Article original Ger Psychol Neuropsychiatr Vieil 2015 ; 13 (1) : 36-44

Évaluation économique des lésions associées aux chutes des personnes âgées vivant à domicile

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Cost evaluation of hospital inpatient stays induced by injuries due to falls for elderly people Lionel Di Pierdomenico1 Ines Uwiteka1 Christelle Senterre2 Pol Leclercq1 Élise Mendes Da Costa2 Thierry Pepersack3 Magali Pirson1 1 Centre de recherche en économie de la santé, gestion des institutions de soins et sciences infirmières, École de santé publique, Université libre de Bruxelles, Belgique 2 Centre de recherche en épidémiologie, biostatistiques et recherche clinique, École de santé publique, Université libre de Bruxelles, Belgique 3 Service de gériatrie, CHU St Pierre Bruxelles, Université libre de Bruxelles, Belgique

´ a` part : Tires L. Di Pierdomenico

Résumé. Trente pour cent des personnes de 65 ans et plus, vivant à domicile chutent au moins une fois par an. Peu de données économiques sont disponibles en Belgique concernant cette problématique. Nous avons évalué le coût à charge de la sécurité sociale de 823 séjours hospitaliers de patients âgés de 65 ans et plus, provenant du domicile et admis pour lésions à la suite d’une chute. Nous observons un âge moyen (ET) de 81 ans et une proportion de femmes de 76 %. Soixante-quinze pour cent des admissions sont liées à des fractures et 18 % des patients sont ‘institutionnalisés’ suite aux chutes. Le taux de décès est de 6 %. Le coût médian (P25-P75) d’un séjour suite à une chute est de 4 182 D (2 385-6 820), pour une durée médiane (P25-P75) de séjour de 11 jours (4-25). Le coût des séjours hospitaliers est estimé à 135 millions D . Sur base des projections démographiques, ce coût pourrait être estimé à 243 millions D en 2050. Le coût global de la prise en charge de ces lésions est bien plus important, puisque des coûts sont également générés en aval de l’hospitalisation. Cette problématique constitue un enjeu majeur économique et de santé publique. Mots clés : coût, chute, personne âgée, hospitalisation Abstract. Thirty percent of people aged 65 and older, living at home fall at least once a year. Few economic data are available in Belgium on this issue. We evaluated the cost borne by social security. 823 inpatient stays aged 65 and more, from home and admitted for injuries after a fall were selected. We observe an average (SD) age of 81 years. The proportion of women is 76%. 75% of admissions are related to fractures. 18% of patients are ’institutionalized’ after falls. The death rate is 6%. The median (Q1-Q3) of cost is D 4.182 (2.385-6.820), for a length of stay median (Q1-Q3) of 11 days (4-25). The cost of hospital stays is estimated at D 135 millions. Based on population projections, the cost could be estimated at D 243 millions in 2050. The overall cost of the treatment of these lesions is much more important, because costs are also generated after the hospitalization. Key words: cost, fall, elderly, inpatient stay

E

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5 à 10 % de fractures. La fracture du col du fémur est la plus fréquente. [6, 7, 12, 14, 15]. Ces lésions sont localisées pour moitié au niveau des membres inférieurs et du bassin [5, 15]. Les chutes entraînent également des plaies, des contusions, des foulures, des entorses, des luxations, des commotions et des traumatismes crâniens [16-20]. Dix à 30 % des chutes nécessitent des soins médicaux [6, 12, 2123]. Celles-ci seraient également responsables de 10 à 15 % des motifs de recours aux services d’urgences pour les personnes âgées [14, 22, 24, 25]. On estime que 6 à 30 % des hospitalisations chez les personnes âgées sont attribuables à une chute [22, 26]. Aux Pays-Bas, on estime que

Pour citer cet article : Di Pierdomenico L, Uwiteka I, Senterre C, Leclercq P, Mendes Da Costa É, Pepersack T, Pirson M. Évaluation économique des lésions associées aux chutes des personnes âgées vivant à domicile. Ger Psychol Neuropsychiatr Vieil 2015 ; 13(1) : 36-44 doi:10.1684/pnv.2014.0509

doi:10.1684/pnv.2014.0509

n Belgique, la proportion des personnes âgées de 65 ans et plus par rapport à la population générale était de 17,4 % en 2012. Elle atteindra, selon les estimations du bureau du plan, 22 % en 2030 et 24,5 % en 2050 [1]. Les personnes de 60 ans et plus représentaient en 2005, 55 % des dépenses en soins de santé [2]. Le coût des soins de santé au profit des personnes âgées est en constante augmentation [3, 4]. Près d’un tiers des personnes âgées vivant à domicile font au moins une chute chaque année. La moitié de ces patients rechuteront dans l’année [5-13]. La littérature montre que 20 à 30 % des chutes entraînent des lésions légères à sévères, dont de

