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Les soins de sante en prison. le partie CLAIRE LALONDE

Que ce soit par les aventures de MonteCristo au ch&teau d'If ou de Papillon en Guyane ou encore en faisant "La Cavale" avec Albertine Sarrazin, qui ne s'est jamais laiss. captiver par le monde paral1.le des prisons? Qu'en est-il de cette r.alit. chez nous? Quel r6le y joue le m.decin? Voila certaines des questions auxquelles nous tenterons ici de jeter un bref regard. En 1975, ii y avait au Quebec pr.s de 4000 personnes dans les .tablissements de detention soit 2266 d&enus dans les p6nitenciers f.d.raux (sentence de 2 ans et plus) et une moyenne annuelle de 1659 personnes dans les prisons provinciales (670 pr.venus et 989 d.tenus nyant une sentence de moms de 2 ans). Huit p6nitenciers f.d.raux et 38 6tablissements provinciaux se partissent la t&che de garder hors de Ia soci.t. ceux que l'administration de la justice a prescrit d'en exciure pour des p6riodes pouvant varier d'un jour .i toute Ia vie. Ces chiffres ne traduisent pas cornpl.tement l'importance du ph.nom.ne de la detention puisque les prisons pro-

vinciales enregistraient en 1975 36 448 entrees. Cependant dans son rapport de 1975, Ia direction de Ia probation et des &ablissements de d&ention du Quebec reconnaissait le caract.re fondamentalement passager des s.jours de ses pensionnaires: 81 % de la population carc.ra1e provinciale cette ann.e-1. avait purg6 une peine de moms de 3 mois et 65% une peine de 1 mois et moms. Pourquoi sont-ils 1.? Dans les prisons provinciales, ii n'y a pas de statistiques disponibles sur le caract.re des offences mais une enqu&e effectu.e . la prison d'Orsainville . Quebec r.v.Iait que 59.3% des personnes qui y .taient emprisonn.es 1'&aient par d.faut de paiement d'une amende. On est donc assez loin de I'image du dangereux criminel pr.sent.e tant au cinema que dans les series polici.res t.l.vis.es... Qu'en est-il des d.tenus des p.nitenciers, ceux dont la sentence est de plus de deux ans? Selon Pierre Landreyule, criminologue de l'universit. de Montreal, une etude montre qu'environ 60% d'entre eux en 6taient . leur premi.re incarceration dans un p.nitencier

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et le tiers . leur premiere condamnation. Pour 1974, pr.s de Ia moiti. (46%) avaient . condamn.s pour fraude, recel, vol sans violence ou apr.s un bris des conditions de Iib.ration conditionnelle. Moms de 10% avaient dt6 condamn.s pour homicides, viol ou tentative de viol. La majorit. de Ia population incarc&6e ressemble donc assez . Ia population globale du pays. La m.decine pratiqu6e dans les .tablissements de detention est-elle, elle, diff6rente de celle que nous connaissons? Le Centre de pr&ention de Montreal J'ai d'abord rencontr. le Dr Ruben Laurier du Centre de prevention de Montr.a1 (Parthenais). C'est Iui qui re.oit une grande partie des pr.venus au Quebec puisque les causes entendues dans le district judiciaire de Montreal sont les plus nombreuses. Au 1 0i.me &age de 1'.difice de Ia St.ret. dii Qu& bec, rue Parthenais, le Dr Laurier dispose de 33 lits et d'installations "suffisantes . .quiper un h6pital de campagne" pour traiter une population qui

