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Revue ge´ne´rale

La re´e´ducation du membre supe´rieur assiste´e par robot contribue-t-elle a` ame´liorer le pronostic de l’he´mipare´sie vasculaire ? Does upper limb robot-assisted rehabilitation contribute to improve the prognosis of post-stroke hemiparesis? C. Duret a,*, J.-M. Gracies b a

Me´decine physique et de re´adaptation, unite´ de re´e´ducation neurologique, CRF « Les Trois Soleils », 19, rue du Chaˆteau, 77310 Boissise-Le-Roi, France b Laboratoire analyse et restauration du mouvement, re´e´ducation neurolocomotrice, universite´ Paris-Est Cre´teil, Cre´teil (94), hoˆpitaux universitaires Henri-Mondor, AP–HP, 51, avenue du Mare´chal-de-Lattre-de-Tassigny, 94010 Cre´teil, France

info article

r e´ s u m e´

Historique de l’article :

Introduction. – La re´e´ducation du membre supe´rieur assiste´e par un dispositif robotise´ est

Rec¸u le 4 janvier 2014

une option innovante de traitement physique des de´ficiences motrices, d’origine plus

Rec¸u sous la forme re´vise´e le

particulie`rement neurologique. Depuis une dizaine d’anne´es, cette strate´gie de re´e´ducation

4 juillet 2014

utilisant des outils technologiques a e´te´ e´value´e sur des patients he´mipare´tiques, princi-

Accepte´ le 9 juillet 2014

palement apre`s un accident vasculaire ce´re´bral (AVC). E´tat des connaissances. – Les re´sultats d’e´tudes en phases aigue¨ et chronique de l’AVC sugge`rent une bonne tole´rance et une re´duction significative et persistante des de´ficiences

Mots cle´s :

motrices ; le be´ne´fice fonctionnel est montre´ uniquement en phase aigue¨/subaigue¨. Perspectives. – Un meilleur acce`s aux robots de re´e´ducation et leur utilisation optimale

Re´e´ducation robotise´e

seront probablement associe´s a` une meilleure efficience du travail re´e´ducatif au membre

Membre supe´rieur

supe´rieur pare´tique.

AVC

Conclusions. – Si ce traitement est encore confine´ a` un cercle restreint d’utilisateurs, les

Intensite´

proprie´te´s biome´caniques des dispositifs utilise´s et certaines indications cliniques sugge´re´es par la litte´rature en font une technique de re´e´ducation prometteuse. # 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s.

Keywords: Rehabilitation robotics Upper limb Stroke Intensity

abstract Introduction. – Upper limb robot-assisted rehabilitation is a novel physical treatment for neurological motor impairments. During the last decade, this rehabilitation option utilizing technological tools has been evaluated in hemiparetic patients, mostly after stroke.

* Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Duret). http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.07.012 0035-3787/# 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s.

Pour citer cet article : Duret C, Gracies J-M, La re´e´ducation du membre supe´rieur assiste´e par robot contribue-t-elle a` ame´liorer le pronostic de l’he´mipare´sie vasculaire ?. Revue neurologique (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.07.012

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State of art. – Studies at acute and chronic stages suggested good tolerance and a significant and persistent reduction of motor impairment; a real impact on disability has been shown in acute/sub acute patients. Perspectives. – Improved access to rehabilitation robots and an optimal use will probably be associated with higher efficiency of rehabilitative work in the paretic upper limb. Conclusions. – Even if this treatment is still confined to a narrow circle of users, the device’s biomechanical properties and clinical suggestions from the literature may show promise for the future of rehabilitation. # 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

1.

