Article original Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil 2014 ; 12 (2) : 227-35

Approche motivationnelle de l’efficience cognitive de personnes âgées vivant en institution A motivational approach of cognitive efficiency in nursing home residents Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un utilisateur anonyme le 03/02/2017.

Evelyne ClÉment1 Bruno Vivicorsi1 Emin Altintas2 Alain Guerrien2 1 Laboratoire Icones EA 4699, Université de Rouen, France 2 Laboratoire Psitec EA 4072, Université Lille Nord de France UDL3, France

´ a` part : Tires E. Clément

Résumé. Des travaux menés dans le cadre de la théorie de l’autodétermination de Deci et Ryan (2002) montrent que l’engagement dans une activité par choix et intérêt, relevant d’une motivation autodéterminée, entraîne une augmentation de la concentration et des performances dans l’activité entreprise. Or, aucune étude n’a été menée dans ce cadre entre la motivation autodéterminée et les scores cognitifs à des tests neuropsychologiques. L’objectif de notre étude est d’investiguer l’existence et la nature de ces liens auprès d’une population de personnes âgées. Trente-neuf personnes âgées vivant en institution, ne présentant aucun trouble psychiatrique ou neurologique, ont participé à l’étude. La motivation des personnes a été évaluée par l’échelle de motivation pour personnes âgées de Vallerand et O’Connor, et leurs scores cognitifs à l’aide du MMSE et de la Bref. Les analyses corrélationnelles et de régression multiple montrent que l’indice global d’autodétermination est un prédicteur significatif des scores cognitifs : les personnes présentant des comportements extrinsèques autodéterminés et dont les scores globaux d’autodétermination étaient les plus élevés, présentaient conjointement les meilleures performances aux deux tests cognitifs. L’intérêt et les retombées cliniques de la prise en compte du profil motivationnel de la personne dans l’établissement d’un bilan neuropsychologique sont discutés.

doi:10.1684/pnv.2014.0472

Mots clés : motivation, autodétermination, efficience cognitive, vieillissement Abstract. Despite a widespread concern with self-determined motivation (behavior is engaged in “out of pleasure” or “out of choice and valued as being important”) and psychological adjustment in later life (well-being, satisfaction in life, meaning of life, or self-esteem), very little is known about the existence and nature of the links between self-determined motivation and cognitive efficiency. The aim of the present study was to investigate theses links in nursing home residents in the framework of the Self-determination theory (SDT) (Deci & Ryan, 2002), in which motivational profile of a person is determined by the combination of different kinds of motivation. We hypothesized that self-determined motivation would lead to higher cognitive efficiency. Participants. 39 (32 women and 7 men) elderly nursing home residents (m= 83.6 ± 9.3 year old) without any neurological or psychiatric disorders (DSM IV) or depression or anxiety (Hamilton depression rating scales) were included in the study. Methods. Cognitive efficiency was evaluated by two brief neuropsychological tests, the Mini mental state examination (MMSE) and the Frontal assessment battery (FAB). The motivational profile was assessed by the Elderly motivation scale (Vallerand & 0’Connor, 1991) which includes four subscales assessing self- and non-self determined motivation to engage oneself in different domains of daily life activity. Results. The neuropsychological scores were positively and significantly correlated to self-determined extrinsic motivation (behavior is engaged in “out of choice” and valued as being important), and the global self-determination index (self-determined motivational profile) was the best predictor of the cognitive efficiency. Conclusion. The results support the SDT interest for a qualitative assessment of the motivation of the elderly people and suggest that a motivational approach of cognitive efficiency could help to interpret cognitive performances exhibited during neuropsychological assessment. Key words: motivation, self-determination, cognitive efficiency, aging

Pour citer cet article : Clément E, Vivicorsi B, Altintas E, Guerrien A. Approche motivationnelle de l’efficience cognitive de personnes âgées vivant en institution. Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil 2014; 12(2) :227-35 doi:10.1684/pnv.2014.0472

