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MYCMED-545; No. of Pages 8 Journal de Mycologie Médicale (2015) xxx, xxx—xxx

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COURTE COMMUNICATION/SHORT COMMUNICATION

Profil épidémiologique des teignes du cuir chevelu à Dakar (Sénégal). Bilan d’une étude rétrospective de six ans (2008—2013) Epidemiological profile of Tinea capitis in Dakar (Senegal). A 6-year retrospective study (2008—2013) M. Ndiaye a,b, K. Diongue b, M.C. Seck a,b, A.S. Badiane a,b, M.A. Diallo b, A.B. Deme b, Y.D. Ndiaye b, B. Dieye b, S. Diallo b, N.W. Ndoye b, O. Ndir a,b, D. Ndiaye a,*,b a

´ de me ´ decine, de pharmacie et d’odontostomatologie, Service de parasitologie et mycologie, faculte ´ Cheikh-Anta-Diop, BP 16477, Dakar, Se ´ ne ´ gal universite b ˆ pital Aristide-Le-Dantec, Dakar, Se ´ ne ´ gal Service de parasitologie et mycologie, l’ho Rec¸u le 24 de´cembre 2014 ; rec¸u sous la forme re´vise´e le 6 mars 2015; accepte´ le 11 mars 2015

MOTS CLÉS Teignes cuir chevelu ; Épidémiologie ; Dakar ; Sénégal

Résumé Introduction. — Les teignes du cuir chevelu (TCC) posent un problème de santé publique au Sénégal. Le but de ce travail a été d’étudier l’évolution de l’incidence, les aspects mycologiques et épidémiologiques des TCC diagnostiquées à l’hôpital Aristide-Le-Dantec de Dakar. Mate´riel et me´thodes. — Nous avons mené une étude rétrospective ayant porté sur la totalité des prélèvements de cuir chevelu réalisés au laboratoire de parasitologie-mycologie sur une période de 6 ans (2008—2013). Re ´sultats. — Un total de 1640 prélèvements du cuir chevelu a été réalisé, dont 566 étaient positifs à l’examen direct et à la culture. Nous avons noté la diminution du nombre de prélèvements et de l’incidence des teignes au cours des 6 années une variation allant de 147 (46,82 %) à 37 (22,02 %). L’incidence moyenne des teignes au cours des six années était de 34,51 %. L’âge des patients variait entre 1 et 83 ans avec une moyenne d’âge de 27,33 ans. La tranche d’âge comprise entre 20 et 29 ans a été la plus infestée (10,61 %), suivie de celles entre 0 et 9 ans (7,19 %), 10 et 19 ans (6,04 %), et celle entre 30 et 39 ans (5,91 %). La prévalence des teignes était plus élevée chez les sujets de sexe féminin 469 (82,9 %) que chez le sexe masculin 97

* Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (D. Ndiaye). http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2015.03.004 1156-5233/# 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Pour citer cet article : Ndiaye M, et al. Profil épidémiologique des teignes du cuir chevelu à Dakar (Sénégal). Bilan d’une étude rétrospective de six ans (2008—2013). Journal De Mycologie Médicale (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2015.03.004

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M. Ndiaye et al. (17,1 %). Les dermatophytes les plus isolés étaient : Trichophyton soudanense dans 318 cas (56,18 %), Trichophyton rubrum dans 104 cas (18,37 %), Microsporum langeronii dans 72 cas (12,72 %), Microsporum canis dans 36 cas (6,36 %), et Trichophyton mentagrophytes dans 26 cas (4,60 %). Conclusion. — Ces résultats ont montré une diminution de l’incidence annuelle des TCC pendant la période d’étude et une augmentation nette des teignes trichophytiques. Cette étude a aussi montré que les TCC sont des dermatophyties fréquentes au Sénégal et touchent surtout les jeunes femmes d’âge compris entre 20 et 29 ans. # 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