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Évaluation économique des lésions associées aux chutes

l’incidence annuelle d’une hospitalisation associée à une chute est de 1 412 sur 100 000 habitants [17]. La littérature montre également que la moitié des patients hospitalisés suite à une chute décéderont dans l’année [21]. Les chutes peuvent également occasionner une incapacité fonctionnelle plus ou moins importante, mais surtout une perte d’autonomie. Cette dernière serait à l’origine du placement en institution d’environ 40 % des patients hospitalisés suite à une chute [26-28]. La proportion de chutes augmente avec l’âge. Cette augmentation diffère selon le sexe. Le risque de chute est deux fois plus élevé chez les femmes [7, 12, 29-32]. La chute résulte de la combinaison de plusieurs facteurs [12, 22, 33]. Ces facteurs sont liés à la personne, à son comportement ou à l’environnement. Il a été démontré que le risque de chute augmente proportionnellement au nombre de facteurs présents [22, 34, 35]. Les chutes se produisent dans la majorité des cas au domicile ou dans l’environnement immédiat [17, 18, 36-38]. Stevens [39] a évalué le coût pour la sécurité sociale d’une chute mortelle à 17 379 $. Le coût d’une chute non mortelle a été estimé à 7 308 $. Carroll et al. [40] ont mis en évidence que 9 % des chutes nécessitent des soins médicaux. Pour Braithwaite [41], le coût de l’hospitalisation pour une fracture de hanche est de 8 900 $. Englander [42] a établi un coût annuel moyen de prise en charge des lésions induites par une chute à 3 036 $. Il a établi que la prise en charge de ces chutes représentait un coût de 64,2 milliards de $US dont 31,5 % étaient consacrés aux personnes de 65 ans et plus. Sur base de projections, il estime que le coût sera de 85,4 milliards de $US en 2020 avec une part de 40 % destinée aux personnes de 65 ans et plus. Ces dépenses varient entre 0,85 et 1,5 % de l’ensemble des dépenses nationales de santé selon les pays et se situent entre 0,07 et 0,20 % du PIB [3]. Le coût d’une hospitalisation liée à une chute a été estimé en Europe à 7 592 D [43]. L’étude de Carey [44], réalisée en 2002 en Irlande sur une population de 65 ans et plus, relate un coût moyen par séjour de 5 200 D avec un coût maximum observé de 8 650 D lors des fractures de hanche et un coût de 3 570 D lors d’un traumatisme intracrânien. Une étude belge a estimé en 1996 le coût de la prise en charge hospitalière d’une fracture de hanche ostéoporotique à 332 148 FB, ce qui correspond à environ 10 563 D en 2010, pour une durée de séjour moyenne de 27,5 jours [45]. L’objectif de ce travail est d’analyser le coût des séjours hospitaliers liés aux chutes des personnes âgées à leur domicile. Le coût évalué sera celui à charge de la sécurité sociale. Une estimation des dépenses au niveau belge pour les années 2030 et 2050 sera également réalisée.

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Méthodologie Contexte Les données sont issues de 5 hôpitaux généraux. Ces hôpitaux ont généré 62 389 journées d’hospitalisation classique en 2010 et comportent 1 638 lits. Les données analysées sont issues des données de facturation, des données des résumés hospitaliers minimum (RHM), des données All patient refined diagnosis related groups (APRDRG) et des durées de séjour. Les coûts sont évalués selon la perspective de la sécurité sociale. Les diagnostics primaires (qui motivent l’hospitalisation) et secondaires (autres pathologies qui ont un impact sur les soins durant l’hospitalisation) sont codés sur base de la classification internationale des maladies (International classification of disease (ICD), clinical modification 9e révision).

