CONFERENCE DE CONSENSUS

© Masson, Paris. Ann Fr Anesth Reanim, 11 : 291-297, 1992

B6n6fices et risques des diff6rentes m6thodes de prophylaxie avec ou sans dextrans Benefits and risks of dextrans, alone or associated with other techniques G. MACOUILLARD *, G. JANVIER *, M.R. BOISSEAU ** * D6partement d'Anesth6sie-R6animation I, HOpital Pellegrin, 33076 Bordeaux Cedex ** Laboratoire d'Hemobiologie, H6pital du Haut-L6v#que, 33604 Pessac Cedex

Les dextrans sont employ6s depuis 1944 comme substitut du plasma (GRONWALLet INGELMAN). La premi6re 6tude clinique concernant leur application th6rapeutique dans la prophylaxie de la maladie thromboembolique date de 1962 [32]. Ces mol6cules ont 6t6 essentiellement 6tudi6es dans cette indication h partir des ann6es 70 ; leur efficacit6 a 6t6 jug6e dans la majorit6 des essais par le test au fibrinog~ne marqu6, mais quelques travaux plus r6cents font appel ~ des donn6es comparatives phl6bographiques. L'analyse des diff6rents travaux a fait l'objet d'une classification faisant appel aux crit6res de SACKEIT [39]. 1. DONNEES DE LA LITT~:RATURE

Les dextrans se pr6sentent sous plusieurs formes pharmacologiques : --dextran 70, de poids moldeulaire moyen 70 000 D (Dextran ®), - - d e x t r a n 40, de poids mol6culaire moyen 40 000 D (Plasmacair ®, Rhdomacrodex ®), - - d e x t r a n 60, de poids moldculaire moyen 60 000 D (Hdmodex ®), --enfin, l'hapt6ne (Promit®), dextran 1 de poids mol6culaire 1 000 D. La plupart des 6tudes rdpertori6es ont utilis6 le dextran 70. 1.1. Prophylaxie de la thrombose veineuse profonde

ffVP)

On peut r6pertorier 18 6tudes qui comparent la prdvention avec le dextran 70 par rapport ~ un groupe t6moin non trait6 (tableau I) ; une 6tude concerne la chirurgie gyn6cologique, neuf la chirurgie g6n6rale et huit la chirurgie orthop6dique. Seules quatre 6tudes (toutes en orthop6die) utilisent la phl6bographie comme moyen objectif de diagnostic de la TVP ; les quatorze autres 6tudes utilisent le test au fibrinog6ne marqu6 ~ l'1125. Apr~s synth6se analytique de ces diffdrentes 6tudes cliniques, et en y appliquant la mdthode du logarithme de l'odds ratio (tableau II), on voit

que l'administration de dextran par rapport & un groupe tdmoin, r6duit de mani~re tr6s significative (×2 association < 10 -7) la survenue de thromboses veineuses isotopiques ; il existe en revanche une hdt6rogdn6it6 significative (X2 association < 10 4) tenant au fait que certaines 6tudes sont meilleures que d'autres ; ainsi, on peut chiffrer la r6duction de survenue de thromboses veineuses profondes 43 %. 1.2. Prophylaxie de I'embolie pulmonaire fatale (EPF)

BERGQVlST [9] et LJUNCSTROM [33, 34] recensent 23 6tudes qui comparent le nombre de morts par embolie pulmonaire (vdrifide par autopsie) entre un groupe de patients recevant le dextran 70 en prophylaxie et un groupe t6moin (tableau III). La m6thode de l'odds ratio appliqu6e dans les m~mes conditions (tableau IV), montre qu'il y a une bonne homog6n6it6 des diff6rents essais cliniques (X2 homog6n6it6 /l 0,99) ; il y a une diminution tr6s significative des embolies pulmonaires fatales (X2 association ~ 0,002) dans le groupe trait6 par dextran par rapport au groupe t6moin. 1.3. Comparaison du dextran avec les autres m6dications 1.3.1. Anticoagulants oraux (tableau V)