KEYWORDS Tinea capitis; Epidemiology; Dakar; Senegal

Summary Introduction. — Tinea capitis is considered as a public health problem in Senegal. The aim of this study was to investigate trends in the incidence, the mycological and epidemiological aspects of tinea capitis diagnosed at Le Dantec Hospital in Dakar. Method. — Our work is a retrospective study concerning all scalp samples taken by the parasitology laboratory, over a 6-year period (2008—2013). Results. — A total of 1640 specimens were examined. Of these, 566 were positive with direct examination and after culture. We noted the reduction of patients and of the incidence of tineas during 6 years with variations of 147 (46.82%) to 37 (22.02%). The average incidence of the tineas during six years was 34.51%. Patients’ age varied between 1 to 83 years with a mean of 27.33 years. Prevalence varied between age groups, with 10.61% in adults between 20 to 29 years, 7.19% in children between 0 to 9 years, 6.04% between 10 to 19 years, and 5.91% in adults between 30 to 39 years. Women were more infected 469 (82.9%) than men 97 (17.1%). The main dermatophytes isolated were: T. soudanense in 318 cases (56.18%), T. rubrum in 104 cases (18.37%), M. langeronii in 72 cases (12.72%), M. canis in 36 cases (6.36%), and T. mentagrophytes in 26 cases (4.60%). Conclusion. — Our study showed a decrease in the annual incidence of tinea capitis over the study period with an evident increase in trichophytic tinea. This study showed that tinea is endemic in Senegal mainly among women between 20 and 29 years. # 2015 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Introduction Les teignes du cuir chevelu consécutives à un parasitisme pilaire sont des infections fongiques dues à des dermatophytes. Elles sont liées à la contamination des cheveux par des dermatophytes zoophiles, telluriques ou anthropophiles avec une tendance à la guérison clinique spontanée dès la puberté [32]. Certaines espèces ont une distribution cosmopolite alors que d’autres ont une distribution géographique limitée. Par ailleurs, certaines sont plus fréquentes en milieu urbain, d’autres en milieu rural [10]. Le spectre des espèces responsables de teignes du cuir chevelu et leur fréquence varient d’un pays à un autre. De plus, leur épidémiologie est en perpétuel changement et ce, partout dans le monde. Ces changements ont été attribués principalement aux mouvements migratoires et aux changements du mode de vie des populations [3,10,12]. En Afrique, les dermatophyties du cuir chevelu constituent un véritable problème de santé à cause de leurs caractères épidémiques surtout chez les enfants d’âge préscolaire et scolaire [2]. Bien qu’il s’agisse d’infections bénignes qui guérissent sans séquelles grâce à un traitement antifongique adapté, les teignes du cuir chevelu sont encore endémiques au Sénégal. Le but de notre travail est d’actualiser le profil mycologique mais aussi épidémiologique et de suivre l’évolution de l’incidence des teignes à travers une étude rétrospective réalisée sur six ans, de janvier 2008 à décembre 2013, chez

des patients venus en consultation à l’hôpital AristideLe-Dantec de Dakar.

Patients et méthodes Patients Cette étude rétrospective a été réalisée sur 6 ans, de janvier 2008 à décembre 2013 au laboratoire de parasitologiemycologie de l’hôpital Aristide-Le-Dantec de Dakar. Elle a concerné les patients venus en consultation à la clinique dermatologique de Le Dantec ou d’autres praticiens privés et référés au laboratoire de parasitologie et mycologie pour diagnostic d’une teigne du cuir chevelu. Ces patients présentaient une clinique évocatrice de teignes du cuir chevelu (plaques d’alopécie grandes ou petites, lésions inflammatoires, . . .). Pour chaque patient, les paramètres tels que l’âge, le sexe, l’origine géographique et les renseignements cliniques ont été recueillis et analysés.

Examen mycologique L’examen du cuir chevelu à la lumière de Wood en obscurité totale a été effectué, pour rechercher une fluorescence verte qui orientera le diagnostic vers une teigne tondante

Pour citer cet article : Ndiaye M, et al. Profil épidémiologique des teignes du cuir chevelu à Dakar (Sénégal). Bilan d’une étude rétrospective de six ans (2008—2013). Journal De Mycologie Médicale (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2015.03.004

