistances internes (évacuer l’œdème), de maintenir une mobilité passive des articulations digitales et du poignet, et d’orienter le processus cicatriciel tendineux. Elle associe ainsi les techniques de mobilisation passive, semi-active, active et une éducation du patient à l’auto-rééducation [61]. Notre protocole [61] :

729 730 731 732 733 734 735 736 737 738 739

743 744 745 746 747 748 749

754 755 756 757 758 759 760 761

765 766 767 768 769 770 771 772 773 775 776 777 778 779

 j0–j30 : mobilisation en flexion passive et semi-active associée à une mobilisation active en flexion sans résistance et retour en position d’extension dans les limites autorisées par l’attelle ;  j30–j45 : la mobilisation en extension active est introduite ;

11

 j45–J60 : introduction progressive des résistances, mais les exercices contre résistance maximale et l’extension synchrone du poignet et des doigts ne sont pas réalisés avant le 3e mois.

780

6. Évaluation des résultats

784

L’évaluation des résultats des réparations des tendons fléchisseurs peut être faite selon plusieurs critères ou classifications, ce qui rend parfois difficile la comparaison des différentes séries. Nous citons les principales :

785

 la distance pulpo-palmaire étudiée soit seule dans la classification de Boyes, soit associée au déficit d’extension actif du doigt pour la classification de Kleinert et celle de Lister ;  la classification de la Société américaine de chirurgie de la main tient compte de la mobilité active totale du doigt (TAM) en additionnant les amplitudes de flexion active des MCP, IPP, IPD en en retranchant leur déficit d’extension active. Le résultat comparé au côté opposé est rapporté en pourcentage. Elle est simple à réaliser, mais les résultats de l’IPD sont masqués par les bons résultats habituellement obtenus au niveau des MCP et IPP pour des lésions du FPD en zone 1 ;  la classification de Strickland ne tient compte que des interphalangiennes (somme des flexions actives de l’IPP et de l’IPD de laquelle est retranché leur déficit d’extension active). Le résultat est rapporté à 175 (valeur normale IPP [100] + IPD [75]) et est donné en pourcentage ;  la classification de Buck-Gramcko, plus complexe, distingue les résultats des doigts longs et du pouce. Elle est basée sur la distance pulpo-palmaire (déficit de flexion active), le déficit d’extension active et la mobilité active totale. Elle est rarement utilisée dans les séries anglo-saxonnes ;  la cotation de Tubiana est basée sur l’IPP seule au niveau des doigts longs, mais a l’avantage de proposer une classification pour le pouce (IP) ;  la cotation de White est spécifique au pouce, rapportant la mobilité de l’IP au côté opposé, elle rarement utilisée dans la littérature ;  enfin, plus récemment, Moiemen et Elliot [13] ont établi une classification pour les lésions du FPD en zone 1 ne tenant compte que de l’IPD (Tableau 1). Le résultat est basé sur une valeur moyenne de mobilité active de l’IPD estimée en moyenne à 748 par l’auteur.

790

Pour Evans [1], 408 de flexion active de l’IPD au minimum sont nécessaires pour une fonction satisfaisante. Pour le pouce, elle est estimée au minimum à 308 pour la flexion active de l’IP [8].

823

Tableau 1 Classification de Moiemen et Elliot [13].

Mobilité IPD Mobilité IPD

Excellent

Bon

Moyen

Mauvais

62–748 85–100 %

51–618 70–54 %

37–508 50–69 %

0–368 < 50 %

Pour citer cet article : Forli A, et al. Prise en charge des lésions du tendon fléchisseur commun profond en zone 1. Chir Main (2014), http:// dx.doi.org/10.1016/j.main.2014.03.002

781 782 783

786 787 788

791 792 793 794 795 796 797 798 799 800 801 802 803 804 805 806 807 808 809 810 811 812 813 814 815 816 817 818 819 820 821 822