On peut retrouver dix 6tudes qui comparent dextran et anticoagulants oraux ; une seule montre une diffdrence significative en faveur du dextran avec, comme moyen diagnostique, le test au fibrinog~ne marqu6 ; les sept autres 6tudes montrent une 6quivalence des deux mdthodes, mais les complications h6morragiques sont toujours plus importantes avec les anticoagulants. L'6tude de LUDERS rdpertori6e par BER~QVmT [9] compare les deux m6thodes prophylactiques sur la survenue de l'embolie pulmonaire fatale: il y eut 11 EPF (0,36 %) dans le groupe anticoagulant oral (n = 3014), et 9 EPF (0,30 %) dans le groupe Tires a part: G. Macouillard.

292

G. MACOUILLARD ET COLL.

dextran (n = 2 945) ; mais les complications h6morragiques furent plus importantes dans le groupe anticoagulant.

survenue de TVP chez des sujets trait6s par l'acide ac6tylsalicylique (1 g . j-J) ou par le dextran 40; en revanche, dans un deuxi6me essai clinique [24], ils trouvent une diff6rence significative entre le dextran 40, associ6 il est vrai ~ une compression m6canique externe (9 TVP sur 44 patients) et l'aspirine h la dose de 0,3 g . j-J (26 TVP sur

1.3.2. Acide acetylsalicylique (tableau VI)

HARRIS et coll., dans une premi6re 6tude [23], ne trouvent pas de diff6rence significative dans la

Tableau I. - - Nombre de thromboses veineuses profondes (TVP) dans groupe temoin/groupe dextran 70.

Auteurs

Population

Nombre total

T6moin n

Dextran 70 TVP

n

TVP

BECKER, 1973

[3]

Chirurgie g6n6rale

77

35

10

42

13

BER~QVlST, 1972

[6]

Chirurgie g6n6rale

103

51

13

52

15

BONNAR, 1972

[11]

Gyn6cologie

260

140

15

120

1

CARTER, 1973

[13]

Chirurgie g6n6rale

207

101

10

106

1

HEDLUND, 1975

[26]

Urologie

77

40

34

37

10

HuTrUNEN, 1977

[28]

Chirurgie g6n6rale

150

75

24

75

20

KUNE, 1975

[31]

Chirurgie g6n6rale

214

108

28

106

22

MULTI-UNIT CONTR. TRIAL• 1974,

[36]

Chirurgie g6n6rale

258

128

47

130

32

RENNEY, 1970

[38]

Chirurgie g6n6rale

190

95

23

95

27

STEPHENSON, 1973

[411

Chirurgie g6n6rale

80

46

16

34

10

1 616

819

220

797

151

Total chirurgie g6n6rale 26,8 %

18,9 %

AHLBER~ * 1968 •

[1[

Fracture col f6moral

198 81

114 50

41 24

84 31

11 8

BERGQVIST, 1979

[5]

Fracture col f6moral Proth6se hanche

49 141

22 71

20 44

27 70

13 40

DANIEL, 1972,

[14[

Fracture col f6moral

66

33

20

33

20

JOHNSON, 1968,

[30]

Fracture col f6moral

52

25

13

27

1

MYnRE *, 1969,

[37]

Fracture col f6moral

110

55

22

55

11

STADIL *, 1970,

[40]

Fracture col f6moral

66

32

8

34

5

763

402

192

361

109

Total orthop6die 47,7 %

30,1%

* Phl6bographie.

Tableau II. - - Efficacite dextran/temoin sur la survenue des TVP.

Nombre d'essais analys6s Niveau 2-3 Gyn6cologie : 1 Chirurgie g6n6rale : 9 Orthop6die : 8

Nombre total de patients

n

T6moin TVP

%

n

Dextran TVP

%

260

140

15

10,7

120

1

0,8

1 356

679

205

30,1

677

150

22,1

763

402

192

47,7

361

109

30,1

M6taanalyse : m6thode du logarithme de l'odds ratio ; r6duction TVP (X2 < 10 7) = 43 %.