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L’

allongement de la durée de vie dans les pays développés conduit un nombre croissant de personnes âgées à consulter les centres de ressources mémoire pour l’établissement d’un bilan neuropsychologique de leurs capacités cognitives. Dans ce contexte, il peut paraître étonnant qu’aucune investigation systématique et standardisée de la motivation des personnes ne soit menée, alors que les liens entre motivation et cognition ont été mis en évidence dans le cas de dysfonctionnements frontaux chez les personnes âgées [1], mais aussi dans le fonctionnement cognitif normal de jeunes adultes. Plus précisément, des travaux menés auprès de sujets jeunes rapportent que l’engagement dans une activité par choix et intérêt – ce que les auteurs qualifient de motivation intrinsèque - est associé à des conséquences favorables sur les plans affectif, cognitif et comportemental [2, 3]. Sur le plan affectif, ce type de motivation s’associe à la satisfaction et au plaisir vécus dans l’activité [4], sur le plan cognitif à une augmentation de la concentration et des performances dans l’activité entreprise [5], et d’un point de vue comportemental à la persévérance et la persistance dans le temps du comportement engagé [6]. Comme le soulignent certains auteurs, la motivation est un concept complexe [7] qui peut être appréhendé à différents niveaux : situationnel (motivation-état pour une activité donnée à un moment donné), contextuel (motivation plus générale relative à différents secteurs d’activités) ou global (motivation en tant que trait de personnalité) [2]. Si l’on veut évaluer les liens entre processus cognitifs et conatifs, il est ainsi nécessaire d’investiguer la motivation dans un cadre théorique qui permette des prédictions empiriquement testables sur l’existence et la nature de ces liens. Dans le domaine du vieillissement, des travaux récents ont montré l’intérêt de la théorie de l’autodétermination (TAD) [8, 9] pour étudier empiriquement les déterminants de la motivation ainsi que ses conséquences sur l’adaptation psychologique et le bien-être de l’individu dans sa relation avec son environnement. Cette théorie postule que l’être humain est par nature proactif et recherche à satisfaire les besoins de maîtriser son environnement pour acquérir de nouvelles compétences (besoin de compétence), d’être à l’origine de ses propres agissements (besoin d’autodétermination) et d’entretenir des relations interpersonnelles sécurisantes et stables (besoin d’appartenance sociale). La TAD accorde un rôle crucial à l’environnement dans lequel évolue l’individu, celui-ci pouvant favoriser ou entraver les trois besoins fondamentaux décrits précédemment et déterminer le type de motivation qui anime la personne quand elle s’engage dans une activité. Ainsi, en fonction du degré d’autodétermination qu’elle présente sur un continuum allant du niveau le plus

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autodéterminé au niveau le moins autodéterminé, la motivation est définie par trois grands construits que sont la motivation intrinsèque (MI), la motivation extrinsèque (ME) et l’amotivation (Am). Les comportements motivés intrinsèquement correspondent aux activités menées pour le plaisir et l’intérêt qu’elles procurent. Par exemple, une personne motivée intrinsèquement vis-à-vis d’une activité comme la peinture, déclarera peindre parce qu’elle y prend plaisir et trouve satisfaisant de progresser et de développer ses compétences dans ce domaine. Cette motivation est la forme la plus autodéterminée, car elle correspond à un choix délibéré de l’individu à s’engager dans l’activité. Les comportements extrinsèquement motivés, quant à eux, le sont afin d’éviter quelque chose de déplaisant ou de tirer un bénéfice une fois l’activité terminée. Les auteurs distinguent quatre grandes formes de ME définies par le type de régulation du comportement, allant de la moins à la plus autodéterminée : la régulation externe (Rext), la régulation introjectée (Rintro), la régulation identifiée (Rid) et la régulation intégrée (Rinteg). Les deux premières formes sont qualifiées de motivations non autodéterminées parce que l’individu se sent contraint d’agir par pressions externes ou internes. Par exemple, une personne âgée participera aux activités proposées dans la maison de retraite parce que le personnel l’y contraint (Rext), ou parce qu’elle se sentirait coupable de ne pas le faire malgré les sollicitations (Rintro). Les deux dernières sont qualifiées d’autodéterminées car elles font référence à un choix de l’individu. Par exemple, une personne va s’engager dans des activités collectives car c’est une fac¸on pour elle de développer son réseau d’amis (Rid) ou parce que, de fac¸on plus générale, s’impliquer dans un groupe correspond à ses objectifs de vie (Rinteg). Enfin, l’amotivation correspond à l’absence de motivation, la personne ne voyant pas les liens entre ce qu’elle fait et ce que cela peut lui apporter. La combinaison de ces différentes motivations détermine le profil motivationnel de l’individu pour une activité, un contexte ou un domaine de vie. Ce profil motivationnel peut être plus ou moins autodéterminé. Les recherches menées auprès de personnes âgées vivant à domicile ou en institution [10-13] sur les déterminants de la motivation et ses conséquences affectives et comportementales valident la séquence motivationnelle prédite par la TAD : la satisfaction du besoin d’autodétermination dans différents contextes de vie favorise la motivation autodéterminée (MI, Rinteg, Rid) qui, en retour, a des conséquences positives sur le bien-être psychologique des personnes, leur santé physique et leur adaptation à la résidence quand ces dernières vivent en institution. De fac¸on surprenante, dans l’ensemble de ces travaux, aucune étude n’a été menée sur le fonctionnement cognitif des personnes âgées à la lumière de la TAD. Or,