Introduction

L’utilisation d’applications robotiques dans le champ de la re´adaptation du membre supe´rieur n’est pas re´cente. En effet, de`s les anne´es 1970 et 1980, la robotique d’assistance a` la personne a de´veloppe´ des syste`mes de compensation des incapacite´s de pre´hension [1]. Cependant, a` partir des anne´es 1990, cette discipline s’est oriente´e vers la mise au point de dispositifs aidant les professionnels de la re´e´ducation a` optimiser les conditions de prise en charge des de´ficiences motrices du membre supe´rieur, plus particulie`rement de la pare´sie spastique. Ce symptoˆme neurologique, trouble moteur le plus fre´quemment observe´ apre`s un AVC, a plus particulie`rement pre´occupe´ les inge´nieurs en robotique. Cette de´ficience neurologique de´finie par un affaiblissement partiel, rarement total de la commande motrice, de tout ou d’une partie du membre supe´rieur, a ainsi e´te´ le mode`le utilise´ par les chercheurs pour de´velopper leurs syste`mes robotise´s. Les robots de re´e´ducation sont des dispositifs compose´s d’e´le´ments me´caniques, autorisant un certain nombre de degre´s de liberte´ motorise´s (un degre´ de liberte´ correspond a` une capacite´ de mouvement selon ou autour d’un axe de l’espace, par exemple, la flexion et l’extension du coude correspond a` un degre´ de liberte´), re´alisant une interface entre le patient et des syste`mes informatiques. Des capteurs permettent au robot de connaıˆtre son propre e´tat et de le situer dans son environnement. La fonction de ces capteurs est e´galement de transmettre certaines informations recueillies au cours de l’exe´cution de la taˆche (souvent la position et la vitesse des points de la trajectoire) qui seront traite´es par des programmes informatiques. Ces derniers de´terminent finalement le comportement du robot et donc le niveau d’assistance procure´e par les actionneurs, souvent des moteurs e´lectriques, en fonction d’algorithmes pre´de´finis [2]. Ces robots dits de coope´ration-comanipulation sont ainsi des dispositifs interactifs dont le fonctionnement est base´ sur les e´changes d’informations et de force entre un utilisateur et une machine, et sont a` diffe´rencier des orthe`ses articule´es non motorise´es (Fig. 1). Ces syste`mes permettent aux physiothe´rapeutes de faciliter et/ou d’e´tendre certaines de ses fonctions en favorisant la mise en œuvre d’un entraıˆnement du membre supe´rieur hautement re´pe´titif et intensif mais e´galement reproductible, quantifiable, adapte´ et adaptable en temps presque re´el. Depuis les premie`res e´tudes cliniques du Massachusetts Institute of Technology (MIT) avec le robot MIT Manus, les

re´sultats publie´s au cours des 15 dernie`res anne´es sugge`rent une ame´lioration de la re´cupe´ration des de´ficiences motrices sous l’effet de la re´e´ducation robotise´e [3–10]. Cependant, le faible nombre d’e´tudes rigoureuses (une quinzaine controˆle´es et randomise´es) et d’utilisateurs dans le monde (uniquement 250 unite´s du robot « In Motion », version commercialise´e du MIT Manus, distribue´es dans le monde) n’ont pas encore permis a` cette the´rapie de s’inte´grer de fac¸on routinie`re dans les programmes de re´e´ducation de l’he´mipare´sie. Ces programmes sont encore centre´s sur des the´rapies dites conventionnelles au cours desquelles les prises en charge dispense´es individuellement (un the´rapeute pour un patient) aux patients utilisent des techniques manuelles incluant des e´tirements passifs en amplitude articulaire sous-maximale associe´s a` des postures d’inhibition [11], des mouvements actifs vers des cibles assiste´s par le the´rapeute, utilisant parfois des syste`mes de suspension du membre supe´rieur et des taˆches de pre´hension adapte´es aux capacite´s du patient [12]. Ces techniques de re´e´ducation favorisent le travail a` vise´e fonctionnelle en inte´grant le membre supe´rieur dans des activite´s de saisies et de pre´hension d’objets. Afin de faire le point sur les connaissances issues de l’utilisation de cette technique e´mergente et innovante en re´e´ducation de l’he´mipare´sie, nous revoyons ici quelques donne´es actuellement prouve´es ou sugge´re´es par la litte´rature en tentant de re´pondre a` des questions pratiques.

Fig. 1 – Dispositif Armeo Spring non motorise´. « Photo : Hocoma, Suisse ».

Pour citer cet article : Duret C, Gracies J-M, La re´e´ducation du membre supe´rieur assiste´e par robot contribue-t-elle a` ame´liorer le pronostic de l’he´mipare´sie vasculaire ?. Revue neurologique (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.07.012

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2. Re´e´ducation du membre supe´rieur : e´tat des connaissances 2.1. La the´rapie assiste´e par la robotique est-elle bien tole´re´e ? Oui La re´e´ducation assiste´e par la robotique est une technique de re´e´ducation hautement intensive et re´pe´titive. Les e´tudes de´crivent en effet un nombre de mouvements re´pe´te´s par se´ance d’une ampleur 20 a` 30 fois supe´rieure a` celle qui est pratique´e en re´e´ducation conventionnelle [13]. Pour autant, cette technique est bien tole´re´e et bien accepte´e par les patients. Les e´tudes ayant utilise´ les batteries d’e´valuation les plus comple`tes soulignent l’absence d’aggravation ou d’apparition de douleurs d’e´paule quelle que soit la phase, aigue¨/ subaigue¨ [3,9] ou chronique [6,10,14]. La revue Cochrane [15] a confirme´ une bonne tole´rance de la technique et des effets de´le´te`res rares et pas plus fre´quents que pour les the´rapies conventionnelles. Enfin, certains auteurs [6,14] ont rapporte´ un bon niveau de satisfaction des patients. Il faut signaler que la plupart de ces e´valuations a e´te´ re´alise´e sur des patients traite´s en phase chronique (plus de 6 mois apre`s la survenue de l’AVC) et que la tole´rance et l’acceptabilite´ de ces programmes intensifs doivent eˆtre confirme´es sur des patients a` la phase subaigue¨ apre`s l’AVC. En effet, il est reconnu que les patients subaigus souffrent d’une fatigabilite´ plus importante, e´tant par ailleurs habituellement pris en charge dans des programmes multidisciplinaires potentiellement lourds.

