Pour citer cet article : Esnault J et al., Érythème polymorphe lié au virus varicelle-zona, Presse Med (2014), http://dx.doi.org/ 10.1016/j.lpm.2014.02.018. en ligne sur / on line on www.em-consulte.com/revue/lpm www.sciencedirect.com

Images en médecine

Presse Med. 2014; //: /// ß 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Érythème polymorphe lié au virus varicelle-zona [TD$FIRSNAME]Julien[TD$FIRSNAME.] [TD$SURNAME]Esnault[TD$SURNAME.], [TD$FIRSNAME]Juliette[TD$FIRSNAME.] [TD$SURNAME]Jeannel[TD$SURNAME.], [TD$FIRSNAME]Erwan[TD$FIRSNAME.] [TD$SURNAME]Oehler[TD$SURNAME.]

Centre hospitalier de Polynésie française, service de médecine interne, Taaone, 98713 Papeete, Polynésie française

Correspondance : Erwan Oehler, Centre hospitalier de Polynésie française, service de médecine interne, Taaone, 98713 Papeete, Polynésie française. [email protected]

Erythema multiforme due to varicella-zoster virus

[(Figure_1)TD$IG]

U

Érythème polymorphe A. Éruption cutanée diffuse. B. Gros plan d’une lésion sous forme de cocarde.

tome // > n8/ > / http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2014.02.018

1

Figure 1

n homme de 32 ans était hospitalisé pour des lésions cutanéomuqueuses prurigineuses contemporaines d’une toux et d’un syndrome fébrile évoluant depuis une semaine. L’examen clinique montrait des lésions vésiculeuses violacées d’âges différents, diffuses mais épargnant le cuir chevelu, les paumes et voûtes plantaires, sans impétiginisation, nécrose ou hémorragie (figure 1A et B). On observait également une atteinte muqueuse (chéilite, vésicules intrabuccales et urétrite). Il n’existait aucun signe clinique d’atteinte organique, notamment pulmonaire ou neurologique. La radiographie thoracique n’objectivait pas d’atteinte parenchymateuse. Le bilan biologique montrait un minime syndrome inflammatoire (CRP à 14,4 mg/L et hyperleucocytose à 12 400/mm3 dont 70 % de polynucléaires neutrophiles) et l’absence d’anomalie rénale ou hépatique. Le patient nous disait avoir eu la varicelle dans l’enfance et la sérologie était effectivement en faveur d’une immunisation ancienne (IgG fortement positifs et IgM négatifs). La biopsie d’une lésion était en faveur d’un érythème polymorphe et montrait un épiderme largement nécrosé avec décollement sous-épidermique et une discrète atteinte des assises basales ; un infiltrat dermique inflammatoire périvasculaire, polymorphe, lymphoplasmocytaire avec des polynucléaires

LPM-2454

Pour citer cet article : Esnault J et al., Érythème polymorphe lié au virus varicelle-zona, Presse Med (2014), http://dx.doi.org/ 10.1016/j.lpm.2014.02.018.

J Esnault, J Jeannel, E Oehler

neutrophiles. L’écouvillonnage d’une lésion avec réalisation d’une PCR montrait la présence d’ADN varicelleux faisant porter le diagnostic d’érythème polymorphe lié au virus varicelle-zona (VZV). La recherche d’immunodépression était négative et l’évolution favorable après sept jours de valaciclovir. L’érythème polymorphe (EP) est caractérisé par une réaction cutanéomuqueuse à type de lésions bulleuses et nécrotiques déclenchées par certains stimuli antigéniques. Les lésions ont typiquement une forme de cocarde constituée d’au moins trois zones concentriques à bordure bien définie, chacune pouvant revêtir un aspect différent (maculeux, papuleux, vésiculeux ou bulleux). L’éruption est le plus souvent diffuse, cutanée et muqueuse, parfois purpurique [1]. Les facteurs associés à la survenue d’érythèmes polymorphes sont nombreux, notamment infectieux (essentiellement virus herpès simplex et

Mycoplasma pneumoniae) et médicamenteux (antibiotiques, anticonvulsivants et AINS principalement) [2,3]. La plupart des érythèmes polymorphes idiopathiques seraient d’origine virale, herpétique le plus souvent, mais d’autres virus peuvent être en cause. La littérature ne fait état que de deux cas d’EP ou syndromes apparentés (syndrome de Stevens–Johnson) dus au VZV [4]. Dans un cas, la sérologie varicelleuse était positive en IgM et dans l’autre, des antigènes du VZV étaient trouvés par Elisa dans le liquide de lésions bulleuses [5]. Notre cas souligne la rareté de l’implication du VZV dans l’érythème polymorphe et tire son originalité de la mise en évidence d’ADN du VZV au sein de la lésion, comme on peut le voir au cours d’EP d’origine herpétique. Déclaration d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

Références [1]

2

[2]

Schwartz RA, McDonough PH, Lee BW. Toxic epidermal necrolysis: part I. Introduction, history, classification, clinical features, systemic manifestations, etiology, and immunopathogenesis. J Am Acad Dermatol 2013;69:e1-13 [173]. Forman R, Koren G, Shear NH. Erythema multiforme Stevens–Johnson syndrome and toxic epidermal necrolysis in children: a

[3]

[4]

review of 10 years’ experience. Drug Saf 2002;25:965-72. Choy AC, Yarnold PR, Brown E et al. Virus induced erythema multiforme and Stevens– Johnson syndrome. Allergy Proc 1995; 16:157-62. Bay A, Akdeniz N, Calka O, Kösem M, Faik Oner A, Dog˘an M. Primary varicella infection associated with Stevens–Johnson syndrome

[5]

in a Turkish child. J Dermatol 2005;32: 745-50. Weisman K, Petersen CS, Blichmann CW, Nielsen NH, Hultberg BM. Bullous erythema multiforme following herpes zoster and varicella-zoster virus infection. J Eur Acad Dermatol Venereol 1998;11:147-50.

tome // > n8/ > /

[Erythema multiforme due to varicella-zoster virus].

[Erythema multiforme due to varicella-zoster virus]. - PDF Download Free
248KB Sizes 0 Downloads 5 Views