Depuis l'ouverture du Centre de pr6s'6levait, lors de notre rencontre, . 6tages, on comprend qu'un s.jour . quelque 500 pr.venus. M.me s'il s'es- Parthenais soit une .preuve pour les vention ii y a 8 ans, ii y a eu 80000 time bien outi11. et bien assist., le Dr pr.venus qui y attendent leur proc.s admissions: cela donne une id.e du Laurier d6plore 1'.tat de surpeuplement ou leur sentence et qui sont . tout le volume de travail qui est 6chue au Dr de l'institution: ii estime en effet que moms anxieux et parfois m.me aux Laurier et . son .quipe. Ii se rappelle le maximum acceptable serait de 325 abois comme nous les d6crivait le Dr avoir soign. toutes sortes de gens depuis . 375 personnes. Ii ne faut donc pas Laurier. Rappelons que selon M. son arriv.e: son plus jeune client avait &re surpris quand, suite au surpeuple- J6r6me Choquette ce Centre n'avait . 15 ans et son plus vieux atteignait 92 ment, un climat difficile s'installe. Un con.u que pour de tr.s courts sejours ans. Avec son .quipe form.e d'infirtel climat se traduit pour le personnel (pas beaucoup plus de 24 heures) et que miers avec lesquels il a commence . de sant6 par un surplus de consultations les pr.venus y sont pratiquement con- travailler il y a 15 ans . Bordeaux et et aussi malheureusement, par un ac- damn.s . l'inaction c'est-.-dire & l'& d'une seule infirmi.re qui "tient le croissement des gestes de d.sespoir des coute de la t6l6vision dans le corridor coup", selon les termes du Dr, depuis maintenant 5 ans & Parthenais, il a pr6venus ou de ceux qui apprennent attenant & leur cellule... leur sentence, tels auto-mutilation ou Ce type d' "inoccupation" du temps donn. en 1976 quelque 5070 consultatentatives de suicide... est condamn. depuis 1973 par 1'Office tions & 1'infirmerie, 135 consultations Le Dr Laurier n'est pas le seul . des droits des d.tenus qui demande m.dicales en cellule, 2493 traitements d6plorer l'.tat de surpeuplement de qu'on se conforme dans les .tablisse- au dispensaire, et pratiqu. 1050 exaPa.henais... Les autorit.s gouverne- ments canadiens aux r.gles minima de mens pr.c.dant le d6part des d.tenus mentales ont aussi condamn6 la con- l'ONU en ce qui concerne les d.tenus vers les centres de d6tention. Il y a eu ception m.me de 1'institution, les s6- et les pr.venus. Ces r.gles stipulent .galement plus de 336 pr.venus enjours trop prolong6s que les pr6venus que le d.tenu a droit & une occupation voy.s dans des h6pitaux de Montreal doivent y faire et le peu d'activit6s quelconque si ce n'est & un travail, telle pour consultation. Toujours pour 11 que l'on peut y organiser compte tenu lecture, ou passe-temps et & 1 heure des 12 mois de 1976, les statistiques du caract.re . s.curit. maximum du d'activit. physique par jour. Or, encore tenues par le Dr Laurier r.v.lent que Centre. Les autorit6s p6nitentiaires pro- & l'hiver. 1975, alors que deux &udian- le dentiste a donn6 pour sa part 548 vinciales constataient qu'en 1975 la du- tes du bac. en Nursing de l'universit6 consultations. Les pr6venus amends & Parthenais r.e de s.jour avait encore augments par de Montreal effectuaient un stage & rapport & 1974 passant de 12 & 16 Parthenais, elles constataient dans leur ne sont pas tous soumis & un examen jours et cela sans addition de person- rapport que, compte tenu de 1'organisa- complet comme c'est le cas & leur nel. Le s.jour de certains d.tenus at- tion des lieux, les d.tenus n'avaient entree dans un p.nitencier f.d6ral. Ils teindrait cependant 6 mois et m.me 1 droit qu'& 2 heures de r.cr6ation par sont l& en attendant, rappelons-le, an. Quand on sait que la seule cour semaine & l'ext&ieur et qu'encore ce m.me si parfois ils attendent un peu dont disposent les d&enus est situ6e temps .tait souvent .court. & cause des trop longtemps. Un infirmier est pr6sur le toit de 1'6difice qui compte 14 probl.mes de d.placements s.curitaires. sent & la fouille d'entr.e des pr.venus.

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Patients should be warned against consuming alcohol, because of a possible deulfiram-like reaction. Although no persistent hernatologic abnormahties have been observed in clinical studies, total and differential leukocyte counts should be made before and after treatment especialy if a second course of oral Ftagyl trarapy s needed. Metronidazole passes the placentat barrier. Although it has been given to pregnant women without apparent complication. itis advisable that oral use be avoided in pregnant patients and the drug be withheld during the first trimester ot pregnancy. Oral treatment should be discontinued it atasia or any other symptom of ONS involvement occurs. ADVERSE REACTtONS: They am infrequent and rrunor: vaginal burning and granular sensation. Bitter taste. nausea and vomiting, already known to occur with Flagyl. were mainly seen when oral Flagyl was administered concomitantly with Flagystatin bcal treatment. In the course of clinical trials with Flagystatin. reactions, not necessarily related to the product, were observed: spots on the skin around the knees welts all over the body aching and swelling of wrists and ankles pruritis head ache, coated tongue and fatigue

