Synthe`se

Me´decine et Sante´ Tropicales 2014 ; 24 : 367-374

Parasitologie

Épidémiologie de la cysticercose et de la neurocysticercose Epidemiology of cysticercosis and neurocysticercosis Bouteille B.

doi: 10.1684/mst.2014.0378

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Service de parasitologie-mycologie, CHU Dupuytren, 2, avenue Martin Luther King, 87042 Limoges Cedex, France Article accepte´ le 01/6/2014

Re´sume´. Au sein du genre Tænia, trois espe`ces sont des parasites de l’homme : Tænia solium, T. saginata et une nouvelle espe`ce peu re´pandue, T. asiatica, re´cemment de´crite en Asie. T. saginata et T. solium vivent a` l’e´tat de ver adulte dans l’intestin de l’homme (« vers solitaires »), chez qui ils sont responsables de te´nioses. T. saginata est largement pre´sent dans le monde, dans toutes les re´gions d’e´levage bovin. T. solium est ende´mique dans de nombreux pays ou` l’e´levage et la consommation de porcs sont courants. Bovins et porcs s’infectent en inge´rant les œufs e´mis par l’homme dans le milieu exte´rieur ; ils sont les hoˆtes interme´diaires respectifs de ces deux helminthes et he´bergent les formes larvaires, dites me´tacestodes ou encore cysticerques. Les cysticerques se de´velopperont en ver adulte dans l’intestin de l’homme apre`s un repas contaminant constitue´ de viande crue ou mal cuite. Dans le cas du cycle de de´veloppement de T. solium, les œufs sont e´galement contaminants pour l’homme. L’homme, comme le porc, peut de´velopper une cysticercose apre`s ingestion d’œufs avec de l’eau ou des aliments souille´s, ou encore par les mains sales. Les manifestations cliniques de la cysticercose sont tre`s variables tant en type qu’en se´ve´rite´. La pe´riode entre l’infection initiale et l’apparition des symptoˆmes peut e´galement varier. L’expression clinique de la cysticercose n’est pas spe´cifique et de´pend ge´ne´ralement du nombre, de la taille et de la localisation des kystes, ainsi que de la re´ponse immunitaire de l’hoˆte au parasite. Les localisations pre´fe´rentielles sont les muscles, les tissus souscutane´s, le syste`me nerveux central (SNC) et les yeux. Les formes sous-cutane´es et musculaires sont souvent asymptomatiques. La gravite´ de la cysticercose est due a` la localisation des larves dans le SNC de l’homme ou neurocysticercose. L’Organisation mondiale de la sante´ (OMS) a place´ cette affection parmi les maladies ne´glige´es. Selon l’OMS, environ 50 millions de personnes dans le monde seraient atteintes de neurocysticercose, qui serait

responsable d’environ 50 000 de´ce`s par an. Ses manifestations cliniques les plus fre´quentes sont les crises d’e´pilepsie, une hypertension intracraˆnienne, des de´ficits neurologiques et parfois des manifestations psychiatriques. La neurocysticercose serait responsable de plus de 50 % des crises d’e´pilepsie a` de´but tardif dans les pays en de´veloppement. Le complexe te´niose/cysticercose a` T. solium est ende´mique dans de nombreux pays en de´veloppement d’Afrique subsaharienne, en Ame´rique latine et en Asie. T. solium avait pratiquement disparu des pays de´veloppe´s du fait de l’industrialisation, de l’ame´lioration des me´thodes d’e´levage et des controˆles sanitaires. Cependant, en raison de l’augmentation de l’immigration en provenance de re´gions ende´miques, la cysticercose et la neurocysticercose sont a` nouveau diagnostique´es en Ame´rique du Nord, en Europe et en Australie. La cysticercose est conside´re´e comme une maladie e´radicable. Quoique cette e´radication soit the´oriquement re´alisable, cette notion a e´te´ remplace´e par des projets de controˆle et de re´duction (traitement de masse, controˆle ve´te´rinaire des porcs, ame´lioration des techniques d’e´levage, e´ducation sanitaire). Mots cle´s : Tænia solium, cysticercose, neurocysticercose, e´pilepsie, e´pide´miologie. Correspondance : Bouteille B

Abstract. Within the genus Taenia, three species are human parasites: T. solium, T. saginata and a new uncommon species, T. asiatica, described recently in Asia. T. saginata and T. solium live as adult tapeworms in human intestines, where they cause taeniasis. T. saginata is widely present worldwide, in all regions where cattle are bred. T. solium is endemic in many countries where livestock and consumption of pigs are common. Cattle and pigs become infected by ingesting eggs

Pour citer cet article : Bouteille B. E´pide´miologie de la cysticercose et de la neurocysticercose. Med Sante Trop 2014 ; 24 : 367-374. doi : 10.1684/mst.2014.0378