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Profil épidémiologique des teignes du cuir chevelu à Dakar (Sénégal) microsporique ou teigne favique ; alors qu’aucune fluorescence n’est observée dans les parasitisme de type microïde ou mégaspore, ni dans les teignes endothrix. Les prélèvements ont été réalisés à l’aide d’une pince à épiler pour récupérer des cheveux fluorescents et/ou cassés et d’une curette pour le raclage des squames. En cas de lésions inflammatoires suppurées, on appliquait un écouvillon pour recueillir les sérosités. Un examen direct du prélèvement était effectué avant la mise en culture. Une teigne du cuir chevelu était confirmée si l’examen direct et la culture étaient positifs. Pour l’examen direct, une partie du matériel prélevé a été déposée entre lame et lamelle dans une goutte de liquide d’éclaircissement (potasse à 20 %) et observée au microscope optique à l’objectif  20 et  40, en contraste de phase. Le reste du produit pathologique était ensemencé sur le milieu de Sabouraud-chloramphénicol-actidione (SCA). Ce milieu a été préparé à partir de SCA en poudre. Le milieu obtenu était autoclavé et coulé dans des boîtes de Petri et des tubes. L’ensemencement a été réalisé en déposant le prélèvement dans les boites et tubes à différents points. Les cultures ont été ensuite incubées à une température comprise entre 20—30 8C et examinés deux fois par semaine. Les cultures ont été gardées au moins quatre semaines avant de rendre un résultat négatif. L’identification des espèces s’est faite sur un ensemble de critères dont la vitesse de croissance, les caractères macroscopiques et microscopiques des colonies. L’examen macroscopique des cultures a porté sur l’aspect des colonies : couleur, forme, relief, consistance et taille, et la présence d’un pigment diffusant dans la gélose. L’examen microscopique des cultures a consisté en la recherche de filaments mycéliens, présence ou absence de fructifications et ornementations. Les données ont été saisies sur le logiciel Microsoft Excel et l’analyse était faite avec le logiciel Epi Info version 7. Les variables quantitatives étaient décrites en termes de moyennes. Pour les variables qualitatives, une description en termes d’effectif, de pourcentage de données renseignées était effectuée. Le test de Chi2 au seuil de signification de 5 % a été utilisé pour la comparaison des proportions.

Résultats Durant la période d’étude, nous avons réalisé un examen mycologique du cuir chevelu chez 1640 patients. Le diagnostic de teignes de cuir chevelu a été confirmé pour 566 patients (34,51 %). Le nombre de prélèvements variait d’une année à l’autre avec une moyenne de 273 prélèvements par an. L’incidence annuelle du nombre de cas est indiquée dans le Tableau 1. Parmi les 1640 prélèvements de teignes du cuir chevelu réalisés 566 étaient positifs à l’examen direct et à la culture. L’âge des patients atteints de teignes du cuir chevelu variait de 1 à 83 ans avec une moyenne de 27,3 ans. 97 (17,1 %) de ces patients étaient de sexe masculin contre 469 (82,9 %) de sexe féminin soit une différence significative selon le sexe ( p = 0,002) (Tableau 2). L’incidence des teignes était plus élevé dans les tranches d’âge comprises entre 20 et 29 ans (10,61 %), 0 et 9 ans

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Tableau 1 Prévalence annuelle des cas des teignes du cuir chevelu. Annual prevalence of the cases of tinea capitis. Années

Nombre total de prélèvements

Les cas de teignes du cuir chevelu répertoriés

Incidence annuelle (%)

2008 2009 2010 2011 2012 2013

370 314 297 260 231 168

133 147 94 93 62 37

35,95 46,82 31,65 35,77 26,84 22,02

(7,19 %), 10 et 19 ans (6,03 %), et 30 et 39 ans (5,91 %) (Tableau 2). Le nombre de souches isolées variait en fonction de l’origine géographique (Tableau 3). Les souches isolées provenaient plus du Sénégal (99,30 %) que de la Mauritanie (0,35 %), du Burkina Faso ou de la Gambie (0,18 %). Au Sénégal, le nombre de souches isolées était plus élevé chez les patients de la région de Dakar, particulièrement ceux du département de Dakar avec 41,34 % ; suivaient les patients des départements de Pikine (19,43 %), Rufisque (13,78 %), et enfin Guédiawaye (12,72 %). Concernant les patients venus des autres régions et des autres pays (Tableau 3), le pourcentage d’espèces isolées était faible et variait de 0,18 à 3,53 %.