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Si l'un d'eux porte une carte de traitement sur lui ou signale . l'attention de l'infirmier des rendez-vous m6dicaux . venir, on essaiera le plus possible de respecter ces ententes avec 1'ext.rieur. Si un pr.venu semble avoir besoin de soins, l'infirmier le dirigera au m.decin de l'institution. En tout temps, les pr& venus peuvent par ailleurs se presenter . la consultation m.dicale quotidienne. Depuis f.vrier 1976, un deuxi.me m& decin g.n&aliste, le Dr Claude Frenette, pratique 6galement . Parthenais . temps partiel. Ii y a donc maintenant huit cliniques par semaine; une pr& sence constante est aussi assur.e par le personnel infirmier et les m.decins peuvent .tre rejoints en tout temps par t.l.avertisseurs bellboy durant le weekend, pendant la soiree et de nuit. De quoi souffrent les pr.venus qui viennent consulter? Ce dont us se plaignent surtout c'est d'insomnie et de nervosit. et c'est bien normal dans la situation d'attente qu'ils vivent. "A part ces cas classiques, il y a, comme dans une client.1e ordinaire, des cas de diab6tiques, de cardiaques, d'hypertendus. On rencontre aussi pas mal de pr.venus souffrant de d.pression et de claustrophobie. Les cas de 'delirium tr.mens' ont beaucoup diminu. car. depuis quelques ann.es. les policiers dirigent ces cas vers des centres d'accueil appropri6s. Quant aux narcomanes qui nous arrivent en node de sevrage, nous les r6f&ons . un h6pital, soit . Saint-Luc, . Notre-Dame ou & l'H6tel-Dieu. Nous devons aussi traiter les d.tenus pour divers troubles qu'ils s'infligent eux-m.me, tels malaises resultant de l'ingurgitation de diff6rents objets allant de la poudre de batteries de transistor, & des lampes Avant de transf6rer une personne qui a re.u sa sentence vers l'6tablissement oii elle s.journera, le Dr Laurier procede & un examen pour s'assurer que la personne n'est pas porteuse de maladie contagieuse et qu'elle est bien de sexe masculin. Cela peut sembler evident mais le Dr Laurier se souvient d'un cas o& une pr.venue avait .t6 amen.e & Parthenais: on ne doit donc jamais se fier aux evidences dans ce domainecomme dans bien d'autres. C'est au moment de ce dernier examen que le Dr Laurier se permet de poser des questions & ses patients. "Quand j'ai affaire & un petit jeune qui en est & une premiere offense je lui demande souvent: 'Tu as aims .a ici?' Ii me regarde naturellement comme si je voulais rire de lui. J'en profite pour glisser: 'Si tu n'as pas aim6 .a... arranges-toi donc pour ne pas y revenir.' Ces petits-l& sont encore assez polis avec nous. Mais en g6n.ral, il ne faut pas s'attendre & recevoir des remerciements trop souvent."

Quant au climat particulier dans Jequel II est appel. & .voluer, c'est-&-dire un milieu & s.curit. maximum, le Dr Laurier reste philosophe. Au moment o.i je l'ai rencontr., il .tait dans ce qu'il appelait le "boum des f&es" et son infirmerie .tait occup.e & pleine capacit. - "C'est dur le temps des c6l6brations pour ceux qui sont en dedans," constatait-il. Quant aux probl.mes de prises d'otages ou & la violence, le Dr Laurier est reticent a s exprimer sur ces questions. "On n'en a pas eu ici et on n'en veut pas," se contente-t-il d'affirmer. M.me attitude chez le personnel infirmier qui n' envie pas les aventures d'autres centres de detention. La seule m&hode de protestation employee par les pr.venus de Parthenais a consists dans l'organisation de plusieurs gr.ves de la faim pour d6noncer les conditions de la d6tention. Mais, m&me & Parthenais, le recrutement du personnel soignant se ressent de la reputation souvent surfaite de violence et de danger des centres de d&ention. Le Dr Laurier rapporte qu'ils ne peuvent recruter de radiologiste ni de technicien en radiologie, m.me & temps partiel. II y a 6galement un poste d'infirmier(.re) pour lequel on ne trouve aucun titulaire. Le Dr Laurier lui-m.me, m.me s'il affirme ne pas craindre les ex-d.tenus & leur sortie de prison, ne serait pas pr& & publier son adresse et son num.ro de t.l.phone. "Nous devons refuser certaines choses aux pr.venus. Et cela me place parfois dans une situation oii je dois faire preuve de d&ermination: il y a un pr.venu & qui j'ai refus6 certains calmants qui a d.clar. en sortant de mon bureau: 'J'en ai tu6 deux, le troisi.me .a va &re lui.'" Mais cette violence verbale n'impressionne plus le Dr Laurier qui se consacre depuis 15 ans & assurer un niveau de soins constant dans les .tablissements de detention. Ii trouve parfois lourde la responsabilit. qui lui .choit, 24 heures sur 24, mais la prison fait pratiquement partie de sa vie. II ne se