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B. BOUTEILLE

emitted by humans into the environment and serve as the respective intermediate hosts of these helminths and host larval forms, or metacestodes or cysticerci. Cysticerci develop into adult worms in the human intestines after a person has eaten contaminated raw or undercooked meat. In the T. solium, eggs are also human contaminants. Humans, like swine, can develop cysticercosis after ingesting eggs with water or contaminated food, or via dirty hands. The clinical manifestations of cysticercosis are highly variable both in kind and in severity. The period between initial infection and the onset of symptoms can also vary. The clinical expression of cysticercosis is generally dependent on the number, size and location of the cysts, as well as the host immune response to the parasite. The preferred locations are the muscles, subcutaneous tissues, central nervous system (CNS), and eyes. Subcutaneous and muscular forms are often asymptomatic. Severe cysticercosis is due to larvae located in human CNS — neurocysticercosis. The World Health Organization (WHO) lists neurocysticercosis as a neglected tropical disease. It estimates that about 50 million people worldwide have neurocysticercosis in the world and that it

L

es te´nioses humaines (« vers solitaires ») sont des helminthoses cause´es par trois espe`ces de cestodes (tableau 1) : Tænia solium, T. saginata et T. asiatica [1]. T. solium ne´cessite deux hoˆtes mammife`res pour l’ache`vement de son cycle de de´veloppement. L’homme se contamine par ingestion de viande animale contenant la forme larvaire de ces te´nias ou cysticerque : porc pour T. solium et T. asiatica, bœuf pour T. saginata. Les cysticercoses des animaux domestiques et sauvages sont cause´es par ces trois espe`ces de te´nias humains ainsi que par plusieurs autres espe`ces de te´nias. Cependant T. solium est unique, car il est le seul qui peut provoquer la cysticercose humaine [2]. L’homme et les animaux s’infestent en inge´rant des œufs produits par les vers adultes et rejete´s dans le milieu exte´rieur avec les matie`res fe´cales de l’homme. Les cysticerques se de´veloppent principalement dans les muscles, mais aussi dans le cerveau (neurocysticercose). Dans les pays de´veloppe´s, ou` l’inspection des viandes et l’e´levage des animaux sont l’objet de controˆles stricts, le complexe te´niose/cysticercose humaine ende´mique a quasiment disparu. Les cas de cysticercose sont le fait de migrants. Cependant, a` l’e´chelle mondiale, particulie`rement dans les pays en de´veloppement d’Afrique, d’Asie et d’Ame´rique latine, la cysticercose humaine est classe´e parmi les maladies ne´glige´es ; elle provoque une importante morbidite´ [3]. La cysticercose humaine est conside´re´e comme la principale e´tiologie de l’e´pilepsie acquise dans les pays en de´veloppement ou` la consommation de porc est commune [4, 5]. La transmission de T. solium dans une re´gion donne´e entraıˆne un risque e´leve´ que les hommes soient atteints de cysticercose, soit par autoinfestation, soit par la pre´sence de porteurs de te´nias dans leur

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causes about 50,000 deaths each year. Its most frequent clinical manifestations are seizures, intracranial hypertension, neurological deficits, and sometimes psychiatric manifestations. It is also responsible for more than 50% of the cases of late-onset epilepsy in developing countries. The T. solium taeniasis/cysticercosis complex is endemic in many developing countries in sub-Saharan Africa, Latin America, and Asia. Although T. solium had virtually disappeared in developed countries due to industrialization, improved methods of husbandry, and health checks, cysticercosis and neurocysticercosis are diagnosed anew in North America, Europe and Australia due to increased immigration from endemic areas. Cysticercosis is considered an eradicable disease. Although theoretically feasible, this concept has been replaced by projects to control and reduce the impact of cysticercosis on human health (through mass treatment of people, veterinary control of pigs, improved farming techniques, and health education). Key words: Tænia solium, cysticercosis, neurocysticercosis, epilepsy, epidemiology.

entourage [6, 7]. Le complexe te´niose/cysticercose est classe´ parmi les maladies potentiellement e´radicables [1].