Répartition des espèces trouvées Les teignes observées dans notre étude étaient dues à 11 espèces (Tableau 3). Les espèces les plus retrouvées étaient T. soudanense avec 318 souches soit 56,18 %, 104 souches de T. rubrum soit 18,37 %, 72 souches de M. langeronii soit 12,72 %, 36 souches de M. canis soit 6,36 %, 26 souches de T. mentagrophytes soit 4,60 %. D’autres espèces ont été rarement isolées : il s’agissait de Trichophyton violaceum (1 cas), de Trichophyton tonsurans (2 cas), Trichophyton equinum (2 cas), Trichophyton erinacei (2 cas), Microsporum gypseum (2 cas) et Trichophyton schoenleinii (1 cas) (Tableau 3). Les teignes tondantes trichophytiques ont été majoritairement observées avec 427 cas (75,44 %). T. soudanense a été l’espèce la plus répandue parmi ces teignes tondantes trichophytiques. Elle a été plus retrouvée chez les patients de sexe féminin (267/318), (Tableau 4). Concernant les teignes microsporiques, 108 cas (19,08 %) ont été diagnostiqués. M. canis prédominait parmi ces teignes microsporiques en particulier chez les femmes (31/36). Les teignes inflammatoires étaient observées chez 30 patients et seul un cas de teigne favique était diagnostiqué (Tableau 4). La répartition géographique des souches isolées a montré que T. erinacei (2 cas) et T. equinum (2 cas) ont été isolées chez des patients originaires des régions de l’intérieur du Sénégal (Tableau 3).

Pour citer cet article : Ndiaye M, et al. Profil épidémiologique des teignes du cuir chevelu à Dakar (Sénégal). Bilan d’une étude rétrospective de six ans (2008—2013). Journal De Mycologie Médicale (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2015.03.004

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M. Ndiaye et al. Tableau 2 Variation de l’infestation en fonction de l’âge et du sexe des patients. Variation of the infestation rate according to age and sex group. Cohorte globale

Patients de sexe féminin

Patients de sexe masculin

Indice Suspects Positifs Indice Suspects Positifs Indice p ** d’infestation d’infestation d’infestation (min—max)/ (n = 1640) (n = 566) (n = 1417) (n = 469) (n = 223) (n = 97) ans Classe d’âge Suspects

Positifs

(0—9) (10—19) (20—29) (30—39) (40—49) (50—59) (60—69) (70—79) (80—89) p*

118 99 174 97 48 25 4 1 0

190 215 576 358 196 77 21 6 1

7,19 6,04 10,61 5,91 2,93 1,52 0,24 0,06 0 0,002

116 169 534 331 168 76 17 5 1

62 78 166 92 41 25 4 1 0

3,78 4,76 10,12 5,61 2,50 1,52 0,24 0,06 0

74 46 42 27 28 1 4 1 0

56 21 8 5 7 0 0 0 0

3,41 1,28 0,49 0,30 0,43 0 0 0 0

0,001 0,022 0,001 0,012 ns 0,045 ns ns —

n : nombre de patients concernés ; min : minimum ; max : maximum. * p = Chi2 de comparaison des indices d’infestation entre les deux sexes. ** p = Chi2 de comparaison des indices d’infestation suivant le sexe et la classe d’âge.

Discussion Les teignes du cuir chevelu constituent un problème de santé publique au Sénégal et en Afrique sub-saharienne. L’examen mycologique est indispensable pour diagnostiquer les teignes de cuir chevelu. Il est basé sur l’examen direct, étape primordiale et la culture. Dans la présente étude, la culture a permis l’identification de la majorité des dermatophytes isolés. Un résultat était considéré comme positif si l’examen direct et la culture étaient positifs. La culture est un complément indispensable de l’examen direct, dont elle permet de corriger les résultats faussement négatifs [6,15,33] Le taux d’infestation noté au cours de notre étude (34,51 %) était différent des résultats précédemment noté dans le même laboratoire [22]. En effet Ndiaye [22], en 2009, dans une étude effectuée dans le même laboratoire, avait enregistré un indice d’infestation de 45,84 % légèrement supérieur au nôtre. Au Sénégal, en 1960, Basset [2], lors d’une étude en milieu scolaire à Khombole (région de Thiès) chez 327 enfants, avait enregistré une prévalence de 22 %. Juminer [14] avait observé en 1968, en milieu scolaire en Casamance une prévalence de 14,8 %. Par la suite Laurens [17], en 1972, lors d’une enquête dans des écoles urbaines (à Dakar et Pikine) et rurales (Thiadiaye) observait une prévalence de 28,6 %. Diallo [9] en 1985, après une étude à Tambacounda, et Ndir [23] en 1994, après une étude dans la vallée du fleuve Sénégal, avaient enregistré respectivement des prévalences de 8,1 % et 3,1 %, nettement inférieures à la nôtre. Notre étude a montré que l’incidence des teignes du cuir chevelu a baissé au cours des six dernières années avec une incidence maximale de 46,82 % en 2009 et minimale de 22,02 % en 2013. Ceci peut être attribué à l’amélioration des conditions d’hygiène de la population et à la plus grande facilité d’accès aux structures de soins au moindre signe suspect. Le spectre des espèces responsables de teignes a également changé. Ces espèces sont réparties en teignes trichophytiques