rappelle pas avoir pris plus de 7 jours de vacances & la fois. "Et encore-l&, c est parfois moi qu'on appelle par erreur." Il cite aussi des semaines oii il a re.u pas moms de 30 appels & domicile. "Quand j'entends sonner le bellboy, je me demande si ce n'est pas encore un gars qui a essay6 de s'accrocher." Car les cas de suicides rattrap.s par le Dr Laurier et son .quipe ne sont pas rares. "On ne peut pas dire que ce soit bien gai tous les jours. Mais," de conclure le Dr Laurier, "on est conscients de rendre un service communautaire, et mon .quipe et moi savons garder le sourire tout en restant extr.mement prudents.. Les deux m.decins de Parthenais comme ceux des autres .tablissements provinciaux sont r.mun.r.s & l'acte; ils re.oivent aussi une r.mun&ation sp& ciale pour les examens qu'ils effectuent & la demande de la Cour. Assumer la responsabilit. de l'.tat de sante de 500 pr6venus 24 heures sur 24 n'est pas une mince affaire. Le Dr Laurier nous a confi. qu'il ne prenait jamais de chance avec un cas douteux: il en r6f.re alors tr.s rapidement & l'urgence d'un h6pital. "En 8 ans," rapporte-t-il, "nous n'avons eu que quatre mortalit.s. Ce qui donne un taux de 1 sur 20 000 admis. C'est peu si l'on consid.re qu'en milieu hospitalier le taux est de 1 sur 1000 admis." Mais il faut dire que s'il arrive une mortalit. en detention, les autorit.s m& dicales responsables sont plus en bute & la critique que dans un autre milieu. Ainsi, il y a eu r.ouverture d'une enquote du Coroner sur les circonstances de la mort d'un pr.venu survenue en mai 1976 et l'on attend encore les conclusions de l'enqu&e. De telles .ventualit.s ajout.es au cadre tr.s strict d'un milieu & s.curit. maximum surpeupl. comme celui de Parthenais rendent la pratique d'un m.decin certainement plus tendue qu'ailleurs. L'organisation des services de sante dans un centre & s.curit. medium