Le cycle de de´veloppement actuel de Tænia solium L’hoˆte de´finitif de T. solium – qui porte la forme adulte du parasite – est l’homme. Les hoˆtes interme´diaires – qui permettent la disse´mination du parasite et portent la forme larvaire (cysticerque ou me´tacestode) – sont le porc domestique, mais aussi le sanglier et le phacoche`re. Apre`s ingestion de viande de porc infecte´e peu ou mal cuite, le me´tacestode de T. solium ou Cysticercus cellulosæ s’e´vagine dans l’intestin greˆle. Le scolex du parasite s’attache a` la muqueuse et commence a` former les segments ou proglottis. Le scolex de T. solium comporte quatre ventouses et une double range´e de crochets. Le ver est ensuite constitue´ d’un strobile, mesurant 2 a` 4 m de long et comportant plusieurs centaines de proglottis ou anneaux. Deux mois apre`s l’infection, les proglottis gravides se de´tachent de la partie distale du ver et sont excre´te´s dans les fe`ces. Chaque anneau ainsi e´limine´ contient 50 000 a` 60 000 œufs [8]. Ces œufs re´sistent longtemps a` l’eau mais pas a` la se´cheresse. Un hoˆte interme´diaire inge`re alors les œufs, qui e´closent dans l’estomac ou dans l’intestin greˆle, libe´rant un embryon. Celui-la` pe´ne`tre alors la muqueuse intestinale et se propage par voie sanguine jusque dans les muscles strie´s, mais aussi dans la langue, l’œil et le cerveau [9]. La survie de ces cysticerques est limite´e a` quelques anne´es, au terme desquelles ils se ne´crosent et finalement se calcifient. La longe´vite´ des cysticerques semble

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E´pide´miologie de la cysticercose et de la neurocysticercose Tableau 1. Te´nias parasites de l’homme. Table 1. Human tapeworm parasites. Espe`ce Re´partition ge´ographique

Ver adulte

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Larve cysticerque (ou me´tacestode)

Hoˆte de´finitif Localisation Scolex Nombre de branches ute´rines par coˆte´ de proglottis Expulsion des proglottis Hoˆtes interme´diaires Localisation principale Nom

Tænia solium Cosmopolite Homme Intestin Arme´

Tænia saginata Cosmopolite Homme Intestin Inerme

Tænia asiatica Asie du Sud Est Homme Intestin Inerme

7-12

18-32

16-21

Passive avec les selles Porc, homme Muscle Cysticercus cellulosæ

Active en dehors des selles Bovin Muscle Cysticercus bovis

Active en dehors des selles Porc Foie Cysticercus viscerotropica

de´pendre de la localisation tissulaire ainsi que de l’animal [10]. Il peut arriver que l’homme devienne hoˆte interme´diaire ; on se trouve alors dans le cas d’une impasse parasitaire. La cysticercose humaine est une maladie lie´e au pe´ril fe´cal, cause´e par l’ingestion d’œufs de T. solium.

Le complexe te´niose/cysticercose Dans le complexe te´niose/cysticercose, la te´niose est une maladie strictement humaine tandis que la cysticercose peut atteindre indiffe´remment le porc ou l’homme. La clinique, les outils diagnostiques ainsi que les traitements sont spe´cifiques de la maladie et de l’hoˆte.

La te´niose L’infection est ge´ne´ralement asymptomatique ou pre´sente des symptoˆmes be´nins (douleurs abdominales, diarrhe´es et nause´es) [8]. Le diagnostic est difficile en raison de la faible sensibilite´ de l’examen parasitologique des selles et par la difficulte´ de diffe´rencier au microscope les œufs de T. solium de ceux de T. saginata. La de´tection de coproantige`nes par ELISA est seulement spe´cifique du genre Tænia [11], mais leur pre´sence est inde´pendante de la charge parasitaire et ils disparaissent en quelques jours apre`s traitement [12]. Aujourd’hui, des techniques de de´tection d’acide de´soxyribonucle´ique ont e´te´ de´crites, qui permettent de distinguer les diffe´rentes espe`ces du genre Tænia [13]. Deux me´dicaments sont disponibles pour traiter ces infections : le niclosamide et le praziquantel [1]. La posologie est de 2 g en une prise pour le niclosamide et de 5 a` 10 mg/kg en une prise pour le praziquantel.

La cysticercose humaine Les manifestations cliniques de la cysticercose sont tre`s variables. La pe´riode entre l’infection et les premiers symptoˆmes est e´galement tre`s variable. Il n’y a pas de signes cliniques spe´cifiques. L’expression clinique de´pend du nombre, de la taille et de la localisation des cysticerques ainsi que de la re´ponse immunitaire de l’hoˆte [14-16]. Les localisations pre´fe´rentielles sont les muscles, les tissus sous-cutane´s, le syste`me nerveux central (SNC) et les yeux. Les formes musculaires et sous-cutane´es sont souvent asymptomatiques.