CONFISRENCE DE CONSENSUS

293

Tableau III. - - Nombre d'embolies pulmonaires fatales (EPF) pour groupe temoin/groupe traite (d'apres BERGQVIST[9] et LJUNGSTROM [33, 34]). Groupe traitd (Dextran 70)

G r o u p e t6moin Auteurs

Nombre de patients

Nombre de dEc6s

Nombre d'EPF

Nombre de patients

Nombre de ddc~s

Nombre d'EPF

AHLBERG, 1968

[1]

114

19

4

84

14

1

ATIK et coll., 1970

[2]

77

14

5

49

7

1

BECKER et SCHAMPI, 1973

[3]

35

1

0

42

1

0

BER~MAN et coll., 1975

[4]

30

0

0

30

0

0

BER6QVlST et coll., 1979

[5]

93

5

2

97

2

0

BER6QVIST et HALLBOOK, 1980

[6]

51

7

0

52

2

0

BONNAR et WALSH, 1972

[11]

140

0

0

120

0

0

BRISMAN et coll., 1971

[12]

90

5

3

89

8

3

CARTER et EBAN, 1973

[13]

101

0

0

106

0

0

EDWARDS et coll., 1975

[15]

31

7

6

31

3

2

ELSNER-MACKEY et coll., 1969

[16]

427

0

0

391

0

0

HARTSHORN et coll., 1969

[25]

104

2

2

99

0

0

HEDLUND, 1975

[26]

40

0

0

37

0

0

HUTrUNEN et coll., 1971

[27]

100

6

4

100

1

1

HUTTUNEN et coll., 1977

[28]

75

0

0

75

l

0

JANSEN, 1972

[29]

301

19

4

304

13

1

JOHNSON et coll., 1968

[30]

25

0

0

27

0

0

KLINE et coll., 1975

[31]

435

35

7

396

27

1

KOEKENBERG, 1962

[32]

105

1

1

94

0

0

MULTI-UNIT-CONTR. TRIAL, 1974

[36]

128

1

1

130

0

0

MYHRE et HOLEN, 1969

[37]

55

6

2

55

3

0

STADIL, 1970

[40]

397

22

5

424

21

1

STEPHENSON et coll., 1973

[41]

46

0

0

34

0

0

3 000

150

46

2 866

104

11

5,0 %

1,5 %

3,6 %

0,4 %

Total Incidence m o y e n n e

Tableau IV. - - Efficacite dextran/temoin sur la survenue des EPF. Nombre d'essais a n a l y s 6 s Niveau 2-3 Gyn6cologie : 1

N o m b r e total de patients

n

T6moin EPF

%

n

%

260

140

0

120

0

0

Chirurgie g6n6rale : 15

4 173

2 068

22

1,06

1 989

6

0,3

Orthop6die : 7.

1 433

792

24

3,03

767

5

0,65

M6taanalyse : m6thode du logarithme de l'odds ratio ; r6duction EPF (×a = 0,002) = 60 %.

0

Dextran EPF

294

G. MACOUILLARD ET COLL.

Tableau V. - - Comparaison dextran/AVK. Essais analysds Niveau 2-3-4 (n)

Nombre total de patients

n TVP (%) Dextran

Hdmorragic (%) AVK

Gyn6cologie (2)

140

12 (10 %)

25 ( 2 1 % )

Orthopddie (8)

837

157 (37 %)

132 ( 3 1 % )

Dextran 0

0

2,6 %

8 %

E P F (%)

LUDERS (1973) [9]

5 959

AVK

H6morragie (%)

Dextran

AVK

Dextran

AVK

0,30 %

0,36 %

0,61%

1,12 %

Tableau Vl. - - Comparaison dextran/acide ac6tylsalicylique. TVP (%) Auteurs Niveau 2-3

Nombre total de patients

Dextran

EPNF (%)

Acide ac6tylsalicylique

Dextran

Acide ac6tylsalicylique

HARRIS, (1974)

[23]

106

22

36 (1 g • j ')

--

--

HARRIS, (1985)

[24]

135

20,4

60,4 (0,3 g • j 1)

4,5

13,9 (0,3 g • j - ' )

60,4 (1,2 g " j 1) Tableau VII. - - Comparaison

2,2 (1,2 g" j 1)

dextran/heparindide.