Sélection des cas Les 823 séjours ont été sélectionnés sur base des critères suivants : un âge de 65 ans ou plus, la provenance de leur domicile, dont le séjour a dans le RHM un des codes ICD-9-CM associés aux chutes (codes E800-E888) et dont l’APR-DRG correspondant à des lésions consécutives à une chute.

Données économiques Les données économiques analysées sont issues de l’activité facturée des séjours hospitaliers, envoyée aux organismes assureurs (OA). Le budget des moyens financiers (BMF) attribué aux hôpitaux par douzième a été réparti sur les séjours.

Estimation des dépenses en 2030/2050 Au vu de la transition démographique décrite dans notre introduction, nous avons souhaité extrapoler le coût de cette problématique pour les années 2030 et 2050. Pour ce faire, nous avons utilisé les projections de la population belge et nous avons déterminé le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus [1]. Nous avons conservé 93,6 % de cette population qui devrait vivre à domicile [10]. La littérature a montré que 30 % de ces personnes devraient chuter [22] ; 5 % de ces chutes induiront un séjour hospitalier [17]. En ce qui concerne le volet financier, nous avons, pour l’année 2010, utilisé le coût moyen estimé sur base de notre échantillon. Pour les années 2030 et 2050 nous avons obtenu les coûts moyens en indexant celui de l’année 2010, à raison de 1,2 % par an, ce qui correspond à l’indice santé de 2013 [46].

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Analyses statistiques Les statistiques descriptives usuelles ont été utilisées pour la description de toutes les variables. La distribution des durées de séjour et des coûts étant asymétrique, ce sont les médianes, accompagnées des percentiles 25 et 75, qui sont présentées et comparées à l’aide du test de Mann Whitney-Wilcoxon (MWW) ou du test de Kruskal-Wallis (KW). Certaines moyennes accompagnées de leurs écarts types seront présentées à des fins de comparaison avec la littérature existante. Les comparaisons de proportions ont été réalisées à l’aide du chi carré de Pearson (Chi2 P). L’âge des patients a été regroupé en 3 classes d’âge (65-74 ans, 75-84 ans et 85 ans et plus). Les items de destination « autre hôpital non universitaire » et « autres » ont été regroupés dans « autres destinations ». Les diagnostics codés chez peu de patients ont été regroupés dans un groupe appelé « autres diagnostics ». Les catégories « autres * » ne seront pas systématiquement présentées dans les tableaux afin d’en faciliter la lecture. Les analyses statistiques ont été réalisées à l’aide des logiciels Excel Microsoft (version 2013) et Stata/IC (Lakeway drive, Texas, USA, version 11). Le seuil de significativité retenu est de 0,05.

patients sur 10 ; 23 % des patients souffrent d’anémie, 16 % de troubles cardiaques et 15 % de troubles du métabolisme des lipides et d’affections articulaires (tableau 1).

Taux de mortalité et institutionnalisation Dix-huit pour cent des personnes âgées ayant chuté à leur domicile sont placées en maison de repos ou en maison de repos et de soins après leur sortie de l’hôpital. Le taux de mortalité est de 6 %. Le placement en institution varie en fonction du sexe du patient. Nous remarquons que 20 % des femmes contre 12 % des hommes seront placées en maison de repos ou en maison de repos et de soins MR(S) à la fin de leur séjour. Le taux de mortalité est plus important chez les hommes que chez les femmes (11 % contre 4 %). Cette différence est statistiquement significative (p < 0,01). Nous constatons que les patients plus jeunes retournent plus fréquemment au domicile (83 % des 65-74 ans, 76 % des 75-84 ans contre 58 % pour les 85 ans et plus). Le taux de mortalité des patients plus âgés (85 ans et plus) est statistiquement plus élevé (9 % contre 3 % des patients de 65 à 74 ans et 4 % des patients de 75 à 84 ans) ; 29 % des patients âgés de 85 ans et plus seront placés dans une MR(S) pour 8 % des patients de 65 à 74 ans et 15 % des patients de 75 à 84 ans (p < 0,001).

Résultats Durée de séjour Âge et genre Soixante-seize pour cent des chuteurs hospitalisés pour lésion sont de sexe féminin. L’âge moyen (écart type) est de 81 ans [7]. La tranche d’âge 65-84 ans est la plus représentée et concentre 66 % de l’échantillon.