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comme l'Institut Leclerc o.i je me suis rendue rencontrer les docteurs JeanGuy et Denis Harris m'est d'abord apparue beaucoup plus d6contract.e. En comparaison avec Parthenais oii c'est le style blokhaus qui pr.vaut, avec portes b1ind.es . fonctionnement .lectronique, l'Institut Leclerc a vraiment l'air d'un gros college d'autrefois. D6tenus et gardes y ont presqu'un air de parent6 avec leurs uniformes tout aussi d6mod.s et peu seyants les uns que les autres. Les d.tenus peuvent venir sans escorte . l'infirmerie: bien sfir, ce n'est pas compl.tement la libre circulation puisqu'il y a des contr6les constants mais il y a bien des .coles secondaires oii, pour peu que Ia direction soit stricte, les allies et venues des .tudiants durant les heures de cours sont tout aussi contr6l.es. L'infirmerie avec sa vingtaine de lits disposes comme dans nos vieux dortoirs, et tous inoccup.s, compl.te l'illusion et apparait riante comparativement aux cellules grises de l'infirmerie du Centre de prevention de Montreal. Dans les unites r.sidentielles, les cellules individuelles ressemblent aussi aux chambres priv6es que certains pensionnaires privil.gi.s se payaient autrefois, . l'exception des serrures qui ne semblent pas l. pour la frime. Enfin, il y a de l'espace et de Ia couleur; et c'est sans doute ce qui, aux yeux d'une profane comme moi, fait toute la difference. Mais il ne faudrait peut-.tre pas se fier . de telles impressions. Le Dr JeanGuy Harris, qui y pratique depuis 15 ans, mentionnait qu'un de ses infirmiers .tait encore en cong. de maladie: il a eu la m&choire fractur.e en novembre dernier lors de l'.vasion de quatre d& tenus de Leclerc, alors qu'il .tait pris en otage par ceux-ci. Et la semaine avant ma visite, une femme officier de classement &ait aussi prise en otage durant un quart d'heure dans son bureau. Le d&enu qui la mena9ait d'un couteau voulait par cette mesure de chantage obtenir son transfert dans une autre institution. Elle n'est pas encore remise du choc m.me si elle s'en est tr.s bien tir.e. Donc pour pratiquer dans ce milieu qui semble . premiere vue bien tranquille, il faut avoir les nerfs solides. Get aspect dangereux ne semble toutefois pas retenir l'attention du Dr Harris qui en plus de l'Institut Leclerc (500 d6tenus) est le m6decin attitr6 du Centre f.d6ral de formation (centre ii s.curit6 medium de 400 d6tenus). II faut dire que c'est presque de l'int.rieur que le Dr Harris connait, depuis sa plus tendre enfance, le milieu carc.ral. En effet son p.re a pass6 37 ans en dedans... . titre de gardien au p.nitencier Saint-Vincent de Paul, le "vieux pen" aujourd'hui rebaptis. Institution

Laval. Lui et son fr.re Denis qui travaille au Centre regional de r&eption depuis 4 ans, ont . .lev.s pour ainsi dire dans le milieu et, aussi loin qu'ils se souviennent, ils ont toujours vu des d.tenus, soit avec leur p.re qu'ils allaient rejoindre pour pique-niquer le midi ou encore . la maison. C'.taient aussi les d.tenus qul assurajent l'entretien des maisons des gardes situ.es au bord de la Rivi.re-des-Prairies... Garder ses distances Le Dr Jean-Guy, le premier des deux fr.res . pratiquer en milieu carc.ral, y est venu d'abord . temps partiel, parce qu'il s'6tait .tabli . Saint-Vincent-dePaul au d6but de sa carri.re et qu'on avait besoin de m.decins. N'ayant justement pas la crainte de la majorit6 envers les 6tablissements de d6tention, il s'est donc employs . pratiquer dans ce milieu et il en est venu . y consacrer une plus grande partie de son temps. Il affirme toutefois qu'il n'accepterait jamais de laisser tomber tout-.-fait sa clientele . l'ext.rieur. Get aspect de sa pratique lui permet d'aller prendre un peu l'air, de ne pas trop s"'institutionnaliser", car ce qu'il dit vouloir .viter . tout prix c'est de s'identifier aux buts du p.nitencier. Il veut au contraire garder ses distances, rester le m.decin qui donne un service . un client. Car m.me si le Dr Harris affiche peu de crainte pour sa personne, ii n'en ressent pas moms l'atmosph.re pesante du p& nitencier et Ia situation souvent difficile de plusieurs d.tenus. Tout de go, au debut de l'entrevue, il me dit consid.rer qu'il y a bien du monde dans ces institutions-l. qui ne devraient pas y &re. Les plus jeunes surtout estime-t-il. II faudrait les r.cup.rer avant qu'il n'entrent dans le milieu. Car le Dr Harris consid.re que la prison devient in.vitablement un milieu de r.f.rence pour ceux qui y vivent, avec des lois, un syst.me de valeur particulier qui y ram.ne bien souvent celui qui a fini sa sentence. '.C'est un cercle vicieux. Get aspect du milieu a cependant son aspect positif puisque cela permet aux individus de ne pas &re trop seuls: ils retrouvent en prison des compagnons, parfois des amis." Ceux qui sont le plus . plaindre, selon lui, sont les d.tenus qui avaient une vie familiale intense avant leur incarceration. "Pour ceux-l., Ia communaut. de la prison n'est pas un succ.dan. suffisant. Mais les jeunes qui aiment la vie de gang sont en d6finitive bien servis par le syst.me penal et il faut dire qu'ils semblent parfois heureux en prison, m.me si ce genre d'affirmation peut choquer bien des gens. "Bien s.r il y a un climat de violence dans un milieu comme celui-ci et cela devient plus palpable dans le temps des