824 825 826

Lésion associée

Traitement

Mobilisation

Recul (mois)

Mobilité active IPD

Classification de Moiemen

Score (classificationb)

Forcec

Reprise travail (mois)

Complication

Rupture

Brunelli et Monini [29], 1982 Marin-Braun et al. [4], 1991 Wulle [34], 1992

15 77 40

– 63,6 % –

Brunelli Barb-wire Mantero

Active Active Active

– 48 –

– 37,38 –

– – –

– 81 % –

– 1,7 m –

– 18 % –

0% 0% 2,5 %

Hartmann et al. [5], 1996

34

25 %

Immobilisation ou Kleinert

92,4

55,58







21,5 %

4%

Messina et Messina [51], 1997 Guinard et al. [6], 1999 Moiemen et Elliot [13], 2000

40 24 102

– 58 % –

Pull-out, barb-wire, classique Suture int. Mantero Suture int.

93 % TB (Kleinert) – 85 % TB et 12,5 % B (Buck-Gramcko) 44 % TB et 38 % B (classification personnelle)

– Active Active

– 26 3

– – 458

– 2,6 m –

– 17 % 14 %

– 0% 4%

7

57 %

Ancre

Active

12



81 %



29 %

0%

Mc Callister et al. [10], 2006 Mc Callister et al. [10], 2006 Teo et al. [38], 2009

13 13 10

38,5 % 46 % –

Pull-out Ancre Suture int.

Strickland Strickland Active

12 12 6,5

47,58 48,58 53,38

20 % TB et 60 % B (TAM) 96 % TB et B (Strickland) 34,5 % TB et 25,5 % B (Strickland) 71,5 % TB et 28,5 % B (Strickland et Buck-Gramcko pour D1) – – –

– – –

Bonin et al. [7], 2003

– – 31,5 % TB et 15 % B –

98 % 102 % –

3m 2,5 m –

15 % 0% –

0% 0%

Tripathi et al. [39], 2009 Schaller [8], 2010

– 65 %

Suture int. Mantero

– Active

11 33

598 398a

– 97 %

– –

17 % –

0% 0%

49 %

Mantero

Active

40

52,48

94 %



9%

0%

Al-Qattan et al. [53], 2010

12 17 (LFP, zone 1 et 2) 65 (zone 1 et 2) 15



Suture int.

Active

3,5

65,78

Bidwai et Feldberg [62], 2012

37



Pull-out

5

37,58

Gu et al. [40], 2012

20



Suture int.

< 2001 : Kleinert > 2001 : active Active

15,5

55,58

Hucq et al. [42], 2013

39



Ancre

Active

62

408

CHU de Grenoble, 2013

21

66,5 %

Mantero

Active

42

448

Schaller [9], 2010

Suture int. : suture interne ; TB : très bon résultat (excellent) ; B : bon résultat ; m : mois. a Mobilité de l’interphalangien (IP). b Classification utilisée par l’auteur. c Par rapport au côté controlatéral.

– – 55,5 % TB et 22 % B – – 18,5 % TB et 20 % B 73,5 % TB et 26,5 % B 15 % TB et B 70 % TB et 20 %B 13 % TB et 43,5 % B 23,5 % TB et 17,5 % B

– 82,5 % TB et B (Buck-Gramcko) 44,5 % TB et 9 % B 93,5 % TB 6,5 % B (Strickland) –





0%

0%





19 %

2,5 %





0%

0%





3m

14,5 %

2,5 %

6 % TB et 65 % B (TAM) 65 % TB et 23,5 % B (Strickland)

91 %

2,8 m

0%

0%

+ Models

Cas

A. Forli et al. / Chirurgie de la main xxx (2014) xxx–xxx

Série

CHIMAI 870 1–15

12

Pour citer cet article : Forli A, et al. Prise en charge des lésions du tendon fléchisseur commun profond en zone 1. Chir Main (2014), http:// dx.doi.org/10.1016/j.main.2014.03.002

Tableau 2 Principales séries des lésions du fléchisseur profond des doigts (FPD) en zone 1.