Type d’admission La très grande majorité des patients (93 %) ont été admis en urgences (via les urgences avec ou sans ambulances, ou alors en urgence sans passer par les urgences) ; 7 % des patients ont été admis de manière programmée.

Données médicales Plus de 75 % des diagnostics primaires des séjours sont des fractures. Nous retrouvons plus de 6 % de contusions, 3 % de plaies, 3 % de troubles cérébraux (hémorragie ou traumatisme) et 1 % de luxations (tableau 1). L’analyse des diagnostics secondaires nous montre que l’hypertension artérielle est présente chez près de 4

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La durée moyenne de séjour (écart type ; médiane [percentile 25-percentile 75]) est 18 jours (21 ; 11 [4-25]). Il n’y a pas de différence de durée (médiane) de séjour en fonction du sexe. Par contre, nous observons une différence statistiquement significative de durée médiane de séjour en fonction de la destination à la sortie de l’hôpital. Les patients non décédés et ne retournant pas à domicile séjournent statistiquement plus longtemps. On observe par exemple, une durée (médiane) de séjour de 14 jours si le patient est transféré en MR(S) contre 9 jours pour un patient retournant à domicile (tableau 2).

Coûts Le coût moyen des séjours est de 5 139 D (écart type ; médiane [percentile 25-percentile 75]) (3 675 D ; 4 182 D [2 390 D -6 816 D ]). Nous constatons que les frais de séjour (journées et forfaits) avec les actes médicaux et paramédicaux représentent les deux postes principaux des dépenses avec un coût médian respectif (P25-P75) de 1 772 D (1 151-2 547) et 1 522 D (857-2 710). Le coût médian (P25-P75) des

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Évaluation économique des lésions associées aux chutes

Tableau 1. Description de l’échantillon et comparaison des patients de 65 à 84 ans et ceux de 85 ans et plus en fonction du genre, du diagnostic primaire, des diagnostics secondaires, de la destination à la sortie, de la durée de séjour et des coûts à charge de la sécurité sociale. Table 1. Sample description and comparison between the old and the old-old patients per gender, primary diagnosis, secondary diagnoses, the discharge destination, the length of stay and charges. 65 ans et plus (n = 823)

65-84 ans (n = 546)

85 ans et plus (n = 277)

76 %

74 %

80 %

34 % 12 % 8% 7% 5% 3%

31 % 13 % 8% 5% 6% 2%

41 % 8% 8% 10 % 2% 5%

3%

3%

3%

3% 2%

3% 3%

3% 1%

2%

2%

3%

39 % 23 %

41 % 20 %

36 % 30 %

16 % 15 % 15 %

12 % 18 % 13 %

23 % 10 % 18 %

14 % 13 %

16 % 10 %

10 % 20 %

13 %

10 %

18 %

12 % 12 %

10 % 11 %

16 % 13 %

10 %

8%

12 %

À domicile MRS ou MR Décédé

71 % 18 % 6%

78 % 13 % 4%

58 % 29 % 9%

DS Med (P25-P75) [jours]

11 (4-25)

9 (3-21)

13 (8-31)

MWW z = - 4,83 P = < 0,001

4 182,30 (2 385-6 820) 1 521,86 (857-2 710) 1 771,94 (1 151-2 547) 61,22 (0-412) 176,94 (140-362)

3 901,19 (2 219-6 441) 1 405,71 (802-2 437) 1 709,00 (1 105-2 406) 57,85 (0-412) 171,99 (136-263)

5 161,97 (3 026-7 415) 1 736,00 (1 061-3 249) 1 922,20 (1 336-2 995) 70,24 (0-446) 192,15 (149-402)

KW chi2 =19,078 P = 0,0001 KW chi2 =14,641 P = 0,0001 KW chi2 =14,383 P = 0,0001 KW chi2 =0,531 P = 0,4504 KW chi2 =12,184 P = 0,0005

Genre Femmes

P valeur Chi2 P (2) = 3,3728 P = 0,066

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Diagnostic primaire [ICD 9 CM] 820 fractures du col du fémur 813 fractures du radius et du cubitus 812 fractures d’humérus 808 fractures du bassin 824 fractures de cheville 924 contusions de membre inférieur de sites autres et non spécifiés 852 hémorragies sous-arachnoïdiennes, sous-durales et extradurales suite à une lésion 873 autres plaies ouvertes de la tête 807 fractures de côtes, sternum, larynx et trachée 821 fractures d’autres parties et non spécifiées du fémur