Auteurs

Nombre total

Niveau 2-3

de patients

Dextran

PSP

Dextran

PSP

Dextran

PSP

109 58

39 21

9 21

0 0

1,8 3,4

0 0

9,4 6,8

109

19

3

0

0

15,3

17,6

100

32

26

0

3,7

BERGQVIST, (1980) Proth6se hanche Fracture col f6moral

[7]

BERGQVIST, (1981) Chirurgie abdominale

[8]

FREDIN, (1982) Fracture col f6moral

[18]

TVP (%)

EPF (%)

H6morragie (%)

4,8

37

Tableau VIII. - - Comparaison dextran/heparine dose fractionnee (d'apres BERGQVIST, [9]). Thrombose (%) Auteurs

BARBER,1977

Population

Nombre

Diagnostic T6moin

H6parine

Dextran

ProthOse hanche

70

--

52

51

F

BERGQVIST, 1979

Proth~se hanche Fracture col f6moral

213 77

63 91

48 63

57 48

F F

BERGQV1ST, 1980

Chirurgie g6n6rale

149

27

13

29

F

GRUBER, 1975

Chirurgie g6n6rale

261

36

13

21

F

HARRIS, 1974

Proth6se hanche

71

--

73

25

P

HOHL, 1980

Gyn6cologie

232

--

2

15

F

McCARTHY, 1974

Gyn6cologie

132

--

11

16

--

MULTI-UNIT CONTR. TRIAL, 1974

Chirurgie g6n6rale Gyn6cologie Chirurgie thoracique

245 82 54

43 14 44

15 0 15

25 22 31

F F F

MYRVOLD, 1973

Fracture col f6moral

94

--

41

36

P

F :tcst au fibrinog6ne marqu6 ; P : phl6bographic.

CONFI~RENCE DE CONSENSUS

295

43 patients) et h l a dose de 1 , 2 g . j i ( 2 9 T V P sur 48 patients) ; d a n s cette m6me 6tude, neuf embolies pulmonaires non fatales furent d6tect6es: deux dans le groupe dextran, une dans le groupe aspirine a la dose d e 1,2 g • j-l, six dans le groupe aspirine h la dose de 0,3 g . j i.

Tableau IX. - - Comparaison dextran/heparine. Nonabre d'essais analysds Niveau 2-3 Gyndcologie : 3 Chirurgie g6ndrale : 3 Orthop6die : 5

1.3.3. Heparino'[de (tableau VII)

Une 6tude de BERGQVIST [8] t r o u v e une diff6rence significative de r6duction de survenue de TVP en faveur du groupe trait6 par polysulfate de pentosane par rapport taun groupe trait6 par dextran 70, sans diff6rence pour les complications h6morragiques ; en revanche, deux 6tudes [7, 18] comparent l'efficacit6 du dextran et du polysulfate de pentosane dans la pr6vention de la maladie thromboembolique, apr6s fracture du col f6moral ; autant pour les TVP que pour les EPF, elles ne retrouvent pas de diff6rences significatives ; mais les complications h6morragiques sont plus importantes dans les groupes polysulfate de pentosane.

n TVP(%)

Nombre total de patients 446 655 525

Dextran

H6parine

39 (17,5) 82 (25) 114 (43,5)

10 ( 4 ; 5 ) 45 (13,7) 145 (55,1)

n EPF (%) Niveau 1 Dextran

H6parine

GROBER, (1980) [21] 3 984

5 (0,25)

2 (0,10)

GRUBER, (1982)

9 (0,24)

6 (0,16)

[22]

7 413

Study Group). M~,TZCH et coll. [35] comparent dextran et logiparine sur la survenue de TVP diagnostiqude par le test au fibrinog6ne marqu6 ; les auteurs ne trouvent pas de diffdrence significative entre les deux produits, les complications hdmorragiques 6tant identiques. ERICKSONN et ZACHRmSON [17] comparent dextran et fragmine et trouvent une diffdrence significative en faveur de I'HBPM sur la survenue de thromboses veineuses isotopiques, de m~me que LASSEN en faveur de l'6noxaparine.