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Approche motivationnelle de l’efficience cognitive de personnes âgées vivant en institution

à l’instar des résultats recueillis chez les adultes jeunes, on peut s’attendre à retrouver chez les personnes âgées une association entre les formes de motivation autodéterminée - appréhendées ici à un niveau contextuel- et leurs performances à des tests neuropsychologiques. En d’autres termes, l’autodétermination devrait être corrélée à l’efficience cognitive mesurée dans la passation d’épreuves cognitives. L’objectif de la présente recherche était ainsi d’explorer sous le prisme de la TAD les liens entre performances cognitives et autodétermination de personnes âgées vis-à-vis de différentes activités de la vie quotidienne. Conformément à la TAD, les hypothèses étaient que les personnes présentant des niveaux élevés de motivation autodéterminée présenteraient les scores d’efficience cognitive les plus élevés.

Méthodes Participants et procédure Trente-neuf personnes, 32 femmes et 7 hommes, âgées de 60 à 101 ans (m = 83,6 ± 9,3 ans) et vivant en Ehpad dans la région rouennaise, ont participé à l’étude après avoir donné leur consentement écrit libre et éclairé. Elles ne présentaient aucun trouble neurologique ou psychiatrique selon le DSM-IV-TR [14], ni de troubles anxieux ou dépressifs évalués à l’aide de l’Échelle de dépression de Hamilton (HDRS) (m = 1,4 ± 1,99) [15, 16] (pour la validation franc¸aise, voir [17]). Au cours d’un entretien, nous avons recueilli le niveau d’éducation calculé par le nombre d’années de scolarisation (m = 8 ± 2,4 ans), ainsi que la durée de l’institutionnalisation (m = 3,3 ± 4,3 ans). La passation des différentes épreuves s’est déroulée sous couvert d’anonymat, en tête à tête avec l’expérimentateur. Selon la disponibilité et la fatigabilité des personnes, le recueil des données s’est échelonné sur deux à trois entretiens.

Les évaluations cognitives Afin d’éviter la lourdeur et la charge cognitive que peuvent occasionner les batteries d’évaluation neuropsychologique habituelles, nous avons restreint l’évaluation cognitive à l’utilisation de deux tests : le Mini-mental state (MMSE) [18] et la Batterie rapide d’efficience frontale (Bref) [19]. Le MMSE, outil d’évaluation de l’efficience cognitive globale, a le mérite d’être rapide dans sa passation, étalonné en fonction de l’âge et du niveau d’éducation des participants [20]. Les scores ont été recueillis pour mesurer une performance cognitive globale et non à des fins diagnostiques. La Bref fournit un indice global

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du fonctionnement exécutif qui explore (1) la conceptualisation et la catégorisation (épreuve des similitudes) ; (2) l’évocation lexicale et la flexibilité mentale (épreuve de fluence verbale) ; (3) l’autonomie environnementale (comportement de préhension) ; (4) la programmation motrice (les séquences motrices de Luria) ; (5) la sensibilité à l’interférence (épreuve des consignes conflictuelles) ; et (6) le contrôle inhibiteur (épreuve de Go-no-go). Les scores s’échelonnent de 0 à 18, les scores les plus élevés reflétant les meilleures performances. Ce test présente une bonne validité (corrélation élevée avec l’échelle de Mattis, ␳ = 0,82) et un accord inter-juges satisfaisant (K = 0,87) [21]. Comparativement à d’autres tests des fonctions exécutives, il prend moins de dix minutes à être administré, est moins coûteux cognitivement, et les personnes âgées le réalisent rapidement.

