546

Figure 3.

Lettres à la rédaction

Raisons de non-inclusion.

Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Sateren WB, Trimble EL, Abrams J, et al. How sociodemographics, presence of oncology specialists, and hospital cancer programs affect accrual to cancer treatment trials. J Clin Oncol 2002;20:2109—17. [2] Baggstrom MQ, Waqar SN, Sezhiyan AK, et al. Barriers to enrollment in non-small cell lung cancer therapeutic clinical trials. J Thorac Oncol 2011;6:98—102. [3] Vardy J, Dadasovich R, Beale P, et al. Eligibility of patients with advanced non-small cell lung cancer for phase III chemotherapy trials. BMC Cancer 2009;9:130. [4] Horn L, Keedy VL, Campbell N, et al. Identifying barriers associated with enrollment of patients with lung cancer into clinical trials. Clin Lung Cancer 2013;14:14—8.

S. Lozano , L. Leseux , J. Mazieres ∗ Service de pneumologie, pôle des voies respiratoires, université Paul-Sabatier, hôpital Larrey, CHU de Toulouse, chemin de Pouvourville, 31059 Toulouse cedex, France ∗ Auteur

correspondant.

Adresse e-mail : [email protected] (J. Mazieres) Rec ¸u le 8 septembre 2014 ; accepté le 17 octobre 2014 Disponible sur Internet le 11 novembre 2014 http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.10.730

Télé-suivi des patients transplantés pulmonaires : étude de faisabilité Home telemonitoring of lung-transplanted patients: A feasibility study Mots clés : Télésurveillance; Transplantation pulmonaire; Spirométrie Keywords: Telemonitoring; Lung transplantation; Spirometry L’activité de transplantation pulmonaire continue de se développer en France avec en 2012 une progression de 31 % par rapport au bilan de 2010, selon l’Agence de biomédecine. La transplantation pulmonaire reste grevée de complications à type de rejet ou d’infection de l’organe

Lettres à la rédaction

Figure 1.

547

Schéma de la procédure de transmission des données.

transplanté. Le diagnostic et le traitement rapide des complications aiguës sont essentiels pour éviter des évolutions sévères et potentiellement létales [1]. De ce fait, des visites ou des hospitalisations non prévues sont fréquentes, particulièrement la première année et alourdissent la charge de travail hospitalier. Des études effectuées à l’étranger [2—4] indiquent que les visites ou hospitalisations imprévues pourraient être réduites par un suivi plus régulier et un recours au médecin traitant. Il a été montré que certains paramètres respiratoires, notamment le volume expiratoire maximal en une seconde (VEMS) diminue significativement chez les patients présentant des rejets et des infections post-transplantation [5]. L’intégration des techniques de télémédecine permettant la transmission des paramètres évalués à domicile pourrait améliorer la prise en charge des patients en favorisant la réactivité du soignant et à terme diminuer les consultations d’urgence. En France, plusieurs équipes utilisent actuellement un système de télésuivi nommé Pneumotel® (Lamirau Technologies-Mir France, Langlade, France) mais ce système n’a pas à notre connaissance donné lieu à la publication. Le CHU de Toulouse suit une cohorte d’une cinquantaine de patients transplantés pulmonaires. Nous rapportons ici les résultats d’une étude de faisabilité du télé-suivi des paramètres respiratoires chez ces patients. Le protocole de cette étude a fait l’objet d’une publication dans la Revue des Maladies Respiratoires [6]. L’objectif principal était la faisabilité des mesures spirométriques à domicile évaluée par le respect des trois mesures hebdomadaires préconisées pour le patient. Ce critère est présenté par le nombre moyen de mesures des paramètres ventilatoires par patient au cours des 6 mois d’étude. Les périodes d’hospitalisation éventuelles ont été déduites de la comptabilité des connexions. Les critères d’évaluation secondaires étaient la pertinence des alertes évaluée par le nombre d’alertes suivies d’une