La neurocysticercose est due a` l’infestation du SNC par les cysticerques de T. solium au niveau du parenchyme ce´re´bral, de l’espace sous-arachnoı¨dien et des ventricules, avec parfois des formes race´meuses [17], d’ou` une forte variabilite´ des symptoˆmes eux-meˆmes associe´s au nombre, a` la localisation et au stade d’e´volution des e´le´ments parasitaires [18]. Un grand nombre de personnes atteintes de neurocysticercose restent asymptomatiques. Les manifestations cliniques les plus fre´quentes sont les crises d’e´pilepsie, une hypertension intracraˆnienne, des de´ficits neurologiques et parfois des manifestations psychiatriques [19, 20]. La neurocysticercose serait l’e´tiologie de plus de 50 % des crises d’e´pilepsie a` de´but tardif dans les pays en de´veloppement [21-23]. En Afrique, les personnes atteintes de cysticercose ont un risque 3,4 fois plus e´leve´ de de´velopper une e´pilepsie [24]. Les crises e´pileptiques peuvent se produire deux a` huit ans apre`s l’infection [25, 26]. On conside`re toutefois en ge´ne´ral que l’apparition des symptoˆmes se produit au moment de la de´ge´ne´rescence ou de la mort du cysticerque [27]. Il faut retenir qu’un cysticerque unique peut suffire a` la survenue de l’e´pilepsie [28]. Certains auteurs ont e´tabli une classification de la neurocysticercose en trois cate´gories : active avec parasite viable, transitionnelle, lors de la phase de´ge´ne´rative, et inactive, avec parasite calcifie´ [29]. Des crite`res de diagnostic ont e´te´ de´termine´s pour la cysticercose, base´s sur l’exposition, la clinique, la biopsie de cysticerques sous-cutane´s, les re´sultats de l’imagerie me´dicale et les me´thodes se´rologiques [14]. Les crite`res sont au nombre de quatre : absolu, majeur, mineur et e´pide´miologique. Ils permettent de de´terminer plusieurs degre´s de certitude de diagnostic : de´finitif, probable ou possible. Le diagnostic de la cysticercose re´sulte donc, le plus souvent, d’un faisceau d’arguments. Les nodules sous-cutane´s sont rares en Ame´rique latine, plus fre´quents en Afrique et tre`s re´pandus en Asie. Ce sont de petits nodules indolores souvent localise´s sur les bras, le dos ou la poitrine. L’examen anatomopathologique de la biopsie permet de diagnostiquer la maladie. La tomodensitome´trie (TDM) et l’imagerie par re´sonance magne´tique (IRM) sont les techniques de choix qui visualisent les cysticerques in situ et informent sur l’intensite´ de l’infection, la localisation des kystes et le stade des le´sions [26]. La TDM a une sensibilite´ et une spe´cificite´ supe´rieures a` 95 % dans le diagnostic de la neurocysticercose. La TDM est adapte´e a` la de´tection des kystes calcifie´s [30], tandis que l’IRM permet d’e´tablir la localisation et le stade avec une pre´cision accrue [31]. Les diagnostics diffe´rentiels pour la

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neurocysticercose incluent les abce`s, la tuberculose et d’autres infections parasitaires. Les tests se´ro-immunologiques (ELISA, Western-Blot) sont les plus couramment utilise´s pour le diagnostic de cysticercose [32]. Re´cemment, une e´tude a e´te´ re´alise´e afin de de´terminer l’origine de l’infection d’un patient japonais ope´re´ pour une neurocysticercose [33]. D’apre`s l’analyse du ge`ne cox1, ce patient se serait contamine´ dix ans avant l’apparition des symptoˆmes lors d’un se´jour au Ne´pal. Cette e´tude ouvre les possibilite´s d’identifier l’origine de l’infection et d’e´tudier des marqueurs ge´ne´tiques de souches responsables de neurocysticercose. Les mesures the´rapeutiques comportent des traitements antiparasitaires, la chirurgie et le traitement des symptoˆmes. Le praziquantel et l’albendazole sont les deux produits antiparasitaires utilise´s contre les cysticerques de T. solium. Le dosage habituellement pre´conise´ pour le praziquantel est de 50 mg/kg/j pendant deux semaines [34]. Un dosage faible, de 5 a` 10 mg/kg/j, a e´galement un effet sur les cysticerques et des doses de 50 a` 75 mg/kg/j sont bien tole´re´es [35]. Avec l’albendazole, la posologie de 15 mg/kg/j est utilise´e [36]. La dure´e du traitement a e´te´ re´duite, de un mois a` une semaine [37]. L’albendazole pre´sente un effet parasiticide plus important et une meilleure pe´ne´tration dans le liquide ce´re´bro-spinal que le praziquantel [38]. Le traitement antiparasitaire est ge´ne´ralement associe´ a` des ste´roı¨des (dexame´thasone, entre 4,5 et 12 mg/j, ou prednisone, a` 1 mg/kg/j) afin de controˆler l’œde`me et l’hypertension intracraˆnienne [35]. Le traitement chirurgical joue encore un roˆle important dans certains cas de neurocysticercose intraventriculaire [39].