+ Models

CHIMAI 870 1–15

A. Forli et al. / Chirurgie de la main xxx (2014) xxx–xxx 827

7. Résultats

828

7.1. Les différentes séries

829

848

Peu de série rapportent des résultats complets concernant les lésions du FPD en zone 1 et les comparaisons ne sont pas évidentes du fait de critères d’inclusion différents (absence de différenciation des lésions du FPD seul en zone 1 ou 2, ou entre les réparations primaires ou secondaires) ou du fait de l’utilisation de classifications différentes même parfois personnelles concernant les résultats. Nous répertorions dans le Tableau 2 les 17 séries les plus complètes trouvées dans la littérature [4–10,13,29,34,38–40,42,51,53,62]. Le plus souvent, c’est plus une impression de bons résultats qui est rapportée, mais les résultats globaux sont loin d’être aussi satisfaisants qu’il est classique de le dire, probablement en raison de la présence fréquente de lésions associées. Par ailleurs, la récupération de la force fait aussi partie des objectifs de résultats de la prise en charge de ces lésions et elle est malheureusement rarement rapportée dans les différentes séries. Toutes techniques confondues, le taux de complication varient entre 0 et 29 % [4–7,9,10,13,39,40,42,53,62] et les ruptures entre 0 et 4 % [4–10,13,29,34,39,40,42,53,62].

849

7.2. Série CHU de Grenoble 2004–2012

850 851

À l’occasion de cette monographie, nous avons voulu évaluer nos résultats de prise en charge des lésions FPD en zone 1 pour les patients âgés de plus de 15 ans. Entre 2004 et 2012, 106 patients (110 cas) ont été pris en charge pour une lésion du FPD en zone 1. Il s’agissait de 79 % d’homme et 21 % de femme avec un âge moyen de 34 ans (15– 65 ans). Il y avait 89 lésions ouvertes (81 %) et 21 lésions fermées (19 %). La lésion intéressait le côté dominant pour 57 % des cas. Il s’agissait d’un accident domestique pour 41,5 % des patients, de travail pour 29 %, de sport pour 10,25 % (essentiellement lésions fermées), d’agression pour 6,25 %. Les circonstances n’étaient pas connues pour 13 % des patients. Concernant les lésions ouvertes (89 cas), 59,5 % présentaient des lésions associées. La réparation a utilisé la technique de Mantero pour 70 cas (86 %). Concernant les lésions fermées (21 cas), le mécanisme était secondaire à un accident de sport (rugby dans tous les cas) pour 11 cas (52,5 %). La lésion intéressait le 4e doigt pour 14 cas (66,5 %). Selon la classification de Leddy et Packer, il y avait 9 type I, 5 type II, 4 type III, 3 type V. Les types I et II (14 cas) ont bénéficié d’une réparation par la technique de Mantero pour 11 cas et par ancre pour 3 cas. Les stades III et V (7 cas) ont bénéficié d’un vissage pour 4 cas, d’une réparation par la technique de Mantero pour 2 cas et d’une arthrodèse de l’IPD pour 1 cas. Seulement 20 patients (21 cas) ont pu être revus (19 %). Il s’agissait de 15 hommes et 5 femmes, d’âge moyen 44 ans (16– 68 ans). Il s’agissait dans tous les cas de lésions ouvertes, secondaires à un accident domestique pour 14 cas, d’un accident de travail pour 6 cas, d’une tentative de suicide pour

830 831 832 833 834 835 836 837 838 839 840 841 842 843 844 845 846 847

852 853 854 855 856 857 858 859 860 861 862 863 864 865 866 867 868 869 870 871 872 873 874 875 876 877 878 879