(75,44 %) avec une prédominance de T. soudanense (56,18 %) qui est la principale espèce isolée dans notre laboratoire et au Sénégal [2,8,9,14,17,22]. Elle est plus retrouvée chez les patients de sexe féminin (267/318). Sa fréquence est essentiellement liée à son caractère anthropophile. Les teignes, avec une prédominance des souches anthropophiles, représentent toujours un problème de santé publique en raison des risques de contamination interhumaine. Une étude a montré que le risque de contamination à l’école était minime avec les souches anthropophiles les plus fréquentes et que la recontamination se faisait le plus souvent au sein de la famille [11]. Le nombre assez important des cas de T. rubrum (104 soit 18,37 %) identifiés dans ce travail, ce qui n’est pas le cas en général dans les atteintes du cuir chevelu, nécessite de préciser l’aspect clinique et l’examen direct pour lever tout équivoque. T. rubum a été retrouvée dans les atteintes du cuir chevelu associées à des onychomycoses ou à des lésions plantaires et palmaires (74/104 isolées). En effet, l’examen clinique des patients infestés par T. rubrum montrait chez les uns, des lésions extensives alopéciques érythématocroûteuses, alors que les autres présentaient des squames très abondantes au niveau du cuir chevelu. L’examen direct du cuir chevelu montrait un Wood négatif, avec un parasitisme pilaire de type endothrix contenant de grosses spores d’environ 4 mm de diamètre. T. tonsurans, espèce cosmopolite prédominant sur le continent américain, notamment en Haïti [7], est rencontrée pour la première fois au Sénégal. Parmi les teignes trichophytiques toujours, nous avons isolé pour la première fois T. erinacei. Ce dernier a été isolé chez deux femmes provenant des régions de Diourbel et Kaolack. La principale activité dans cette partie du Sénégal est l’agriculture. Dans cette étude nous avons identifié T. erinacei sur la base de la culture. L’examen macroscopique des cultures a révélé des colonies blanches poudreuses avec un verso jaune citron au

Pour citer cet article : Ndiaye M, et al. Profil épidémiologique des teignes du cuir chevelu à Dakar (Sénégal). Bilan d’une étude rétrospective de six ans (2008—2013). Journal De Mycologie Médicale (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2015.03.004

M. Positifs gypseum n (%) n (%)

Dakar Dakar

128 (22,61)

52 (9,19)

14 (2,47)











234 (41,34)

Pikine

72 (12,72)

22 (3,89)

6 (1,06)









1 (0,18) —



110 (19,43)

Guédiawaye

51 (9,01)

7 (1,24)

2 (0,35)











4 (0,71)

Rufisque

41 (7,24)

4 (0,71)

1 (0,18)











30 (5,30)

Diourbel

4 (0,71)

5 (0,88)





1 (0,18) 1 (0,18)





4 (0,71)

Thiès

6 (1,06)

6 (1,06)

2 (0,35)









1 (0,18)

Louga Kaolack Matam Saint Louis Fatick Tambacounda Kaffrine Kédougou Kolda Ziguinchor

2 (0,35) 2 (0,35) — 1 (0,18) 2 (0,35) 1 (0,18) 1 (0,18) 1 (0,18) 1 (0,18) 1 (0,18) 2 (0,35) 1 (0,18) 1 (0,18)

2 (0,35) 5 (0,88) 1 (0,18) — — — — — — — — — —

1 (0,18) — — — — — — — — — — — —

1 (0,18) — — — 1 (0,18) — — — — — — — —

— — 1 (0,18) — — 1 (0,18) — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —

— — 1 (0,18) — — — — — — — — — —

— — — — — — — — — — — — —

— 1 (0,18) 1 (0,18) — — 1 (0,18) — — — — — — —

318 (56,18) 104 (18,37) 26 (4,60)

2 (0,35)

2 (0,35)

1 (0,18)

1 (0,18)

Sénégal

Mauritanie Burkina Faso Gambie Total



2 (0,35)

28 (4,95) 5 (0,88)