Chi2 P (10) = 39,6783 P = < 0,001

Diagnostics secondaires présents [ICD 9 CM] 401 hypertensions essentielles 285 anémies, autres et sans autre précision 427 troubles du rythme cardiaque 272 troubles du métabolisme des lipides 719 affections articulaires, autres et sans autre précision 250 diabètes sucrés 599 affections d’urètre et des voies urinaires, autres 041 infections bactériennes, avec maladie classée ailleurs et sans autre précision 268 carences en vitamine D 733 affections des os et des cartilages, autres 331 dégénérescences cérébrales, autres Destination Chi2 P (3) = 45,9835 P = < 0,001

Coût médian (P25-P75) [D ] Total Actes (para)médicaux Frais de séjour (journées et forfaits) Implants et prothèses Produits pharmaceutiques

MRS : maison de repos et de soins ; MR : maison de repos pour personnes âgées.

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Tableau 2. Durée médiane de séjour en fonction du genre, de la destination à la sortie et des classes d’âge (n = 823). Table 2. Median length of stay per gender, discharge destination and age categories (n=823). Variables

n

DS Médiane [jours] (P25- P75)

P valeur

Femmes

625

11 (4- 25)

MWW Z = 0,654 P = 0,5129

Hommes

198

10 (4- 24)

À domicile

588

9 (3- 24)

MRS ou MR

149

14 (8- 29)

Décédé

47

8 (3- 17)

Autre hôpital

30

12 (8- 16)

Autres a

9

42 (25- 73)

65- 74 ans

168

6 (2 -13)

75- 84 ans

378

11 (4- 25)

85 ans et +

277

13 (8 -30)

Genre

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Destination

Tranche d’âge

KW chi2 (4) = 30,942 P = 0,0001

KW chi2 (2) = 44,377 P = 0,0001

DS : durée de séjour ; P25 : percentile 25 ; P75 : percentile 75 ; a : autres structures, ex. prison.

spécialités pharmaceutiques est de 177 D (140-362). Parmi les actes (para)médicaux, nous remarquons que la biologie clinique représente une part importante des dépenses avec un coût médian (P25-P75) de 340,66 D (172-638). Les prestations chirurgicales et d’anesthésie représentent un coût médian respectif de 315,15 D (0-453) et 133,50 D (0-215). La médiane (P25-P75) de coût en honoraires de surveillance et de permanence est de 218,85 D (103-403). Les actes d’imagerie médicale représentent un coût médian (P25-P75) de 164,03 D (96-284). Enfin, les activités de physiothérapie et kinésithérapie ont un coût médian (P25-P75) de 108,57 D (0-307). Nous constatons dans l’analyse par diagnostic primaire que les patients présentant une plaie ouverte à la tête (code 873) ont une durée de séjour courte (2 jours). Le coût de ces séjours est le moins élevé (1 742 D ). Les patients avec une fracture du col du fémur (code 820) ont une durée de séjour plus longue (19 jours) et le coût de leur séjour est aussi le plus important (6 388 D ) (tableau 3).

Nous constatons plus fréquemment la présence d’hypertension, de troubles du métabolisme des lipides ou de diabète sucré dans le groupe des patients âgés de 65 à 84 ans. Par contre, la présence d’anémie, de troubles du rythme cardiaque, d’affections articulaires, d’affections des urètres et des voies urinaires, d’infection bactérienne ou de carence en vitamine D, est nettement plus fréquente chez les patients âgés de 85 ans et plus.

Comparaison des patients de 65 à 84 ans et ceux de 85 ans et plus (tableau 1)

Estimation des coûts associés aux chutes en 2030 et 2050 (tableau 4)

La proportion de femmes est plus importante dans le groupe des 85 ans et plus mais de manière non significative. Les personnes les plus âgées sont plus souvent admises pour une fracture du col du fémur ou pour une fracture du bassin. Par contre, elles sont moins souvent admises pour une fracture du radius ou du cubitus.

Si le coût à charge de la sécurité sociale pour les séjours hospitaliers induits par la chute d’une personne âgée vivant à domicile se situe autour des 135 millions D en 2010, nous l’estimons sur base des éléments décrits à plus de 203 millions D en 2030 et à plus de 243 millions D en 2050.