2.2. L’hyperactivite´ musculaire et/ou la spasticite´ sontelles aggrave´es par la re´e´ducation robotise´e ? Non Les dogmes en neurore´e´ducation centrale ont longtemps prohibe´ l’utilisation de traitements physiques intensifs et re´pe´titifs, causes, disait-on, de fatigue excessive et d’aggravation des phe´nome`nes spastiques. Plusieurs e´tudes rapportent au contraire l’absence d’aggravation, voire la diminution de l’hyperactivite´ musculaire [5,9,10,16,17] apre`s un entraıˆnement intensif du membre supe´rieur utilisant un appareil robotique. Hu et al. [18] ont plus pre´cise´ment montre´ la diminution clinique et e´lectrophysiologique (EMG) des co-

contractions spastiques par l’utilisation de ce type de dispositif.

2.3. La the´rapie robotique re´duit-elle la pare´sie du membre supe´rieur ? Oui Dans la plupart des e´tudes controˆle´es, le crite`re principal d’e´valuation est la mesure du changement du score de FuglMeyer (FM) pour le membre supe´rieur, e´chelle valide´e pour cette indication [19]. Cette e´chelle de de´ficience motrice mesure la capacite´ du patient a` re´aliser diffe´rents mouvements volontaires des segments proximaux (e´paule et coude) et distaux (poignet et main). Chaque item est cote´ sur 3 points pour un score maximum de 66 points. Apre`s les premiers re´sultats encourageants de l’e´tude d’Aisen et al. [3] a` la phase subaigue¨ de l’AVC, confirme´s par des e´tudes non controˆle´es sur des patients chroniques [6,14,20,21], plusieurs e´tudes controˆle´es en phase aigue¨ [9,22–24], subaigue¨ [7,16] et chronique [4,10] ont montre´ que la re´e´ducation assiste´e par un robot ame´liorait les scores de Fugl-Meyer des segments du membre supe´rieur traite´s par le dispositif (essentiellement l’e´paule et le coude). Il faut noter, par ailleurs que les gains moyens obtenus apre`s un traitement assiste´ par un robot repre´sentaient une diffe´rence cliniquement significative, si on conside`re la notion de diffe´rence minimale cliniquement importante estime´e entre 9 et 10 points en phase subaigue¨ [25] (Tableau 1), non observe´e en phase chronique, ou` la diffe´rence doit eˆtre comprise entre 4 et 7 points [26]. Quatre revues syste´matiques [15,27–29] ont confirme´ l’absence de ge´ne´ralisation des be´ne´fices du traitement a` des segments de membre plus distaux (poignet et main) et plus ge´ne´ralement aux segments non directement implique´s dans le traitement. La revue Cochrane [15] pre´cise par ailleurs que la re´e´ducation robotise´e n’ame´liore pas la force musculaire du membre supe´rieur. Il faut signaler qu’au cours des 10 dernie`res anne´es, plusieurs revues syste´matiques [14,27–29] ont analyse´ l’effet sur la re´cupe´ration motrice apre`s un AVC, de la re´e´ducation du membre supe´rieur assiste´e par un robot mais que d’importants biais me´thodologiques (he´te´roge´ne´ite´ des e´tudes en termes de dispositifs utilise´s incluant des syste`mes non motorise´s, de dure´e des traitements et de populations incluses) rendent les conclusions et les interpre´tations prudentes.

Tableau 1 – Caracte´ristiques des e´tudes controˆle´es utilisant un robot en phase aigue¨/subaigue¨. Auteurs

Type de robot Addition ou substitution

Aisen et al., 1997 [3] Volpe et al., 2000 [22] Hesse et al., 2005 [16] Lum et al., 2006 [7] Masiero et al., 2007 [9] Masiero et al., 2011 [23] Burgar et al., 2011 [24]

MIT Manus addition MIT Manus addition Bi-ManuTrack addition MIME substitution NeRebot addition NeRebot substitution MIME addition

Score de FM a` l’inclusion

17,1 6 7,9 31,6 8 30,5 26,7

Delai postAVC (jours)

21 22 35 70 Inf. 7 10 17

Gain moyen du score de FM 14,1 6 16 7,9 7,8 12 6,8

Nombre de se´ances (dure´e du programme en semaines) 30 (6) 5 semaines 30 (6) 15 (4) 25 (5) 25 (5) 15 (3)

Patients groupe robot 10 30 22 9 17 11 19

FM : Fugl-Meyer.