L’évaluation de la motivation des personnes âgées L’échelle de motivation pour personnes âgées (Empa) de Vallerand et O’Connor [22] se compose de 72 items portant sur la motivation de la personne à agir dans six domaines de vie : la santé, les besoins biologiques, la religion, les relations interpersonnelles, les loisirs et l’information. Pour chacun des domaines, trois questions sont posées (par exemple : « En général, pourquoi avezvous des loisirs ? »). À chacune de ces questions, quatre réponses sont proposées, le participant étant invité à indiquer sur une échelle en 7 points (de 1 « pas du tout » à 7 « exactement ») dans quelle mesure ces réponses correspondent à sa motivation d’agir. Les quatre réponses sélectionnées par les auteurs correspondent aux quatre construits motivationnels suivants : l’amotivation (Am) : « je ne sais pas ; je ne vois pas ce que c¸a peut me donner » ; la motivation extrinsèque par régulation externe (motivation extrinsèque non autodéterminée, Mena) : « parce que c’est ce que je suis supposé(e) faire » ; la motivation extrinsèque par régulation identifiée (motivation extrinsèque autodéterminée, MEA) : « parce que je choisis moi-même de le faire pour mon bien » ; la motivation intrinsèque (MI) : « pour le plaisir de le faire ». Cette échelle, adaptée spécialement pour les personnes âgées, présente des qualités psychométriques tout à fait satisfaisantes. Les auteurs rapportent des indices de cohérence interne variant de 0,81 à 0,87 (Am : ␣ = 0,81 ; Mena : ␣ = 0,87 ; MEA : ␣ = 0,85 ; MI : ␣ = 0,84). Enfin, en suivant les recommandations méthodologiques préconisées par plusieurs auteurs [23-25] (voir aussi dans le domaine du vieillissement [2, 26]), il est possible de calculer un indice global d’autodétermination de la motivation de la personne dans les différents domaines

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de vie en attribuant un poids à chaque construit motivationnel selon le continuum d’autodétermination défini dans la TAD [27] : un poids de + 2 est affecté aux scores MI, un poids de + 1 aux scores MEA, - 1 aux scores Mena et - 2 aux scores Am. L’addition de ces scores, une fois multipliés par leur poids respectif, correspond à l’indice global d’autodétermination. Dans la présente étude, nous n’avons pas retenu le domaine de vie concernant la religion, plusieurs participants déclarant que ces questions relevaient de la sphère intime et n’avaient pas leur place dans le cadre de la recherche.

Analyse des données Les analyses statistiques ont été réalisées à l’aide du logiciel Statistica. Après vérification de la normalité des distributions, des tests paramétriques ont été utilisés. Des corrélations de Pearson ont été calculées entre les différents construits de la motivation, les variables sociodémographiques, le temps d’institutionnalisation et les scores cognitifs. Des analyses de régression multiple ont alors été menées afin de rechercher quelles variables sociodémographiques (âge, niveau d’éducation, durée d’institutionnalisation) ou motivationnelles (indice global d’autodétermination) prédisaient le mieux les scores aux tests cognitifs.

Résultats Analyses préliminaires Les analyses exploratoires menées pour chaque test et sous-échelle montrent que la plupart des données étaient normalement distribuées, les valeurs absolues des coefficients d’asymétrie plus grandes que 3 et d’aplatissement plus grandes que 20 étant jugées comme extrêmes [28]. Plus précisément, à part la sous-échelle de motivation non autodéterminée, pour laquelle les coefficients d’asymétrie et d’aplatissement étaient respectivement de 3,26 et de 13,64, les résultats montrent que l’étendue du coefficient d’asymétrie était comprise entre – 0,15 et 2,40 et celle du coefficient d’aplatissement entre – 1,24 et 6,39. Ainsi, les analyses ne mettent pas en évidence une forte déviation à la normalité. Par ailleurs, des analyses préliminaires ont porté sur la moyenne, l’écart type ainsi que la cohérence interne de chacune des sous-échelles de l’Empa. Les résultats de ces analyses sont présentés dans le tableau 1. Comme on peut le noter, les indices de cohérence interne (alpha de Cronbach) sont tout à fait satisfaisants, allant de 0,71 à 0,82. En outre, les résultats sur les scores moyens

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montrent que la motivation intrinsèque et la motivation extrinsèque autodéterminées étaient les deux formes de motivation les plus importantes pour les personnes âgées de notre étude, suivies des deux autres formes de motivation non autodéterminée. Ces résultats sont conformes à ceux habituellement rapportés dans les études utilisant l’Empa [11, 13, 22, 29, 30].

