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ANNPAT-984; No. of Pages 5 Annales de pathologie (2015) xxx, xxx—xxx

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CAS ANATOMOCLINIQUE

Une tumeur cérébrale corticale peu commune : le gliome angiocentrique A unusual brain cortical tumor: Angiocentric glioma Arnault Tauziède-Espariat a,∗, Martine Fohlen b, Sarah Ferrand-Sorbets c, Marc Polivka a a

Service d’anatomie et cytologie pathologiques, hôpital Lariboisière, 2, rue Ambroise-Paré, 75475 Paris, France b Neurologie, fondation Rothschild, Paris, France c Neurochirurgie, fondation Rothschild, Paris, France Rec ¸u le 21 octobre 2014 ; accepté pour publication le 5 janvier 2015

MOTS CLÉS Gliome ; Angiocentrique ; Corticale ; Épilepsie ; BRAF

KEYWORDS Glioma; Angiocentric; Hemispheric; Epilepsy; BRAF



Résumé Nous rapportons le cas d’une jeune fille âgée de 11 ans hospitalisée pour prise en charge chirurgicale d’une tumeur cérébrale corticale épileptogène. L’hypothèse radio-clinique est celle d’une tumeur neuro-épithéliale dysembryoplasique. L’examen microscopique montre une prolifération tumorale composée de cellules organisées en « pseudo-rosettes » autour des vaisseaux, fusiformes aux noyaux réguliers sans atypies, sans mitoses. Les cellules présentent un marquage intense de la GFAP et un marquage caractéristique punctiforme de l’EMA. L’index de prolifération est bas. Le diagnostic de gliome angiocentrique est posé. L’analyse moléculaire n’a pas mis en évidence de mutation du gène BRAF. En post-opératoire, la patiente est libre de crises. Le gliome angiocentrique est une tumeur cérébrale de siège cortical, très rare, affectant les enfants et les adultes jeunes et responsable de crises d’épilepsie. L’origine de cette tumeur demeure controversée. Le traitement est chirurgical et l’évolution favorable. © 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Summary We report the case of an 11-year-old girl, who was admitted for surgery of an epilepsy-associated brain tumor. The radiological and clinical hypothesis was dysembryoplasic neuroepithelial tumor. Histopathological examination revealed a tumoral proliferation composed of spindle-shaped cells with palisade arrangements around vessels. Tumor cells have small, round and regular nuclei without atypia or mitosis. On immunohistochemistry, the neoplastic cells strongly expressed GFAP and showed a characteristic cytoplasmic dot-like staining with EMA (epithelial membrane antigen). Ki-67 labeling index was low. Molecular analysis failed to

Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Tauziède-Espariat).

http://dx.doi.org/10.1016/j.annpat.2015.01.006 0242-6498/© 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Pour citer cet article : Tauziède-Espariat A, et al. Une tumeur cérébrale corticale peu commune : le gliome angiocentrique. Annales de pathologie (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.annpat.2015.01.006

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A. Tauziède-Espariat et al. reveal the V600E mutation of BRAF gene. The patient was free of seizures after surgery. Angiocentric glioma is a rare brain tumor occuring preferably in children and young adults and is associated with seizures. The precise histogenesis remains debated. The treatment of choice is total resection. The prognosis is favorable if totally resected. © 2015 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Introduction Le gliome angiocentrique est une tumeur cérébrale très rare (environ 65 cas rapportés dans la littérature) affectant les enfants et les adultes jeunes (70 % des cas rapportés ont moins de 18 ans, avec un intervalle allant de 2 à 70 ans) [1—3]. Cette entité clinico-pathologique a été récemment incluse dans la classification l’OMS 2007 des tumeurs du système nerveux central [2]. C’est une tumeur de croissance lente classée grade I, de pronostic favorable après exérèse chirurgicale [2]. Elle fut décrite pour la première fois en 2002 par Wang et al. comme un « astrocytome bipolaire angiocentrique » [3]. Puis, ce même auteur décrivit cinq autres cas qui présentaient des caractéristiques histopathologiques, immunohistochimiques et ultrastructuraux proches des épendymomes [3—5]. Depuis lors, cette tumeur est appelée « gliome angiocentrique » [3]. Elle est de siège cortical ou sous-cortical, principalement au niveau fronto-pariétal ou temporal, et est responsable d’épilepsie réfractaire au traitement anti-épileptique [1,3,4]. En imagerie, elle se présente sous la forme d’une lésion bien limitée en hypersignal T2 et FLAIR, non rehaussée par l’injection de Gadolinium [1,3,5]. Nous rapportons les caractéristiques cliniques, histopathologiques, immunohistochimiques et moléculaires (recherche de mutation du gène BRAF) d’un cas pédiatrique de gliome angiocentrique.