Pour citer cet article : Duret C, Gracies J-M, La re´e´ducation du membre supe´rieur assiste´e par robot contribue-t-elle a` ame´liorer le pronostic de l’he´mipare´sie vasculaire ?. Revue neurologique (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.07.012

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2.4. Les re´sultats d’un entraıˆnement du membre supe´rieur assiste´ par un robot sont-ils infe´rieurs a` ceux d’un programme de re´e´ducation conventionnelle ? Non Plusieurs e´tudes cliniques controˆle´es [10,24,30–32] ont de´montre´ que des protocoles de the´rapie physique de meˆme intensite´ administre´e manuellement ou assiste´e par un syste`me robotise´ produisaient des re´sultats comparables. En 2012, les travaux publie´s dans la revue Cochrane [15] ont cependant montre´ qu’un programme de re´e´ducation du membre supe´rieur comportant un entraıˆnement assiste´ par un dispositif robotique re´duisait plus significativement les de´ficiences motrices e´value´es par le score de FM que ceux utilisant uniquement les techniques conventionnelles. Ce re´sultat a e´te´ pre´cise´ par la me´ta-analyse de Norouzi-Gheidari et al. [33] qui ont de´montre´ que la robotique d’assistance a` la re´e´ducation du membre supe´rieur re´duisait plus significativement les de´ficiences motrices que les soins conventionnels quand elle e´tait pratique´e en addition aux soins courants. Nous citons e´galement le travail de Masiero et al. [23] montrant qu’en phase subaigue¨ un programme de re´e´ducation substituant une partie des soins standard par un entraıˆnement assiste´ par robotique re´duisait les de´ficiences du membre supe´rieur de fac¸on similaire a` un programme de meˆme dure´e n’utilisant que les traitements conventionnels. Les re´sultats et les conclusions e´voque´s pre´ce´demment sugge`rent une remarque : les caracte´ristiques principalement reconnues d’un entraıˆnement du membre supe´rieur administre´ par un robot sont son intensite´ et la quantite´ de re´pe´titions de mouvement qu’elle sollicite de la part du patient (plusieurs centaines jusqu’a` mille mouvements). Quel sens doit-on donner a` la comparaison de programmes de re´e´ducation dont les caracte´ristiques sont modifie´es au regard des pratiques habituellement observe´es (re´duction de nombre de re´pe´titions pour la robotique et/ou intensification irre´aliste et impossible a` mettre en œuvre au quotidien de la the´rapie manuelle) ? De plus, nous signalons que l’adjonction de se´ances d’entraıˆnement du membre supe´rieur assiste´ par un robot permet d’intensifier les interventions re´e´ducatives en proposant une re´e´ducation ludique, varie´e et motivante avec une supervision minimale de la part du the´rapeute, qui par ailleurs peut s’occuper d’autres patients. Cette pratique semble donc en mesure d’apporter un gain de productivite´ aux interventions re´e´ducatives et probablement de les rendre ainsi plus efficaces.

2.5. La the´rapie robotique ame´liore-t-elle la fonction du membre supe´rieur ? Re´sultats nuance´s La question a e´te´ peu traite´e par les e´tudes. En effet, la plupart d’entre elles a e´value´ l’e´volution des capacite´s fonctionnelles en utilisant la mesure d’inde´pendance fonctionnelle (MIF) [34]. Ce test e´value cependant moins la re´cupe´ration des capacite´s fonctionnelles du membre supe´rieur que les capacite´s de compensation par le membre supe´rieur valide. Dans les e´tudes controˆle´es ayant mesure´ le score de la MIF, la the´rapie robotique avait ame´liore´ de fac¸on comparable aux the´rapies conventionnelles les scores de la MIF a` la phase aigue¨ [9,23] et subaigue¨ de l’AVC [3,7]. La me´ta-analyse de Norouzi-Gheidari et al. [33] confirmait ce re´sultat et pre´cisait qu’il e´tait observe´, quel que soit le mode d’incorporation de la re´e´ducation

assiste´e par un robot, en addition ou en substitution. En 2012 cependant, la revue syste´matique de Mehrholz et al. [15] publie´e dans la revue Cochrane, avec les limites cite´es pre´ce´demment, a sugge´re´ que les patients recevant un programme de re´e´ducation incluant un traitement assiste´ par un syste`me robotique e´taient plus susceptibles d’ame´liorer leurs capacite´s dans les activite´s de vie quotidienne que les sujets te´moins (re´e´ducation conventionnelle) en phase aigue¨/ subaigue¨ ; cette conclusion ne valait en effet pas pour les patients traite´s en phase chronique. Si l’on conside`re l’e´volution de la fonction du membre supe´rieur, seule l’e´tude de Lo et al. [10] a de´montre´ qu’a` 36 semaines de l’instauration du traitement, la re´e´ducation robotique avait ame´liore´ plus significativement les scores de rapidite´ du Wolf Motor Function Test [35] que les soins courants. L’absence de be´ne´fice fonctionnel ave´re´ de la robotique d’assistance a` la re´e´ducation du membre supe´rieur nous surprend finalement peu ; en effet, les dispositifs actuellement les plus utilise´s ne concernent que les segments proximaux du membre supe´rieur (e´paule et coude principalement) et donc la phase d’approche du mouvement. Les dispositifs distaux sollicitant la main et les pre´hensions sont encore rares. Ainsi ? cette technique permet plus une re´e´ducation des de´ficiences motrices que des incapacite´s fonctionnelles.