1.3.4. HOparine (tableau VIII)

Diff6rents auteurs ont compar6 l'efficacit6 du dextran par rapport ~ l'h6parine h dose fixe (3 × 5 000 U I . j 1) vis-a-vis de la survenue de TVP postop6ratoires ; ces diff6rentes 6tudes ont 6t6 r6pertori6es par BERGQVIST [9]. E n chirurgie g6n6rale, l'h6parine ~ dose fixe semble plus efficace que le dextran, mais en orthop6die, le dextran semble plus efficace (tableau IX). Deux 6tudes multicentriques et randomis6es de GRUBER et coll. comparent h6parine et dextran sur la survenue d'embolies pulmonaires fatales postop6ratoires. L'une en 1980 [21] compare le dextran 70 t~ l'h6parine tt dose fixe (3 × 5 000 UI • j t) ; I'autre en 1982 [22] compare le dextran 70 h l'h6parine, m6me dose, mais associ6e tt de la dihydroergotamine. Le nombre d'embolies pulmonaires mortelles est le m6me dans les deux groupes (tableau IX).

1.4. Association avec d'autres m6thodes (tableau Xl) 1.4.1. Avec la dihydroergotamine

Th6oriquement prometteuse, cette association est retrouv6e darts deux 6tudes, malheureusement avec des r6sultats contradictoires : r6duction des TVP isotopiques pour BERCQVlST [10], non confirm6e pa r FRED1N et coll. [19]. 1.4.2. Avec los methodes mecaniques

I1 y aurait un effet additif, en particulier avec la contention 61astique [20]: 46 % de TVP avec le dextran seul contre 30 % avec l'adjonction de bas.

1.3.5. Heparines de bas poids mol6culaire (HBPM) (tableau X)

Peu d'etudes comparatives existent ou elles ne sont pas encore publi6es (Danish Enoxaparine Tableau X. - - Comparaison dextran/HBPM. Auteurs Niveau 2-3 ERICKSONN, (1987) (Fragmine ® 2 500 UI anti-Xa × 2 • j t) [17] LASSEN and the DANISH ENOXAPARINSTUDY GROUP, (1990) (Enoxaparine 40 mg - j t) M~TZCH, (1988) (Logiparine 0,5 nag • kg -I • j-l) MXTZCH, (1990) (Logiparine 0,5 nag - kg 1 - j-i)

[35]

TVP (%)

EPF (%)

H6morragie (%)

Nombre total de patients

Dextran

HBPM

Dextran

HBPM

Dextran

HBPM

98

45

20

0

0

0

0

200

20

6

0

0

0

0

96

39

28

0

0

0

0

96

37

19

0

0

6

4

296

G. MACOUILLARD ET COLL.

hydrat6s [9] ; cette complication n'est pas rapport6e darts les articles r6pertori6s.

Tableau XI. - - Association dextran/autres methodes.

M6thode Niveau 2-3

Nombre total de patients

Dextran + contention FREDIN,(1989) [20]

150

Dextran + DHE BERGQVIST,(1984) [10] Chirurgie g6n6rale Proth6se hanche Fracture col f6moral FRED1N,(1985) [19]

59 81 66 65

TVP (%) Dextran seul Association

46

30

3,5 24,3 30,5 19

12,9 37,5 3,1 36

1.6. P o s o l o g i e

Dans les 6tudes cliniques analys6es, la quantit6 et la dur6e d'administration varient consid6rablement mais la dose la plus couramment retrouv6e est de 500 ml d6s l'induction de la narcose, puis 500 ml, deux ~ quatre heures apr6s l'intervention, compl6t6s par 500 ml le matin du premier jour postop6ratoire. En chirurgie orthop6dique, certains auteurs pr6conisent 500 ml aux 3 e et 5e jours.