Observation anatomoclinique Nous rapportons le cas d’une jeune fille âgée de 11 ans, hospitalisée pour bilan pré-chirurgical d’épilepsie. L’histoire clinique début à l’âge de 3 ans avec l’apparition de crises d’épilepsie non identifiées comme telles par la famille. Actuellement, la patiente présente une quinzaine de crises journalières débutant par des clonies de la paupière gauche, puis une déviation lente vers la gauche et enfin retour à la conscience. Une IRM cérébrale est réalisée montrant une lésion corticale de siège précentral droit en hypersignal T1 diffus, non rehaussée par l’injection de Gadolinium et en hypersignal T2. L’examen électro-encéphalographique montre des anomalies focales sous la quatrième circonvolution frontale en regard de la lésion découverte en imagerie. Un bilan par tomographie par émission de positrons est pratiqué montrant un hypométabolisme intense de la lésion, compatible avec une tumeur neuro-épithéliale dysembryoplasique. Après réunion de concertation pluridisciplinaire, une prise en charge chirurgicale de la lésion est proposée. Macroscopiquement, les prélèvements envoyés sont fermes et blanchâtres. À l’examen microscopique (Fig. 1), les prélèvements ont porté sur une prolifération tumorale composée de cellules fusiformes, bipolaires organisées en « pseudo-rosettes » autour des vaisseaux (Fig. 1a et b). Les cellules présentent des noyaux réguliers, dépourvus d’atypies et de mitoses. Il n’y a ni nécrose ni prolifération

endothélo-capillaire ni stroma myxoïde. L’étude immunohistochimique montre un marquage intense de la GFAP et un marquage punctiforme de l’EMA (Fig. 1c). L’index de prolifération est bas (inférieur à 2 %). Le diagnostic de gliome angiocentrique est posé. L’analyse moléculaire n’a pas mis en évidence de mutation du gène BRAF. En post-opératoire, la patiente est libre de crises.

Discussion Le gliome angiocentrique est une tumeur cérébrale rare. À l’examen histopathologique, les principales caractéristiques de cette tumeur sont tout d’abord l’arrangement angiocentrique des cellules tumorales qui sont monomorphes, fusiformes et bipolaires (Fig. 1a et b) ; puis, le caractère bien délimité de cette prolifération par rapport au reste du parenchyme et enfin la disposition des noyaux des cellules tumorales perpendiculairement à la surface piale [1,3—6]. Les noyaux sont réguliers, de forme ovale à arrondie avec une chromatine fine [3,4]. Les mitoses sont exceptionnelles, la prolifération endothélo-capillaire et la nécrose n’ont été qu’exceptionnellement rapportées [3,6,8]. Les caractéristiques immunohistochimiques de cette tumeur sont une expression intense et diffuse de la GFAP et de la protéine S-100, et un marquage punctiforme de l’EMA (Fig. 1c), comme observé dans les épendymomes [1,3—5]. Ces aspects étaient bien retrouvés dans notre observation. En microscopie électronique, les cellules tumorales possèdent des microvillosités, des cils et des complexes de jonctions, les rapprochant ainsi des épendymomes [4,5]. Au vu du siège de la tumeur et de la clinique, les principaux diagnostics différentiels sont le gangliogliome, le xanthoastrocytome pléomorphe et la tumeur neuroépithéliale dysembryoplasique [3,5]. Les principaux points communs et différences observés entre ces entités sont résumés dans le Tableau 1. Tout d’abord, le gangliogliome est aussi une tumeur corticale du sujet jeune responsable d’épilepsie, siégeant classiquement au niveau des lobes temporaux [9]. En imagerie, l’aspect est différent avec une portion solide prenant fortement le contraste et une portion kystique [9]. Néanmoins, l’imagerie seule ne permet pas de les différencier puisqu’il a été rapporté quelques formes kystiques d’ANET [7]. Cette tumeur est composée d’un contingent glial (pouvant mimer un astrocytome pilocytique, un oligodendrogliome ou un gliome diffus) et de neurones ganglionnaires (Fig. 1e). Les neurones observés dans le gliome angiocentrique peuvent ressembler aux neurones ganglionnaires. Il s’y associe des corps granuleux éosinophiles (Fig. 1f), signes d’une surcharge neuronale en vésicules riches en catécholamines, et un infiltrat lymphocytaire périvasculaire, signes absents dans le gliome angiocentrique [4,9,10]. En outre, le gangliogliome présente habituellement une trame réticulinique, la trame réticulinique étant bien mise en évidence