2.6. Les be´ne´fices de cette technique de re´e´ducation sontils persistants ? Oui Les e´tudes en ouvert sur des patients chroniques [5,20] ont sugge´re´ le maintien des be´ne´fices moteurs obtenus a` distance de la fin du traitement. Les essais controˆle´s en phases aigue¨ [9] et chronique [4,10] confirment la persistance de ces be´ne´fices jusqu’a` 9 mois apre`s la fin du traitement et jusqu’a` 6 mois pour les scores de mesure d’inde´pendance fonctionnelle [4]. Nous signalons les re´sultats de Lum et al. [7] qui ont montre´ une re´duction e´quivalente des de´ficiences, au suivi de 6 mois, entre un groupe « robot » et un groupe « conventionnel » alors qu’imme´diatement apre`s le traitement, la re´e´ducation assiste´e par le robot avait donne´ des re´sultats supe´rieurs. Inversement, Burgar et al. [24] ont montre´ que l’effet sur les de´ficiences motrices de la re´e´ducation robotique n’apparaissait supe´rieur sur la re´e´ducation standard qu’ a` 6 mois et non en post-traitement imme´diat.

2.7. A` quelle population de patients he´mipare´tiques (de´lai post-AVC et se´ve´rite´) est-elle adresse´e et qui profite le plus de la re´e´ducation assiste´e par robotique ? Pas de re´ponse mais quelques indications en faveur des patients aigus/subaigus et des plus se´ve`res Les e´tudes cliniques de´montrent une re´duction des de´ficiences motrices quel que soit le stade e´volutif apre`s l’AVC ; cependant, la litte´rature sugge`re que l’utilisation de ces dispositifs serait plus particulie`rement be´ne´fique aux phases les plus pre´coces du fait de gains cliniques et de be´ne´fices fonctionnels d’un ordre de grandeur peu observe´ a` un stade plus tardif. La question de la population cible quant a` la se´ve´rite´ des de´ficiences motrices est peu traite´e par la litte´rature ; il faut cependant remarquer que les e´tudes cliniques ne de´crivent

Pour citer cet article : Duret C, Gracies J-M, La re´e´ducation du membre supe´rieur assiste´e par robot contribue-t-elle a` ame´liorer le pronostic de l’he´mipare´sie vasculaire ?. Revue neurologique (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.07.012

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pas de crite`res cliniques concernant le niveau de de´ficiences motrices minimales requis pour cette the´rapie contrairement a` une autre technique innovante largement de´veloppe´e et e´tudie´e au cours des 15 dernie`res anne´es, la re´e´ducation du membre supe´rieur par contrainte induite [36]. Quelques indications permettent d’e´baucher une re´ponse a` cette proble´matique : en effet, la grande majorite´ des e´tudes ont concerne´ des patients souffrant de de´ficiences motrices mode´re´es a` se´ve`res (FM < 30) du membre supe´rieur. De plus, Finley et al. [37], Macclellan et al. [38] et Conroy et al. [39] ont sugge´re´ que les be´ne´fices de ce traitement seraient plus significatifs pour les patients les plus se´ve`res.

2.8. Le type de robot influence-t-il l’effet clinique ? Manipulateur ou Exosquelette ? 2 D ou 3 D ? La litte´rature de´crit deux types de robot de re´e´ducation, les manipulateurs ou end-effectors (Fig. 2) et les orthe`ses robotise´es ou exosquelettes (Fig. 3) ; les premiers sont constitue´s d’un bras articule´ dont le point terminal, seul point de contact, est manipule´ par le sujet alors que les orthe`ses sont des dispositifs me´caniques externes plus complexes simulant le squelette humain, ge´ne´ralement articule´s au niveau de l’e´paule, du coude et parfois du poignet. Ces derniers permettent un meilleur controˆle inter segmentaire assure´ par diffe´rents points de contact et disposent d’un plus grand nombre de degre´s de liberte´ que les manipulateurs. La plupart des manipulateurs permettent des mouvements du membre supe´rieur dans les deux plans de l’espace, alors que les orthe`ses sont ge´ne´ralement des dispositifs autorisant un travail dans un espace tridimensionnel. Tous ces dispositifs ont un point commun, la compensation de la gravite´ par le soutien du membre a` l’aide d’une manchette pour les manipulateurs et d’une colonne de levage pour les exosquelettes. Les manipulateurs semblent technologiquement parvenus a` maturite´ alors que les exosquelettes repre´sentent encore un challenge pour les inge´nieurs qui doivent encore lever des freins techniques limitant leur efficience [40]. La litte´rature actuelle ne fournit pas de donne´es sur la supe´riorite´ d’une architecture me´canique sur l’autre. La raison

Fig. 2 – Manipulateur In Motion 2.0 (e´paule/coude).