40

Les patients de 85 ans et plus sont plus souvent transférés en maison de repos après leur sortie de l’hôpital. Le taux de mortalité dans ce groupe est également deux fois plus important. La durée de séjour est significativement plus importante pour le groupe de patients plus âgés. Les coûts liés aux actes médicaux et paramédicaux, à la consommation de produits pharmaceutiques et aux frais de séjours sont statistiquement plus importants dans le groupe des patients de 85 ans et plus.

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Évaluation économique des lésions associées aux chutes

Discussion

de la surreprésentation féminine dans ce type d’étude provient d’un risque accru de chute, deux fois supérieur à celui des hommes [12], mais également d’un risque accru de lésions associées aux chutes, de 40 à 60 % supérieur comparativement aux hommes [47, 48]. La répartition des sexes au niveau démographique explique sans doute également cette surreprésentation féminine. Selon Stevens et al., le taux d’hospitalisation après une chute est jusqu’à 81 % plus élevé pour une femme que pour un homme d’âge comparable [47].

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Notre étude a confirmé l’importance de certaines lésions associées aux chutes chez la personne âgée, ainsi que le coût élevé pour la sécurité sociale. Notre échantillon est composé de plus de 76 % de femmes. Cette proportion est comparable à l’étude de Carey et al. [44] ayant mis en évidence une proportion de 77,5 %, ou encore celle de Hartholt et al. [17] avec une proportion de 74 %. L’explication

Tableau 3. Présentation du coût (médian) et de la durée (médiane) de séjour pour les diagnostics primaires représentant 80 % de l’échantillon. Table 3. Median cost and median length of stay per primary diagnosis (representing 80% of the sample). Diagnostic primaire + libellé

n

Durée médiane de séjour [jours] (P25-P75)

Coût total médian [D ] (P25-P75)

820 fractures du col du fémur

280

19 (10-36)

6 387,80 (4 860-8 251)

813 fractures du radius et du cubitus

95

2 (1-4)

2 135,42 (1 858-2 691)

812 fractures d’humérus

69

7 (4-22)

3 319 (2 734-5 694)

808 fractures du bassin

56

17 (9-25)

4 499,44 (2 996-5 995)

824 fractures de cheville

41

4 (3-8)

2 362,00 (2 261-3 741)

924 contusions de membres inférieurs de sites autres et non spécifiés

28

10 (4-16)

2 748,37 (2 105-4 114)

852 hémorragies sous-arachnoïdiennes, sous-durales et extradurales suite à une lésion

25

9 (3-20)

3 749,51 (1 975-7 031)

873 autres plaies ouvertes de la tête

24

2 (1-5)

1 742,43 (1 201-2 778)

807 fractures de côtes, sternum, larynx et trachée

20

7 (4-10)

2 689,03 (2 010-3 329)

821 fractures d’autres parties et non spécifiées du fémur

20

18 (8-32)

5 225 (3 867-8 360)

Tableau 4. Projection du coût à charge de la sécurité sociale pour la prise en charge des séjours hospitaliers en fonction de l’évolution démographique belge. Table 4. Projected charges of hospital stays based on the Belgian demographic evolution.

Population belge [1]

2010

2030

2050

10 839 905

12 286 080

13 097 450

17,16 %

22,00 %

24,50 %

Population âgée de 65 ans et plus [1] 1 860 128

2 702 938

3 208 875

93,6 %

93,6 %

93,6 %

Population âgée de 65 ans et plus vivant à domicile [10] 1 741 080

2 529 950

3 003 507

30 %

30 %

30 %

Taux de chute chez les 65 et plus vivant au domicile [22] 522 324

758 985

901 052

Risque d’hospitalisation post-chute pour une personne de 65 ans et plus, vivant au domicile [17]

5,0285 %

5,0285 %

5,0285 %

26 265

38 165

45 309

Coût moyen du séjour hospitalier suite à la chute d’une personne de 65 ans et plus au domicile (réel en 2010, index 1,2 %/an pour 2030 et 2050)

5 138,93 D

5 327,03 D

5 371,53 D

Coût des séjours hospitaliers suite à la chute d’une personne de 65 ans et plus au domicile selon les données démographiques