La cysticercose porcine L’infection chez le porc – ou ladrerie – est be´nigne, souvent asymptomatique ou faiblement symptomatique, d’ou` la difficulte´ diagnostique. La symptomatologie de´pend essentiellement de la charge parasitaire ; celle-ci croıˆt avec l’aˆge de l’animal. Cependant, il existe des signes d’appel d’une atteinte ce´re´brale chez le porc : salivation excessive, clignements fre´quents des yeux, exce`s de larmes et nodules sousconjonctivaux [40]. Le controˆle de la cysticercose porcine peut se faire sur l’animal vivant, par examen de la langue (« langueyage ») et test se´rologique, ou apre`s abattage, par l’inspection de la carcasse [26]. Dans les pays ende´miques, le langueyage est un moyen facile et rapide d’identifier les porcs malades par les e´leveurs. Les cysticerques se trouvent sur la face infe´rieure de la langue et sont souvent visibles a` l’œil nu. Bien que la spe´cificite´ de cette technique soit de 100 % [41], des le´sions me´caniques ou provoque´es par des actinobacte´ries peuvent donner de faux positifs [42, 43]. La sensibilite´ peut atteindre 70 % pour des porcs fortement infecte´s et seulement 20 % si l’infection est faible [41, 44]. Le diagnostic se´ro-immunologique est plus sensible ; il est ne´cessaire pour des e´tudes e´pide´miologiques, et utilise les meˆmes techniques que celles utilise´es pour le diagnostic chez l’homme [42, 45, 46]. Les recommandations officielles varient selon les pays. Dans certains pays, le controˆle consiste en l’inspection visuelle d’un ou de plusieurs muscles ou organes de l’animal ; dans d’autres, plusieurs incisions dans diffe´rents organes sont requises [26]. L’inspection de la viande a une sensibilite´ re´duite dans les cas de faible infection. De plus,

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les e´leveurs e´vitent les abattoirs officiels s’ils soupc¸onnent que leurs animaux sont infecte´s. Le traitement de la cysticercose porcine est l’oxfendazole a` 30 mg/kg [8, 47].

Tænia solium dans le processus de l’e´volution Parmi les te´nias qui parasitent l’homme, T. saginata et T. asiatica forment un groupe diffe´rent de celui de T. solium. La phyloge´nie des espe`ces du genre Tænia a permis d’e´tablir un sce´nario lie´ a` l’e´volution de l’homme [48]. T. solium et T. saginata ont diverge´ il y a environ 300 000 ans, a` une pe´riode qui correspond a` la coexistence d’Homo sapiens en Afrique, d’H. neanderthalensis en Europe et d’H. erectus en Asie [49]. T. asiatica a e´merge´ plus re´cemment, il y a environ 50 000 ans, date correspondant a` l’arrive´e d’H. sapiens en Eurasie. L’anceˆtre de T. solium a e´merge´ en Afrique, ou` il est passe´ de la hye`ne a` l’homme. Des coprolithes ont prouve´ la pre´sence d’œufs de te´nias partout dans le monde : en Afrique (E´gypte et Nubie), en Asie (Chine) et en Europe (Suisse, Autriche et France). Le cannibalisme, indispensable au cycle des formes ancestrales, aurait e´te´ ne´cessaire a` la transmission interhumaine directe de T. solium [50, 51]. Or, des preuves ont e´te´ donne´es de l’existence d’anthropophagie au Ple´istoce`ne [52], et il semble que le cannibalisme ait e´te´ re´pandu chez les ne´anderthaliens [53]. Le cannibalisme aurait donc joue´ un roˆle important dans la transmission du parasite entre eˆtres humains et permis une diversification spe´cifique de l’anceˆtre de T. solium a` travers les migrations humaines. L’homme a ensuite e´te´ remplace´ par les porcs, a` la suite de leur domestication. Les cas actuels de cysticercose humaine sont accidentels et ne transmettent plus le parasite. Enfin, T. solium semble avoir trouve´ dans le porc un hoˆte interme´diaire plus adapte´. Les cysticerques au stade ve´siculaire sont pre´dominants dans le cerveau de porc, alors que des formes calcifie´es sont plus fre´quentes chez l’homme [54]. L’origine du genre Sus (auquel appartient le porc domestique, S. scrofa domesticus) a e´te´ e´tablie dans des re´gions recouvrant l’Indone´sie et les Philippines actuelles. S. scrofa s’est ensuite distingue´ de S. barbatus, au de´but du Ple´istoce`ne, le premier passant en Eurasie quand le second restait en Indone´sie [55]. Enfin, a` la suite d’une pe´riode interme´diaire entre la chasse des espe`ces sauvages et l’e´levage, la domestication des porcs se serait produite de fac¸on inde´pendante et se´pare´e en Europe et en Asie, il y a environ 9 000 ans [56-58]. Les foyers de domestication ont e´te´ nombreux en Asie, en Oce´anie (Nouvelle-Guine´e), au Proche-Orient et en Europe centrale [59]. Le porc sauvage europe´en, S. scrofa, une fois domestique´, est devenu la ligne´e pre´dominante au sein des porcs domestiques [60]. T. solium aurait e´te´ introduit en Ame´rique et en Afrique a` partir de l’Europe pendant la pe´riode coloniale [48]. La traite des esclaves pourrait expliquer l’introduction du parasite en Ame´rique latine [61]. En effet, le flux des ge`nes de T. solium semble suivre les principales routes maritimes utilise´es entre le e e ` cle [62]. Deux ge´notypes de T. solium sont XV et le XIX sie actuellement de´crits : un ge´notype afro-ame´ricain et un ge´notype asiatique [63]. Madagascar a la particularite´ d’he´berger