Les analyses corrélationnelles Des corrélations de Pearson ont été calculées entre l’âge, le niveau d’éducation, la durée d’institutionnalisation, les scores aux MMSE et à la Bref, les quatre construits motivationnels (Am, Mena, MEA, MI), et enfin l’indice global d’autodétermination (tableau 2). Tout d’abord, les résultats montrent que les corrélations inter-échelles de l’Empa présentent un pattern de type simplex qui soutient le continuum d’autodétermination de Deci et Ryan, allant de la motivation intrinsèque à l’amotivation : les formes de motivation les plus proches sur le continuum entretiennent des corrélations positives, les plus éloignées des corrélations négatives. Plus directement en lien avec l’objectif de notre recherche, l’analyse des corrélations montre qu’une des formes de motivation autodéterminée, la MEA, était positivement et significativement corrélée aux deux scores cognitifs : les scores de MEA les plus élevés sont associés aux scores du MMSE et de la Bref les plus élevés (respectivement, r = 0,38, p < 0,05 et r = 0,67, p < 0,001). Il en allait de même pour l’indice global d’autodétermination, significativement relié au score du MMSE (r = 0,32, p < 0,05) et de la Bref (r = 0,46, p < 0,01). L’absence de motivation (Am) n’était reliée négativement et significativement qu’aux scores du MMSE, les scores d’amotivation les plus élevés étant corrélés aux scores du MMSE les plus faibles (r = - 0,34, p < 0,05). Enfin la forme de motivation la plus autodéterminée (MI) et la forme de motivation extrinsèque Tableau 1. Moyenne, écart type (ET) et alpha de Cronbach (␣) des sous-échelles de l’Empa. Table 1. Means, standard deviations, and reliabilities of the motivational constructs. Construits motivationnels

Moyenne

ET



Am

14,56

4,84

0,74

Mena

14,90

4,82

0,74

MEA

39,92

10,38

0,81

MI

44,38

7,07

0,71

Indice d’autodétermination

82,79

29,53

0,82

Am : amotivation ; Mena : motivation extrinsèque non autodéterminée (par régulation externe) ; MEA : motivation extrinsèque autodéterminée (par régulation identifiée) ; MI : motivation intrinsèque.

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Tableau 2. Moyenne (M), écart type (ET) et corrélations entre les variables de l’étude. Table 2. Mean, standard deviation and correlation coefficient r among the measures used in the present study. (N = 39)

M

ET

1

Age

83,6

9,3

1,00

2

3

4

5

6

7

8

9

Niveau éducation

8,0

2,4

-0,12

1,00

MMSE

24,0

3,8

0,06

0,30

1,00

Bref

13,0

3,5

-0,03

0,40*

0,58**

1,00

Durée institutionnalisation

3,3

4,3

-0,25

-0,30

-0,15

-0,36*

1,00

Am

14,6

4,8

-0,05

0,00

-0,34*

-0,26

0,09

1,00

Mena

14,9

4,8

-0,37*

0,11

0,11

0,08

-0,15

0,22

MEA

39,9

10,3

0,02

0,36*

0,38*

0,67***

-0,32*

-0,41*

-0,20

1,00

MI

44,4

7,1

-0,00

0,17

0,18

0,30

-0,13

-0,51**

-0,25

0,35*

1,00

Indice d’autodétermination

84,4

28,4

0,09

0,20

0,32*

0,46**

-0,19

-0,77***

-0,44*

0,71***

0,83***

10

1,00

1,00

* p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; p***< 0,001 ; Am : amotivation ; Mena : motivation extrinsèque non autodéterminée (par régulation externe) ; MEA : motivation extrinsèque autodéterminée (par régulation identifiée) ; MI : motivation intrinsèque.