13

1 cas. La lésion était secondaire à un traumatisme par objet contondant pour 8 cas (38 %), par couteau pour 5 cas (24 %), par machine-outil pour 5 cas (24 %) et par verre pour 3 cas (14 %). Le côté dominant était atteint pour 14 cas (66,5 %). Dans 14 cas (66,5 %), il y avait une lésion associée à celle du FPD (9 sections d’un pédicule vasculo-nerveux, 5 sections d’un nerf digital palmaire propre et 1 lésion du tendon extenseur). Le FPD était sectionné à 100 % pour 15 cas et pour 6 cas la lésion était partielle supérieure à 50 %. Le délai de prise en charge chirurgicale était en moyenne de 20 heures (4–46 heures). Pour 2 cas, le FPD était rétracté à la paume. La réparation à utiliser la technique de Mantero pour 16 cas (76 %), une suture classique pour 5 cas. Tous ont bénéficié d’une orthèse de protection dorsale et la mobilisation active protégée était immédiate. La durée de prise en charge en kinésithérapie était de 3 mois ou moins pour 10 cas, entre 3 et 6 mois pour 6 cas et au-delà de 6 mois pour 5 cas. Les patients ont été revus avec un recul moyen de 42 mois (7 à 107 mois). Aucune complication n’a été déplorée. Pour les doigts longs, le TAM (total active motion) moyen (17 cas) était de 78 % avec 1 excellent, 11 bons, 3 moyens et 2 mauvais résultats. Selon la classification de Strickland (17 cas), le TAM modifié moyen était de 75 % avec 11 excellents, 4 bons et 2 résultats moyens. La mobilité active moyenne de l’IPD (17 cas) était de 448 (0–828) et selon la classification de Moiemen et Elliot, il y avait 4 excellents, 3 bons, 4 moyens et 6 mauvais résultats. Pour le pouce, nous avons utilisé la cotation de Tubiana (4 cas) avec 1 excellent, 2 bons, 1 mauvais résultat. Selon les critères d’Evans, 59 % des patients présentant une lésion au niveau d’un doigt long avaient une mobilité de l’IPD supérieure à 408. Par rapport au côté opposé, la force de la poigne, mesurée au dynamomètre de Jamar, était en moyenne de 91 % (30–133 %), la force de la pince termino-latérale à 86 % (14–250 %) et termino-terminale à 88 % (36–150 %). Le délai moyen de reprise du travail était de 2,85 mois (1 semaine à 8 mois) et aucun patient n’a nécessité une reconversion professionnelle. Le patient était très satisfait pour 13 cas, satisfait pour 4 cas, moyennement satisfait pour 3 cas et non satisfait pour 1 cas. La gêne était absente pour 6 cas, légère pour 9 cas, modérée pour 2 cas et importante pour 4 cas, essentiellement liée à une intolérance au froid (10 cas) ou à un trouble sensitif (hypoesthésie, dysesthésie) pour 5 cas en relation avec une lésion associée (section nerf  artère digitale palmaire propre). Selon les résultats qualitatifs (classifications de Moiemen et Elliot pour les doigts longs et de Tubiana pour le pouce), nous n’avons pas trouvé de différence statistiquement significative selon la présence ou non de lésion associée, tout en sachant que cette cohorte est certainement trop faible pour en tirer des conclusions.

880

8. Conclusion

930

Si la fonction digitale est dans son ensemble préservée, la fonction de l’IPD reste souvent en deçà des bons résultats classiquement rapportés dans la littérature. La lésion du FPD en zone 1 présente aussi un impact socioprofessionnel qu’il faut

931

Pour citer cet article : Forli A, et al. Prise en charge des lésions du tendon fléchisseur commun profond en zone 1. Chir Main (2014), http:// dx.doi.org/10.1016/j.main.2014.03.002

881 882 883 884 885 886 887 888 889 890 891 892 893 894 895 896 897 898 899 900 901 902 903 904 905 906 907 908 909 910 911 912 913 914 915 916 917 918 919 920 921 922 923 924 925 926 927 928 929

