SI~ANCE DES 2 El" 3 DI~CEMBRE 1.975

179

Application des potentiels 6voqu6s visueis l'6tude des h6mianopsies lat6rales homonymes. D , SAMSON-DOLLFUS et A. POULIQUEN Laboratoire d'Explorations neurologiques, C.H.U., F 76038 Rouen Cedex.

]~tant donn6 les importantes variations apparentes du potentiel 6voqu6 vtsuel (P.E.V.) d'un sujet normal/~ l'autre, on peut se demander quelles sont les modifications pathologiques que l'on dolt retenir et quelles pr6cisions diagnostiques les P.E.Vs. permettent-ils d'apporter h l'6tude des hgmianopsies lat6rales homonymes. M ~.TFIODES. Les stimulati6ns sont fournies par des flashes de lumi~re blanche, devant lesquels sont interpos6s soit un verre d6poli (lumi+re diffuse), soit un damier. I! faut pr6ciser que ces ~timulations sont beaucoup plus intenses que celles utilis6es par LE:-~VREet REMONO(1)OU par MICHAEL et HALLIDAY(2). L'enregistrement r6f6rent:ei (61ectrode commune bi-auriculaire, ou rnenton) est pr6f6r6 h l'enregistrement bipolaire. Les potentiels 6voqu6s des sujets pathologiques sont compar6s '2t un p0tentiel 6voqu6 type obtenu par la moyenne des r6ponses recueillies chez hui~ sujets normaux. Chez ceux-ci la r6ponse occipitale d6bute pr6cocement, entre 15 et 20 ms apr6s la stimulation. La partie initiale d e l a r6ponse est de faible amplitude. Les temps de latence sont un peu diff6rents d'un sujet h l'autre, mais la variabilit6 interindividuelle est moins grande lorsque l'un utilise la stimulation par damier, que pour la lumi6re diffuse. La partie secondaire de cette r6ponse est beaucoup plus ample. Sur la r6gion rolandique, une r6pon~e d6butant plus tardivement que la r6ponse occipita!e, et diff6rente de celle-ci, est sc,uvent enregistr6e. RI~SULTAT$, 1. Six cas anatomo-cliniques ont pu 6tre utilis6s : quatre malades avaient des I6sions unilat6rales des radiations optiques, calcaIine respect6e ; un autre sujet, au contraire, avait une destruction totale de la calcafine ; chez le dernier , enfin, on notait des 16sions bilat6rales : d ' u n c6t6, destruction de la Calcarine, de l'autre, atteinte des radiations optiques. En cas de 16si0n de la calcarine, on observe l'absence totale de r6ponse occipitale, mais, par contre, la possibilit6 d'obtenir une r6ponse rolandique, d'ailleurs tr~s d6f0rm6e. En cas de 16sion des radiations optiques, la r6ponse occipita]e est ind6niable, mais elle est tr~s simplifi6e par rapport h Celle d ' u n sujet n o r m a l . En g6n6ral, il s'agit d'une r6ponse lente, diphasique, assez tai:dive, m a i s dont il est difficile d'affirmer qu'il s'agit uniquemerit d'une composante secondaire anormale. De plus, la r6ponse rolandique est presque superposable h la r6ponse occipitale. 2. Trente cas purement c!iniques ou neurJchilurgicaux ont 6t6 6tudi6s par ailleurs. L'inspection globale d e l'ensemble des r6sultats (stimulation diffuse pour t o u s les malades, et damiers pour la plupart) a montr6 qu'iI existait deux grands groupes d'anomalies. Seuls quatre malades n'entrent d a n s a u c u n de ces deux groupes. Le premier groupe est constitu6 de douze sujets dont la r6ponse occipitale du c6t6 atteint est de beaucoup plus faible amplitude que celle du c6t6 sain. Les variations interindividuelles des temps de latence sont importantes, puisque la moyenne des r6ponses (c5t6 pathologique)de t0us les sujets d e ce groupe, est nulle, alors que patrols on reconnait une r6ponse individuelle anormale. La

Tirds ?t part : D. SAMSON.DOLLFUS (~ l'adresse ci-dessus).

180

SOCII~TI~D'E.E.G. ET DE NEUROPHYSIOLOGIE CLINIQUE DE LANGUE FRANt~AISE

symptomatologie de ces sujets est souvent tr~s d6ficitaire, l'h6mianopsie accompagnant hCmipl6gie, ou h6mipl6gie et aphasie. Dans la moiti6 des cas Seulement, existait une 6pargne maculaire. L'6tiologie retenue a 6t6 sept lois accident vasculaire isch6mique, une lois accident vasculaire hCmorragique, trois lois tumeur, une lois s6quelle de grave traumatisme cr~nien. Le deuxi6me groupe comporte quatorze sujets chez lesquels les deux r6ponses, occipitale et centrale, sont paradoxalement plus amples du c6t~ atteint que du c6t6 sain. Ici aussi, la d6formation de la r(~ponse par rapport h la r6ponse normale permet difficilement de dire quelles composantes restent pr(~sentes. Les signes d6ficitaires neurologiques sont en g6n6ral moins importants, mais on retrouve fr6quemment des crises comitiales, de la somnolence et/ou de I'hypertension intracrfinienne. Dans ce groupe, o n observe neuf tumeurs, un h6matome du carrefour, un traumatisme r&ent, une h6morragie mfning6e et seulement deux accidents vasculaires isch6miques. Les stimulations par damiers confiiment les r6sultats pr~c6dents mais deux sujets passent alors du groupe i dans le groupe 2 (une tumeur, un accident vasculaire h6morragique) et trois sujets passent du groupe 2 dans le groupe I (une tumeut op6r6e, un accident vasculaire isch6mique, un traumatisme rfcent). CONCLUSION.

Ainsi cette analyse des P,E.Vs. permet-elle, par une appr6hension de la r6ponse globale, d'envisager une certaine corr~laticn entre le type de l'anomalie et i'6tiologie. Les P.E.Vs. d6ficitaires du c6t6 atteint seraient plutOt en faveur d'une 6tiologie vasculaire, les P.E.Vs. hyperactifs, plut6t en faveur d,une 6tiologie expansive. Far ailieurs, les six cas anatomo'pathologiques ont montr6 que I'on pouvait 6galement s'aider des r(~ponses 6voqu6es visuelles pour compl6ter un diagnostic topographique. Par contre, cette m6thode ne permet pas d'Stre appliqu6e h 1'6tude du champ visuel (p&im6trie objective) puisque les stimulations sont beaucoup trop intenses et, de ce fait, trop globales au niveau r&inien. Four ce type de recherche, il est probablement soutiaitable d'utiliser des m6thodes h renvers.=ment de pattern, danaiers par exemple, ainsi que le proposent MI~CHAELet HALLIDAY.

BIBLIOGRAPHIE I i LEsf~vR[(N,) et ~REMOND(A~). Potentiels &ioqugs par l'apparition de patterns : effet de la dimension du pattern et de la densitgdes contrastes, Electroenceph, clin. Neurophysiol., 1972, 32, 593-604. 2. M!CBAEL(W. F0and HALLIDAY(A. M.). Changesin pattern evoked responses in man associated With the vertical and horizontal meridien of the visual field. J. Physiol. (London), 1970, 208, 499-513.

[Application of visual evoked potentials to the study of lateral homonymous hemianopsia].

SI~ANCE DES 2 El" 3 DI~CEMBRE 1.975 179 Application des potentiels 6voqu6s visueis l'6tude des h6mianopsies lat6rales homonymes. D , SAMSON-DOLLFUS...
207KB Sizes 0 Downloads 0 Views