11 (1,94) 5 (0,88) 7 (1,24) 2 (0,35) 1 (5,98) 4 (0,71) 3 (0,53) — — — — — — — — — — — —

72 (12,72) 36 (6,36)

1 (0,18) —

72 (12,72)



16 (2,83)

1 (0,18) — — — — — — — — — —

20 (3,53)

1 (0,18) 2 (0,35)

78 (13,78)

9 9 4 1 3 2 1 1 1 1 2 1

(1,59) (1,59) (0,71) (0,18) (0,53) (0,35) (0,18) (0,18) (0,18) (0,18) (0,35) (0,18)

566 (100)

T : trichophyton ; M : microsporum ; n : nombre ; % : pourcentage.

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T. T. T. T. T. T. M. M. mentagrophytes equinum erinacei tonsurans schoenleinii violaceum langeronii canis n (%) n (%) n (%) n (%) n (%) n (%) n (%) n (%)

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Régions/ T. T. Départements soudanense rubrum n (%) n (%)

Profil épidémiologique des teignes du cuir chevelu à Dakar (Sénégal)

Pour citer cet article : Ndiaye M, et al. Profil épidémiologique des teignes du cuir chevelu à Dakar (Sénégal). Bilan d’une étude rétrospective de six ans (2008—2013). Journal De Mycologie Médicale (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2015.03.004

Tableau 3 Répartition des espèces dermatophytiques en fonction de l’origine géographique (pays limitrophes). Distribution of dermatophyte species according to geographic origin (neighborhood countries).

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M. Ndiaye et al. Tableau 4 Répartition du type de teignes du cuir chevelu selon le sexe. Distribution of the type of tinea capitis according the sex. Homme Champignons isolés

Dermatophytes Teignes microsporiques M. canis M. langeronii Teignes trichophytiques T. soudanense T. rubrum T. tonsurans T. violaceum T. erinacei Teignes inflammatoires T. mentagrophytes T. equinum M. gypseum Teigne favique T. schoenleinii

Femme

Total

5 8

31 64

36 72

51 24 0 0 0

267 80 2 1 2

318 104 2 1 2

9 0 0

17 2 2

26 2 2

0

1

1

M : microsporum ; T : trichophyton.

bout de deux semaines. Cette souche a été identifiée comme T. erinacei en se basant sur la présence de nombreuses microconidies piriformes sur des filaments disposés à angles droits. Les macroconidies étaient de grande taille (six à sept logettes). Les vrilles étaient absentes et le test à l’uréase était positif. T. erinacei est retrouvée de façon naturelle chez le hérisson. Il est rarement impliqué en pathologie humaine [7]. Dans notre pays, il existe quelques personnes qui pratiquent l’élevage des hérissons. Dans ces teignes trichophytiques, nous avons noté une faible prévalence de T. violaceum (0,18 %). Différentes études ont montré une corrélation entre l’origine géographique des patients et la souche identifiée. T. soudanense est la principale espèce rencontrée en Afrique sub-sahélienne [1,8,9,13,16,22—25,27,30], et T. violaceum touche surtout les individus originaires de l’Afrique du Nord [5,18,20,26]. M. langeronii, espèce anthropophile est responsable de la grande majorité des teignes microsporiques dans notre étude avec une prévalence de 12,72 %. Cette espèce a été signalée au Sénégal depuis 1968 par Juminer [14]. Dans notre étude, M. canis a été isolée dans 6,36 % des cas. Cette espèce a été isolée depuis 1959 par Basset [2] au Sénégal, suivi de Ndiaye [22] en 2009 avec une prévalence de 0,66 % (4 cas). L’extension de M. canis peut être expliquée par la facilité de sa transmission en comparaison avec d’autres espèces zoophiles, ainsi que par le changement des modes de vie de la population avec une cohabitation avec les animaux domestiques. Le chat et le chien sont les plus souvent incriminés pour M. canis. Le chat, réservoir principal de M. canis, est de plus en plus présent dans les habitations, que ce soit en milieu rural ou urbain. Dans notre étude, les patients suspects venaient de Dakar et sa banlieue et des régions de Thiès, Diourbel et Louga. Elle est souvent retrouvée chez des porteurs asymptomatiques, ce qui augmente le risque de contamination [4,19]. Cette transmission peut être directe