932 933 934

+ Models

CHIMAI 870 1–15

14

A. Forli et al. / Chirurgie de la main xxx (2014) xxx–xxx

949

prendre en compte avec des arrêts de travail de 2 à 3 mois en moyenne. Plusieurs techniques de réinsertion du tendon fléchisseur sont rapportées avec plus récemment un grand nombre de méthodes de fixation interne décrites dans la littérature, dont l’utilisation d’ancre miniaturisée. Cette dernière est à l’origine de nombreuses études biomécaniques et semble avoir l’avantage sur les techniques de sutures traditionnelles extériorisées. Toutefois, nous la réservons qu’aux cas particuliers où il existe un dépériostage associé à l’avulsion du tendon. Même si la résistance du montage de Mantero est certainement plus faible qu’une réinsertion par une ou deux ancres, elle reste notre technique de choix du fait de sa fiabilité, sa reproductibilité et avec des résultats fonctionnels qui, sans être toujours excellents, sont néanmoins toujours utiles.

950

Déclaration d’intérêts

951 952

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

953

Références

954 955 956 957 958 959 960 961 962 963 964 965 966 967 968 969 970 971 972 973 974 975 976 977 978 979 980 981 982 983 984 985 986 987 988 989 990 991 992

[1] Evans RB. A study of the zone I flexor tendon injury and implications for treatment. J Hand Ther 1990;3:133–48. [2] Parkes A. The ‘‘lumbrical plus’’ finger. Hand 1970;2:164–5. [3] Bunnell S. Primary repair of severed tendons: the use of stainless steel wire. Am J Surg 1940;47:502–16. [4] Marin-Braun F, Foucher G, Buch Jaeger N, Sammut D. Réparation du fléchisseur profond et du long fléchisseur du pouce par la « fixation en rappel ». Résultats d’une série de 77 cas. Ann Chir Main Memb Super 1991;10:13–21. [5] Hartmann D, Gérard F, Garbuio P, Tropet Y. Résultats de la réparation primaire des lésions isolées du fléchisseur profond des doigts longs au canal digital. À propos de 51 cas. Ann Chir Main Memb Super 1996;15:18–24. [6] Guinard D, Montanier F, Thomas D, Corcella D, Moutet F. The Mantero flexor tendon repair in zone 1. J Hand Surg Br 1999;24:148–51. [7] Bonin N, Obert L, Jeunet L, Garbuio P, Tropet Y. Réinsertion du tendon fléchisseur par ancre de suture : étude prospective continue avec mobilisation active précoce. Chir Main 2003;22:305–11. [8] Schaller P. Repair of the flexor pollicis longus tendon with the motionstable Mantero technique. Scand J Plast Reconstr Surg Hand Surg 2010;44:163–6. [9] Schaller P, Baer W. Motion-stable flexor tendon repair with the Mantero technique in the distal part of the fingers. J Hand Surg Eur Vol 2010;35: 51–5. [10] McCallister WV, Ambrose HC, Katolik LI, Trumble TE. Comparison of pullout button versus suture anchor for zone I flexor tendon repair. J Hand Surg Am 2006;31:246–51. [11] Tubiana R. Lésions des tendons fléchisseurs. Traité de chirurgie de la main, 3. Paris: Masson; 1986. p. 181–318. [12] Fahrer M. L’anatomie des fléchisseurs profonds et des lombricaux. In: Verdan C, editor. Chirurgie des tendons de la main, monographie du GEM. Paris: Expansion scientifique française; 1976. p. 25–35. [13] Moiemen NS, Elliot D. Primary flexor tendon repair in zone 1. J Hand Surg Br 2000;25:78–84. [14] Doyle JR. Anatomy of the finger flexor tendon sheath and pulley system. J Hand Surg Am 1988;13:473–84. [15] Leversedge FJ, Ditsios K, Goldfarb CA, Silva MJ, Gelberman RH, Boyer MI. Vascular anatomy of the human flexor digitorum profundus tendon insertion. J Hand Surg Am 2002;27:806–12.