Pour citer cet article : Tauziède-Espariat A, et al. Une tumeur cérébrale corticale peu commune : le gliome angiocentrique. Annales de pathologie (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.annpat.2015.01.006

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Une tumeur cérébrale corticale peu commune : le gliome angiocentrique

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Figure 1. Aspects microscopiques : ANET : a : prolifération tumorale composée de cellules fusiformes (HES obj. ×50) ; b : cellules tumorales organisées en « pseudo-rosettes » autour des vaisseaux (HES obj. ×100) ; c : marquage punctiforme paranucléaire (EMA obj. ×400) ; d : absence de marquage des cellules tumorales, marquage des capillaires sanguins (CD34 obj. ×100). Gangliogliome : e : prolifération tumorale composée de cellules neuronales et de cellules gliales (HES obj. ×200) ; f : neurones de type ganglionnaire associés à de nombreux corps granuleux éosinophiles (HES obj. ×100) ; g : marquage d’une cellule ganglionnaire (Neurofilament obj. ×200) ; h : marquage des cellules tumorales et des capillaires sanguins (CD34 obj. ×200). Xanthoastrocytome pléomorphe : i : prolifération tumorale composée de cellules fusiformes par places associées à de nombreux corps granuleux éosinophiles (HES obj. ×200) ; j : par places, les cellules tumorales ont un cytoplasme plus abondant, associées à des infiltrats lymphocytaires périvasculaires et à des corps granuleux éosinophiles (HES obj. ×200) ; k : marquage des cellules tumorales (GFAP obj. ×100) ; l : marquage des cellules tumorales et des capillaires sanguins (CD34 obj. ×100). DNET : m : prolifération tumorale paucicellulaire présentant un fond myxoïde et microkystique (HES obj. ×50) ; n : « neurones flottants » entourés de petites cellules gliales au sein de la matrice myxoïde (HES obj. ×400) ; encart : marquage des « neurones flottants » (Neurofilament obj. ×400) ; o : zone de dysplasie corticale composée de neurones dysmorphiques (HES obj. ×200) ; p : marquage des cellules tumorales (CD34 obj. ×100). Light microscopic features: ANET: a: tumoral proliferation with fusiform cells (HES magnification. ×50); b: angiocentric pattern with cells arranged around the vessels (HES magnification. ×100); c: dot-like staining of tumoral cells (EMA magnification. ×400); d: no staining of tumoral cells, staining of vessels (CD34 magnification. ×100). Ganglioglioma: e: tumoral proliferation composed of neuronal and glial cells (HES magnification. ×200); f: ganglion cells associated with numerous eosinophilic granulated bodies (HES magnification. ×100); g: staining of a ganglion cell (Neurofilament magnification. ×200); h: staining of tumoral cells and vessels (CD34 magnification. ×200). Pleomorphic xanthoastrocytoma: i: fusiform tumoral proliferation associated with numerous eosinophilic granulated bodies (HES magnification. ×200); j: tumoral cells with more abundant eosinophilic cytoplasm associated with numerous eosinophilic granulated bodies and perviascular lymphocytes (HES magnification. ×200); k: staining of tumoral cells (GFAP magnification. ×100); l: staining of tumoral cells and vessels (CD34 magnification. ×100). DNET: m: tumoral proliferation with rare cells and with myxoid and microcystic stroma (HES magnification. ×50); n: ‘‘floating neurons’’ surrounded by small glial cells and immersed in a myxoid matrix (HES magnification. ×400); insert: staining of ‘‘floating neurons’’ (Neurofilament magnification. ×400); o: area of cortical dysplasia with dysmorphic neurons (HES magnification. ×200); p: staining of tumoral cells (CD34 magnification. ×100).