non autodéterminée n’étaient pas significativement corrélées aux scores cognitifs. Concernant les relations qu’entretient le niveau d’éducation avec les autres variables, on remarque que celui-ci était corrélé positivement et significativement aux scores de la Bref (r = 0,40, p < 0,05) et de la MEA (r = 0,36, p < 0,05) : les niveaux d’éducation les plus élevés étaient associés aux scores de la Bref les plus élevés ; ils étaient aussi associés à l’engagement par choix dans les différentes activités des cinq domaines de vie évalués par l’Empa et pour des raisons qui ont du sens pour la personne. On peut souligner par ailleurs que l’âge, dont l’étendue dans notre échantillon est importante, n’était pas corrélé significativement aux scores cognitifs, mais uniquement, de fac¸on négative et significative, à la motivation extrinsèque non autodéterminée (r = - 0,37, p < 0,05) : les âges les plus avancés des personnes de notre échantillon étaient reliés aux scores les plus faibles en motivation non autodéterminée. Ce dernier résultat ne met donc pas en évidence de lien entre l’âge et l’efficience cognitive des personnes ayant participé à l’étude, ni globalement entre l’âge et l’autodétermination des personnes. Il est aussi intéressant de noter que la durée d’institutionnalisation était corrélée négativement et significativement à une des formes de motivation autodéterminée (MEA, r = - 0,32, p < 0,05) : plus le temps passé en résidence s’allongeait, moins les comportements étaient motivés par choix et pour des raisons qui avaient de l’importance pour la personne. De plus, ce temps d’institutionnalisation était corrélé négativement de fac¸on significative aux scores de la Bref : plus le temps d’institutionnalisation augmentait et moins les scores à la Bref étaient élevés (r = - 0,36, p < 0,05).

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Ce qui ressort de cet ensemble de résultats, c’est que les scores aux tests cognitifs (MMSE et Bref) étaient liés au niveau d’autodétermination. Concernant plus spécifiquement les scores à la Bref, ceux-ci étaient aussi liés au niveau d’éducation et au temps vécu en institution.

Les analyses de régression L’analyse de régression multiple permet de mettre en évidence l’importance relative de chaque prédicteur et de déterminer l’effet spécifique de chacun en tenant compte des relations entretenues entre les différents prédicteurs introduits dans la régression. Des analyses de régression ont donc été conduites pour déterminer la contribution du niveau d’autodétermination, du niveau d’éducation et du temps vécu en institution aux scores cognitifs, et rechercher quelles variables prédisaient le mieux ces scores. Les analyses mettent en évidence que l’indice global d’autodétermination expliquait 19,40 pour cent des scores à la Bref (R2 ajusté = 0,19 ; ␤ = 0,37 ; t35 = 2,67 ; p = 0,01) et 7 pour cent des scores au MMSE (R2 ajusté = 0,07 ; ␤ = 0,27 ; t35 = 1,69 ; p = 0,09). Par ailleurs, les analyses montrent que l’indice global d’autodétermination était le meilleur prédicteur des scores à la Bref (R2 ajusté = 0,30, F(3,35) = 6,4503 ; p = 0,001) (tableau 3).

Discussion L’objectif principal de notre recherche était d’explorer les liens entre la motivation évaluée par l’Empa et les scores cognitifs de personnes âgées vivant en institution. Cette recherche exploratoire visait à contribuer à une meilleure compréhension des liens entre processus cognitifs et

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E. Clément, et al.

Tableau 3. Synthèse des analyses de régressions multiples entre les variables : indice d’autodétermination (Ind Auto), niveau d’éducation (Niv Ed), durée d’institutionnalisation (D Inst), scores au MMSE et scores à la Bref. Table 3. Multiple regression analysis for cognitive efficiency: self-determined index, educational level, time spent in the residence.