(contact direct avec l’animal) ou indirecte par l’intermédiaire d’objets souillés par les spores [6,10]. Les teignes inflammatoires viennent en troisième rang avec 30 souches isolées, soit 5,30 %. L’agent étiologique le plus isolé a été T. mentagrophytes. Nous notons la présence de T. gypseum qui est à la fois une espèce géophile et zoophile dont le passage chez l’homme n’est qu’accidentel. Elle est considérée comme agent de teignes authentiques lorsque le contexte clinique s’y prête [7]. Parmi les teignes inflammatoires, nous avons identifié T. equinum (2 cas soit 0,35 %). Il s’agissait de deux femmes qui viennent respectivement des régions de Louga et Fatick. Ce sont des zones rurales où T. equinum, espèce zoophile, est retrouvée chez les chevaux. L’examen clinique de la patiente venant de la région de Fatick a révélé que la teigne du cuir chevelu était associée à une lésion cutanée. L’examen macroscopique des cultures a révélé des colonies blanches à pigment acajou au verso. L’examen microscopique des cultures montrait des microconidies piriformes disposées en acladium, et des macroconidies à paroi mince et lisse. Les vrilles étaient absentes. Le test à l’uréase était positif. Un cas de teigne favique a été identifié chez une femme âgée de 25 ans habitant la région de Matam. L’espèce responsable, T. schoenleinii a été isolée pour la première fois dans notre laboratoire. En effet de rares cas importés peuvent toutefois être observés des sujets originaires d’Afrique (notamment en Afrique du Nord), mais la prévalence dans ces pays du Maghreb diminue fortement [7]. Dans notre série, nous avons constaté que la prévalence des teignes était plus élevée dans la tranche d’âge de 20 et 29 ans avec une incidence de 10,61 %. Ces résultats montraient la prédominance des teignes chez les adultes. Ces données étaient identiques à celles de Develoux en 2002 [8], avec 26,4 % de patients adultes. Par contre Ndiaye et al. en

Pour citer cet article : Ndiaye M, et al. Profil épidémiologique des teignes du cuir chevelu à Dakar (Sénégal). Bilan d’une étude rétrospective de six ans (2008—2013). Journal De Mycologie Médicale (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2015.03.004

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Profil épidémiologique des teignes du cuir chevelu à Dakar (Sénégal) 2009 [22] montraient que l’affection était élevée chez les enfants âgés de 10 à 19 ans (27,2 % des cas). Notre étude a confirmé que les adultes atteints, étaient de sexe féminin avec une prévalence de 82,9 % contre 17,1 % chez les hommes ( p < 0,002). Les teignes de l’adulte peuvent être liées à une infection ancienne restée méconnue ou résulter d’une contamination récente, notamment à partir d’enfants [10]. Il est connu que les teignes de l’adulte touchent plus souvent la femme que l’homme [10,20,24,29]. Notre étude le confirme. Cette prédominance féminine peut s’expliquer par les contacts plus fréquents et plus intimes des enfants avec leur mère qu’avec leur père. La contamination est souvent due aux habitudes de coiffures traditionnelles, qu’elles soient réalisées dans la famille ou chez les coiffeurs professionnels. Ce sont les brosses, les peignes ou bien les instruments de nattage qui sont souvent responsables de la transmission. Dans la littérature américaine [28] et européenne [21] les teignes surviendraient fréquemment chez les femmes après la ménopause probablement en raison d’une réduction des sécrétions sébacées et d’une baisse des quantités de triglycérides dans le sébum [31].

Conclusion

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Notre étude a montré que les teignes restent un problème de santé publique au Sénégal malgré une diminution de l’incidence des teignes du cuir chevelu au cours des six années de l’étude. T. soudanense reste toujours l’espèce la plus isolée. Cette étude a montré une prévalence plus élevée des teignes du cuir chevelu chez les sujets de sexe féminin âgée de 20 à 29 ans. Mais il faut noter l’émergence de nouvelles espèces qui étaient inconnues au Sénégal en particulier T. equinum et T. erinacei. Un typage moléculaire serait d’une grande aide afin d’éviter les erreurs de diagnostic dues au polymorphisme des colonies de certaines espèces.

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Déclaration d’intérêts [21]

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

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[Epidemiological profile of Tinea capitis in Dakar (Senegal). A 6-year retrospective study (2008-2013)].

Tinea capitis is considered as a public health problem in Senegal. The aim of this study was to investigate trends in the incidence, the mycological a...
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