par une coloration des fibres de réticuline [9]. Ensuite, le gangliogliome exprime, dans la grande majorité des cas le CD34, marquage qui n’est pas observé dans le gliome angiocentrique (Fig. 1d et h) [7,9]. Enfin, le gangliogliome présente dans près de 40 % des cas une mutation du gène BRAF [9,11]. Le gangliogliome peut présenter des critères d’anaplasie (prolifération endothélo-capillaire, index mitotique élevé, nécrose, Ki-67 et p53 fortement exprimés). Le xanthoastrocytome pléomorphe (XAP) est une entité sensiblement proche du gangliogliome, bien que classée de grade II par l’OMS [2]. C’est également une tumeur corticale épileptogène de l’enfant et du sujet jeune, prenant un aspect solide et plus ou moins kystique en imagerie avec une prise de contraste [9]. En microscopie optique, on observe une prolifération gliale de cellules pléomorphes

(fusiformes, épithélioïdes, multinucléées. . .) d’architecture fasciculée (Fig. 1i et j) ou en petits nids [9]. Il s’y associe, comme dans le gangliogliome, des corps granuleux éosinophiles (Fig. 1i), des infiltrats lymphocytaires périvasculaires, et un réseau réticulinique avec, au contraire du gangliogliome, un encorbellement unicellulaire [9]. Enfin, une caractéristique du XAP est de présenter de grandes cellules xanthélasmisées exprimant la GFAP (Fig. 1k). Comme le gliome angiocentrique et le gangliogliome, le XAP est une tumeur bien limitée [9]. Il peut exister des signes d’anaplasie, le classant ainsi en grade III [9]. L’expression du CD34 est variable (Fig. 1l) [9]. Enfin, dans près de 60 % des cas, les XAP présentent une mutation V600E du gène BRAF [9,11]. Le XAP présente un risque de récidive assez élevé et un risque non négligeable de transformation maligne.

Pour citer cet article : Tauziède-Espariat A, et al. Une tumeur cérébrale corticale peu commune : le gliome angiocentrique. Annales de pathologie (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.annpat.2015.01.006

Grade OMS

Histopathologie

Immunohistochimie

Biologie moléculaire

Évolution

GG

Prise de contraste Kyste Pas d’œdème, pas d’effet de masse

I (III si anaplasie)

Marqueurs neuronaux (chromogranine A+++) et gliaux CD34+ Ki-67 < 10 %

Mutation V600E du gène BRAF 40 % des cas

Pronostic excellent Rares cas de transformation maligne

XAP

Prise de contraste ± kyste Pas d’œdème, pas d’effet de masse

II (III si anaplasie)

GFAP+ (cellules xanthélasmisées) Synaptophysine± CD34± Ki-67 < 10 %

Mutation V600E du gène BRAF 60 % des cas

Favorable si exérèse complète Récidives++ Transformation maligne (20 %)

DNET

Pas de prise de contraste, pas de kyste, pas d’œdème, pas d’effet de masse

I

Marqueurs neuronaux (NeuN pour neurones flottants) et gliaux (Olig2) Ki-67 < 10 %