935 936 937 938 939 940 941 942 943 944 945 946 947 948

[16] Dap F. Lésions traumatiques récentes des tendons fléchisseurs de la main : évolution des idées et évaluation des résultats. Cahier d’enseignement de la Société française de chirurgie de la main, 4. Paris: Expansion scientifique française; 1992. p. 1–32 [Monographie des Annales de Chirurgie de la Main et Membre Supe´rieur]. [17] Nalebuff E. Le superficiel intact. In: Verdan C, editor. Chirurgie des tendons de la main, monographie du GEM. Paris: Expansion scientifique française; 1976. p. 102–11. [18] Leddy JP, Packer JW. Avulsion of the profundus tendon insertion in athletes. J Hand Surg Am 1977;2:66–9. [19] Al-Qattan MM. Type 5 avulsion of the insertion of the flexor digitorum profundus tendon. J Hand Surg Br 2001;26:427–31. [20] Smith Jr JH. Avulsion of a profundus tendon with simultaneous intraarticular fracture of the distal phalanx˘case report. J Hand Surg Am 1981;6:600–1. [21] Manske PR, Lesker PA. Avulsion of the ring finger flexor digitorum profundus tendon: an experimental study. Hand 1978;10:52–5. [22] Bynum Jr DK, Gilbert JA. Avulsion of the flexor digitorum profundus: anatomic and biomechanical considerations. J Hand Surg Am 1988;13: 222–7. [23] Dubert T, Khalifa H. Digital pulley enlargement allowing early active motion following primary repair of flexor tendons. Tech Hand Up Extrem Surg 2009;13:197–8. [24] Bakhach J, Sentucq-Rigal J, Mouton P, Boileau R, Panconi B, Guimberteau JC. La plastie d’expansion en Omega « Omega ». Une nouvelle technique d’expansion des poulies annulaires du tunnel digital fléchisseur. Ann Chir Plast Esthet 2005;50:705–14. [25] Kwai Ben I, Elliot D. ‘‘Venting’’ or partial lateral release of the A2 and A4 pulleys after repair of zone 2 flexor tendon injuries. J Hand Surg Br 1998;23:649–54. [26] Sourmelis SG, McGrouther DA. Retrieval of the retracted flexor tendon. J Hand Surg Br 1987;12:109–11. [27] Jennings ER, Mansberger Jr AR, Smith Jr EP, Yeager GH. A new technique in primary tendon repair. Surg Gynecol Obstet 1952;95:597– 600. [28] Foucher G, Prevost P, Merle M, Sibilly A, Michon J. Fixation « en rappel » du tendon fléchisseur profond en zone I. Ann Chir 1978;32:613–4. [29] Brunelli G, Monini L. Technique personnelle de suture des tendons fléchisseurs des doigts avec mobilisation immédiate. Ann Chir Main Memb Super 1982;1:92–6. [30] Mantero R, Bertolotti P, Badoino C. Il pull-out in ‘‘no man’s land’’ e al canale digitale nelle lesioni dei flessori (metodo personale). Riv Chir Mano 1973;11:119–30 [1973–1974]. [31] Grant I, Pandya A, Mahaffey PJ. The re-attachment of tendon and ligament avulsions. J Hand Surg Br 2002;27:337–41. [32] Lee SK, Fajardo M, Kardashian G, Klein J, Tsai P, Christoforou D. Repair of flexor digitorum profundus to distal phalanx: a biomechanical evaluation of four techniques. J Hand Surg Am 2011;36:1604–9. [33] Brunelli G, Vigasio A, Brunelli F. Slip-knot flexor tendon suture in zone II allowing immediate mobilisation. Hand 1983;15:352–8. [34] Wulle C. Flexor tendon suture in zone 1 and distal zone 2 by the Mantero technique. Ann Chir Main Memb Super 1992;11:200–6. [35] Kang N, Marsh D, Dewar D. The morbidity of the button-over-nail technique for zone 1 flexor tendon repairs. Should we still be using this technique? J Hand Surg Eur Vol 2008;33:566–70. [36] Sood MK, Elliot D. A new technique of attachment of flexor tendons to the distal phalanx without a button tie-over. J Hand Surg Br 1996;21:629–32. [37] Schultz RO, Drake DB, Morgan RF. A new technique for the treatment of flexor digitorum profundus tendon avulsion. Ann Plast Surg 1999;42:46–8. [38] Teo TC, Dionyssiou D, Armenio A, Ng D, Skillman J. Anatomical repair of zone 1 flexor tendon injuries. Plast Reconstr Surg 2009;123:617–22. [39] Tripathi AK, Mee SN, Martin DL, Katsarma E. The ‘‘transverse intraosseous loop technique’’ (TILT) to re-insert flexor tendons in zone 1. J Hand Surg Eur Vol 2009;34:85–9. [40] Gu Y, Xie H, Chen Q, Wan B, Zhu S. A new technique for repair of flexor digitorum profundus tendon complete laceration in zone 1. Plast Reconstr Surg 2012;130:918e–20e.