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f&es par exemple. Quand les gars sont plus f.briles, ils passent plus facilement aux actes. Ainsi, et ce fait donnera un 6clairage tr.s r.aliste sur l'usage et le commerce illicite des drogues dans le p.nitencier, les gars se battent souvent pour des dettes contract6es afin de se procurer de la drogue. us s'infligent des blessures graves: il y a des fractures du cr&nes inexpliqu.es... On sait alors qu'il y a eu r.glement de compte mais la r.gle du silence n'est en aucun temps rompue." Le Dr Jean-Guy et son fr.re Denis ont appris . soigner sans poser de question. Ils ne veulent pas connaitre la carri.re criminelle de leurs clients ni leur sentence. Ils ont fait disparaitre des dossiers m.dicaux les notes qui r.sumaient l'histoire carc&ale du patient. "Cela pouvait nous bloquer face . quelqu'un," estiment-ils. S'ils apprennent l'histoire d'un individu, c'est que la rumeur de la prison est arriv.e jusqu'. eux ou que le gars en question a parl. de son cas. Pour les deux fr.res, ce sont des patients comme les autres mais ils sont bien conscients de la crainte voire de l'hostilit. des personnes de l'ext6rieur . l'6gard des d.tenus. Ainsi ils se demandent quels h6pitaux vont bien youloir d'eux quand l'h6pital Reine-Marie aura . c.d.e au gouvernement provincial. "D.j. qu'on n'y est pas tr.s chaud pour recevoir des d&enus, qu'est-ce que ce sera ailleurs... II est vrai que les actes de violence cr.ent un climat de panique difficilement contr6lable. Depuis qu'un gardien a 6t6 descendu par un d.tenu et qu'un membre du personnel soignant de l'h6pital a . gri.vement bless. dans l'incident, on ne peut reprocher aux h6pitaux de craindre une telle clientele. Mais il faudrait aussi que le public sache que le d.tenu qui s'en va en consultation . l'h6pital, les chaines aux pieds, est peut-.tre all. visiter sa famille en absence temporaire 10 jours avant, qu'il a alors circul. librement et que personne n'en a fait de cas. S'il se retrouve enchain. pour se rendre . l'h6pital, c'est qu'il est alors sous l'enti.re responsabilit6 du gardien qui l'y emm.ne. S'il s'6chappait, ce dernier serait tenu responsable de l'6vasion et sa carri.re pourrait en souffrir... Il faut donc comprendre le gardien de ne prendre aucune chance et non seulement de menotter le d6tenu mais encore de lui entraver les pieds." Quant aux probl.mes de sant6 de leur clientele, les docteurs Harris disent rencontrer les m.mes maladies qu'. l'ext&ieur: hypertension, diab.te et quelques cas d'accidents de travail mineurs: poussi.res dans 1'oeil etc. Le Dr Jean-Guy estime que seulement 10% des d.tenus des deux institutions dont