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E´pide´miologie de la cysticercose et de la neurocysticercose

ces deux ge´notypes [64, 65]. Des e´tudes phyloge´ne´tiques approfondies des te´nias de l’homme pourraient aussi permettre une meilleure connaissance des migrations humaines.

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La re´partition ge´ographique T. solium est un parasite cosmopolite dont la transmission est lie´e aux mauvaises conditions d’hygie`ne, fre´quentes dans les pays en de´veloppement. Sa fre´quence est encore mal estime´e. T. solium est observe´ avec des taux de pre´valence e´leve´s en Ame´rique latine, en Asie, en Afrique noire et dans l’oce´an Indien. Selon l’OMS, 2,5 a` 5 millions de personnes sont porteuses du ver adulte et 50 millions des larves cysticerques ; la cysticercose serait responsable de 50 000 de´ce`s par an [3, 6668]. Ce sont les hommes qui, en he´bergeant le ver adulte dans leur intestin, jouent le roˆle majeur dans la disse´mination du parasite dans l’environnement. La contamination des porteurs de T. solium a lieu a` la suite de l’ingestion de viande de porc ladre crue ou insuffisamment cuite qui conserve donc des cysticerques viables. La transmission de T. solium requiert aussi que les porcs aient acce`s aux fe`ces humaines. Ces conditions – absence d’hygie`ne fe´cale, conditions pre´caires d’e´levage des porcs avec divagation et consommation de viande de porc mal cuite – sont fre´quemment re´unies dans les zones rurales de pays ende´miques. A` l’inverse, ces conditions ne se retrouvent plus actuellement dans la plupart des pays industrialise´s. C’est e´galement la raison pour laquelle la cysticercose est pratiquement absente dans les pays musulmans.

Pays industrialise´s : Europe, Ame´rique du Nord et Australie Les cas rapporte´s dans les pays de´veloppe´s sont en majorite´ dus a` l’immigration provenant des pays ende´miques [69-71]. En Europe, T. solium est rare [72] ; il n’a cependant pas disparu. En effet, une revue re´cente portant sur la pe´riode 19902011 apporte les e´le´ments suivants [73]. Sur 846 cas de cysticercose releve´s dans la litte´rature, 522 sont autochtones (dont 70,1 % originaires du Portugal) et 324 importe´s (dont 17,6 % chez les voyageurs et 74,7 % chez les migrants). La majorite´ des cas importe´s provenaient d’Ame´rique latine. Ils ont e´te´ diagnostique´s en Espagne (47,5 %), en France (16,7 %) et en Italie (8,3 %). La pe´ninsule ibe´rique reste une zone d’ende´mie, surtout dans le nord du Portugal et l’ouest de l’Espagne. Les cas importe´s sont rares au Canada et en Australie, mais ils sont en revanche maintenant fre´quents aux E´tats-Unis a` la suite de l’importante immigration en provenance d’Ame´rique latine. La premie`re alerte concernant cette re´e´mergence de T. solium aux E´tats-Unis a eu lieu dans les anne´es quatre-vingt-dix, quand plusieurs cas ont e´te´ de´crits dans une communaute´ juive orthodoxe de New York avec un taux de se´ropre´valence estime´ a` 1,3 %, valeur e´tonnamment e´leve´e pour une communaute´ dont la religion interdit la consommation de porc [74]. Leurs employe´s, re´cemment immigre´s d’Ame´rique latine, ont ensuite e´te´ identifie´s comme la source de l’infection [75]. Par la suite, 221 morts ont e´te´ attribue´es a` la cysticercose pendant la pe´riode 1990-2002 [76]. Au total, parmi les pays non ende´miques traditionnellement conside´re´s, c’est aux E´tats-Unis que la pre´valence croissante de la neurocysticercose a e´te´ identifie´e en premier. Pendant les

anne´es quatre-vingt et quatre-vingt-dix, une immigration massive de personnes en provenance d’Ame´rique latine s’est produite, ainsi qu’une augmentation du nombre de patients atteints de neurocysticercose, surtout dans les E´tats du Sud, du Texas a` la Californie, le long de la frontie`re mexicaine. La neurocysticercose est ensuite apparue dans d’autres E´tats. Enfin, des cas autochtones ont commence´ a` eˆtre de´crits, ceux-la` constituant maintenant environ 5 % des patients atteints de neurocysticercose aux E´tats-Unis. Plus de 5 000 cas ont e´te´ rapporte´s aux E´tats-Unis au cours des dernie`res anne´es.