Pour citer cet article : Forli A, et al. Prise en charge des lésions du tendon fléchisseur commun profond en zone 1. Chir Main (2014), http:// dx.doi.org/10.1016/j.main.2014.03.002

993 994 995 996 997 998 999 1000 1001 1002 1003 1004 1005 1006 1007 1008 1009 1010 1011 1012 1013 1014 1015 1016 1017 1018 1019 1020 1021 1022 1023 1024 1025 1026 1027 1028 1029 1030 1031 1032 1033 1034 1035 1036 1037 1038 1039 1040 1041 1042 1043 1044 1045 1046 1047 1048 1049 1050 1051 1052 1053 1054 1055 1056 1057 1058 1059

+ Models

CHIMAI 870 1–15

A. Forli et al. / Chirurgie de la main xxx (2014) xxx–xxx 1060 1061 1062 1063 1064 1065 1066 1067 1068 1069 1070 1071 1072 1073 1074 1075 1076 1077 1078 1079 1080 1081 1082 1083 1084 1085 1086 1087 1088 1089 1090 1091 1092

[41] Murphy BA, Mass DP. Zone I flexor tendon injuries. Hand Clin 2005;21:167–71. [42] Huq S, George S, Boyce DE. The outcomes of zone 1 flexor tendon injuries treated using micro bone suture anchors. J Hand Surg Eur Vol 2013;38:973–8. [43] Hallock GG. The Mitek Mini GII anchor introduced for tendon reinsertion in the hand. Ann Plast Surg 1994;33:211–3. [44] Skoff HD, Hecker AT, Hayes WC, Sebell-Sklar R, Straughn N. Bone suture anchors in hand surgery. J Hand Surg Br 1995;20:245–8. [45] Buch BD, Innis P, McClinton MA, Kotani Y. The Mitek Mini G2 suture anchor: biomechanical analysis of use in the hand. J Hand Surg Am 1995;20:877–81. [46] Brustein M, Pellegrini J, Choueka J, Heminger H, Mass D. Bone suture anchors versus the pullout button for repair of distal profundus tendon injuries: a comparison of strength in human cadaveric hands. J Hand Surg Am 2001;26:489–96. [47] Matsuzaki H, Zaegel MA, Gelberman RH, Silva MJ. Effect of suture material and bone quality on the mechanical properties of zone I flexor tendon-bone reattachment with bone anchors. J Hand Surg Am 2008;33: 709–17. [48] Schreuder FB, Scougall PJ, Puchert E, Vizesi F, Walsh WR. The effect of Mitek anchor insertion angle to attachment of FDP avulsion injuries. J Hand Surg Br 2006;31:292–5. [49] Galano GJ, Jiang KN, Strauch RJ, Rosenwasser MP, Tang P. Inflammatory response with osteolysis related to a bioabsorbable anchor in the finger: a case report. Hand 2010;5:307–12. [50] Schrumpf MA, Lee AT, Weiland AJ. Foreign-body reaction and osteolysis induced by an intraosseous poly-L-lactic acid suture anchor in the wrist: case report. J Hand Surg Am 2011;36:1769–73. [51] Messina A, Messina JC. Double armed reinsertion suture (DARS) of the profundus flexor tendon with immediate active mobilization of the finger. 63 cases. Ann Chir Main Memb Super 1997;16: 245–51.