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MMSE

Bref

t(35)



p

R2 Ajusté

t(35)



p

R2 Ajusté

Ind Auto

1,69

0,27

0,09

0,07

2,67

0,37

0,01

0,19

Niv Ed

1,41

0,23

0,16

0,06

1,89

0,27

0,06

0,14

D Inst

- 0,21

- 0,03

0,83

0,00

- 1,44

- 0,20

0,15

0,10

conatifs à la lumière de la théorie de l’autodétermination [8, 9]. En effet, des travaux récents dans le domaine du vieillissement ont montré l’intérêt de la TAD pour l’étude (1) des facteurs environnementaux qui influencent la motivation des personnes âgées vivant en institution [13], (2) des liens entre motivation et bien-être psychologique des personnes [13, 31], (3) des liens entre motivation et engagement dans les activités physiques des personnes âgées [32] ou encore dans les activités de loisirs [30], mais aucune n’a porté sur les relations entre motivation autodéterminée et efficience cognitive. Nos résultats apportent un nouvel éclairage sur ces relations par la mise en évidence de corrélations positives significatives entre les scores cognitifs (MMSE et Bref) et la motivation extrinsèque autodéterminée d’une part, et, d’autre part, l’indice global d’autodétermination. Les sujets de notre étude qui présentaient des comportements extrinsèques autodéterminés et dont les scores globaux d’autodétermination étaient les plus élevés, présentaient conjointement les meilleures performances aux deux tests cognitifs. Dans le même sens, les scores d’amotivation les plus élevés s’accompagnaient des scores les plus faibles au MMSE. Ce premier résultat va dans le sens attendu et prédit par la TAD : on retrouve chez les personnes âgées, comme chez les sujets plus jeunes, le pattern d’association entre motivation autodéterminée et performances cognitives. En effet, le lien entre autodétermination et compétence a été amplement étudié dans le domaine scolaire, et il ressort d’un ensemble de recherches que les élèves et étudiants au profil motivationnel autodéterminé vis-à-vis des études, apprenaient mieux, obtenaient de meilleurs résultats scolaires, étaient plus performants aux examens et jouissaient d’une meilleure santé mentale que leurs pairs au profil motivationnel moins autodéterminé [33-37]. En outre, nos analyses de régression soutiennent cette interprétation, notamment pour la Bref où l’indice global d’autodétermination semble être un facteur essentiel pour prédire les scores exécutifs. Ce dernier résultat peut être mis en perspective avec les travaux menés sur les troubles des fonctions exécu-

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tives et la démotivation chez la personne âgée [1] ou encore avec certains travaux mettant en évidence des liens entre apathie et dysfonctionnement exécutif chez des patients diagnostiqués Alzheimer [38]. Bien qu’apathie, démotivation et autodétermination recouvrent des concepts et réalités cliniques différents, l’ensemble de ces résultats suggèrent des liens étroits entre comportements motivés et fonctions exécutives. Le continuum d’autodétermination permet une approche plus fine de ces liens en distinguant des profils de personnes plus ou moins autodéterminés. En effet, les personnes présentant les indices globaux d’autodétermination les plus élevés ne sont pas plus motivées que celles qui présentent des indices globaux plus faibles, mais elles sont motivées autrement pour s’engager dans des activités. C’est bien la nature de leur motivation qui est différente. Un autre résultat intéressant, mais qui interroge sur l’impact de la vie en institution, est le lien significatif entre l’augmentation de la durée d’institutionnalisation et la baisse des scores exécutifs ainsi que de la motivation extrinsèque autodéterminée. Ces résultats mériteraient d’être répliqués auprès d’un plus grand nombre de personnes en tenant compte du soutien à l’autonomie proposé dans l’institution, des liens interpersonnels qui existent entre résidents, et entre résidents et personnel, et enfin de la nature des activités proposées ainsi que la participation des personnes à ces activités. Ces différents facteurs participent à la qualité de vie et au bien-être de la personne âgée vivant en résidence. Il serait intéressant d’évaluer leur contribution au maintien de l’efficience cognitive des personnes. Une des limites de notre recherche tient à l’effectif restreint de notre échantillon lié à la difficulté, bien connue dans ce type d’études, de rencontrer des personnes institutionnalisées répondant aux critères d’inclusion que nous avons retenus. Du fait de l’impossibilité de tester statistiquement par des modèles d’équation structurale la séquence motivationnelle prédite par la TAD, nos résultats ne permettent pas d’établir de lien de causalité entre motivation et fonctionnement exécutif. En revanche, ils sont prometteurs et il

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Approche motivationnelle de l’efficience cognitive de personnes âgées vivant en institution