Ame´rique latine La cysticercose est un proble`me connu de longue date en Ame´rique latine [77]. De nombreuses e´tudes de pre´valence humaine ont e´te´ faites : Colombie (1,8-2,2 %), Bre´sil (3,05,6 %), Mexique (1,3-10 %), Pe´rou (7,1-26,9 %), Honduras (15,6-17 %), E´quateur (2,6-14,3 %), Guatemala (10-17 %), Bolivie (22 %) et Venezuela (4-36,5 %). La se´ropre´valence moyenne est toujours e´leve´e, de l’ordre de 10 %. La pre´valence de la neurocysticercose varie de 1 a` 22 % (taux moyen : 7 %), selon des re´sultats obtenus avec la TDM et l’IRM. Le taux de pre´valence de la cysticercose porcine est extreˆmement variable : de moins de 2 % a` plus de 75 %. Le Guatemala, le Honduras, le Mexique et le Pe´rou montrent les taux les plus e´leve´s [77, 78]. La pre´valence de la maladie varie de 0 a` 33,3 % et la transmission semble toujours active dans les re´gions rurales du Mexique [79]. La contamination du sol des maisons par les œufs de Tænia a e´galement e´te´ e´tudie´e ; les valeurs les plus e´leve´es ont e´te´ enregistre´es sur le sol des cuisines et au printemps [80]. La contamination fe´cale repre´sente encore un risque dans les communaute´s rurales.

Afrique et Madagascar Une me´connaissance presque comple`te du cycle de T. solium impliquant les porcs (cysticercose) et les hommes (te´niose et cysticercose) a e´te´ syste´matiquement rapporte´e dans les e´tudes mene´es en Afrique [81-83]. T. solium est probablement re´pandu dans la plupart des pays africains ou` les porcs sont e´leve´s en liberte´ et ou` la viande de porc est consomme´e. Cependant, nombreux sont les pays ou` aucune information n’est disponible. Meˆme si l’e´pilepsie est un proble`me majeur dans les pays africains, souvent associe´e a` la neurocysticercose, en de´finitive peu d’e´tudes ont e´te´ entreprises sur le complexe te´niose/cysticercose [24]. La cysticercose a e´te´ de´crite en Afrique de l’Ouest et centrale (Coˆte d’Ivoire, Togo, Mali, Be´nin, Nige´ria, Cameroun, Re´publique Centrafricaine, etc.). Au Cameroun, les premiers cas de cysticercose humaine furent de´crits dans la province Ouest en 1985 [84]. Le Cameroun fait partie des pays d’Afrique centrale ou` le complexe te´niose/cysticercose a largement e´te´ e´tudie´ chez l’homme et le porc. Dans la province Ouest du Cameroun, la cysticercose humaine a e´te´ e´value´e entre 0,7 et 2,4 %. Une e´tude chez des patients e´pileptiques a re´ve´le´ un taux de pre´valence e´leve´ de 44,6 % [85]. La pre´valence de la cysticercose porcine, mesure´e par langueyage, est de 6,1 % ; elle est de 11,0 a` 21,8 % par les tests ELISA [42]. En Afrique de l’Est et du Sud, le complexe te´niose/ cysticercose est un proble`me e´mergent, principalement lie´ a`

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l’augmentation de la production de porcs au Kenya, en Ouganda, en Zambie et au Zimbabwe [86, 87]. Le taux de cysticercose porcine a e´te´ estime´ a` environ 10 %. D’autres e´tudes rapportent que la neurocysticercose et l’e´pilepsie sont des proble`mes de sante´ publique au Burundi et en Re´publique De´mocratique du Congo [88]. A` Madagascar, les premiers cas furent de´crits au de´but du XXe sie`cle [89]. La se´ropre´valence de la cysticercose active a e´te´ e´value´e entre 7 et 21 % : les valeurs sont infe´rieures a` 10 % dans les re´gions coˆtie`res (Mahajanga et Toamasina) et plus e´leve´es dans les re´gions centrales (Antananarivo, Fianarantsao), ou` l’e´levage de porc est plus important [16, 90]. Lors d’une enqueˆte se´roe´pide´miologique re´alise´e dans le port de Mahajanga, la pre´valence de la cysticercose a e´te´ estime´e a` 19 % [91]. La cysticercose a e´te´ identifie´e comme un facteur de risque pour l’e´pilepsie [92].