action/nombre total d’alertes transmises (exprimée en pourcentage), ainsi que le type d’action mise en place suite aux alertes. Cette étude a été enregistrée auprès de l’Agence nationale de sécurité du médicament (IDRCB 2012-A01413-40). Elle était régionale, monocentrique et prospective. Le détail de la méthodologie a été publié dans la Revue des Maladies Respiratoires [6]. Brièvement, les patients ont été recrutés parmi la cohorte des 50 patients majeurs, transplantés pulmonaires depuis plus de 3 mois et suivis dans le pôle des voies respiratoires du CHU de Toulouse. Une notice d’information ainsi qu’un accord de participation ont été remis au patient. La signature du consentement était préalable à l’inclusion du patient dans l’étude. Les données obtenues à la visite d’inclusion : VEMS, capacité vitale forcée (CVF) et débit expiratoire maximal médian entre 25 et 75 % de la CVF (DEM25—75 ) ont servi des valeurs de référence pour le déclenchement des alertes. Elles étaient donc personnalisées et différentes d’un patient à un autre. La procédure de notre système de télé-suivi est présentée dans la Fig. 1. Un spiromètre : le Spirodoc® (Mir, Langlade, France) ainsi qu’un boîtier de transmission des données, le Twitoo® ont été installés au domicile du patient par la Sadir (prestataire de santé à domicile). Les données ont été envoyées vers la plateforme sécurisée de la société H2AD (Saint-Jean Bonnefonds, France) et étaient accessibles par les médecins référents via le dossier patient participatif (D2P) sur cette plateforme. Le patient avait comme consigne de mesurer ses paramètres ventilatoires à l’aide du spiromètre 3 fois par semaine, pendant la durée de l’étude, soit 6 mois. Une compliance satisfaisante était fixée à 60 %, soit en moyenne plus de deux mesures de souffle par semaine. Une éducation à la réalisation des spirométries était réalisée lors de la visite d’inclusion et un rappel des consignes était effectué lors de l’installation à domicile. Une alerte

548

Figure 2.

Lettres à la rédaction

Moyenne hebdomadaire des mesures du souffle par patient (6 mois).

était déclenchée et visible sur le D2P en cas de diminution de plus de 10 % sur une semaine, d’un ou de plusieurs paramètres (CVF, VEMS et DEM25—75 ) par rapport aux valeurs de référence. Le médecin décidait de l’action à mener : appel du patient ; appel du patient et demande de recours au médecin traitant ; appel du patient et convocation à l’hôpital ou aucune action corrective si une valeur isolée paraissait aberrante. Le médecin renseignait également sur le D2P la raison du déclenchement de l’alerte : suspicion de rejet ; suspicion d’infection ou mauvaise utilisation de l’appareil par le patient. Au total, 16 patients ont été inclus dans cette étude. Quatorze patients ont participé à la totalité de l’étude, un patient a souhaité mettre fin à sa participation au bout de 45 jours et un patient est décédé au cours de l’étude (à 3 mois). Les données des 16 patients ont été analysées au prorata de leur durée de participation dans l’étude. Ils étaient âgés en moyenne de 56 ans (± 9 ans), majoritairement de sexe masculin (69 %). Les pathologies ayant occasionnées la transplantation étaient principalement des BPCO-emphysèmes (37 %) et des fibroses (37 %). Le délai moyen entre la transplantation et l’inclusion était de 27 mois avec un minimum de 3 mois et un maximum de 204 mois. Au total, les patients ont effectué la mesure de leur souffle en moyenne 2,35 fois de manière hebdomadaire. Soixantequinze pour cent des patients ont eu une compliance satisfaisante selon le critère défini (cf. Fig. 2). Concernant les critères secondaires, la pertinence des alertes a été de 54 %, soit 115 alertes suivies d’une action corrective sur un total de 211 alertes transmises. La moitié des alertes n’a pas été suivie d’une action corrective essentiellement dû à des valeurs aberrantes par une mauvaise utilisation du Spirodoc® par le patient. Les actions correctives mises en place étaient majoritairement un appel au patient (113 cas), dans 2 cas, les patients ont été immédiatement convoqués à l’hôpital et dans un cas, le recours au médecin traitant a été demandé. Ce système de télé-suivi des paramètres respiratoires à domicile a amené le médecin à suspecter un épisode