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est simple : l’effet de ces deux types de dispositifs robotiques n’a jamais e´te´ compare´, tout comme l’inte´reˆt d’un entraıˆnement en 2 versus 3 dimensions [41]. En revanche, certains travaux [39,42] utilisant des syste`mes robotiques semblent de´montrer que l’utilisation d’un syste`me compensant l’effet de la pesanteur ne produit pas de re´sultats infe´rieurs sur les de´ficiences motrices a` un programme sollicitant le membre supe´rieur contre la gravite´. Conroy et al. [39] ont meˆme sugge´re´ un le´ger be´ne´fice du traitement physiothe´rapique uniquement re´alise´ dans le plan horizontal avec compensation de la gravite´ compare´ a` un programme combinant l’utilisation dans la meˆme se´ance de deux dispositifs, l’un avec compensation de la gravite´ et l’autre sans. Prange et al. [42] ont par ailleurs montre´ que le travail du bras avec compensation de la gravite´ ne modifiait pas le pattern temporel d’activation musculaire.

2.9.

L’effet de cette the´rapie est-il spe´cifique ? Non mais. . .

Les caracte´ristiques principales de la re´e´ducation assiste´e par un robot sont l’intensite´ et le nombre de re´pe´titions de mouvement procure´, parame`tres possiblement obtenus par d’autres the´rapies physiques y compris les the´rapies manuelles. Ainsi, la spe´cificite´ de l’effet des dispositifs robotiques sur les de´ficiences motrices n’a pas a` ce jour e´te´ de´montre´e. Reinkensmeyer et al. [32] ont ainsi sugge´re´ que les the´rapies physiques qu’elles soient manuelles ou assiste´es par un robot solliciteraient les meˆme processus physiologiques. Cependant, cette question nous permet d’e´voquer une des proprie´te´s de ces dispositifs, leurs capacite´s a` faire varier le type d’interactions entre le sujet et le robot. En effet, il est de´montre´ que le travail en re´pe´tition de mouvements passifs administre´ par un robot ne procure pas de re´sultat supe´rieur au traitement conventionnel [43]. L’effet de cette the´rapie, audela` de l’impact de l’intensite´ du traitement de´livre´, pourrait ainsi provenir de l’effet des forces applique´es par les syste`mes robotiques sur le membre supe´rieur des patients. En effet, ces dispositifs sont constitue´s de structures me´caniques controˆle´es par des logiciels informatiques, qui leur confe`rent leurs proprie´te´s « actives ». Ces controˆles informatiques permettent ainsi de faire varier les parame`tres quantitatifs et qualitatifs

Fig. 3 – Exosquelette robotise´ ArmeoPower. « Photo : Hocoma, Suisse ».

Pour citer cet article : Duret C, Gracies J-M, La re´e´ducation du membre supe´rieur assiste´e par robot contribue-t-elle a` ame´liorer le pronostic de l’he´mipare´sie vasculaire ?. Revue neurologique (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.07.012