Asie La pre´valence de T. solium est difficile a` estimer du fait de la pre´sence simultane´e de T. saginata et de T. asiatica. Ne´anmoins, T. solium est pre´sent dans les pays les plus peuple´s tels que l’Indone´sie, la Chine, l’Inde et le Vietnam [93-95]. L’infection par T. solium est moins commune : aux Philippines, en Thaı¨lande, en Malaisie, au Bangladesh et en Core´e du Sud. La maladie est rare dans la pe´ninsule Arabique, en Afghanistan, en Iraq, en Iran et au Pakistan [77]. En Chine, la politique d’ouverture du marche´, mise en œuvre a` l’e´chelle nationale en 1989, a entraıˆne´ une forte augmentation du nombre des petits bouchers et d’abattoirs prive´s, ou` il n’existe pas d’inspection rigoureuse de la viande. Depuis lors, de plus en plus de cas de te´niose et de cysticercose ont e´te´ enregistre´s dans les hoˆpitaux provinciaux. Cinq provinces sont hyperende´miques pour la cysticercose porcine : le Sichuan, le Yunnan, le Guizhou, le Qinghai et la MongolieInte´rieure. Le Yunnan est particulie`rement touche´, avec des taux de pre´valence allant de 0,5 a` 2,8 % et un taux de te´niose humaine de 13,2 a` 34,7 % [96]. Dans le Henan, a` la suite d’un programme de controˆle de six ans, la te´niose a` T. solium a diminue´ de 90,8 % et la cysticercose de 96,8 % [97].

[101]. Cependant, l’infection chez le porc, et par conse´quent la transmission porc-homme, re´siste a` ce type de campagne. Le controˆle ve´te´rinaire est la premie`re action pour limiter cette transmission. La vaccination des porcs est une autre possibilite´ [102-106]. Plusieurs organismes travaillent actuellement sur la mise en place de programmes de lutte et de controˆle : le Peru Cysticercosis Working Group [107], le Cysticercosis Working Group in Eastern and Southern Africa [108], le Network for taeniasis/cysticercosis and echinococcosis in Asia and the Pacific Region [109] et plus re´cemment le Cysticercosis Working Group in Europe [110]. Ces programmes doivent soutenir une action conjointe entre me´decins, ve´te´rinaires et biologistes. Le soutien politique des pays atteints leur est ne´cessaire, ainsi que celui de structures internationales telles que l’OMS ou la FAO [111]. Ils doivent surtout combiner plusieurs actions : traitement de masse, controˆle ve´te´rinaire, campagne de vaccination et e´ducation [112].

Conclusion Le manque de donne´es e´pide´miologiques fiables, le couˆt important des moyens de diagnostic et la me´connaissance de la maladie par les populations concerne´es font que la pre´valence mondiale du complexe te´niose/cysticercose est mal connue. L’Ame´rique latine, l’Afrique et l’Asie sont des re´gions ende´miques car tous les e´le´ments favorisant le cycle de T. solium y sont re´unis : pe´ril fe´cal important, e´levage des porcs en liberte´, acce`s des porcs aux fe`ces humaines, grande promiscuite´ homme-porc, de´faut d’hygie`ne alimentaire et ge´ne´rale, abattage souvent domestique ou clandestin des porcs et manque de controˆle ve´te´rinaire des viandes. En Europe et aux E´tats-Unis, la situation est diffe´rente car les progre`s globaux de l’hygie`ne et des pratiques d’e´levage ont re´ussi a` re´duire conside´rablement voire a` faire disparaıˆtre la parasitose. Cependant, une augmentation du nombre de cas est actuellement observe´e a` la suite du de´veloppement du tourisme international et de l’explosion de l’immigration en provenance des re´gions d’ende´mie. Conflits d’inte´reˆt : aucun.

La prophylaxie La cysticercose est conside´re´e comme une maladie e´radicable depuis 1993 [66]. Elle a d’ailleurs presque disparu des pays industrialise´s. Le projet d’e´radication totale de la maladie, quoique the´oriquement re´alisable, a e´te´ remplace´ par celui d’un controˆle, en vue de re´duire la pre´valence de la cysticercose [77]. De nombreuses interventions sont possibles, a` chaque e´tape du cycle [98]. Il semble que la priorite´ soit l’identification et l’e´limination du ver adulte chez les porteurs de Tænia, ce qui permettrait d’empeˆcher la dispersion de la cysticercose chez les porcs et les hommes [99]. L’e´ducation sanitaire permettrait de prote´ger les porcs contre l’infection, en ame´liorant les me´thodes d’e´levage et en limitant l’acce`s aux fe`ces humaines [100], ou de changer les modes de pre´paration de la viande de porc. Le traitement de masse avec des antihelminthiques (praziquantel ou niclosamide) permet de diminuer la pre´valence de la te´niose humaine et celle de la cysticercose porcine

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Me´decine et Sante´ Tropicales, Vol. 24, N8 4 - octobre-novembre-de´cembre 2014

[Epidemiology of cysticercosis and neurocysticercosis].

Within the genus Taenia, three species are human parasites: T. solium, T. saginata and a new uncommon species, T. asiatica, described recently in Asia...
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