134 974 122 D

203 308 778 D

243 380 233 D

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La répartition des patients de cette étude au sein des différentes classes d’âge concorde avec le fait que la prévalence des chutes augmente dans les groupes d’âges les plus élevés, suite à la déficience fonctionnelle et à l’invalidité qui y sont liées [6, 12, 23]. Sept pour cent des séjours sont planifiés. Ce faible pourcentage d’admissions non urgentes peut s’expliquer par une programmation d’une hospitalisation à brève échéance à la suite d’une chute, lors du contact avec le médecin généraliste habituel ou lors d’un passage aux urgences. Les fractures représentent 75 % des motifs des séjours parmi lesquels la fracture du col du fémur est prédominante (34 % des séjours). Les fractures sont associées aux lésions les plus graves à la suite d’une chute et sont à la base d’une demande en soins plus importante [6, 14]. La proportion de fractures diffère énormément dans la littérature. Nous retrouvons entre 51 % [17] et plus de 80 % [28, 44] selon les articles. Cette grande variabilité est due notamment à la grande variabilité des méthodologies utilisées entre les études ainsi qu’à l’hétérogénéité de la population gériatrique. Les fractures du col du fémur sont très largement représentées. Cet élément se retrouve également dans la littérature où ces régions sont plus fréquemment sujettes à des lésions lors d’une chute [5, 15]. L’étude de Carey [44] parle de 45 % d’interventions sur le bassin, la hanche ou le tibia. L’étude de Alexender [28] donne un pourcentage de 55 % d’interventions sur la hanche, le bassin ou le fémur. Le taux de mortalité observé dans nos résultats est supérieur au taux de 4 % observé par Carrey [44] ou celui de 3 % obtenu par Alexender [28]. Par contre, cette dernière étude indique un taux d’institutionnalisation de 43 % à la sortie de l’hôpital. Ce résultat est plus de deux fois supérieur au nôtre (20 %). Tinetti a également mis en évidence le risque d’institutionnalisation suite à une chute [11]. Il est cependant important de préciser l’organisation bien différente des structures d’accueil en aval des hôpitaux aux États-Unis. Avec une durée moyenne de séjour à 18 jours, les séjours de l’échantillon se situent dans l’intervalle de durée de séjour hospitalier associé à une chute défini par l’OMS, à savoir une période de 15 à 20 jours [14]. Nous avons réalisé une comparaison de la durée médiane de séjour en fonction de différentes variables (le sexe, l’âge, ou la destination). Nous avons conclu que seul le sexe n’influenc¸ait pas la durée du séjour. La relation entre la durée de séjour et l’âge a également été mise en évidence au Pays-Bas par Hartholt [17]. Le coût moyen d’un séjour pour lésion consécutive à la chute d’une personne âgée vivant au domicile est de 5 139 D . La plus grosse part des dépenses (44 %) concerne

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les actes médicaux et paramédicaux. La deuxième part la plus importante des dépenses (42 %) se situe au niveau des frais de séjour. Parmi les actes médicaux et paramédicaux, la biologie clinique représente une part importante (22 %) de cette catégorie de dépenses. Dans cette discipline médicale, ces prestations sont partiellement forfaitisées (25 % facturées à l’acte et 75 % payées sur base d’un forfait journalier) et sont donc influencées par la durée du séjour. En comparant nos résultats concernant la fracture du col du fémur à ceux de l’étude belge de Capet [45], nous remarquons que notre estimation du coût moyen est inférieure. Cependant, il est étonnant de constater que la durée de séjour moyenne soit de 27 jours dans notre échantillon, ce qui est très similaire à la durée moyenne de séjour de 27,5 jours estimée par Capet. La part des dépenses consacrées à l’hospitalisation présentée dans l’étude est similaire à la nôtre. Par contre, la part consacrée au remboursement des médicaments et des prothèses était de 27 % contre 14 % dans nos résultats. Une différence s’observe également au niveau des honoraires médicaux avec 24 % contre 44 % selon nos résultats. L’étude de Capet [45] incluait des patients souffrant d’ostéoporose. Pour une meilleure comparaison avec les données de la littérature, Heinrich [3] propose d’utiliser la part des dépenses de prise en charge (hospitalières) des chutes par rapport aux dépenses totales en santé ou au produit intérieur brut (PIB). Sur base de nos calculs, les dépenses en lien avec notre problématique représentent environ 0,6 % des dépenses belges en soins de santé. Hendrie [49] a estimé dans son étude que la prise en charge hospitalière et ambulatoire des chutes chez la personne âgée représentait 1,5 % des dépenses sociales sanitaires globales. Sachant que la part des dépenses utilisées pour couvrir les séjours hospitaliers varie de 49 à 80 % des dépenses totales [24, 45, 49], la part du budget des dépenses en santé au niveau belge pourrait aussi se situer autour des 1,5 % estimé par l’auteur. Lorsque nous nous sommes intéressés aux différences qui étaient observées pour les patients de 85 ans et plus ou ceux âgés entre 65 et 84 ans, nous avons remarqué que les patients plus âgés étaient plus souvent admis en maison de repos après leur sortie de l’hôpital. Le taux de mortalité dans ce groupe est également deux fois plus important. Cette différence a pour origine l’âge et sans doute la sévérité des lésions. Nous avons également mis en évidence pour le groupe de patients plus âgés que la durée de séjour et les coûts étaient significativement plus importants. Cet élément pourrait être utilisé pour ajuster les prévisions des dépenses en fonction des catégories d’âges des sujets. Sur base d’un taux constant de chutes, l’augmentation de la population à risque conduirait inévitablement à une