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des forces ge´ne´re´es par le robot en re´ponse a` celles applique´es par les utilisateurs. L’adaptabilite´ de certains syste`mes robotiques est rendue possible par l’utilisation de strate´gies de controˆle spe´cifiques [44]. Ainsi, ces dispositifs autorisent la mise en œuvre objective de toutes les modalite´s de traitements physiques de´ja` connus des physiothe´rapeutes, du travail assiste´ proprement dit (re´e´ducation active aide´e avec pour certains dispositifs des programmes adaptatifs qui proposent un travail dit « assiste´ autant que ne´cessaire ») jusqu’a` l’opposition de re´sistances (travail re´sistif). Ces syste`mes permettent e´galement la mise en œuvre de techniques de re´e´ducation contraintes et contrarie´es, traitements physiques techniquement difficiles (programmes contraints) ou impossibles (re´e´ducations contrarie´es) a` exercer manuellement. Les robots utilisant des paradigmes de contrainte [45] n’assistent les patients qu’a` condition que le mouvement re´alise´ soit dirige´ selon un vecteur de force pre´cis permettant de solliciter des synergies musculaires spe´cifiques. Certains dispositifs sont par ailleurs capables de proposer des techniques de re´e´ducation contrarie´e ou` l’application de champs de forces re´duit ou majore les erreurs de trajectoire du patient. Ces champs de force contrariant le mouvement semblent ouvrir des perspectives inte´ressantes pour la re´e´ducation motrice. Patton et al. [46], Cesqui et al. [47] et plus re´cemment Abdollahi et al. [48] ont en effet montre´ que l’adaptation des patients he´miple´giques a` ces perturbations e´tait meilleure pour des champs majorant les erreurs que pour ceux les corrigeant. Reinkensmeyer et al. [49] ont insiste´ sur l’inte´reˆt d’e´tudier spe´cifiquement l’effet de la the´rapie robotique en fonction des forces applique´es sur le membre traite´ afin de de´terminer la (ou les) modalite´(s) de traitement optimal. La recherche du niveau d’assistance ou du type d’interaction optimale ou requise pour stimuler la re´cupe´ration motrice semble possible avec ces dispositifs. Wolbrecht et al. [50] ont de´montre´ l’inte´reˆt de syste`mes adaptatifs ne fournissant que l’aide minimale indispensable a` la re´alisation du mouvement ; il semble en effet que l’eˆtre humain soit amene´ a` minimiser ces efforts en cas d’assistance effective supe´rieure aux re´elles ne´cessite´s. Certaines donne´es pourraient ainsi indiquer qu’une re´e´ducation avec assistance pourrait ne pas eˆtre la modalite´ de traitement optimisant la re´cupe´ration motrice [45].

3. Place de la re´e´ducation assiste´e par un robot dans la strate´gie du traitement de la pare´sie du membre supe´rieur apre`s un AVC La re´e´ducation assiste´e par un robot est une technique innovante encore jeune dans son de´veloppement et ses applications. Malgre´ ses caracte´ristiques et certaines indications sur ses effets, elle semble faire face a` une situation paradoxale.

3.1. Robots d’assistance a` la re´e´ducation du membre supe´rieur : des outils de re´e´ducation intensive ame´liorant sa productivite´ allie´s a` des capacite´s de mesures pre´cises des de´ficiences Les robots de re´e´ducation permettent la re´alisation de centaines de mouvements oriente´s sur des taˆches finalise´es

au travers de programmes ludiques et interactifs. Ces caracte´ristiques re´pondent pre´cise´ment aux besoins requis pour stimuler la neuroplasticite´ ce´re´brale apre`s un dommage focal. En effet, de nombreux travaux chez l’animal [51–53] et chez l’homme [54–57] ont de´montre´ qu’un programme sollicitant la re´alisation d’un grand nombre de mouvements finalise´s associe´ a` des stimulations et feedback multimodaux stimulait les me´canismes de plasticite´ du syste`me nerveux central. Si les the´rapies manuelles hautement re´pe´titives sont en the´orie faisables, elles ne sont en pratique pas applicables dans le contexte actuel de la neurore´e´ducation (proble`mes de recrutement des physiothe´rapeutes, temps de re´e´ducation de´die´ a` chaque patient re´duit, contraintes budge´taires globales). La robotique de re´e´ducation permet ainsi, probablement sans couˆt ajoute´ significatif [58], d’ame´liorer la productivite´ des interventions the´rapeutiques et de se rapprocher des doses de traitement susceptibles d’influencer re´ellement le cerveau le´se´. Il faut signaler par ailleurs que ces syste`mes doivent eˆtre conside´re´s comme des outils de re´e´ducation et non de re´adaptation fonctionnelle. En effet, les dispositifs actuellement commercialise´s traitent plus particulie`rement la phase d’approche du mouvement, plus rarement la saisie d’objet et les pre´hensions. Les robots ont e´galement une fonction de quantification pre´cise et objective des de´ficiences de´passant largement celle des e´chelles cliniques habituellement administre´es par les physiothe´rapeutes. Les donne´es cine´matiques des mouvements re´alise´s par les patients seront probablement des indicateurs a` inte´grer dans les de´cisions the´rapeutiques prises par les e´quipes de re´e´ducation [59].

3.2. Technique recommande´e en adjuvant et en addition des techniques conventionnelles a` la phase subaigue¨ de l’AVC Les travaux de Masiero et al. [9,23] ont sugge´re´ que substituer une partie des se´ances de re´e´ducation du membre supe´rieur en utilisant un dispositif d’assistance robotise´e ne de´savantageait pas les patients aigus/subaigus. En revanche, l’augmentation du temps de re´e´ducation en y ajoutant des se´ances de the´rapie robotique semble procurer des be´ne´fices moteurs et fonctionnels supe´rieurs a` ceux produits par un programme de re´e´ducation conventionnelle seule. Actuellement, les re´sultats de la revue Cochrane (19 e´tudes et 666 patients) [15] indiquent l’inte´reˆt d’appliquer ces outils robotise´s pour la re´e´ducation de la pare´sie du membre supe´rieur, sans pouvoir conclure sur le moment le plus approprie´ et sur les protocoles the´rapeutiques. En France, la Haute Autorite´ de sante´ (HAS) [60] recommande cette me´thode aux phases subaigue¨s et chroniques pour l’entraıˆnement du membre supe´rieur, associe´ a` un traitement conventionnel, afin d’ame´liorer la motricite´ (grade B) mais sans effet sur la fonction. Enfin, l’American Heart association (AHA) [61] a e´mis en 2010 un avis favorable a` l’utilisation de la robotique du membre supe´rieur (et non du membre infe´rieur) dans la re´e´ducation apre`s un AVC.