2. CONCLUSION 1.5. Effets s e c o n d a i r e s

1.5.1. Expansion volemique

Inh6rent ~ sa pr6sentation, cet effet limite l'utilisation du dextran chez l'insuffisant r6nal et cardiaque. 1.5.2. Risque anaphylactique

Pouvant aller de la simple r6action cutan6e au choc anaphylactique fatal (classification de RING et MESSMER), cet inconv6nient majeur, grace l'administration pr6ventive d'hapt~ne (depuis 1982), a quasiment disparu. Dans l'6tude multicentrique de GROBER et coll. [21] en 1980, 22 patients ( 1 , 1 % ) ont d6velopp6 une r6action allergique (de gravit6 non pr6cis6e) ; en 1982, GRUBER et coll. [22], appr6ciant la valeur de l'injection prophylactique d'hapt6ne, ne retrouvent plus que 14 patients (0,12 % ) a y a n t pr6sent6 une r6action allergique contre 32 ( 1 % ) dans le groupe t6moin. Actuellement, pour LJUN6STROM [34], le risque anaphylactique est 6valu6 h 1/40 000 avec l'administration pr6ventive d'hapt6ne. 1.5.3. Risque hemorragique

Le dextran peut provoquer des troubles de l'h6mostase par alt6ration indirecte de l'adh6sivit6 plaquettaire par atteinte du facteur von WILLEBRAND, et par augmentation de la vitesse de lyse du caillot. Mais, dans la plupart des 6tudes cliniques r6pertori6es, il n'y a pas d'augmentation des complications h6morragiques par rapport aux patients non trait6s ou anticoagul6s & dose prophylactique. Ce risque pour l'ensemble des 6tudes r6pertori6es dans ce travail est de 7,3 _+ 5,8 %. Le dextran peut 6tre employ6 sans risque de saignement anormal, ~ condition de ne pas l'utiliser chez des patients atteints de troubles de l'h6mostase cong6nitaux ou acquis, ou atteints d'insuffisance r6nale grave.

Le dextran a une efficacit6 incontestable dans la pr6vention de la maladie thromboembolique postop6ratoire ; son administration r6duit significativement le hombre de TVP et d ' E P F par rapport t~ un groupe t6moin, non trait6. En chirurgie g6n6rale, l'h6parine t~ dose fixe esi plus efficace dans la pr6vention des thromboses veineuses isotopiques d6pist6es par test au fibrinog~ne marqu6 ; en orthop6die, le dextran lui semble sup6rieur, mais il n'y a pas d'6tude comparative avec l'h6parine t~ dose adapt6e (m6thode de LEYVRAZ). Par ailleurs, il y a peu d'6tudes comparatives avec les h6parines de bas poids mol6culaire, qui remplacent progressivement l'h6parine non fractionn6e. Dans la pr6vention de l'embolie pulmonaire fatale, le dextran apparait aussi efficace que l'h6parine ta dose fixe, tant en chirurgie g6n6rale qu'en chirurgie orthop6dique. I1 faut noter que, dans les 6tudes r6pertori6es, il n'y a pas d'unicit6 dans la posologie et la dur6e d'administration, ainsi que dans les pr6sentations pharmacoiogiques employ6es, bien que l'efficacit6 de ces derni6res semble identique [9]. Malgr6 l'efficacit6 du dextran, son avantage 6conomique, malgr6 l'expansion plasmatique qu'il provoque, entrainant une am61ioration des conditions circulatoires (diminution de la viscosit6, h6modilution), le manque d'6tudes comparatives, m6thodologiquement rigoureuses, ne permet pas h l'heure actuelle de pr6coniser son utilisation pr6f6rentielle par rapport aux m6dications antithrombotiques actives: l'h6parine et ses d6riv6s fractionn6s. Nous remercions le Oocteur A. LE1ZOROVICZpour son aide apport6e darts les diff6rentes analyses statistiques.

BIBLIOGRAPHIE

1.5.4. Nephropathie osmotique

Elle ne se voit que si l'on administre des quantit6s prolong6es et importantes, ~ des patients d6s-

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