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Points clés • L’engagement dans des activités par choix qui relèvent de la motivation autodéterminée a des conséquences positives sur les plans cognitif, comportemental et affectif. • Les personnes âgées présentant les profils motivationnels les plus autodéterminés présentent les scores cognitifs les plus élevés. • Lors des examens neuropsychologiques, la prise en compte systématique et standardisée du caractère autodéterminé de la motivation de la personne et sa mise en lien avec son profil cognitif peut être source d’information pour le psychologue dans l’interprétation des performances aux épreuves cognitives.

conviendrait de tester la séquence motivationnelle « satisfaction des besoins de compétence, d’autodétermination et d’appartenance sociale - motivation - efficience cognitive », par des études complémentaires, d’une part, auprès d’un échantillon plus important, mais aussi en recueillant des mesures à chaque étape de la séquence. En outre, il serait également possible de dégager différents profils motivationnels résultant de la combinaison chez une même personne de plusieurs formes de motivation plutôt qu’un indice global tel qu’il est habituellement utilisé. En utilisant des analyses de classification automatisée (cluster analysis), des études récentes menées chez des sujets âgés [31, 32] ont ainsi pu dégager au sein d’un échantillon de population différents profils motivationnels et comparer ces groupes sur différentes variables dépendantes. Enfin, dans une perspective d’évaluation clinique écologique [39], il s’agirait d’utiliser un test des fonctions exécutives plus proche des comportements dirigés vers des buts de la vie quotidienne ainsi qu’une échelle de motivation situationnelle [40]. Plus spécifique que l’Empa qui mesure la motivation de la personne âgée dans différents contextes de vie, une telle échelle évalue les raisons pour lesquelles la personne est engagée dans l’activité qui lui est proposée.

Conclusion Notre étude apporte un argument supplémentaire sur l’intérêt de la TAD dans l’évaluation motivationnelle des personnes âgées et plus particulièrement ici, dans la mise en

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regard de la nature autodéterminée des comportements et les performances à des tests cognitifs. Elle souligne l’importance d’appréhender la motivation sous ces différentes facettes, non pas simplement comme une entité indivisible, mais comme un construit multidimensionnel composé des deux grandes formes de motivation, autodéterminée et non autodéterminée. Nos résultats soutiennent cette conception de la motivation de personnes âgées au vieillissement non pathologique, les scores cognitifs étant associés au niveau d’autodétermination du comportement plus qu’à la présence ou l’absence de motivation. En termes d’application clinique, cette problématique de recherche est prometteuse dans le dépistage systématique et standardisé des faux diagnostics de démence par excès en prenant en compte la motivation-état de la personne au moment de la passation du bilan neuropsychologique. En effet, la motivation-état de la personne au moment du test contribue certainement à expliquer une part des scores cognitifs. Une autre retombée, corollaire de celle du diagnostic, concerne les implications dans le suivi et la prise en soin des personnes âgées vivant en institution. Une telle évaluation cognitivo-motivationnelle permettrait aux équipes qui entourent les personnes, mais aussi aux aidants, de prendre en compte le rôle essentiel de l’autodétermination et des conditions favorisant cette autodétermination dans le maintien de l’efficience cognitive de la personne âgée. Ce que nous apprennent les travaux menés dans le cadre de la TAD, c’est que solliciter une personne pour participer coûte que coûte aux activités de groupe ou de stimulation cognitive diminue son sentiment d’autonomie et de choix : en d’autres termes, cette sollicitation augmente sa motivation non autodéterminée au détriment de la motivation autodéterminée. En revanche, créer les conditions favorables à la satisfaction des besoins d’autodétermination, de compétence et d’appartenance sociale favoriserait l’engagement dans la vie de l’institution et aurait des conséquences positives sur les plans affectif, comportemental et cognitif. Dans cette perspective, la prise en compte des différents profils motivationnels des personnes constituerait un outil utile pour la mise en place d’ateliers de stimulation cognitive individuelle ou en groupe qui favorisent la satisfaction des besoins fondamentaux. In fine, notre démarche s’inscrit dans une approche globale de l’individu aux différents âges de la vie, non pas uniquement sous le prisme de la performance et de la compétence cognitive. Liens d’intérêts : Les auteurs déclarent ne pas avoir de lien d’intérêt en rapport avec cet article.

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E. Clément, et al.

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[A motivational approach of cognitive efficiency in nursing home residents].

Despite a widespread concern with self-determined motivation (behavior is engaged in "out of pleasure" or "out of choice and valued as being important...
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