15

[52] Norton SE. Percutaneous transosseous fixation of zone 1 flexor tendon injuries in primary or two-stage repair. Plast Reconstr Surg 2009; 124:1006. [53] Al-Qattan MM, Al-Turaiki TM, Al-Zahrani AY, Al-Harbi MS, Al-Kahtani FS. A new technique of flexor profundus repair in the distal part of zone I: inclusion of the palmar plate. J Hand Surg Eur Vol 2010;35:459–63. [54] Silva MJ, Hollstien SB, Fayazi AH, Adler P, Gelberman RH, Boyer MI. The effects of multiple-strand suture techniques on the tensile properties of repair of the flexor digitorum profundus tendon to bone. J Bone Joint Surg Am 1998;80:1507–14. [55] Chu JY, Chen T, Awad HA, Elfar J, Hammert WC. Comparison of an allinside suture technique with traditional pull-out suture and suture anchor repair techniques for flexor digitorum profundus attachment to bone. J Hand Surg Am 2013;38:1084–90. [56] Silva MJ, Hollstien SB, Brodt MD, Boyer MI, Tetro AM, Gelberman RH. Flexor digitorum profundus tendon-to-bone repair: an ex vivo biomechanical analysis of 3 pullout suture techniques. J Hand Surg Am 1998;23:120–6. [57] Schuind F, Garcia-Elias M, Cooney 3rd WP, An KN. Flexor tendon forces: in vivo measurements. J Hand Surg Am 1992;17:291–8. [58] Malerich MM, Baird RA, McMaster W, Erickson JM. Permissible limits of flexor digitorum profundus tendon advancement˘an anatomic study. J Hand Surg Am 1987;12:30–3. [59] Kang N, Pratt A, Burr N. Miniplate fixation for avulsion injuries of the flexor digitorum profundus insertion. J Hand Surg Br 2003;28:363–8. [60] Mansat M, Bonnevialle P. Avulsion traumatique du fléchisseur commun profond. À propos de dix-neuf cas. Ann Chir Main Memb Super 1985;4:185–96. [61] Thomas D, Forli A, Martin des Pallières T, Corcella D, Moutet F, Gérard P, et al. Rééducation des plaies tendineuses des fléchisseurs au niveau de l’avant-bras et de la main. Kinescientifique 2009;503:45–50. [62] Bidwai AS, Feldberg L. The button-over-nail technique for zone I flexor tendon injuries. Hand Surg 2012;17:365–9.

Pour citer cet article : Forli A, et al. Prise en charge des lésions du tendon fléchisseur commun profond en zone 1. Chir Main (2014), http:// dx.doi.org/10.1016/j.main.2014.03.002

1093 1094 1095 1096 1097 1098 1099 1100 1101 1102 1103 1104 1105 1106 1107 1108 1109 1110 1111 1112 1113 1114 1115 1116 1117 1118 1119 1120 1121 1122 1123 1124 1125

[Management of zone 1 flexor digitorum profundus tendon injuries].

Flexor tendons repair in zone 1 is classically considered providing good results with an overall satisfactory finger function. However, the objective ...
2MB Sizes 0 Downloads 3 Views