3.3. Alors pourquoi une inte´gration encore limite´e dans la pratique quotidienne ? Malgre´ l’inte´reˆt grandissant incontestable des spe´cialistes de la re´e´ducation de l’he´mipare´sie pour cette technique, plu-

Pour citer cet article : Duret C, Gracies J-M, La re´e´ducation du membre supe´rieur assiste´e par robot contribue-t-elle a` ame´liorer le pronostic de l’he´mipare´sie vasculaire ?. Revue neurologique (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.07.012

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sieurs raisons peuvent eˆtre avance´es pour expliquer ce phe´nome`ne. La premie`re d’entre elles est probablement lie´e aux effets modestes observe´s dans l’e´tude de re´fe´rence sur des patients chroniques [10] qui, associe´s a` la validite´ incertaine et aux conclusions prudentes des diffe´rentes revues syste´matiques, n’ont pas e´te´ en mesure de convaincre les praticiens sur l’utilite´ d’expe´rimenter la technique. La perplexite´ des intervenants de la re´e´ducation s’inscrit par ailleurs dans un contexte e´conomique contraint dans lequel les de´cisionnaires des investissements en e´quipements ne semblent pas preˆts a` mettre le prix demande´ par les distributeurs de mate´riels pour une technique n’ayant apparemment pas fait ses preuves. Il faut ajouter que si la productivite´ de la re´e´ducation semble avantageusement ame´liore´e par la robotique, elle ne´cessite une supervision et un encadrement humain indispensable a` sa bonne pratique. Enfin, si la finalite´ du travail des re´e´ducateurs est l’ame´lioration de l’autonomie des patients souffrant de pare´sie du membre supe´rieur, la rarete´ des robots traitant son extre´mite´ (robots distaux) et le faible impact de la the´rapie sur les pre´hensions ne permettent pas encore de lui donner une place dominante.

4.

Conclusion

En attendant l’exploitation optimale des syste`mes robotiques en re´e´ducation de la pare´sie du membre supe´rieur, les donne´es rapporte´es par la litte´rature de´montrent une re´alite´ : sans avoir encore montre´ toute l’e´tendue de ces possibilite´s the´rapeutiques, cette technique innovante de re´e´ducation des de´ficiences motrices semble re´pondre aux besoins d’interventions re´pe´titives et intensives difficiles a` mettre en œuvre par les the´rapies manuelles. La possible supe´riorite´ de cette the´rapie sur la re´duction des de´ficiences motrices et probablement sur les capacite´s fonctionnelles en phase subaigue¨ est un bon indicateur de performance dans une discipline (la neurore´e´ducation) ou` les techniques ayant fait la preuve de leur efficacite´ ne sont pas si nombreuses. La re´e´ducation assiste´e par la robotique est probablement capable de faire mieux ; les proprie´te´s techniques de ces syste`mes devraient permettre de mettre en œuvre pre´cise´ment (dose administre´e) et de comparer cliniquement les diffe´rentes modalite´s de re´e´ducation sensori-motrice de´ja` connues mais e´galement de proposer de nouvelles techniques de sollicitation de la commande motrice. Ces e´le´ments devraient ainsi contribuer a` ame´liorer les programmes de re´e´ducation de l’he´mipare´sie. Enfin, ces syste`mes semblent d’excellents moyens pour pre´ciser les proprie´te´s physiques des traitements susceptibles d’optimiser la re´cupe´ration neurologique, encore mal connues, et pour permettre aux chercheurs d’approfondir les connaissances sur la re´cupe´ration neurologique, l’adaptation et l’apprentissage moteur apre`s une le´sion ce´re´brale focale.

De´claration d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de conflits d’inte´reˆts en relation avec cet article.

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Remerciements Je remercie l’e´quipe de physiothe´rapeutes de la clinique « Les Trois Soleils » qui mettent en œuvre quotidiennement la the´rapie du membre supe´rieur assiste´e par un robot au be´ne´fice des patients he´mipare´tiques.

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[Does upper limb robot-assisted rehabilitation contribute to improve the prognosis of post-stroke hemiparesis?].

Upper limb robot-assisted rehabilitation is a novel physical treatment for neurological motor impairments. During the last decade, this rehabilitation...
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