Absence de mutation BRAF

Stable Récidives rares

GA

Pas de prise de contraste, pas de kyste, pas d’œdème, pas d’effet de masse

I

Neurones ganglionnaires Composante gliale de phénotype variable Corps granuleux éosinophiles Infiltrats lymphocytaires périvasculaires Réseau réticulinique sans encorbellement unicellulaire Pléomorphe Infiltrats lymphocytaires périvasculaires Corps granuleux éosinophiles Grandes cellules xanthélasmisées Réseau réticulinique avec encorbellement unicellulaire Composante glioneuronale spécifique : neurones flottants + oligodendrocytes + substance myxoïde ± Nodules gliaux ± Dysplasie corticale Caractère infiltrant Arrangement angiocentrique Cellules tumorales monomorphes, fusiformes et bipolaires Noyaux réguliers, ovales ou arrondis avec une chromatine fine

EMA punctiforme GFAP et PS100 diffuses Ki-67 faible

Absence de mutation BRAF

Excellent Absence de transformation maligne

DNET : tumeur neuroépithéliale dysembryoplasique ; GA : gliome angiocentrique ; GG : gangliogliome ; XAP : xanthoastrocytome pléomorphe.

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Radiologie

A. Tauziède-Espariat et al.

Entité

Modele +

Caractéristiques des principales tumeurs épileptogènes cérébrales de l’enfant et de l’adulte jeune.

Characteristics of main epileptic-associated brain tumors of children and young adults.

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Pour citer cet article : Tauziède-Espariat A, et al. Une tumeur cérébrale corticale peu commune : le gliome angiocentrique. Annales de pathologie (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.annpat.2015.01.006

Tableau 1

Modele + ANNPAT-984; No. of Pages 5

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Une tumeur cérébrale corticale peu commune : le gliome angiocentrique Enfin la tumeur neuro-épithéliale dysembryoplasique (DNET) est une entité décrite en 1988 par Catherine DaumasDuport. C’est également une tumeur corticale épileptogène de l’enfant et de l’adulte jeune, siégeant préférentiellement au niveau des lobes temporaux [3,6,9]. Elle se présente en imagerie sous la forme d’une masse bien limitée non rehaussée par l’injection de produit de contraste, comme le gliome angiocentrique, sans composante kystique, au contraire du gangliogliome et du XAP [3,9]. Les calcifications sont fréquentes. L’aspect histopathologique typique de cette tumeur repose sur une triade : la présence de la composante glioneuronale spécifique qui est définie par des faisceaux d’axones bordés par de petits oligodendrocytes et des neurones flottants dans une substance myxoïde (Fig. 1m, n et encart) [2,3,6] ; des nodules gliaux (pseudooligodendrogliome, pseudo-astrocytome pilocytique. . .) ; une dysplasie corticale, caractérisée par des troubles de la lamination du cortex et des hétérotopies neuronales (Fig. 1o). Néanmoins, dans la forme controversée dite « non spécifique » de la DNET, où la composante glioneuronale spécifique est absente, le diagnostic différentiel avec le gliome angiocentrique est moins aisé [9]. Cependant, le marquage punctiforme de l’EMA dans ce dernier permet de les distinguer. Peu de travaux se sont intéressés au profil moléculaire de cette tumeur. La revue de la littérature montre que le gliome angiocentrique ne présente de mutations des gènes IDH, au contraire d’autres gliomes (gliomes de grades II, III et glioblastomes secondaires) [3,12,13]. De plus, il ne semble pas exister de mutation V600E du gène BRAF dans cette tumeur, au contraire d’autres tumeurs épileptogènes de l’enfant et de l’adulte jeune comme le gangliogliome et le xanthoastrocytome pléomorphe [9]. Dans notre observation, cette mutation n’a pas été mise en évidence.

Conclusion Le gliome angiocentrique est une tumeur cérébrale rare de bas grade, facilement distinguable des autres tumeurs corticales épileptogènes de l’enfant et de l’adulte jeune. L’histogenèse de cette entité demeurant à ce jour encore controversée, des études moléculaires approfondies seraient utiles afin de connaître les voies de signalisation impliquées dans sa tumorigenèse.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts.

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Pour citer cet article : Tauziède-Espariat A, et al. Une tumeur cérébrale corticale peu commune : le gliome angiocentrique. Annales de pathologie (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.annpat.2015.01.006

[A unusual brain cortical tumor: angiocentric glioma].

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