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ii a la charge consomment 90% des services de sante. Cette sur-consommation par un petit groupe est surtout motiv.e par une chasse aux m.dicaments de la part des d.tenus. "Pour 6viter qu'ils ne fassent le commerce des m.dicaments ou qu'ils les accumulent, nous les dissolvons dans 1'eau (m.me technique . Parthenais). Mais ce ne sont pas les precautions que nous prenons . 1'infirmerie qui emp.chent la drogue de circuler librement dans l'institution. Je consid.re qu'elle entre par la grande porte. Ce n'est pas mon prob1.me mais .a le devient quand ii y a une multiplication d'altercations entre les d&enus comme .a a . le cas dans le temps des f&es. On a vu une journ.e . Leclerc oii l'ambulance est venue quatre fois. II ne faudrait cependant pas croire que les d6tenus ne sont hospitalis.s qu'en cas d'urgence; pour 1'Institut Leclerc seulement, depuis avril 1976 jusqu'. janvier 1977, 35 d&enus ont . hospitalis.s au Reine-Marie et 6 dans d'autres hopitaux." Ii est .galement certain que plusieurs d&enus voudraient utiliser les m&lecins mais, selon les docteurs Harris, "ii est relativement simple de leur montrer que nous ne serons pas les 'pushers' du syst.me. II suffit de parler le m.me langage qu'eux." Le travail du Dr Denis. est quelque peu different de celui de son fr.re. Au Centre regional de reception (centre . s.curit. maximum de 185 d6tenus), les d6tenus s6journent une soixantaine de jours. Ils y subissent toutes sortes d'examens pour d6terminer dans quel type de centre de d6tention ils purgeront leur peine. Trois crit.res d.terminent ce choix: la qualit6 du d.lit, le caract.re potentiellement dangereux du d.tenu, la longueur de sa sentence. Le Dr Harris leur fait, pour sa part, un examen complet et .tablit le dossier sante qui les accompagnera . l'institution de destination. Ce dossier reste toutefois ind.pendant du dossier carc& ral et est confidentiel comme tout dossier medical. S'il y a des consultations avec des sp.cialistes & recommander et des analyses & faire faire, le Dr Harris s'en occupe. Pour les soins & recevoir & 1'ext.rieur telles les consultations avec des sp& cialistes, les d.tenus doivent se plier aux m.mes listes d'attente que le grand public. De plus, il est certain que dans les cas qui doivent sortir, on donnera Ia priorit. & un cas d'infarctus sur un cas de v.sicule. Mais & cause de la constante presence du personnel infirmier et du m.decin que l'on peut rejoindre en tout temps, les d.tenus ont un meilleur acc.s aux soins de sante que la majorit. de la population. Cela est bien normal puisque c'est la soci6t6 qui am.ne & vivre ensemble une popu-

lation pour qui Ia violence fait partie des r.gles du jeu. La responsabiIit. constante qu'ils dolvent assumer ne p.se pas trop aux deux docteurs Harris. Le Dr Raymond Benoit, directeur regional adjoint des services m6dicaux et de la sante pour le Quebec m'indiquait que s'ils veulent se faire remplacer durant un week-end par exemple, les m6decins du Service canadien des p.nitenciers (SCP) doivent r.mun.rer eux-m.mes leur rempla9ant. Ce n'est que pour la p.riode des vacances annuelles que le service r6mun.re directement le rempla9ant. A son avis, ii est tr.s important pour le moral du m.decin de conserver une certaine client.1e . 1'ext&ieur et les cinq m& decins du Quebec trouvent tous du temps . consacrer une pratique privie. Ii faut, pour le comprendre, tenir compte du fait que Ia c1ient.1e p.nitentiaire est particuli.rement en forme: 85% des d.tenus n'ont pas 40 ans. La r6mun.ration des m.decins vane de $19 000 par ann6e . $35 000 selon la s.niorit.. Les d.tenus sont-ils satisfaits des services m.dicaux? us le sembleraient. En 1975, pour tout le Canada, sur 1002 griefs au troisi.me pallier c'est-&dire n'ayant pas re.u une r.ponse satisfaisante ni au niveau de 1'institution ni . celui de la region, 74 concernaient le traitement m.dica1. Ces griefs occupent la troisi.me position apr.s ceux concernant les membres du personnel et les transf.rements (une centaine chacun). Cependant, pour la r6gion du Quebec, le Dr Benoit ne poss.de pas de statistiques sp.cifiques. A son dire, le Quebec comptant pour le cinqui.me de la population carc.rale du pays, on peut dire qu'il a 6galement la m.me proportion de griefs. C'est le Dr Benoit qui assure luim.me pour I'instant le contr6le des soins. Ii est cependant . &udier avec les m.decins la mise-en-place d'une nouvelle r6vision plus formelle; deux solutions sont envisag.es: confier 1'inspection annuelle des dossiers . des m& decins de l'ext.rieur ou organiser . tous les trois mois l'examen de certains dossiers par le groupe des m.decins lui-m.me. Le SCP se doit d'am.liorer sans cesse les diff.rents services aux d&enus. II y a 2 ans, un comit. d'.tude des services de sante a 6t. forms. Deux repr& sentants de l'Association m.dicale canadienne y si.geaient. Suite . un premier rapport de ce comit., Ia direction de la sante s'est vue donner plus d'importance au sein du SCP et les fiches de sant6 des d6tenus ont 6t6 uniformisses. Les recommandations d'un 2e rapport du m.me groupe n'ont pas encore . rendues publiques et sont actuellement soumises pour approbation au commissaire du SCP. . suivre

CMA JOURNAL/FEBRUARY 19, 1977/VOL. 116 415

[Health care in prison. Part 1].

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