infectieux pour 51 des alertes et un épisode de rejet pour 23 des alertes. Au final, quatre épisodes de rejet et deux épisodes d’infection ont été confirmés au cours de l’étude. À noter que plusieurs alertes consécutives pouvaient correspondre à un seul épisode d’infection ou de rejet. D’un point de vu technique, notre système de télé-suivi n’a pas posé des difficultés majeures : deux installations ont été changées pour des problèmes d’accès aux réseaux. La transmission des données et la gestion des alertes se sont correctement déroulées. Cette étude démontre la faisabilité d’un télé-suivi des paramètres respiratoires à domicile des patients transplantés pulmonaires. En effet, la compliance au dispositif s’avère très satisfaisante avec un respect de la consigne par la majorité des patients et un score moyen de 2,35 mesures du souffle par semaine pour 3 mesures hebdomadaires demandées. On peut également espérer que cette adhésion au dispositif de suivi favorise le rôle proactif du patient (patient acteur) dans la prise en charge de sa maladie. Par contre, un déclenchement trop important des alertes a été mis en évidence puisque 54 % d’entre elles seulement étaient pertinentes. Pour le futur, un ajustement des critères de déclenchement des alertes est donc à prévoir afin d’optimiser la gestion de celles-ci par le corps médical. Une meilleure éducation du patient au matériel utilisé : le Spirodoc® est indispensable puisque 29 % des alertes ont été déclenchées, suite à une mauvaise utilisation du dispositif. À la suite de ces mesures correctives, la prochaine étape de notre programme consistera à évaluer l’efficacité de notre système de télé-suivi des paramètres respiratoires pour prédire les risques d’infection ou de rejet de greffes, et également évaluer l’impact médicoéconomique de ce système. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

Lettres à la rédaction Financements et soutien : Sadir Assistance.

549 [6] Goin AL, Dahan M, Murris M, et al. Télé-suivi des patients transplantés pulmonaires : étude de faisabilité. Rev Mal Respir 2014;31:78—81.

A.-L. Goin a , M. Dahan a , M. Murris a , B. Vilquin a , O. Thuillart b , L. Leseux c,∗ , J.-L. Fraysse d , P. Leophonte c , A. Didier a

Références [1] Dumonceaux M, Knoop C, Rondelet B, et al. Complications de la transplantation pulmonaire : complications périopératoires, rejet aigu et chronique. Rev Mal Respir 2009;26: 639—53. [2] Ewert R, Wensel R, Muller J, et al. Telemetric system for ambulatory lung function analysis in transplanted patients. Transplant Proc 2000;32:204—5. [3] Morlion B, Knoop C, Paiva M, et al. Internet-based home monitoring of pulmonary function after lung transplantation. Am J Respir Crit Care Med 2002;165:694—7. [4] Wagner FM, Weber A, Park JW, et al. New telemetric system for daily pulmonary function surveillance of lung transplant recipients. Ann Thorac Surg 1999;68:2033—8. [5] Bjortuft O, Johansen B, Boe J, et al. Daily home spirometry facilitates early detection of rejection in single lung transplant recipients with emphysema. Eur Respir J 1993;6: 705—8.

a

Pôle des voies respiratoires, hôpital de Larrey, CHU de Toulouse, 31059 Toulouse, France b S2A, 31106 Toulouse, France c Sadir association, Oncopole, 2, place Pierre-Potier, CS 40623, 31106 Toulouse cedex 1, France d Sadir assistance, 31106 Toulouse, France ∗ Auteur

correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (L. Leseux) Rec ¸u le 25 septembre 2014 ; accepté le 25 octobre 2014 Disponible sur Internet le 7 novembre 2014 http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.11.003

[Home telemonitoring of lung-transplanted patients: A feasibility study].

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