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Évaluation économique des lésions associées aux chutes

Points clés

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• Les séjours hospitaliers engendrés à la suite d’une chute à domicile regroupent des patients âgés en moyenne de 81 ans dont une majorité de femmes. • Le motif d’admission principal est une fracture. • Près d’un patient sur cinq est institutionnalisé suite à une chute. • Le taux de décès est de 6 %. • Le coût médian du séjour est de 4 182 D pour une durée médiane de séjour de 11 jours.

hausse du nombre de chutes et donc in fine à une augmentation des séjours hospitaliers pour lésions induites par une chute. Nos prévisions ne peuvent tenir compte des effets de stratégies de prévention visant à diminuer le nombre de chutes ou visant à réduire leur gravité ainsi que celles visant à prévenir les rechutes. Nous n’avons pas non plus pu tenir compte de l’évolution des processus de prise en charge, par exemple l’évolution de la chirurgie ambulatoire, l’hospitalisation à domicile, le développement de l’hôpital de jour gériatrique. Au niveau du coût de chaque séjour, nous avons travaillé à durée de séjour et consommation médicale constante en indexant seulement le coût obtenu pour notre échantillon de 2010 par 1,2 %, l‘indice santé de 2013. Vu l’utilisation des données hospitalières à des fins de financement, nous devons émettre des réserves sur la validité des diagnostics primaires codés. De même, l’encodage des codes E, ayant peu d’influence sur le financement des hôpitaux est certainement sous-réalisé. Le Service public fédéral santé publique (SPF-SP) encourage cependant les

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hôpitaux, par l’intermédiaire d’une circulaire, à coder ce type de codes depuis janvier 2003 [50]. Au regard des résultats de cette étude, il paraît primordial que des moyens soient affectés à la prévention des chutes et à l’adaptation de l’environnement des personnes âgées.

Conclusion Notre étude a présenté une analyse médicoéconomique des séjours hospitaliers induits par la chute des personnes âgées de 65 ans et plus, vivant à domicile avec, d’une part, une analyse descriptive des caractéristiques médico-administratives des patients hospitalisés et, d’autre part, une évaluation du coût à charge de la sécurité sociale. Une estimation des dépenses a également été illustrée pour les années 2030 et 2050. Cette étude a uniquement évalué les coûts à charge de la sécurité sociale en lien avec le séjour hospitalier. En vue d’affiner et d’obtenir un coût global pour cette problématique, il serait intéressant d’obtenir les données économiques du secteur ambulatoire, en lien avec la consommation des soins infirmiers, des prestations de kinésithérapie, des suivis médicaux, et les prestations d’autres intervenants ainsi que celles des institutions de revalidation voire des maisons de repos. Malgré cette restriction, notre étude confirme que cette problématique constitue un enjeu majeur de santé publique et un enjeu économique majeur. Liens d’intérêts : Les auteurs déclarent ne pas avoir de lien d’intérêt en rapport avec cet article.

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[Cost evaluation of hospital inpatient stays induced by injuries due to falls for elderly people].

Thirty percent of people aged 65 and older, living at home fall at least once a year. Few economic data are available in Belgium on this issue. We eva...
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